I get overwhelmed so easily... Encore une fois, Han a dû passer outre le comportement de Seok Won envers lui… Il y a quelques temps, un nouveau colocataire s’est ajouté au dortoir. Han a fait de son mieux pour l’accueillir, qu’il se sente à l’aise dans la chambre qu’ils partagent tous ensemble. Toutefois, l’ambiance n’est pas toujours au beau fixe à cause des tensions entre Seok Won et Han. Sans mentir, le jeune patineur attend toujours le week-end avec impatience. Le vendredi soir, il peut enfin quitter l’université pour rejoindre Hayden dans l’appartement qu’ils louent ensemble. Les règles de la Yonsei les obligeant à dormir sur place toute la semaine. Il est évidemment plus que ravi de retrouver son petit-ami, mais aussi de fuir cette ambiance morose. C’est déjà arrivé qu’Hayden se retrouve seul à son dortoir, car ses colocataires étaient absents. Ce n’est normalement pas autorisé, mais Han ne se fait jamais prier pour aller le rejoindre la nuit quand c’est comme ça… Peu importe ce que pense ses colocataires. Il a besoin de ces accalmies, sinon son anxiété devient plus difficile à gérer. Ce n’est d’ailleurs pas un bon jour à ce niveau… Depuis ce matin, il se sent tendu, distrait… Il a le cœur qui s’emballe pour un rien. Il a essayé de se concentrer sur l’idée que ce soir c’est le week-end et qu’il pourrait enfin profiter de deux jours plus calmes… Ce qui ne l’a pas empêché de ne rien écouter en cours. Il était ailleurs. Incapable de se concentrer. De l’extérieur, ça pouvait ne pas paraître, car il ne regardait pas par la fenêtre, il n’était pas sur son téléphone non plus. Il était fixé sur son ordinateur, sans prendre de notes. Il était physiquement dans l’amphithéâtre, mais mentalement a des kilomètres… Ce qui ne lui ressemble pas, lui qui est toujours si studieux. Sauf quand il est anxieux.

Il n’a pas encore prévenu Hayden. Il ne veut pas l’embêter alors qu’il a cours lui aussi, toute la journée. Il termine même plus tard qu’Han. Le cours enfin terminé, deux heures de torture pour Han, il range son ordinateur dans son sac sans même l’éteindre et se précipite vers le bâtiment qui abrite les dortoirs de sa fraternité. C’est la pause de midi, il a un peu de temps. Il n’a pas faim de toute façon, il veut juste un peu de calme. Il espère simplement que Seok Won ne sera pas là. Se retrouver en plein centre-ville quand il se sent anxieux et fébrile, il déteste ça… Alors Han a le réflexe de presser le pas. Heureusement qu’il n’a exceptionnellement pas d’entraînement aujourd’hui, il est épuisé. Il a mal dormis ces derniers jours. Il se presse un peu plus et arrive enfin au pied de l’immeuble. Il fouille dans les poches de son manteau pour trouver le badge qui lui ouvrira l’entrée principale. Les portes des chambres s’ouvrent toutes avec un code et c’est tant mieux, car Han a les mains qui tremblent et il aurait eu du mal à mettre une clé dans une serrure.

Sur la fin du trajet, il a commencé à sentir sa respiration devenir plus difficile. Être essoufflé ça arrive à tout le monde… Oui, bien sûr, mais Han sait reconnaître les symptômes d’une crise d’asthme aussi. Elles lui ont gâchée la vie par moment quand il était enfant et même si elles sont moins régulières, il lui arrive toujours d’en faire. Cependant, vu son état ces derniers jours et son anxiété qui a pointé le bout de son nez, il ne sait même plus s’il fait une crise d’asthme ou une crise d’anxiété. Il a fait un effort en venant jusqu'ici précipitamment, ses poumons n'ont peut-être pas apprécié. Tout n'est pas toujours logique... Un petit effort peut lui déclencher une crise et un plus gros effort, simplement le laisser plus essoufflé que la normal... Il entre dans la petite chambre et laisse tomber son sac près de la porte. Il se met à genoux et de ses mains tremblantes il tente d’ouvrir la pochette de son sac à dos censée renfermer sa ventoline…

