@Im Han Jae
ootd ※ Ryu Jin annonça la fin de son cours et regarda les élèves ranger tranquillement leurs affaires. Elle resta assise quelques instants encore, ouverte à la discussion si besoin mais aucun étudiant ne vint la voir. Elle put à son tour remballer son ordinateur et ses papiers, récupérant son gobelet de café avant de quitter la salle. Elle jeta un dernier regard à l’ensemble de la pièce, vérifiant que tout le monde avait bien tout récupéré. La professeure quitta les lieux, sortant son téléphone pour envoyer un message à Eui Geon et savoir s’il avait une petite pause pour prendre un café ou grignoter un truc ensemble. Etre sur le même lieu de travail leur permettait de se voir plus régulièrement et souvent, et ça, ça lui faisait vraiment plaisir de pouvoir côtoyer bien plus son meilleur ami. La jeune femme rangea son portable, n’attendant pas une réponse de sa part pour se diriger vers la salle réservée aux professeurs. Elle craignait un peu d’y croiser Sun Ho mais tant pis, elle n’allait pas se priver pour lui. Cependant, ce n’est pas lui qu’elle croisa mais une autre tête pas méconnue. Elle cligna des yeux, à plusieurs reprises, se demandant si ses yeux ne lui jouaient pas un tour. Mais non. Cet homme, qu’elle avait abordé dans ce bar la dernière fois, était là. Elle n'avait pas souvenir qu’il lui ait dit qu’il était professeur à la Yonsei mais, à vrai dire, sa mémoire lui faisait un peu défaut, ayant un peu trop bu ce soir-là. Ryu Jin s’approcha de lui, petit sourire aux lèvres, un peu gênée tout de même. Parce qu’il l’avait vu bien différemment. Et qu’elle avait été un poil trop collante… Elle espérait qu’il n’allait pas croire qu’elle le suivait… Arrivée à sa hauteur, elle se racla doucement la gorge pour signaler sa présence. « Bonjour… » Commença-t-elle, plantant son regard dans le sien. « Vous êtes… professeur ici ? » Demanda-t-elle, ne sachant réellement comment l’aborder sans paraître étrange. Elle qui était si assurée d'habitude, elle ne payait pas de mine aujourd'hui face à lui. Parce qu'elle s'était un peu trop lâchée en sa présence... « Est-ce que… vous vous souvenez de moi ? Vous savez… Dans ce bar… » Souffla-t-elle, se mordillant discrètement la lèvre inférieure.

@An Ryu Jin
ootd ※ Le regard levé, trop curieux, comme un môme qui venait de se perdre, tu sortais un peu du lot sans pour autant y faire totalement contraste. Discrètement, tu avançais parmi la foule, laissant semblant ton ombre marquer ta présence. Tu aurais pu rester avec Ae Ra – tu aurais dû, même, mais tu préférais errer. Marcher sans but dans ces couloirs que tu aurais voulu parcourir autrement. En portant le titre de professeur, par exemple. Pas que celui d'assistant te dérangeait vraiment, tu aimais ton travail. Tu aimais être utile, pour Ae Ra. Tu aimais organiser, ranger, faire, comprendre, savoir. Tu appréciais ton métier, et tu t'estimais heureux de pouvoir le penser. Être professeur restait cependant ton rêve. Ce métier que tu voulais tant enlacer mais dont tu ne faisais que rêver. Tu profitais souvent qu'Ae Ra soit ici pour traîner, faire un petit tour. Parfois tu attendais qu'elle ait fini et tu te promenais dans les couloirs. T'évitais de trop le faire de peur qu'on te prenne pour un type trop louche ou même un fantôme – parce que tu faisais vraiment trop peu de bruits. Comme d'habitude, tu avais fait le tour avant de passer par la salle des professeurs. Tu pensais y trouver Eui Geon, pour le saluer, mais tu ne trouvas qu'un professeur que tu ne connaissais pas mais qui semblait enclin à te faire la conversation. Tu le laissais parler, écoutant simplement, sagement assis. Comme un môme forcé d'écouter son grand oncle lui raconter la même histoire trois fois d'affilé. Il s'absenta un moment, te laissant là – bêtement là. Ton attention fut tournée vers une voix à tes côtés, ton regard se levant vers une jeune femme. Tu clignas doucement des paupières, étudiant son visage, avant de lui offrir un sourire doux, te courbant poliment. « Bonjour. Et non, je ne suis pas professeur », admis-tu, le coin des lèvres haussés dans une esquisse souple. A sa question suivante, tu gardas un instant le silence, clignant simplement des paupières, les lèvres droites. « Je me souviens oui », confirmas-tu dans un rire léger, le nez faiblement plissé et le regard pétillant. Tu indiquas une chaise de tes mains, l'invitant à s'asseoir. « Je ne pensais pas qu'on allait se recroiser », que tu dis, un léger son contemplatif dans la gorge. « Vous allez bien ? », que tu t'assuras, le visage faiblement penché sur le côté. « Vous n'avez pas à être gênée pour ce soir-là,je ne vous veux pas ou quoi que ce soit », tu souris doucement. « Im Han Jae, ravi de refaire votre connaissance », que tu articulas doucement mais avec une once de taquinerie, le sourire fin et le regard brillant, courbant une nouvelle fois ton corps. C'était quand même plus sympa de se parler de cette façon, sans ce bruit autour, non ?

