Tu dois bien l'avouer, sur le moment, tu n'as pas vraiment réfléchi aux responsabilités que cela impliquerait quand, après une soirée un peu trop arrosée, tu t'es retrouvé à faire le chemin du retour, ce petit chaton perdu emmitouflé dans ton sweat à capuche. Faut dire que, lorsque tu l'as recueilli, t'avais pas tellement l'intention de le garder. Seulement quelques jours, tout au plus. Juste le temps qu'il reprenne un peu du poil de la bête et que tu trouves un refuge dans lequel l'emmener. Mais c'était sans compter sur ces petits yeux tout mignons qui ont réussi à te persuader que tu ne pouvais tout bonnement pas abandonner cette petite boule de poils à une vie derrière des barreaux...

Alors, bien évidemment, tout cela remonte a un petit moment maintenant et le pépère a bien grandi depuis. Quant à toi qui ne savais pas du tout comment t'occuper d'un chat – faut dire que le seul animal que tu n'as jamais eu avant ça, c'était un poisson rouge nommé Maurice – on peut dire que tu t'es grandement amélioré à ce niveau. Rien à voir avec le Min Jae tout perdu qui arpentait les rayons de l'animalerie, ne sachant pas trop ce qu'il devait acheter pour sa nouvelle boule de poils. A vrai dire, l'animalerie est même devenu le passage obligé lorsque tu te réveilles de ta grasse matinée, chaque samedi...

Et aujourd'hui ne fait pas vraiment exception à la règle, quand bien même tu as déjà fait le stock de nourriture pour les deux semaines à venir... Parce qu'en petit papa-gâteau que tu es, tu t'es dit qu'il était peut-être temps d'acheter un nouveau jouet à ton chat. L'ennui c'est que cela fait maintenant 15 bonnes minutes que tu es là, devant le rayon des jouets, à hésiter. Et les minutes filent, défilent, alors que tu peines à te décider. Faut dire que le choix est immense et tu ne veux pas acheter un jouet qui ne plairait pas à ta boule de poils. Cependant, t'es finalement arraché à tes pensées lorsqu'un vacarme énorme résonne dans la boutique.

Comment ça une cage vient de tomber et des oiseaux se sont échappés ? D'abord surpris, tu suis du regard la vendeuse qui court un peu partout dans la boutique pour tenter de rattraper les volatiles puis tu jettes un coup d’œil sur ta droite, échangeant un regard avec une autre cliente qui se trouvait là. « On devrait peut-être l'aider ?! »

C’était la catastrophe. Ça ne lui était jamais arrivé avant et maintenant que c’était le cas, Yeonnie paniquait presque. Elle avait été distraite pendant quelques jours et voilà que maintenant, elle ne pouvait plus donner à manger à ses animaux. Gajeel et Erza n’avaient plus de nourriture. Son lapin nain et son cochon d’inde qu’elle gardait avec elle dans sa chambre chez les Koryos, allaient mourir de faim si elle n’allait pas acheter ce qui leur fallait dans l’heure qui suivait. Boyeon sortit donc de sa chambre après les avoir embrassés sur la tête et décida d’y aller avant d’aller en cours. Ainsi, elle pourrait revenir dans sa chambre, leur donner à manger. L’animalerie n’était pas réellement loin en plus. Elle aurait aussi très bien pu demander à ses camarades dans le dortoir, mais elle n’avait pas réellement envie d’embêter quelqu’un avec ça. Boyeon avait appris avec les années à se débrouiller seule, à ne jamais déranger si ce n’était pas important ou si elle ne pouvait pas faire les choses elle-même. C’était en partie à cause de l’accident de Bohee. Ses parents, ainsi que son grand frère, avaient autre chose en tête que de s’occuper de la petite vie de leur dernière.

