ootd ⚹ Ils avaient essayé de recoller les morceaux, mais cela n'avait pas marché. Et Rian le sentait, ce trou dans sa poitrine à l'idée d'avoir perdu le jeune homme une seconde fois, pourtant elle ne regrettait pas d'avoir pris ce risque, elle préférait vivre en sachant qu'ils avaient essayé plutôt que de regretter d'avoir laissé passer cette possibilité de renouer avec Jeha. Les choses ne s'étaient pas passées comme elle l'aurait voulu, c'est la vie. Cela n'empêchait pas la jeune femme de ressentir un vide, coeur abîmé une seconde fois par une histoire qu'elle aurait aimé être éternelle, au moins elle avait retenu la leçon cette fois-ci, parfois il fallait laisser le passé là où il était même si l'espace de ces quelques semaines, mois où Jeha et elle avaient pu se redécouvrir, la jeune femme avait été heureuse comme rarement elle l'avait été. En attendant, Rian noyait son chagrin comme elle le pouvait, se perdant corps et âme dans son travail, après tout avec la pâtisserie elle avait de quoi s'occuper l'esprit et continuant de travailler son projet d'ouvrir une seconde boutique à Busan, elle y avait passé pas mal de temps, de nombreux voyages parfois même plusieurs fois par semaine. Cela lui évitait de penser trop longtemps à ce qui n'était plus, et qui appartenait bien au passé maintenant. Plantant sa fourchette dans son plat, elle regarde les dents de cette dernière s'enfoncer dans sa viande, une moue sur le visage alors qu'elle trace les bords de son verre de vin avec sa main libre, Ryujin s'était absentée quelques instants pour répondre à un appel, et cela avait suffi à la pâtissière pour se perdre dans ses pensées une fois de plus. Au moins, cela aurait pu être pire elle essaye de se dire, ils auraient pu finir en mauvais termes cette fois-ci, ça sauvait les meubles elle supposait. Voyant son amie revenir, elle pose son menton dans la paume de sa main. « Ton père encore ? » Décidément les pères...

ootd ⚹ Ryu Jin n’avait pas mis bien longtemps à accepter l’invitation de Ri An. Cela faisait un moment qu’elles ne s’étaient pas vues, l’une prise par les cours qu’elle donnait à la faculté et l’autre plongée dans son nouveau projet. La jeune femme avait donc sauté sur l’occasion pour voir son amie. En plus, cette dernière n’était pas vraiment dans son assiette depuis Jeha et la professeure s’était donnée la mission de lui changer les idées et lui faire oublier cet homme pendant un instant. Puis, elle aussi devait en oublier un. Elle n’en avait pas parlé à Ri An et elle ne savait pas si elle le ferait… Pas qu’elle ne faisait pas confiance en la jeune femme, loin de là, même, mais… C’était compliqué. Et son père n’arrangeait rien, d’ailleurs, car il l’appela en plein milieu de son repas. Ryu Jin savait que si elle ne répondait pas tout de suite, il continuerait de l’appeler jusqu’à ce qu’elle décroche. Alors elle le fit de suite, s’excusant auprès de son amie. Elle s’éclipsa quelques minutes, soupirant de nombreuses fois car elle ne pouvait pas en placer une et qu’il ne lui laissait pas le choix. Malgré tous ses rendez-vous désastreux qu’elle avait eu, il continuait de vouloir la marier et lui faire rencontrer des hommes. Elle faisait tout pour qu’aucun n’accepte, se montrant vraiment odieuse et impossible à vivre mais rien n’y faisait. Ils acceptaient encore et encore. Ryu Jin finit par raccrocher, agacée d’avoir un rendez-vous demain soir. Elle rejoignit son amie et s’installa face à elle, attrapant sa fourchette pour la planter rageusement dans son plat. « Oui, encore. Il m’a dégoté un nouveau rencard. Demain soir. » Dit-elle en soupirant. « Il n’a toujours pas compris que je n’avais vraiment pas envie. Ou, si, mais il s’en moque et je crois que c’est pire. » Ajouta-t-elle en posant ses yeux sur la jeune femme qui semblait perdue dans ses pensées et dépitée. « Les hommes sont vraiment idiots. J’ai la pire des réputations mais ils acceptent tout de même. » Soupira-t-elle.