@Im Han Jae
ootd ※ Ryu Jin était gênée de le rencontrer ici, de nouveau. Que faisait-il donc là ? Il ne lui avait pas dit qu’il était professeur. Ou peut-être que si ? La jeune femme ne s’en souvenait pas, l’alcool ayant coulé un peu trop dans ces veines ce soir-là. Elle se rapprocha de lui, gênée, presque timide face à lui, mais le salua tout de même. Elle était An Ryu Jin, ce n’était pas un homme qui l’avait vu un peu – beaucoup – éméchée qui allait lui faire peur. La professeure le questionna aussitôt, n’ayant réellement pas l’information. Sa réponse la fit légèrement soupirer de soulagement. Elle n’avait pas raté l’information, sa mémoire ne lui faisait pas défaut. Elle avait eu un peu peur parce que, sinon, qu’avait-elle fait ou dit ? « Oh, je vois. Et que faites-vous alors ? » Souffla-t-elle avant de l’interroger de nouveau, lui demandant s’il se souvenait d’elle. Pitié, faites que non… Le malaise serait clairement dissipé. Mais, si ses souvenirs étaient bons, il n’avait pas vu. Ou peu. En tout cas, il se souvenait d’elle. Malheureusement. « Oh. » Fit-elle, se mordant la lèvre avant de s’installer sur la chaise qu’il lui montrait. « Moi non plus, je ne pensais pas vous recroiser. » Dit-elle à sa suite, à deux doigts de se cacher le visage contre la table tellement elle avait honte. Elle aurait préféré ne jamais le revoir. Ou du moins, pas sur son lieu de travail. « Euh, oui, et vous ? » Répondit-elle, lui retournant sa question. Elle voulait savoir ce dont il se souvenait mais, il lui coupa l’herbe sous le pied. Elle n’avait pas à être gênée ni à s’inquiéter de quoi que ce soit. Il ne voulait rien d’elle. Pourtant, vu sa famille, il aurait pu lui demander n’importe quoi et lui faire du chantage. Mais non. Il se présentait, sourire doux, voix délicate. Pourtant, elle percevait une touche de taquinerie. Elle sentait qu’il allait l’embêter avec ça. « Vraiment ? Parce que je le suis tout de même. J’ai été particulièrement… collante. » Dit-elle. « An Ryu Jin, moi de même. » Se présenta-t-elle. Elle se courba aussi et planta son regard sur lui. « Vous êtes certain que vous n’allez rien me demander ? » Demanda-t-elle, voulant s’en assurer encore une fois. « Je suis vraiment désolée pour ce soir-là, j’avais… un peu trop bu mais vous le savez déjà… » Reprit-elle, regardant la pièce avant de reporter son attention sur lui. « Vous ne direz rien, hein… ? » Fit-elle, ses pupilles posés sur lui, regard presque larmoyant et suppliant.

