gangnam, l'agence des 5easons
outfit of the day | song

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Le voilà, flocon de neige ; la pluie torrentielle s’est abattue sur la capitale au beau milieu de l’après-midi. Les rayons du soleil sont feints, reflétants à peine dans les flaques d'eau. Les pas précipités du jeune cygne éclaboussent leurs alentours, carcasse protégée par le parapluie au plastique transparent. L’enfant de l’hiver n’a jamais ces temps-là, préférant largement les temps ensoleillés ; là, où le monde pouvait sortir s’amuser. Tristesse météorologique, l’âme du cygne se sent légèrement brumeuse à l’idée de retenter cette danse qui le stresse — on lui a pourtant dit, de ne pas se surmener et qu’avec le temps, il saura parfaire cette chorégraphie intense. Mais, Baek Ji étant Baek Ji… Ces conseils ne sont pas restés dans sa tête. Il a toujours eu l’habitude de se surmener, toujours eu l’habitude de devoir redoubler ses efforts pour s’en sortir. (( Famine )), regarder les restaurants ouverts durant son adolescence ; lorsqu’il était dans les rues de Séoul, sans-abris. Il refuse de se reposer et c’est pour cette raison qu’il se dirige de nouveau à l’agence ; routine. Les pieds dépassent les portes automatiques, secouant son parapluie avant de le laisser à la porte d’entrée ; il finit son voyage jusqu’à la salle, où il danse habituellement jusqu’à tard la nuit. Il a déjà mangé, alors ces exercices pourront lui permettre de brûler quelques calories… Inutilité, considérant le peu de poids qu’il prend par mois. En rejoignant la fameuse salle, il quitte sa veste et la dépose sur le canapé qui se trouve au fond… Il soupire, (( lourd soupir )) — actuellement fatigué. Il secoue ses bras en faisant les cents pas, jusqu’à ce qu’il se mette à faire des étirements minutieux. Il se prépare également mentalement à l’échec, mauvais perdant est-il. En fermant les yeux, le cygne hivernal tente de s’encourager ; son invité n’est pas encore arrivé, étant arrivé une petite heure plus tôt que lui. Baek Ji a considéré que ce serait plus intelligent de s’entraîner à l’avance, pour essayer de se remémorer convenablement les pas de cette chorégraphie. Il n’en revient toujours pas, qu’il sera le prochain artiste du mois — au fond de lui, il pense qu’il ne le mérite pas. Il y a tellement de gens plus talentueux que lui, alors pourquoi lui ?

Et le voilà lancé, la mélodie résonne fortement dans la pièce ; pas après pas, sans relâches… Son regard suit attentivement son propre reflet, avant d’éventuellement faire une erreur. En sueur, il râle. Il sort la langue, cherchant de l’air ; c’est avec la respiration saccadée qu’il vient éteindre la chanson. Le regard perdu sur l’écran de l’ordinateur, il tape frénétiquement le bois du meuble (( frustré )). Il se mord la langue, il réfléchit quelques instants… Puis il se retourne. Les obsidiennes posées sur sa silhouette, il se met à danser sans mélodies ; juste lui, qui recompte chaque pas. Déterminé à faire de cette chorégraphie sienne, déterminé de montrer ce dont il est capable… Mais n’en fait-il pas trop ? Le fils de l’hiver sait éperdument où ça peut mener, d’en faire autant. Mais non… Têtu comme une mule, il est. Et le voilà, des mouvements aiguisés — concentration ultime… Il a le regard tranchant. Pendant quelques instants… Jusqu’à ce qu’on vienne toquer à la porte. Visage trempé, il se tourne dans un état de surprise ; Haruki est déjà là ? Il prend une longue inspiration, les poumons brûlent. Il s’empresse de prendre une serviette pour s’éponger le visage, avant d’aller ouvrir la porte. Et surprise, c’est bien lui. « Ah ! Haruki hyung ! », il dit à bout de souffle avant qu’il ne finisse par s’incliner en le laissant passer. Haruki, ce nippo-coréen qu’il a rencontré dans un milieu qu’ils appréciaient mutuellement ; la danse, c’est ce qui les a rapprochés. Baek Ji l’a invité, parce qu’il veut l’avoir en tant que backdancer pour la vidéo qui sortira sur le YouTube de Studio Choom… C’était à quel point le jeune coréen appréciait son aîné. « Tu es… arrivé plus tôt…? », il n’a pas vu l’heure passer… Mais si ça faisait une heure qu’il s’entraînait, c’est passé considérablement vite. « Fais… Comme d’habitude… Je me suis déjà échauffé. », il dit en passant une main dans ses cheveux trempés ; il traîne ses pieds jusqu'au distributeur d’eau et s’en sert un verre, dont il se délecte en quelques secondes.