ootd ⚹ C'était idiot sûrement, qu'elle se mette encore dans tous ses états pour un garçon - le même en plus que la fois précédente, mais comment pouvait-elle faire autrement? Jeha avait été son premier amour, l'unique même si elle osait le dire, elle n'avait jamais pu retrouver avec les autres ce qu'elle avait pu vivre avec lui, et Rian n'avait jamais cherché à le remplacer non plus. Maintenant que tout était réellement terminé, après avoir essayé de retrouver ce qu'ils avaient eu par le passé, Rian avait la sensation d'avoir un livre à l'histoire tragique entre les mains et dont elle devait tourner la page. Sans savoir vraiment si elle en sera capable un jour. Elle avait tellement aimé Jeha, même après des années loin de lui, comment pourrait-elle croire à nouveau en l'amour sans lui à ses côtés ? Perdue dans ses pensées, et attendant que Ryujin retourne après avoir terminée son appel, la jeune femme transformait doucement ce qu'elle avait dans son assiette en charpie avec sa fourchette, viande juteuse et pommes de terre qui devenait tranquillement de la purée, elle lâche plusieurs soupirs avant d'essayer de se changer les idées en songeant à son grand projet qui devenait au fil des jours plus concret. Bientôt, elle essayait de se dire, tout était sur le bon chemin alors ça l'occupait, elle devait retourner à Busan d'ici quelques jours, ça lui fera du bien de voir la mer aussi elle songe. Voyant la silhouette de son amie revenir vers elle, Rian plaque un sourire léger sur ses lèvres, devinant sans mal qui avait bien pu l'appeler à cette heure, ce n'était pas difficile en voyant les expressions sur le visage de la brune, Ryujin était comme elle en ce qui concernait sa relation avec son père, quand elles étaient obligées de leur parler, ça se voyait. « Il n'abandonne toujours pas ? Il a de l'espoir. » Elle commente, une grimace traversant son visage. « Il s'en moque, à croire que pour eux, on est juste un accessoire qu'ils peuvent prêter au premier venu. » Elle marmonne en retour, plantant son couteau dans la viande cette fois-ci avec un peu plus de force, combien de temps avant que son propre géniteur veuille lui forcer la main une fois de plus ? « Ils doivent être masochistes au fond, c'est la seule explication. » Et tout cela était quelque peu perturbant.

ootd ⚹ Ryu Jin était exaspérée par cet appel. Elle n’avait aucune envie d’aller à des dates et son père le savait parfaitement. Il avait eu vent de ses agissements et l’avait déjà réprimandé pour ça. pour autant, la jeune femme continuait, se moquant bien de l’avis de son paternel. Elle ne se marierait pas. Elle n’en avait pas envie. Alors, qu’importe qui il lui présentait, aucun n’irait. Aucun. Car de toute manière, elle en avait un autre dans la peau, malheureusement. Elle se souvenait encore de son toucher, de ses lèvres. La professeure secoua la tête, le chassant de ses pensées. Bon Dieu, non, elle ne devait pas y penser. Interdiction, se rappela-t-elle. La jeune femme lâcha un soupir quand elle raccrocha, se pinçant l’arête du nez, agacée et désespérée par le cas de son géniteur. Il voulait à tout prix la marier, trouver un bon parti. Mais pour qui ? Elle savait que ce n’était que dans ses intérêts à lui. Il se moquait bien qu’elle trouve l’amour, qu’elle soit heureuse, tant que ça pouvait lui rapporter de l’argent. Ryu Jin revint à la table qu’elle partageait avec son amie et s’assit, non sans soupirer encore une fois. Elle avait un rendez-vous demain soir, n’ayant pu y échapper. Elle savait que si elle n’y allait pas, il serait d’autant plus insupportable et serait capable de la forcer à y aller en allant la chercher et l’y emmenant. « Non, toujours pas ! Et je ne sais plus quoi faire pour qu’il lâche l’affaire. » Soupira-t-elle, levant les yeux vers Rian. Elle savait parfaitement ce qu'elle devait faire pour qu'il la laisse tranquille : se marier. Mais elle n'en avait aucune envie. « C’est exactement ça. Il ne veut me marier que pour ses intérêts à lui. Le bonheur de sa propre fille, il s’en moque bien. » Dit-elle. Maintenant, ça ne l’atteignait plus. Ou plutôt, elle ne le montrait pas. « Ou ils sont comme mon père. La seule chose qui les intéresse, c’est ma situation familiale. Ils pensent pouvoir reprendre l’entreprise, comme ils savent parfaitement que mon père ne me la cédera jamais. » Souffla-t-elle, s’acharnant un peu plus sur son plat. Ryujin remarqua que son amie était dans le même état qu’elle, à maltraiter sa viande. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Demanda-t-elle à la jeune femme. « Pourquoi maltraites-tu ainsi ta viande ? Elle n’est pas bonne ? Pas bien cuite ? Tu veux que je demande qu’on te refasse le plat ? » Ajouta-t-elle.