@An Ryu Jin
ootd ※ « Je suis assistant », soufflas-tu doucement. Et présenté ainsi, tu donnais l'impression d'être l'assistant d'un professeur parmi ces murs. Ca te conviendrait aussi, honnêtement. Ce ne serait pas la place dont tu rêvais mais ce ne serait pas si mal non plus. Ca te rapprocherait de ton rêve, d'une certaine façon. Tu ne pouvais pas en vouloir à Ae Ra d'avoir ouvert son label de musique. C'était même tout à son honneur, et tu n'avais pu refuser son offre. Pas parce qu'elle était alléchante ou que tu avais longuement regardé les chiffres en bas de page de ta fiche de paie, non. Parce que tu savais que tu allais rendre service, parce qu'elle te faisait suffisamment confiance pour te confier tout ce qu'elle ne pouvait voir. Tu étais ses yeux, avant tout, et ça te plaisait. De pouvoir la soutenir, l'aider, être là. Tu n'étais pas professeur mais tu enseignais aussi d'une certaine manière – tu renseignais plus que tu n'enseignais cela dit mais petit détail. « Je veux dire... je suis l'assistant de Jung Ae Ra ? », tentas-tu. Peut-être avait-elle entendu parler de ton amie ? « Je l'accompagne quand elle intervient à l'université et je me balade un peu », expliquas-tu doucement dans une esquisse fine. Des deux tu semblais être le moins gêné par la situation passée. « Le monde est petit », affirmas-tu dans un mouvement du visage, t'essayant à l'humour. « Oui oui, merci », tu souris discrètement. « Ce n'était pas dérangeant, ni trop lourd. Ca vous donnait même un côté adorable », l'embêtas-tu soigneusement, le regard pétillant de malice mais l'esquisse douce et sage. Tu ris légèrement, secouant le visage. « Enchantée Ryu Jin. Vous êtes toute excusée », la rassuras-tu dans un ton amusé, avant de pencher la tête et de cligner des paupières, penaud. « Vous demander quoi ? », tu levas les sourcils, confus. Tu demanderais bien un verre d'eau ? Si c'était ça la question... mais t'avais un doute. « Dire quoi ? A qui ? », tu posais sérieusement la question. Que devais-tu dire ? Qu'elle vivait, qu'elle profitait de la vie, qu'elle était jeune, belle et qu'elle s'amusait ? « Je ne vois pas l'intérêt de raconter ce que j'ignore », tu redressas faiblement le visage, lui offrant une frimousse complice, haussant les épaules. « Vous pouvez dormir tranquille, tout ça restera entre nous », soufflas-tu dans un rire léger, sous-entendant bien que oui, peut-être que tu allais la taquiner à ce sujet. « Je ne sais pas où est parti votre collègue mais je pense qu'il m'a oublié », affirmas-tu en regardant la porte, clignant doucement des paupières, comme un gamin paumé qui attendait que sa mère ouvre la porte. « Vous êtes professeure alors ? Vous enseignez quelle matière ? », l'interrogeas-tu doucement, tournant ton attention vers elle, un sourire couvrant ta bouche. « Vos élèves sont sages ? », plaisantas-tu dans un regard malicieux.

@Im Han Jae
ootd ※ Ryujin ne s’était vraiment pas attendue à tomber sur lui, pas dans l’enceinte de l’université. Elle était surprise de le voir dans la salle des professeurs et s’enquit rapidement de lui demander s’il en était un. Si c’était un collègue, ça serait d’autant plus gênant pour elle. Elle n’avait pas souvent participé à des sorties avec les autres professeurs et ne s’était donc pas montrée aussi collante qu’elle l’avait été avec le jeune homme. La jeune femme apprit donc qu’il était assistant et non professeur. Il finit par en dire un peu plus, dévoilant le nom d’une personne que la fille An ne connaissait pas. « Ça ne me dit rien… » Souffla-t-elle comme réponse, petit sourire désolé de ne pas pouvoir mettre ce nom sur un visage connu. « Oh, elle est intervenante. Elle le fait souvent ? » Demanda-t-elle, voulant savoir si ça allait les