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pluie torrentielle et le genou qui se fait légèrement sentir, tiraille douloureusement comme à chaque changement de temps. main se pose pour masser alors que le regard s'échappe par la fenêtre du bus qui te mène jusqu'à ton lieu de rendez-vous, promesse faite au jeune homme ; et la crainte de ne pas pouvoir y arriver, de ne pas réussir à suivre le rythme. (parce que c'est douloureux de tenter de toucher les étoiles, pas vrai haru ? ) grimace de gêne et pourtant tu ne te défilera pas, tu lui as promis. carcasse s'extirpe de son siège avec nonchalance, phalange appuie sur le bouton d'arrêt ; tu restera debout jusqu'au bout du voyage haruki, pendant que tu observes le soleil tenter de se lever, essayer de se faire une place entre les nuages. au moins j'aurais pas besoin de courir jusqu'à l'agence ... murmure rien que pour toi alors que tu ne t'entend qu'à peine parler, casque solidement vissé sur le crâne et les sons des 5seasons dans les oreilles depuis que tu as quitté ton appartement. et enfin, le bus qui s'arrête, les portes qui s'ouvrent pour te laisser sortir, te laisser prendre le chemin de l'agence, quelques mètres plus loin. tu aurais pu envoyer un message haruki, mais tu ne l'a délibérément pas fait, intuition te pousse à te pointer sans le prévenir de ton arrivée malgré le rendez-vous, malgré l'heure donnée. avance prise dans l'unique but de pouvoir correctement t'échauffer, frissons parcoure l'échine lorsque tu te présentes à l'entrée, explique la raison de ta venue, apporte les preuves demandée. et ce n'est que lorsque tu obtient ton précieux pass "invité" que tu te diriges vers la salle de practice que l'on t'as indiquée pour rejoindre baekji, alias winter.

poing frappe trois fois sur la porte, courte attente avant qu'elle ne s'ouvre sur un baekji essoufflé, la nuque trempée et visiblement agacé, surpris. arrête de m'appeler comme ça nom d'un chien ! réponse directe à son hyung et l'envie de lui coller une claque derrière le crâne pour appuyer tes mots, geste avorté avant même d'exister ; cela ne servirait à rien. il fait relativement bon dans la pièce haruki, mais tu n'as besoin que d'un seul regard pour comprendre, yeux scrutent rapidement les affaires et leur propriétaire pendant que tu déposes ton sac près du sien, retire ta veste pour la déposer avec le reste de tes affaires et lui faire face. plus tôt, oui, j'ai besoin de m'échauffer correctement et je ne voulais pas empiéter sur le temps de danse. corps fragilisé et les hésitations par rapport à te genou qui ne te quittent pas ; (sera-t-il capable d'encaisser ? ) le sourcil qui s'arque et les bras qui se croisent sur ta poitrine, moue mécontente sur le visage. t'as commencé sans moi n'est ce pas ? blanc et le regard qui se fait un peu plus dur. tu t'es pas seulement échauffé, ça fait combien de temps que t'es là ?

