situation grotesque. à son humble avis : un souhait égoïste de revenir en arrière. s'en aller, s'éloigner, disparaître. contre le grès d'autrui, un garçon se présente à ses côtés. de son surnom : “ mars „ ; identité énigmatique, authentique, unique. ce garçon, sa muse. ses espoirs, ses idées, son inspiration, son engouement. en ce faciès, des détails discernés, des émotions, des cicatrices d'antan et cette histoire. son, histoire. alors, naturellement : une demande saugrenue fut amenée à se faire entendre, quelques jours auparavant. lui, sa muse, arborant ce rôle de compagnon. son petit ami, plus précisément. un rôle mensonger dans l'idée de rouler dans la farine des figures parentales. et ce, dans l'espoir d'obtenir raison et gain de cause. se dédouaner, des rêveries d'autrui. “ sûr ? „ en ce mot, un énième questionnement. est-il amené à accepter ? pour quelles raisons ? quels sont les espoirs du garçon ? c'est étrange, ça l'intrigue d'avantage qu'elle n'est admiratrice à l'encontre d'un tel comportement si, libertin ? envieuse, très certainement. “ je te revaudrais ça, juré. „ en ces paroles, une promesse.

d'une main tendue à l'intention du garçon, la mascarade se devait de débuter. “ tu ne comprendras pas grand chose, nous avons notre dialecte, mais ta présence seule sera en mesure de m'aider. „ ces mots, étrangers. cet accent, guère subtil. ce charme campagnard et ces tenues grotesques. un tableau qui se dresse : peu glorieux.

c'est une rencontre au sein d'un restaurant quelconque, peu guindé. cela suffisait, pour une telle rencontre. le temps s'écoulerait lentement, elle le savait. la nourriture est le remède de bien des maux. “ quelques mètres et tu ne sera plus en mesure de prendre la fuite. c'est maintenant, ou jamais. „ d'un coup d’œil, observer son compagnon de l'instant présent. une utopie que, de le voir rester à ses côtés.

le roulement de ses yeux vers le ciel est automatique en entendant un énième fois la demoiselle qui semble avoir besoin de vérifier qu'il va bien marcher dans la combine avec elle jusqu'au bout. la proposition avait été des plus étonnantes, certes, mais jun n'avait pas spécialement hésité à donné son accord, pour le plus grand étonnement de la brunette. pas étonnant qu'elle se demande aujourd'hui encore, comment ce type, tatoué, percé à l'arcade sourcilière, avec les cheveux longs qui glisse nonchalamment autour de son visage, cet air et son aura antipathique, avait-il bien pu accepté une seule seconde d'endosser le masque d'une personne qu'il n'est tout bonnement pas. elle lui promet un service en retour et lui, en entendant à peine ce qu'elle raconte, hoche lentement la tête pour signifier qu'il allait y penser. si toutefois son numéro du jour est bel et bien couronné de succès.

" très subtile comme manière de m'annoncer que je suis trop bête pour comprendre " remarque t-il enfin sur un ton moqueur. cette façon qu'elle a eu de lui dire qu'il ne serait simplement utilisé qu'en guise de pot de fleur le fit sourire. sourire qu'il ne garda cependant pas longtemps à l'approche de la drôle de paire du lieu de rendez-vous. il voit un restaurant, il avait été prévenu, et pourtant il se mettrait presque à reculer et repenser son choix. la situation n'est absolument pas favorable pour qu'il puisse mentir sur sa normalité. mais jun est un homme de parole, et heureusement pour lui qu'il sait bien jouer la comédie.

il presse rapidement sa grande main dans la sienne, comme s'il cherchait à leur donner un peu de courage à tous les deux. elle lui avait rapidement expliqué qu'elle avait besoin de sortir le grand jeu après avoir bataillé pendant des semaines, des mois, pour pouvoir monter à la capitale, et surtout pour ne pas retourner s'enfermer dans ce bourbier. ce rejet de la maison pour ce qu'elle était et ce qu'elle représentait, jun pouvait parfaitement bien le comprendre, c'était aussi une de ces raisons qu'il l'avait poussé à prêter main forte à la demoiselle. la paire est en train de franchir la distance qui les séparent du restaurant, pour faire en sorte que la comédie du jour soit crédible, son bras passe, avec un naturel déconcertant, dans le dos de sa partenaire, afin que sa main se dépose sur son côté. elle est, évidemment et judicieusement, placée à sa droite de sorte qu'elle soit en mesure de compenser pour lui. " tu me feras la traduction dans ce cas, et ne t'avise pas de me faire payer l'addition, ou ça va barder. " il a murmuré les derniers mots avant qu'il n'ouvre la porte du restaurant pour les faire rentrer.