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I get overwhelmed so easily... Shi Hyun aimait la solitude, il aimait lorsque personne n’était dans les parages et qu’il pouvait avoir sa tranquillité. Être coupé du monde lui faisait du bien, il en avait besoin ; il ne savait pas comment sociabiliser, il ne savait pas établir de véritables relations et c’était le pourquoi il se trouvait bien tout seul. Il ne se stressait pas inutilement, lui était bien que derrière un écran ou sur sa moto… Dormir en dortoir ne lui plaisait guère, parce qu’il était contraint de partager sa chambre avec d’autres personnes et il n’aimait pas ça. Ses parents lui avaient dit de se forcer, qu’il devait apprendre à s’ouvrir plus et que cette expérience lui apporterait beaucoup. A choisir, probablement qu’il aurait préféré rester dormir à la maison ou dans son propre appartement cependant, c’était vrai, c’était plus pratique, plus reposant de vivre en internat qu’à plus d’une trentaine de minutes de la faculté. Simplement qu’il fuyait souvent le dortoir et s’y rendait que pour dormir ou se préparer ; rares étaient les fois où il traînait comme aujourd’hui hors c’était parce qu’il était seul, que ses compagnons de chambre n’étaient pas présents, pas de disputes à l’horizon. Juste, du calme. Un calme qui fut toutefois de courte durée… En entendant la porte claquer, le jeune homme releva son regard de son écran, découvrant lequel de ses camarades venait d’arriver, mais il ne prononça aucun mot, se replongeant aussitôt de son ordinateur. Il n’avait pas immédiatement remarqué l’état inquiétant de l’autre garçon néanmoins il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour s’en rendre compte, quelques secondes tout au plus.

Très vite, Shi Hyun avait refermé le clapet de son ordinateur, le balançant sur le matelas tandis qu’il se levait de son lit afin de se presser à ses côtés. « He... ça va ? » Non, bien sur que non ça n’allait pas, il n’était pas aveugle. Sa question n’attendait d’ailleurs pas de réponse, il s’agissait simplement d’un réflexe idiot parce que, oui, la condition de Han était particulièrement inquiétante. Il connaissait son état de santé, pas besoin d’être proche pour l’avoir déjà vu, et même entendu, faire des crises d’asthmes, bien moins impressionnantes que celle-ci toutefois. Toute expression de froideur, de nonchalance, avait disparu de son visage, l’inquiétude se reflétant sincèrement dans le creux de ses prunelles. Et s’il n’était pas médecin, il n’était pas idiot au point de ne pas savoir ce que son camarade nécessitait. Le pourquoi il s’empara de son sac, remarquant la difficulté de l’autre à agir, et rechercha immédiatement le spray qu’il utilisait à chaque fois en cas de crise. Une fois trouvé, le jeune homme lui donna aussitôt avant d’égarer son regard autour de lui, quelque peu paniqué par cette situation… Il ignorait quoi faire, pas particulièrement doué dans ce genre de moment et, pour une fois, il regrettait d’être le seul autre gars dans cette foutue chambre. « Tu as besoin d’autre chose ? » Le questionna-t-il, une main nerveuse secouant ses cheveux, le malaise se reflétant clairement dans le son de sa voix « Ca va un peu mieux ? Faut que j’appelle les secours ? » Peut-être aurait-il dû faire ça en premier, il n’y avait juste pas pensé ; qu’on le pardonne, il n’état pas un maître en la matière.  

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Let's get it, will on fire,w e got nothing left inside us. Come along and leave it, set aside.

I get overwhelmed so easily... La porte fermée à la va-vite derrière lui, le premier réflexe du jeune homme est de chercher sa ventoline. Si c’est juste une attaque de panique, il n’en aura pas grande utilité, mais si son asthme fait des siennes, mieux vaut l’avoir sous la main. D’habitude, certains détails l’aident à pencher pour l’un ou l’autre, mais Han est suffisamment anxieux dernièrement pour qu’une crise d’angoisse finisse par pointer le bout de son nez. Elle ne lui sont pas inconnue non plus. Elles ont commencé vers l’adolescence. Il aurait préféré que personne ne soit au dortoir, pour être témoin de son état. La seule présence qu’il accepterait dans un moment pareil, c’est celle d’Hayden. Il a l’habitude de ses crises maintenant, il sait le faire rire quand il angoisse, le rassurer… Même si son petit-ami reste parfois maladroit, Han se sent en sécurité avec lui. La question de son colocataire reste sans réponse. Le patineur se concentre sur sa respiration. Ses mains tremblent, il ne réussit pas à ouvrir la fermeture de son sac du premier coup. Puis c’est un flot d’émotions qui remontent tout d’un coup et les larmes commencent à couler sur ses joues. Il abandonne sa bataille contre la fermeture de son sac. Ce n’est pas une crise d’asthme, c’est son anxiété qui lui mène encore la vie dure. Son asthme ne le fait pas pleurer de cette façon. Même s’il lui arrive de paniquer lors de crises particulièrement violentes.