amener à se croiser souvent ou pas. Pour l’instant, elle ne souhaitait pas vraiment le revoir régulièrement, préférant presque l’éviter. Elle avait honte de cette soirée et de la façon dont elle s’était comportée avec lui. Ryujin était vraiment gênée mais ça ne semblait pas être son cas. Elle n’avait pas dû être si gênante que ça, finalement, mais tout de même. Elle était mal à l’aise face à lui qui connaissait une autre facette d’elle, facette qu’elle n’avait montré à personne ici. Sauf Euigeon, mais il ne comptait pas, à vrai dire, comme il la connaissait depuis des années et l’avait vu dans des états bien pires. « Trop petit… » Murmura-t-elle, à elle-même, avant de lui retourner sa question. Un mince sourire étira doucement ses lèvres. « Adorable ? Ce n’est pas vraiment ce qu’on dit pour me qualifier, vous savez. » Dit-elle avec un petit rire. Elle était très loin d’être adorable. Sauf, apparemment, quand elle était bourrée. Son meilleur ami ne serait définitivement pas d’accord avec ça, trouvant plutôt qu’elle était une vraie plaie. Ils finirent par se présenter l’un à l’autre, lèvres pincées quand il lui affirma que son comportement était tout excusé. « Oh, euh. Rien. » Fit-elle avant de l’implorer de ne rien dire à qui que ce soit. Sa réponse étira doucement ses lèvres en un sourire. Il ne dirait rien et elle pourrait dormir tranquillement sur ses deux oreilles. « Merci. » Répondit-elle et même s’il la taquinait à ce sujet, ce n’était rien. « Oh. Lequel ? Je peux peut-être lui envoyer un message pour lui dire que vous l’attendez ? » Proposa-t-elle, n’ayant pas souvenir d’avoir croisé un collègue en arrivant. « Oui, je suis professeure de gestion. Qu’enseigne Jung Ae Ra ? Vous… l’assistez dans quoi exactement ? » Demanda-t-elle avant de rire à sa question. « Oh, bien sûr, les plus sages du monde. » Dit-elle, ironique, avant de secouer la tête, s’affalant sur la chaise. « Absolument pas. Certains sont… irrespectueux à souhait et tout ça parce que je suis une femme. Selon eux, je devrais rester à la maison. » S’agaça-t-elle. « Il y a ce genre d’idiots encore à notre époque. » Soupira-t-elle.

@An Ryu Jin
ootd ※ C'était vraiment à se demander ce que tu faisais là, à traîner dans les couloirs ou à errer dans la salle des professeurs. T'étais ni élève ni professeur. Tu aimerais faire parti des rangs. Avoir le titre de professeur dans l'établissement. Mais ce n'était pas le cas – et t'en voulais à personne. C'était ton choix et tu l'assumais autant qu'il te plaisait. « De temps en temps oui », répondis-tu, le sourire fin toujours posé sur la bouche. Et pendant qu'elle donnait des cours, des conseils, tu te baladais, tu traînais – tu errais ici et là. Tu passais dans les couloirs telle une âme en peine alors que tu prenais un plaisir simple et pur à marcher par ici. Tu t'arrêtais à la bibliothèque de temps en temps, aussi. Tu prenais le temps de lire, de regarder, d'écouter. Comme si tu contemplais un livre et que t'en lisais chaque ligne deux fois. Evidemment tu n'aurais pas cru croiser la jeune femme ici. Du moins pas aussi tôt. Un rire léger dans la gorge, tu plissas le nez. « C'est ce que j'utilise pour vous qualifier », admis-tu dans une esquisse, haussant un peu les épaules. T'allais pas employer des mots moins beaux pour parler d'elle ou de cette soirée. Elle n'avait pas été gênante, ni ennuyante. Ni trop insistante. L'alcool l'avait rendue bavarde et collante, sans doute, mais pas méchante. Et puis, si elle savait, il t'en fallait beaucoup pour être agacé. Le coin des lèvres se haussant un peu plus tu lui lanças un regard, la frimousse innocente. T'avais rien à raconter aux autres. Tu ne savais même pas ce que tu devais dire. « C'est normal », tu bougeas un peu