ootd ⚹ Elle s'était promis lors de leur première rupture qu'elle ne se mettrait plus dans une telle situation pour un garçon, et pourtant la voilà, à déprimer parce qu'elle avait perdu, encore une fois, le garçon qu'elle aimait. Rian en était certaine, jamais elle ne trouvera un amour comme celui qu'elle avait eu avec Jeha, et elle n'avait pas envie d'en cherche un. Pas maintenant, ni même plus tard. Peut-être était-ce parce que la blessure était encore trop récente ? Peut-être que plus tard, elle changera d'avis sur la question ? En attendant, elle était en train de transformer sa viande en véritable charpie alors que Ruyjin était à l'extérieur pour répondre à un appel - de son père sûrement, il semblerait que leurs deux géniteurs soient des as en terme de père de l'année - alors elle se retrouvait seule à broyer du noir et se dire que quelques verres de plus, ça ne serait pas de refus en fin de compte. Elle avait bien besoin de ça. « Tu devrais peut-être lui dire que tu veux te faire nonne, ça lui clouera peut-être le bec. » Elle rétorque en retour, même si elle avait peu d'espoirs que ça le calme. « Nous ne sommes que des marchandises à leurs yeux, il faudrait qu'ils comprennent que ce n'est pas le cas. » Malheureusement Rian savait bien que c'était une cause perdue. Laissant un soupir lui échapper, Rian se disait intérieurement qu'il y avait encore un long chemin à faire pour qu'on leur montre un tant soit peu de respect dans leur milieu, parce que les hommes que leurs pères trouvaient étaient comme eux, ils les regardaient de la même manière que leurs géniteurs. Comme si elles n'étaient qu'une clé d'un coffre-fort, le pont vers une fortune et non des personnes réelles. « Parfois je me dis qu'on devrait s'enfuir, ça serait bien plus simple. » Loin peut-être qu'elles pourraient vivre leurs vies. La question de son amie qui attire son attention, arrêtant de piquer dans sa viande, se mordant la joue en cherchant quoi dire. « Non c'est rien, enfin, c'est pas ça. » Ce n'était pas le plat qui était mauvais, c'était son humeur. « Je crois que je vais faire un trait sur les histoires d'amour c'est tout. »

ootd ⚹ Ryu Jin en avait assez des combines de son père. Il faisait tout pour la marier, au premier venu, et ça l’agaçait fortement. Elle n’en avait pas envie, vraiment pas. Surtout que son paternel se moquait bien de savoir dans quels bras il la jetait. Qu’elle soit heureuse ne l’importait pas, malheureusement. La jeune femme s’était faite à l’idée, bien évidemment, mais c’était toujours blessant tout de même. Soupir qui franchit ses lèvres quand elle raccrocha, elle rejoignit la table où son amie l’attendait. La professeure allait devoir, encore une fois, se rendre à un rendez-vous demain soir alors qu’elle n’en avait pas du tout envie. Monsieur An ne le comprenait toujours pas, et pour lui, c’était son devoir de fille d’y aller. Ben bien sûr… Elle savait que le seul moyen pour qu’il arrête, c’est qu’elle se marie. Elle n’était à rien d’accepter le moins pire pour qu’on lui fiche la paix, même si elle savait que ce n’était clairement pas une solution. Car disait mariage, disait enfant et Ryu Jin n’en voulait pas non plus. « Même ça, je suis sûre que ça ne fera rien. » Soupira-t-elle. Pourtant, elle aimerait beaucoup lui clouer le bec. Mais elle savait la mission impossible. « Des marchandises et surtout faites pour enfanter. Je sais très bien que si je me marie, c’est ce qu’il me demandera ensuite. » Dit-elle, soupir filant entre ses lèvres. Les deux amies étaient dans le même état. Elles en avaient assez, toutes les deux, de n’être que des pions. Car c’est ce qu’elles étaient. Ryu Jin savait parfaitement