Han lève la tête lorsque Shi Hyun vient vers lui pour l’aider à ouvrir son sac. Il n’arrive pas à lui dire que ce n’est pas la peine, la gorge serrée et les joues striées de larmes, il ne peut rien articuler. Il faut juste attendre que l’angoisse s’estompe. Au moins, il n’est pas tout seul, il ne pourra pas s’enfermer avec des pensées qui n’arrangeraient rien à son état. S’il avait été tout seul, il aurait probablement attrapé son téléphone pour appeler Hayden.

- De l’eau… il articule difficilement.

Han s’adosse contre la porte, autant rester assis par terre le temps de reprendre ses esprits. Il essuie ses joues et ferme les yeux. Avec le temps, il a quelques petites techniques pour se sortir de ses angoisses : se concentrer sur sa respiration, lister mentalement les objets qui l’entourent… Au bout de quelques minutes, le pire semble passé. Han ne se sent toujours pas au meilleur de sa forme, les larmes coulent toujours sur ses joues et il peine à les contrôler, mais sa respiration commence à se calmer. Cette sensation d’étouffement qu’il déteste par-dessus tout s’estompe.

- Non… Ça va…

Il le rassure comme il peut, mais les mots ont encore du mal à lui venir. Quand il angoisse, son esprit est comme vide, accaparé par son anxiété, il ne réussit plus à réfléchir et encore moins choisir des mots pour former une phrase cohérente. Il lui faut un peu de temps à chaque fois. Avec Hayden au moins, c’est lui qui fait la conversation, qui le fait rire pour qu’il puisse lentement reprendre le contrôle de ses émotions. Il l’aide aussi à se concentrer sur quelque chose de concret quand son angoisse atteint son point culminant, lister à voix haute ce qui l’entoure, ce qu’il doit toujours emporter pour une compétition, les éléments techniques d’un de ses programmes, peu importe, tant que cela l’aide à se raccrocher au réel.

- Je crois que ça va mieux, c’est juste de l’anxiété, désolé…

Shi Hyun avait l’air de travailler quand il est arrivé, Han déteste déranger, il ne peut pas s’empêcher de se confondre en excuses, alors qu’il n’a rien fait de mal.

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Heaven's cloud

“If you were to fall to the ground from here, even if that is the first time we met, we could immediately recognize each other. Give me your love cloud...”

I get overwhelmed so easily... Evidemment que Shi Hyun était décontenancé, il n’avait pas l’habitude de ce genre de situation et avait agi sous la précipitation, ignorant quel était la bonne attitude à adopter en cet instant. Apparemment lui donner son spray n’était pas une bonne idée mais son colocataire demandait de l’eau ; sans rechigner, le jeune homme avait bougé rapidement, partant lui remplir un verre d’eau avant de lui apporter. Ne devait-il pas appeler les secours ? Certes, peut-être exagérait-il un peu cependant Han était asthmatique et il ne s’agissait pas d’une chose à prendre à la légère donc on ne savait jamais. Shi Hyun l’interrogea toutefois, histoire d’être rassuré, lui demandant en même si son camarade ne serait-ce qu’un petit peu mieux et s’il ne fallait pas l’emmener à l’hôpital. Malgré la réponse, le jeune homme restait inquiet, peu certain que ne rien faire soit réellement une bonne solution, le garçon avait l’air pâle et peinait toujours à parler correctement… Il n’avait même pas pris son spray. Lui restait penaud, peu habitué à sociabiliser, peu habituer à s’occuper d’autrui, peu habitué à accorder autant d’attention à quelqu’un tout court. Hors, Shi Hyun n’était pas inhumain, il avait un cœur comme tout le monde et ne pouvait pas rester indifférent devant une mauvaise situation, qu’il s’agisse d’injustice ou de malaise comme en ce jour.

Finalement, après de longues minutes, il obtint alors la réponse à ses tracas ; il ne s’agissait que d’une crise d’angoisse et lui se sentait encore plus stupide de ne pas s’en être rendu compte. Bien sûr qu’il connaissait cela, il savait à quoi ressembler une crise de panique néanmoins il n’y avait pas songé, pris au dépourvu par la détresse de son camarade de chambre, s’imaginant aussitôt le pire. Il fallait dire qu’ils ne communiquaient pas beaucoup et que, de ce fait, ils ignoraient tout de l’autre ; tout ce qu’il savait sur Han était que celui-ci faisait de l’asthme donc ça avait été instinctif pour le garçon d’associer sa crise à ses problèmes de santé, il s’était merveilleusement trompé. « Ce n’est pas grave, ce sont des choses qui arrivent. » Il n’allait quand même pas lui en vouloir de ne pas se sentir bien. « Le principal, c’est que tu ailles mieux. » C’était même lui qui s’excusait en réalité pour être aussi inutile et ne pas savoir comment réagir avec son colocataire. « Tu veux un autre verre d’eau ? » Que pouvait-il faire d’autres à part ça franchement ? Il n’était pas à l’aise avec toute cette situation hors, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il souhaitait sincèrement l’aider.