le visage, le sourire aux lèvres. « Non, ne vous en faîtes pas. Je repasserai de toute façon c'est pas grave », tu observas la pièce, profitant simplement. « Management. Je l'assiste dans son agence », il était vrai que tu n'avais pas vraiment expliquer. « Elle a ouvert son propre label de musique et je suis son assistant », pour faire court, voilà. Tu clignas des paupières, tournant les pupilles vers elle. « Ca ne doit pas être facile de leur enseigner quelque chose. Enfin à certains », tu fronças un peu les sourcils. « Malheureusement », soufflas-tu. « On m'a toujours dit qu'il fallait toujours des idiots, mais je pense qu'on vivrait mieux sans. Non ? », tu ris quelque peu. « C'est dommage de penser ainsi encore aujourd'hui, et de se fermer de cette façon », il y avait tellement de malheurs, pourquoi s'en rajouter ainsi ? « J'aimerais bien assister à l'un de vos cours, un jour », dis-tu lentement. « J'aime apprendre, et la gestion est un domaine plutôt intéressant », pas forcément là où tu étais le meilleur – mais justement. Tu pouvais apprendre des choses. « Est-ce que ça a été une évidence, pour vous, de devenir professeure ? »

@Im Han Jae
ootd ※ Ryujin n’était pas très à l’aise face au jeune homme. Elle se souvenait de quelques bribes de leur soirée et elle avait été particulièrement collante et bavarde. Apparemment, pas embêtante, adorable selon lui. Elle en doutait fort, mais, soit. Soit il était trop gentil, soit… il disait la vérité. La professeure fut soulagée d’apprendre qu’il ne dirait rien. Même si, à vrai dire, qu’est-ce que ça ferait ? Pas grand-chose… Mais elle venait d’un milieu où l’image était importante et même si elle souhaitait se détacher de tout ça, les mauvaises habitudes étaient encore là. Finalement, la jeune femme lui proposa d’envoyer un message au professeur concerné. Si elle pouvait l’aider, elle comptait bien le faire, comme pour se racheter. « Vous êtes sûrs ? » Demanda-t-elle, son téléphone dans la main, prête à contacter la personne qu’il attendait. La fille An le questionna à son tour, curieuse de ce qu’il faisait. Assistant, oui, mais de quoi ? « Oh, d’accord, je vois ! Ce n’est pas un milieu facile. » Dit-elle avant de lui expliquer que les étudiants n’étaient pas simples, eux aussi. Irrespectueux, bavards. Elle avait souvent des envies de meurtre. « Oui, à certains. Heureusement qu’ils ne sont pas tous ainsi. » Dit-elle avec un léger sourire. Oui, heureusement, parce qu’elle aurait sûrement jeté l’éponge. Même si ce n’était pas vraiment dans son vocabulaire, cela dit, mais elle n’était pas là pour faire de la discipline. Elle était face à des adultes et attendait d’eux qu’ils prennent leurs responsabilités et comprennent pourquoi ils étaient ici, à la faculté. « On vivrait mieux sans, oui, c’est certain. » Dit-elle, l’accompagnant dans son rire. « Très dommage. Mais la société est compliquée à changer. Il faut du temps. » Dit-elle, soupir franchissant ses lèvres. « Oh, vraiment ? » Fit-elle, étonnée. « Je peux vous communiquer mes horaires de cours si vous le souhaitez. » Ajouta-t-elle avec un sourire avant de secouer négativement la tête à sa question. « Pas du tout ! » Répondit-elle. « Je travaillais dans l’entreprise de mon père, avec le rêve idiot de diriger un jour. Mais vous voyez, il a toujours refusé de voir une femme à la tête d’une entreprise. C’est simplement inconcevable. Alors j’ai décidé de changer de voie. Je faisais déjà des interventions à la faculté et ça me plaisait. J’ai complètement basculé dedans. » Expliqua-t-elle avec un sourire amer à la mention de son père. Il n’avait jamais vu son talent. « Et vous, assistant dans un label de musique ? ça a toujours été ce que vous vouliez faire ? » Demanda-t-elle.

