× Quand on la voit, on pourrait presque dire que Ji Hae est hyperactive, mais c'est parce qu'elle a tout simplement été privé de découvrir le monde comme elle aurait voulu. Désormais, elle compte profiter de chaque instant de la vie, découvrir le moindre petit recoin du monde qui l'entoure. Elle a un côté très aventurier qui pourrait un jour lui causer des soucis, elle expérimente beaucoup, surtout ce qui est du côté des sensations fortes. Rien ne lui paraît impossible, rien ne lui fait peur. A être trop privée depuis son enfance, désormais, elle ne se prive plus de rien au niveau des sensations.

× Très sociable, elle n'hésite pas du tout à aller vers les autres, toujours avec le sourire. Et quand elle trouve quelqu'un, elle ne le lâche pas comme ça, fidèle autant en amitié qu'en amour, vous pouvez être sûr qu'elle ne vous oubliera pas au fil du temps ou pour quelqu'un d'autre. De plus, elle est très curieuse et aussi sans-gêne, dès qu'elle commence à vous poser des questions, vous savez que vous ne pourrez plus fuir, même vous ne vous connaissez pas tant que ça. Elle est toujours dans cette manie de vouloir tout savoir, tout apprendre. Elle ne voit jamais le mal à être trop intrusive dans la vie d'autrui.

× Les études gardent toujours une place importante pour la jeune fille, studieuse, qui n'a fait qu'étudier encore et toujours lors de sa jeunesse et de son adolescence. Malgré le fait qu'elle déteste ses parents à cause de ça, elle ne peut pas nier que cela lui a apporté d'énormes facilités en cours. Elle a des méthodes de travail et cela lui permet d'éviter de bûcher pendant des heures sur un devoir à rendre tard le soir. De plus, sa mémoire photographique lui permet d'emmagasiner un tas d'information très rapidement, lui donnant des facilités supplémentaires. Néanmoins elle ne ressemble vraiment pas aux premiers de la classe, elle intervient rarement en classe. La jeune fille reste assez distraite, avec tout ce qu'elle a en tête, il lui arrive de se déconnecter de la réalité de temps à autre. Si elle n'oublie presque jamais rien en terme de connaissances ou de visages, elle a de fréquents oublis concernant sa mémoire à court terme. Étourdie, elle loupe fréquemment des rendez-vous sur le tas, les reléguant dans le fond de sa tête ou bien lorsqu'elle fait quelque chose, comme cuisiner, il lui arrive souvent d'oublier l'eau sur le feu par exemple.

× Toujours la première pour dire ce qu'elle pense, elle ne se prive pas pour faire attendre sa voix, un client trop aventureux, un garçon trop collant ou juste une remarque sur ce qu'elle voit et qui ne la concerne -bien sur- pas du tout, on peut toujours compter sur Ji Hae.

× À force d'être aussi énergique la journée, on pourrait croire qu'elle est épuisée le soir, mais que nenni, l'insomniaque qu'elle est arrive à enchaîner les activités la nuit et ne peut dormir que très rarement sans somnifères avec son cerveau qui tourne sans cesse.

× Malgré les difficultés financières qu'elle peut avoir, Ji Hae reste assez dépensière, devant se contrôler assez fréquemment pour éviter de claquer toute sa paie dans des choses futiles ou dans l'amusement. Elle emprunte régulièrement les affaires des autres, mais seulement avec ceux qu'elle connait, se les appropriant presque, elle possède d'ailleurs une partie de son placard avec rien que des affaires appartenant à Hee Jae, son ancien petit-ami.

L’amour parental. Qu’est ce que c’est ? Ji Hae n’y a jamais eu le droit ou alors, ses parents étaient des as pour le dissimuler derrière des règles strictes et une éducation droite et sévère. La jeune fille n’a pas vraiment été malheureuse, au début elle ne comprenait pas pourquoi elle n’avait pas le droit de parler lors de leurs discussions de grandes personnes comme ils disaient. Ensuite elle devait apprendre à rester sage et à obéir à toutes les règles instituées par ses parents. Elle ne rechigna pas à leur obéir, même si elle enviait un peu ses camarades de classes qui sortaient au parc avec leurs parents, qui regardaient la télévision pendant plusieurs heures, qui n’avait pas une pression énorme sur les épaules quand ils allaient à l’école. Parce que c’était surtout le sujet de l’école qui importait à ses parents. Elle devait toujours bien travailler, étudier tous les jours pour un jour suivre la trace de papa et maman, effectuer le même métier qu'eux, c'est à dire banquier. Quand elle était petite, elle savait juste qu’ils travaillaient dans un endroit où l’argent était précieusement conservé. C’était l’endroit qui donnait aux grandes personnes des petits bouts de papiers leur permettant d’acheter ce qu’ils voulaient. L’explication d’une enfant du monde adulte.

En grandissant, les règles se multiplièrent, pourtant la jeune fille ne les avait jamais transgressées. Elle avait eu le droit de sortir, mais très peu et il fallait qu’elle demande l’autorisation à ses parents des jours avant. Ses parents contrôlaient tout, quel malheur cela aurait été si elle avait bu une seule goutte d’alcool ou si elle avait fumé une cigarette, de même elle n’avait pas le droit de sortir avec des garçons ; « il ne manquerait plus que tu tombe enceinte avant la fin de tes études et de ton entrée dans la vie active ! Les garçons sont une perte de temps. » Voilà ce qu’on lui répétait. Pourtant la jeune fille trouvait quand même un moyen de se rendre à des soirées, prétextant aller dormir chez une amie pour travailler sur un quelconque exposé. Ses amies à l’école lui demandaient toujours comment elle faisait pour vivre dans cette prison, elle s’était habituée tout simplement. Elle savait qu’elle n’avait le droit qu’à une heure de téléphone ou d’ordinateurs par jour, elle savait qu’elle devait rentrer chez elle dès la fin de l’école et étudier, elle savait que son temps libre se résumait à apprendre de nouvelles choses. Au moins, on pouvait dire que la jeune fille était loin d’être idiote ou sans connaissances. Elle avait accumulé énormément de compétences et de connaissances. Après tout, c’était soit elle étudiait et devenait banquière ou soit elle finissait à la rue et déshéritée, ses parents le lui avaient bien fait comprendre. Hors de question qu’elle ruine la réputation de la famille.