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I get overwhelmed so easily... Han déteste son anxiété. Elle lui pourrit souvent la vie. La moindre chose peut déclencher une crise. Parfois silencieuse, il a soudainement froid et il tremble légèrement. Il réussi à les contenir celles-ci. Parfois plus oppressante, sa poitrine se serre, ses émotions lui échappe, ses tremblements sont incontrôlable. Il a parfois la désagréable sensation que son cœur pourrait s’arrêter, qu’il va mourir sur l’instant. Il n’aime pas qu’on le voit dans cet état. Seul certaines personnes ont cette aura réconfortante qui l’aide à se calmer : sa maman, Hayden, sa cousine, Jae Won… Le patineur aurait préféré épargner ce spectacle à son nouveau colocataire. Cependant, ils partagent leur chambre, il fallait bien que cela arrive un jour ou l’autre. Ce n’était qu’une question de temps. S’il a tendance à prévenir les personnes qui l’entourent pour son asthme, car sa vie peut être menacée, il passe son angoisse sous silence. Il n’aime pas s’épancher sur le sujet. Han adresse un faible sourire à son colocataire. Puis, il prend une profonde inspiration. Le poids qui pesait sur sa poitrine commence à s’estomper. Il essuie ses joues encore trempées de larmes. Il se sent ridicule après coup. Surtout quand on lui demande pourquoi il fait ces crises. Il n’y a pas toujours de raison. C’est parfois un stresse latent et constant, un élément déclencheur précis sur le moment, une accumulation de plusieurs petites choses sans importance…

- Je veux bien, merci.

Han lui redonne le verre que Shi Hyun lui a apporté quelques minutes plus tôt.

- J’aurais dû te dire qu’il m’arrivait de faire des crises d’angoisse… Je n’aime pas trop en parler. C’est ridicule.

Le plus difficile est passé, mais Han se sent toujours nerveux. Conséquence, il parle beaucoup et vite, comme s’il espérait se défaire de ces sensations désagréable de cette façon. Il joue aussi avec l’élastique qu’il a autour du poignet. Il en porte constamment un. Pas pour s’attacher les cheveux de toute évidence, mais pour se distraire quand l’anxiété se fait plus vive. En cours ça arrive, il déteste rester passif à écouter, il a besoin de s’occuper les mains pour calmer ses nerfs.

- Je ne voulais pas gâcher ta pause déjeuner, je vais y aller. Seok Won n’est pas revenu ?

Il préfère ne pas le croiser. Han ne se sent pas en mesure d’encaisser son hostilité à cet instant. Il sait que son ami lui en veut, il peut comprendre ses raisons, mais ça le blesse. Il a toujours tout fait pour le soutenir. Autant qu’il le pouvait en vivant à l’autre bout du monde, certes… Il aurait peut-être dû être physiquement présent, mais il traversait aussi une période difficile à ce moment. Il avait aussi ses problèmes… Toutefois, il n’a pas dû faire une croix sur sa carrière, lui, rien que pour cela Han sait qu’il doit s’estimer heureux.

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I get overwhelmed so easily... A la réponse de son colocataire de chambre, Shi Hyun ne se fit pas prier pour lui apporter un autre verre d’eau, encore légèrement mal à l’aise avec la situation. Particulièrement parce qu’il ignorait comment il était censé réagir, comment il était censé prendre les circonstances et comment aider l’autre jeune homme à aller mieux. Une crise de panique, voilà ce que Han avait fait hors ça n’en restait pas moins inquiétant… Il fallait toujours un petit moment avant de s’en remettre complètement et lui n’avait pas besoin d’être devin pour comprendre que le garçon n’était pas rétabli à cent pourcents, qu’il lui faudrait sûrement encore quelques minutes – peut-être même plusieurs heures – avant de s’en remettre entièrement. « Ce n’est pas ridicule. » Le rassura-t-il alors qu’il se tenait à ses côtés « C’est humain et il n’y a rien de mal à ne pas se sentir bien. Ce sont des choses qui arrivent, tu n’as pas besoin de te dévaloriser pour ça et ce n’est pas grave si je ne savais pas. Tu n’es pas obligé de tout me dire. » Ils n’étaient pas proches après tout ; Han n’avait aucun compte à lui rendre là-dessus et Shi Hyun ne lui en voulait pas. Probablement que, oui, s’il savait, il aurait pu anticiper mieux la chose néanmoins il n’y avait pas mort d’hommes. Avec le temps, son colocataire irait mieux, la crise d’angoisse ferait partie du passé et chacun reprendrait leur routine là où il l’avait arrêté ; la différence était que si cela se reproduisait à l’avenir, lui saurait maintenant à quoi s’attendre cependant, comment réagir et l’aider à se calmer, il n’en avait pas la moindre idée.