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Trempé jusqu’à la moelle, les cheveux longs collés contre sa nuque. Les efforts sont redoublés, repoussant énormément ses efforts habituels ; routine nocive pour sa santé physique. La pluie tombe violemment contre le bitume de la capitale, les gouttes frappent à répétitions contre la vitre de la salle — le cygne hivernal danse sous la mélodie pluvieuse, ses pas se suivant minutieusement. Ses tympans n’entendent que ce son, les obsidiennes scrutent pourtant la silhouette qui reflète dans le miroir ; insatisfaisant, mais il persévère. Il n’a jamais abandonné, il n’a jamais été ainsi. Car, la perfection est tout ce qu’il recherche lorsqu’il se met à danser ; les compliments qu’il reçoit ne sont rien, tant qu’il ne soit pas satisfait avec lui-même. Baek Ji n’a pas cette habitude de dire aux autres de repousser leurs efforts, il en dit même le contraire ; le repos, c’est nécessaire. Alors, pourquoi est-ce qu’il est le membre qui dort le moins ? Pourquoi est-ce qu’il se retrouve, presque tous les jours, enfermé dans les locaux de l’agence, à s’entraîner jusqu’à ce que son corps lui dise « stop » ? (( Habitude )) ; routine qui le ronge de plus en plus. L’idée de ne pas être assez, l’idée de ne pas avoir sa place au sein du groupe — sa place n’est pas ici, c’est qu’un menteur qui fait semblant d’avoir eu une vie normale. Quand les gens apprendront la vérité, quelles seront les répercussions ? Ils le détesteront, c’est obligé. Cette société ne lui permettra pas de s’intégrer comme il le souhaiterait, s’il disait juste la vérité. L’enfant de l’hiver se retrouve alors obligé, de se cacher derrière des mensonges pour se protéger.

Gouttelettes qui viennent tomber de son front, qu’il vient essuyer rapidement avant de s’empresser d’ouvrir la porte ; en premier lieu, il croit que c’est nul autre qu’un membre de son groupe qui vient l’interrompre, mais la surprise s’esquisse sur son visage lorsqu’il réalise la personne qui apparaît dans son champ de vision. Le brun tente de sourire, en l'appelant par des honorifiques ; sachant très bien que le plus vieux n’aime pas ça. Un rire se fait entendre, le laissant entrer dans la salle par la même occasion ; la trachée brûle, le besoin d’eau se fait ressentir. Et pendant qu’Haruki entre et s’installe, le plus jeune en profite pour se délecter d’eau fraîche. Un léger râle s’échappe de ses croissants de chair, lâchant une lourde expiration. « Oh, t’inquiètes ! J’ai le temps. Mon emploi du temps est vide aujourd'hui. », il affirme, le sourire aux lèvres. Bien qu’il ne soit pas réellement vide, considérant que le jeune homme prévoit toujours de s’entraîner lorsque l’occasion se présente. « Même si tu étais arrivé en retard, ça ne m’aurait pas dérangé tu sais… », ajoute-t-il en haussant les épaules avant de se servir un deuxième verre d’eau pour calmer la tranchée brûlante. L’estomac se tord et le myocarde se serre à l’entente de ses paroles ; sa voix résonne dans son encéphale… L’air coupable sur les traits du visage. Étonnant est-ce de le voir tant décomposé face à la vérité. Ses obsidiennes fuient les siennes, déglutissant en cherchant un mensonge. Il sait qu’un professeur de danse n’est pas aussi dupe que les gens de l’agence. « N-Non… », hésitant tandis que le noir de ses yeux rencontre ceux de son ami. Il n’aime pas être réprimander pour une chose qui lui fait du bien ; pour quelque chose qui lui fait oublier… C’est ça. Tout ce qu’il veut, c’est d’oublier. « Je me suis juste entraîné… Ça doit faire… tout juste trente minutes que je suis là. », et le garçon ne s’est jamais préparé à encore mentir — pris de court, l’impossibilité de chercher minutieusement un mensonge.