@An Ryu Jin
ootd ※ « Oui ne vous en faites pas, mais c'est gentil », précisas-tu dans un petit sourire. Tu repasseras plus tard, ça te dérangeait pas. Au contraire. Ca te donnera une excuse pour te balader à nouveau dans les couloirs. « Pas vraiment », admis-tu dans un rire léger. « Ce n'est pas non plus mon domaine principal mais tout s'apprend », tu souris à nouveau, le regard pétillant. T'adorais apprendre donc ça tombait bien. T'adorais surtout aider tes proches et c'était pour Ae Ra que tu avais accepté. Tu ne regrettais pas, c'était intéressant. « Heureusement. Ce serait bien compliqué sinon », tu secouas un peu le visage, amusé. Tu supposais que ça devait paraître insurmontable pour certains, cela dit. Tu savais que beaucoup finissait par abandonner. Tout dépendait sans doute de la passion que l'on avait pour le métier. Comme pour tout. « Il faut de tout pour faire un monde », que tu vins articuler délicatement, comme si tu récitais une poésie. Tu bougeas faiblement les épaules, trouvant tout de même l'idée malheureuse – or c'était ainsi, et tu ne pouvais rien y changer. « Vous pensez que le temps est suffisant ? », t'étais pas sûr que le monde changera, même avec le temps. Parce que certains esprits resteront fermer. « Je veux bien oui », tu observas les alentours pour espérer trouver un bout de papier. Tout noter sur ton téléphone ? Quelle idée. Tu l'écoutas avec attention, les sourcils faiblement froncés au fil de ses mots. « On tombe vite dedans, sans même s'en rendre compte », tu ris quelque peu. « Je suppose que c'est mieux pour vous. Même si, je suis sûr, vous auriez largement pu diriger l'entreprise de votre père. Il le regrettera, un jour », affirmas-tu dans un léger mouvement de tête. Tu ne connaissais pas son père, sa famille, l'entreprise. Tu ne connaissais rien d'elle, non plus. Mais t'étais sûr qu'il s'en mordra les doigts, un jour. « Oh non pas du tout », et tu ris, agitant faiblement la main « J'ai toujours rêvé de devenir professeur. Je donnais des cours quand j'étais au lycée, et durant mes années à la fac. J'aidais les plus jeunes pour certaines matières et ça m'a vraiment plu. J'ai voulu me lancer dedans mais la vie a fait que... », tu haussas les épaules, le nez faiblement plissé, amusé. « Je ne regrette pas, cependant. J'aime ce que je fais et j'aime surtout travailler pour Ae Ra. C'est mon amie avant d'être ma patronne alors c'est sans doute plus facile », c'était un peu de la triche, dans le fond. « Est-ce que vous regrettez ? Votre choix d'être devenue professeure ? », lui demandas-tu, curieux. « Si votre père vous proposait la place, vous seriez prête à la prendre aujourd'hui ? », ou avait-elle totalement laissé cette idée. « Je suis curieux, désolé », tu souris un peu, gêné. « Ca m'intrigue toujours, de comprendre comment les gens là où ils en sont », de savoir si l'enseignement était devenu une passion ou au contraire, quelque chose que l'on détestait. Tu savais qu'à l'époque, pas mal de tes professeurs semblaient regretter, ayant pris l'enseignement en seconde option. C'était dommage, non ?

@Im Han Jae
ootd ※ Ryujin esquissa un sourire contraint. Oui, il fallait de tout pour faire un monde mais, définitivement, on pouvait se passer de certaines personnes. Enfin, surtout des idiots. Le monde serait meilleur sans eux… Un soupir franchit ses lèvres à sa question. « Malheureusement, non. Il faudrait beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps pour changer les mentalités des gens. Et nous ne l’aurons pas, du moins, pour le vivre. » Répondit-elle avant de lui proposer de lui donner ses horaires de cours. La jeune femme regarda la table et fit légèrement la moue. C’était toujours quand on en avait besoin qu’il n’y avait ni feuille ni crayon. « Vous préférez que je le note sur une feuille ou je peux vous l’envoyer sur votre téléphone ? » Demanda-t-elle avant de lui expliquer comment elle en était arrivée à devenir professeure de gestion à la Yonsei. Tout ça parce que son idiot de père ne souhaitait pas d’une femme à la tête de son entreprise et qu’il s’obstinait à y mettre Jinhwan qui n’en avait absolument rien à faire… Dommage pour lui, car il avait fini par perdre ses deux enfants. Ryujin esquissa un sourire à ses mots. Ça la touchait, même si ça venait d’un inconnu pas si inconnu que ça. « Je ne pense pas qu’il regrettera un jour, mais bon, c’est gentil. » Répondit-elle avant de lui retourner la question. Est-ce qu’il avait toujours voulu être assistant dans un label de musique ? La réponse vint rapidement et l’ainée des An acquiesça à ses mots. « Le principal est de ne pas regretter et aimer ce que vous faites. » Dit-elle, pour lui, comme pour elle. Son sourire s’étira davantage à ses questions. « Votre curiosité ne me dérange pas. » Le rassura-t-elle. Et puis, elle lui devait bien ça, vu comment elle l’avait collé durant cette soirée… « Je ne regrette pas mon choix. J’appréciais déjà ça quand je faisais simplement des interventions. » Commença-t-elle à expliquer. « S’il venait à me proposer la place, je ne la prendrais pas. » Admit-elle. Parce qu’elle avait choisi de tourner la page. « Je pense que s’il en venait à le faire, ça serait simplement par dépit, pas par reconnaissance en mon talent. Ça ne m’intéresse pas. Enfin, ça ne m’intéresse plus. » Ajouta-t-elle en le regardant, mince sourire aux lèvres. « J'ai une question. Elle est… un peu trop indiscrète, je vous avoue, et je comprendrais si vous ne souhaitez pas y répondre. » Commença-t-elle. « Pourquoi… n’avez-vous pas pu être professeur ? » Demanda-t-elle, curieuse.