Ainsi, la jeune femme faisait tout ce qu’elle pouvait sans l’aide de personne. Elle avait beaucoup mûri à cause de cette situation et parfois, elle n’agissait pas comme une personne de son âge, mais plus comme une adulte. Ça lui portait parfois préjudice même si elle ne s’en rendait pas réellement compte. Boyeon pressa le pas pour ne pas affamer ses bébés plus longtemps et entra dans l’animalerie avec un sourire aux lèvres. Elle salua tout le monde d’un signe de tête avant de se rendre dans le rayon qui l’intéressait. La jeune femme n’avait pas besoin de grand chose parce qu’ils ne mangeaient pas beaucoup, mais elle devait quand même avoir du rab si jamais l’un d’eux venait  à en redemander. Attrapant tout ce dont elle avait besoin, Yeonnie se dirigea ensuite vers le rayon des jouets. Gajeel avait beau être petit, il aimait bien jouer. Erza quant à elle, préférait les caresses sur le dos ou sur le ventre.

Elle s’approcha des jouets avant d’entendre un brouhaha qui lui fit lever les yeux vers un mec qui lui adressa la parole. Elle l’avait déjà vu, sur le campus sûrement, et haussa les épaules. « Si tu veux ? » lança-t-elle avec un sourire avant de déposer les articles qu’elle avait attrapé sur l’étagère. « On fait comment pour attraper ces oiseaux ? » Parce que Boyeon n’en avait aucune idée. Peut-être que le mec à ses côtés aurait une idée lumineuse parce que ce n’était clairement pas le cas de la Koryo. Elle garda donc ses yeux sur lui, attendant qu’il lui donne l’idée brillante qui les ferait aider les employés de cette animalerie.

En quittant ton appartement, tout à l’heure, tu pensais clairement passer un samedi tout ce qu’il y a de plus ordinaire. En effet, après avoir choisi un jouet et quelques friandises – papa gâteau, on a dit - pour ton chat, t’avais prévu de rentrer, de te poser quelques minutes devant la télé avec un bon chocolat chaud, puis de passer peut-être une petite demi-heure, assis par terre, à jouer avec ta boule de poils. Ensuite, viendrait l’heure du repas, et certainement que tu te serais contenté de commander Uber Eats par flemme de faire à manger. Quant à ton après-midi, celui-ci aurait probablement été classé sous le signe des révisions – parce que, pourquoi pas après tout ? – Et, enfin, t’aurais sûrement passé ta soirée en boite avec quelques potes, à draguer des meufs et picoler. Bref… Un samedi tout ce qu’il y a de plus ordinaire pour toi.

Toutefois, il y a une chose que tu n’avais pas prévue, c’était d’être interrompu dans ta contemplation du rayon jouets par la nouvelle d’une tentative d’évasion orchestrée par quelques oiseaux de la boutique. Tu regardes donc autour de toi, te baissant quand l’un des volatiles passe à ça de ta tête, et tu t’adresses finalement à l’une des clientes présente. Son visage te dit quelque chose, d’ailleurs. Vaguement. Très vaguement. Mais tu ne te poses pas plus de questions dans l’immédiat, décidé à faire ta bonne action de la journée – ce qui n’arrive pas souvent – en aidant les vendeurs à rattraper les piafs qui se sont échappés.

Sauf que tu n’avais pas vraiment réfléchi à un point en particulier. Comment fait-on pour attraper des oiseaux ? Tu n'en as fichtrement aucune idée. « J’en sais rien… » que tu balances alors, haussant simplement les épaules. « On a qu’à improviser ?! » Pas sûr que vous attrapiez beaucoup d’oiseaux comme ça, mais bon… Le plus important, c’est d’essayer, pas vrai ? D’ailleurs, ces mots à peine prononcés, ton regard est attiré par l’une de ces petites bêtes qui vient tout juste de se poser sur le rayon, non loin de la jeune femme. « Oh, attends !  Ne bouge plus ! » que tu chuchotes alors à son intention, lui indiquant d’un léger mouvement de la tête l’endroit où se trouve la bestiole. Puis, à pas de loup, tu t’approches doucement. Très doucement. Mais pas assez, il faut croire, puisque le piaf finit par s’envoler alors que tu n’es plus qu’à un mètre de lui. « Merde… » C’est raté…