Le manque de sorties se ressentaient dans son portefeuille, il était toujours remplie, ses parents lui donnaient de l’argent, mais au final, elle ne pouvait même pas aller le dépenser avec ses amies. Si elle pouvait obtenir de ses parents une après-midi shopping entre amies, c’était littéralement un miracle. Alors qu’elle pensait avoir atteint la barre la plus haute de flicage, n'imaginant pas plus restreint que ça, elle put constater qu’il y avait un cran bien pire. Peu après ses 17 ans, la jeune fille utilisa le même mensonge que d’habitude, dormir chez une amie, pour pouvoir se rendre à une soirée. Cette soirée lui pourrit alors les deux prochaines années de son existence. Elle avait beaucoup bu, trop, beaucoup trop même. Ce soir-là, elle eut sa première fois avec un garçon dont elle connaissait sans doute le nom, mais qui lui échappe désormais, suivie peu après de son premier coma éthylique. Elle avait décidément trop bu. Bien entendu, une fois à l’hôpital, on appela ses parents qui au début ne crurent pas un mot de l’histoire des pompiers ; « notre fille ne ferait jamais ça, elle dort chez une de ses amies. » Elle se souvient encore du savon qu’ils lui passèrent alors qu’elle venait à peine d’émerger, les médecins durent même leur demander de sortir le temps qu’elle se repose. Et c’était sans doute ces derniers moments de repos, seule.  

Depuis ce soir-là, sa maison devient littéralement une prison. Pire qu’avant, elle était fliquée en permanence, il y avait toujours quelqu’un avec elle quand elle allait quelque part, que ce soit chez une amie, à la bibliothèque. Elle n’était jamais seule. Et encore et toujours plus de pression sur les épaules. Elle allait craquer, elle le savait, elle commençait à être à bout. Finalement au lieu de piquer une crise monstre, de tout casser dans la maison ou encore d’insulter ses parents, elle profita d’un voyage qu’ils devaient faire en train pour tout simplement s’enfuir à l’âge de 19 ans. Les laissant monter dans un train, elle monta dans un autre, sans même savoir la destination. Elle ne voulait qu’une chose. Être loin d’eux et enfin pouvoir vivre.

N'ayant connu que Incheon dans toute sa vie, elle atterrit à Yonsei. Ji Hae était totalement paumée, mais elle n'avait aucunement envie de faire marche arrière. Elle s'était baladée dans la vie, avec sa valise, cherchant un endroit où passer au moins la nuit. Heureusement qu'elle avait pensé à garder tout son argent accumulé depuis toutes ses années, ça lui laissait l'occasion de payer une chambre d'hôtel durant peut-être plusieurs semaines, mais l'obtention d'un job était clairement obligatoire. Après avoir passé toute sa journée à chercher un hôtel, elle s'était assise devant des magasins, un peu désespérée avant d'être accostée d'une manière peu habituelle. Elle ne savait pas comment prendre le fait d'avoir été prise pour une sdf par une jeune fille qui passait par là. Saera qu'elle s'appelait. Lui racontant sa petite aventure sans trop savoir pourquoi, elle avait été surprise de voir celle-ci lui attraper le bras pour l'entraîner dans le petit café familial. Ses parents l'accueillirent très chaleureusement et lui proposèrent l'hébergement et en échange elle pouvait travailler pour eux, le temps qu'elle se stabilise. Car ses parents avaient bien sur bloqué son compte depuis un moment déjà, ce serait trop beau sinon, n’est-ce pas ? Et en moins d'une semaine, la jeune fille avait pu déménager, ne désirant pas trop s'imposer à ces personnes qui avaient été d'une extrême gentillesse avec elle. En effet, elle avait rencontré un ancien ami à elle, Hee Jae, en vagabondant dans la ville. Ça l'avait étonnée de le recroiser, et lui aussi d'ailleurs, néanmoins elle avait accepté sa proposition d'habiter chez lui quand il avait pris connaissance de sa situation. Ji Hae insista pour l'aider à payer le temps qu'elle habita chez lui.

Grâce à son travail, elle pu économiser plus sérieusement et s'inscrire à l'université, intégrant une fraternité et pu libérer de la place chez Hee Jae. La fraternité lui plaisait bien, elle avait tant de choses à apprendre de la vie, c'était une toute nouvelle vie ! À l'université, elle changea totalement de voie, s'inscrivant en psychologie. Adieu la banque. Elle voulait étudier pour le plaisir, quelque chose qui l'intéressait, faire quelque chose de sa vie et en profiter au maximum. Sans règles, ni contraintes, sans personne sur son dos, sans aucune pression. Elle voulait des expériences, de l’émotion, des frissons, vivre une aventure en continue, sans savoir ce qui arrivera le lendemain. Elle veut faire tellement de choses, la vie est courte, il faut savoir profiter de chaque instant.