« Tu n’as rien gâché du tout et tu ne me déranges pas, la chambre n’est pas qu’à moi en plus. Essaie de te détendre, ça va aller. » Ajouta-t-il, se voulant le plus serein possible, parce qu’il remarquait bien ô combien son camarade paraissait encore chamboulé. « Non, il n’est pas revenu. » C’était vrai que c’était souvent la guerre entre ces deux-là, toujours tendus et lui était bien souvent au milieu même s’il ne s’en mêlait pas. « Tu veux qu’on sorte prendre l’air ? » Le laisser seul dans de telles circonstances n’était clairement pas une bonne idée et, bien qu’il ne savait pas si s’aérer lui ferait du bien, Shi Hyun essayait de proposer, souhaitant l’aider du mieux qu’il le pouvait.

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I get overwhelmed so easily... L’angoisse passée, Han se sent ridicule. Ce n’est pas la première fois qu’il panique pour rien. Ce qui est ironique, c’est que ça ne lui ait jamais arrivé juste avant une compétition. Pourtant il aurait de quoi perdre ses moyens par moment… Il appréhende, certes, et encore, le mot est faible pour qualifier son état de stress quand il s’apprête à fouler la glace, mais il n’a jamais eu de crise d’angoisse. Son coach lui dit toujours de se répéter qu’il a fait de son mieux et qu’il doit encore livrer une dernière bataille avant de pouvoir souffler. Il lui dit aussi qu’il n’a pas de regret à avoir vu les efforts qu’il fournit. Pourtant Han se sent rarement prêt lorsqu’une compétition arrive… Est-ce que c’est possible d’être prêt quand on s’apprête à concourir pour les Jeux-Olympiques ou le Championnat du monde ? Han en doute. Bien vantard serait celui le prétend.

C’est vrai… Il ne lui doit rien. Une attaque de panique ne met pas sa vie en danger autant qu’une crise d’asthme, il n’avait aucune obligation de lui en parler.

- Je sais… C’est vrai que ça ne fait pas très longtemps que tu es au dortoir et qu’on ne se connaît pas beaucoup, mais j’aurais pu te le dire pour éviter de te prendre au dépourvu… Je t’ai bien parlé de mon asthme…

Ce n’est pas comme s’il avait le choix… Son asthme peut mettre sa vie en danger dans le pire des cas. Ses crises sont moins violentes que durant son enfance, mais il n’est pas à l’abri. Surtout quand il tire sur la corde niveau fatigue. C’est plus sûr que toutes les personnes qu’il côtoient régulièrement soient au courant.

- Mais tu travaillais…

C’est plus fort que lui. Han ne peut pas s’empêcher de se focaliser sur le fait qu’il pourrait déranger. Il déteste ça… Il préfère se faire le plus discret possible. Il excelle dans le domaine au dortoir dernièrement, il se fait tout petit pour ne pas attirer l’attention de Seok Won qui lui en veut toujours… Cette ambiance lourde dans leur chambre ne l’aide pas à se détendre au quotidien. Han ne dit rien, il subit les regards et les remarques de celui qui a été son meilleur ami, en espérant qu’il comprenne un jour que le patineur ne veut pas être son ennemi. Il a conscience de lui rappeler un passé douloureux, mais cette situation le fait souffrir. Le jeune homme hausse les épaules.

- Pourquoi pas…

Tout pour fuir cette chambre oppressante. Seok Won pourrait revenir à tout moment et il n’est pas d’attaque à l’affronter. Pas que l’ancien patineur lui fasse peur… Il y a un peu de ça certes, mais c’est surtout que ses émotions sont encore similaire à un château de cartes qui pourrait s’écrouler à la moindre secousse. Croiser son meilleur ami qui passe son temps à lui cracher son venin au visage le ferait inévitablement pleurer et il aimerait ne pas se couvrir de plus de ridicule. Oui, en plus d’être anxieux, Han est un grand sensible… Il ne faut pas chercher bien loin pour le faire pleurer et encore… Vous ne l’avez jamais vu devant un Disney…

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