Le manque de nourriture l’avait presque fait paniquer. Ce n’était pas dans ses habitudes de se laisser distraire de la sorte pour ne plus rien avoir pour son lapin nain et son cochon d’inde. Vraiment, ce n’était pas sérieux et Boyeon s’en voulait. Elle ne pouvait pas les laisser mourir de faim et donc pour se faire pardonner de ses petites boules de poils, elle décida de leur prendre des jouets. Mais alors qu’elle regardait ces derniers, elle remarqua l’agitation près d’elle et le jeune homme tandis qu’il mentionna les oiseaux qui s’étaient échappés de leurs cages. Un sourire s’afficha sur ses lèvres tandis qu’elle accepta de lui prêter main forte. Seulement, il y avait un souci. Yeonnie ne savait pas du tout comment les rattraper et comment faire en sorte qu’ils retournent dans leurs cages. Elle demanda donc, attendant de voir si lui avait une idée. Après tout, c’était le jeune homme qui avait décidé de les rattraper. Il devait bien avoir une idée non ? Boyeon soupira de désespoir en entendant la réponse inverse de ce qu’elle attendait. L’étudiant non plus ne savait pas et elle leva les yeux au ciel. « On peut improviser… Mais si on les blesse hein ? » Parce qu’il était hors de question que la Koryo leur fasse du mal. Elle ne s’en remettrait jamais. Déjà qu’elle culpabilisait à cause de Erza et Gajeel, ce n’était pas le moment de la faire culpabiliser encore plus à cause d’oiseaux.

Boyeon allait demander ce qu’il désirait faire pour improviser quand il lui demanda de ne pas bouger. Aussitôt, elle se figea, le corps aussi raide qu’un poteau et coupa même sa respiration de peur que ça fasse bouger son corps. Elle resta ainsi quelques secondes gardant ses yeux fixés sur le garçon. Elle lui faisait totalement et complètement confiance ne sachant pas ce qu’il se passait. Ce ne fut que lorsqu’elle l’entendit dire qu’il avait raté qu’elle se détendit et que l’air s’expulsa de ses poumons. Son visage avait rougi à cause de l’effort et Boyeon posa sa main sur sa poitrine qui se soulevait rapidement à cause du manque d’oxygène dont elle avait privé ses poumons pendant quelque temps. La jeune femme se retourna pour voir où l’oiseau, elle avait déduit que c’était cet animal qui s’était perché là, s’était envolé.

Yeonnie soupira et chercha autour d’elle quelque chose à faire pour les attraper plus facilement. Une idée germa alors dans son esprit et un sourire amusé s’afficha sur ses lèvres. « Hey ! Fais comme moi et ne bouge plus. » Elle se tint droite et écarta les bras, à hauteur de ses épaules les paumes de sa main vers le plafond. La jeune Koryo attendit que son homologue masculin fasse les mêmes mouvements et une fois qu’il fut en place elle continua de lui sourire. « Bouge pas. Je reviens ! » Boyeon l’abandonna dans l’allée, se précipitant dans celle de la nourriture à la recherche de graines. Elle savait que ça ne ferait pas revenir tous les oiseaux. Mais si déjà ils en attrapaient certains, c’était déjà ça. Après deux minutes, montre en main, elle réapparut à côté du garçon et ouvrit un paquet de graines. « Je vais en verser dans tes mains et va falloir que tu joues à l’épouvantail en étant complètement stoïque… Tu crois que tu peux faire ça ? » demanda-t-elle, les sourcils froncés, tentant de voir s’il pouvait rester complètement immobile.