@An Ryu Jin
ootd ※ Les lèvres quelque peu pincées, tu tentas un sourire rassurant mais aussi compatissant, sachant que l'avancée n'en était pas encore là. Les machines étaient belles, le progrès était beau – mais la société semblait revenir à ces temps anciens, replongeant dans ses mauvaises habitudes et ses mauvaises idées. Comme elle le disait, elle faudrait beaucoup de temps. « Non, nous ne le verrons jamais », tu bougeas un peu les épaules, la défaite dans les gestes. Malheureusement non, tu ne verras pas tout ça. Pourtant tu le voulais mais tu savais que ça n'allait pas changer aussi vite. Il faudrait bien trop d'années encore pour que les choses changent et vous ne les aviez pas. « Oh je préfère par écrit si ça vous dérange pas », admis-tu doucement dans une esquisse fine, repoussant tout ce que tu pourrais faire sur ton téléphone. Tu n'arriverais pas à retrouver – tandis que sur un bout de papier, tu saurais y faire. Tu l'écoutas attentivement, adorant écouter les histoires des personnes que tu croisais. Tu adorais écouter les autres tout court. Pas parce que tu voulais tout savoir sur eux, ce n'était pas cette curiosité-là. Juste que ça t'intéressait pour comprendre les personnes qu'elles étaient aujourd'hui. « Désolé », soufflas-tu simplement, ayant simplement voulu l'encourager. Mais elle semblait résolue à ce que son père ne change jamais. C'était triste, vraiment. « C'est ce que je me dis. Le plus important est d'apprécier ce qu'on fait », peu importait si c'était le rêve de toute une vie ou juste l'impulsion d'un instant. Le plus important c'était d'aimer ton quotidien, d'une certaine façon. Tu émis un faible son amusé, te courbant tout de même poliment face à elle, t'excusant en silence. Tu te montrais trop curieux, t'en avais conscience. « C'est le principal alors », susurras-tu, le sourire contenté aux lèvres. De ne pas regretter, d'aimer ce qu'elle faisait et de ne pas revenir sur tout ça juste pour la décision de son père. « Vous avez tourné la page, en quelque sorte. C'est sa perte en tout cas pas la vôtre », même si tu te doutais qu'elle le pensait déjà, t'avais pas besoin de lui dire. Intrigué, tu penchas quelque peu la tête sur le côté avant de rire et de secouer la tête. « Ce n'est pas indiscret du tout », et puis, tu avais beaucoup pas mal de questions aussi. « Une amie avait besoin de moi, et j'ai pris la décision de l'aider et de l'accompagner », expliquas-tu dans un sourire fin. « J'aurais pu devenir professeur mais ça me semblait plus important d'être là pour elle. Ca me semble plus important aujourd'hui encore, et je ne regrette pas. J'aime bien ce que je fais même si ce n'est pas le métier dont je rêvais », tu ris quelque peu, la frimousse satisfaite et le regard pétillant. « Le jour où elle n'aura plus besoin de moi je songerais sans doute à une reconversion », tu haussas un peu les épaules dans un rire. « Mais en attendant, je continue parce que je veux être là pour elle », l'amitié comptait beaucoup pour toi, et les actions parlaient plus que les mots.