que les hommes qui acceptent les rendez-vous avec elle ne cherchaient que sa fortune et le poste de président que son père refusait de lui donner. Juste parce qu’elle était une femme. Un énième soupir franchit la barrière de ses lèvres, avant de relever les yeux vers Rian qui s’acharnait sur sa viande. « On s’enfuit quand tu veux, où tu veux. Je suis totalement partante ! » Répondit-elle avec un bref sourire. Sourcils froncés, inquiétude se lisant dans ses prunelles, elle n’hésita pas à demander ce qui n’allait pas avec sa viande. Elle savait que ce n’était pas ça le souci mais c’était une façon détournée de lui poser la question. Qu’est-ce qui la tourmentait ainsi ? « Qu’est-ce que c’est, alors ? » Demanda-t-elle doucement, regard interrogateur, l’invitant à vider son sac. « Je crois que je vais faire de même. Toutes mes relations ont été catastrophiques. Et ce n’est pas mieux aujourd’hui… » Souffla-t-elle, dévoilant sans le vouloir qu’elle était dans une possible relation. Relation qui n’aboutirait clairement à rien, et surtout, qui était interdite. Elle ne pouvait pas, même si le jeune homme l’intéressait fortement. La fille An interpella un serveur, leur réclamant une seconde bouteille de vin. Une seule ne suffirait pas.

ootd ⚹ Si il y avait bien un sujet sur lequel les deux jeunes femmes pouvaient tomber d'accord, c'était à quel point leurs pères respectifs n'étaient pas en course pour gagner le trophée du meilleur paternel, mais dans leur milieu cela n'avait rien d'étonnant. Quand on y pensait bien, c'est assez pathétique, certains disaient que l'argent achetait le bonheur mais à quel prix ? Rian n'appelait pas ça ainsi, elle n'était pas heureuse car c'était bien la fortune que son père protégeait par tous les moyens - même les pires - pour éloigner ceux qu'il considérait comme inférieur à leur statut. C'était ce qui avait coûté sa relation avec Jeha la première fois, alors non Rian n'était pas d'accord, bien au contraire. Et elle en avait assez que leurs pères se croient tout permis avec elles juste parce qu'ils pensaient le pouvoir. Quelles conneries. « On peut toujours le tenter je pense, qu'ils imaginent que la lignée va s'arrêter avec nous. » C'est ce qui semblait les intéresser aussi, avoir un héritier à qui il pourrait bourrer le crâne de leurs idées, Ryujin le souligna avec soin, les deux amies le savaient, elles étaient loin d'être idiotes, si on ne se mariait pas pour l'argent c'était pour avoir des enfants pour hériter. L'amour n'existait pas vraiment chez eux. « J'ai presque envie de faire croire à mon père que je ne peux pas en avoir. » C'était moche, et cruel, parce que certaines femmes ne pouvaient réellement pas et Rian avait mal au coeur pour elles, mais pour qu'elle songe à en arriver à de telles extrémités... Son père la poussait vraiment à bout. Laissant un léger sourire naître sur son visage, elle tourne ce dernier vers Ryujin l'espace d'un instant. « Je savais que je pouvais compter sur toi. » Elle aimerait bien refaire un tour à Paris, les pâtissiers français sont des maîtres dans leur domaine, mais elle savait au fond, Rian, qu'elle ne pourrait jamais partir loin de sa boutique. C'était son bébé. La question de la brune qui la fit se stopper dans son plan de transformer sa viande en charpie, les mots glissent entre ses lèvres avec facilité alors que son coeur sombrait dans sa poitrine. « J'ai réellement cru que cela fonctionnerait cette fois-ci. » Elle avait été naïve, parfois le passé devait rester là où il était. « Je crois bien que nos étoiles nous ont lâché, Ryujin. » Elle soupire, accueillant la nouvelle bouteille avec plaisir, quelques verres en plus n'étaient pas de refus