Si vous les blessez ? Ça aussi, tu dois bien admettre que tu n'y avais pas réfléchi. Pourtant, t'es loin d'être du genre à t'en foutre et, gaga que tu peux être avec ton chat ou même les autres animaux en général, il est totalement inconcevable pour toi de faire du mal à tous ces petits zoziaux. Hochant simplement la tête, tu finis donc par lâcher, dans un soupir : « C'est vrai, tu as raison… On doit trouver un moyen de les attraper sans les blesser... » Mais pour ça, il vous faut un peu de temps et, malheureusement, l'urgence de la situation ne vous permet pas de réfléchir trop longtemps. Demandant d'ailleurs à la jeune femme de ne plus bouger quand tu vois l'un de ces petits moineaux se poser non loin d'elle, tu te dis que c'est le moment de saisir ta chance et tu t'avances vers ce dernier, le plus lentement possible et en essayant de ne pas être dans son champs de vision. Parce que tu as toujours les paroles de la jeune femme en tête et, dans ton esprit, tu es convaincu que si tu parviens à arriver jusqu'à l'oiseau sans qu'il te voit, tu pourras l'attraper doucement et donc ne pas lui faire de mal. Cependant, c'est mal connaître ces petites bestioles et tandis qu'il ne te reste plus qu'un mètre à parcourir pour l'atteindre, tu vois ce dernier s'envoler et te filer entre les doigts, ce qui t'arrache un petit juron de mécontentement. « J'y étais presque... » Presque, c'est le mot. Heureusement, ce n'est pas ton genre d'abandonner au premier échec. Te retournant donc vers la jeune femme, déterminé, ton visage se charge toutefois d'un sourire amusé quand tu la vois reprendre son souffle, les joues aussi rouges que des tomates. « T'étais pas obligée d'arrêter de respirer, tu sais ?! » Riant légèrement de la situation, tu jettes brièvement quelques regards autour de toi, histoire de repérer votre prochaine cible, mais t'es forcé de reporter ton attention sur la jeune femme, quand celle-ci t'interpelle. Et d'abord surpris par sa demande, tu arques légèrement un sourcil en la voyant lever les bras. « Pourquoi tu veux que je fasse comme toi ? » Pour autant, et sans même attendre de réponse de sa part, tu finis par t'exécuter, cette moue interrogatrice toujours scotchée au visage, avant de finalement la regarder avec des gros yeux quand elle te dit de rester là et d'attendre. « Hein ?! Mais attends, tu vas où ? » Mais la jeune femme a déjà disparu à l'angle du rayon et tu te retrouves alors là, planté en plein milieu du rayon jouets, l'air un peu con à garder tes bras tendus comme tu le fais. Heureusement, la jeune femme ne met pas longtemps avant de revenir, un paquet de graines dans les mains, et tu finis alors par comprendre ce qu'elle avait en tête. « Yah ! Tu m'as pris pour un arbre ou quoi ? » que tu balances alors, faussement outré, alors qu'elle te verse les graines dans les mains. « Tss... Jouer à l'épouvantail... On me l'avait jamais faite, celle là... » Mais, en même temps, tu te dis que ça peut peut-être fonctionner alors tu la laisses faire, te contentant simplement de répondre un « J'vais essayer... » quand elle te demande si tu te sens capable de rester immobile. Parce que, rester immobile et toi, ça fait quand même 36 000... « Mais toi, tu vas faire quoi pendant ce temps ? » Car il est hors de question que tu sois le seul à donner de ta personne. « D'ailleurs, pourquoi c'est pas toi qui joues à l'épouvantail ? » Après tout, c'est son idée, non ?!

Hochant la tête, Boyeon sourit heureuse de constater que le jeune homme était du même avis qu’elle quant au fait d’attraper les oiseaux sans leur faire de mal. Elle s’en serait voulu s’ils les blessaient. Heureusement, les deux semblaient sur la même longueur d’ondes et ça rassurait Yeonnie qui cherchait des idées pour les capturer. Elle ne fut pas la première à se mettre en action puisque le jeune homme à ses côtés repéra un oiseau et décida de l’attraper. La koryo resta immobile et coupa même sa respiration, de peur de le voir s’envoler sans qu’il ne puisse l’atteindre. Lorsque ce fut le cas, la jeune femme reprit une respiration normale et rougit presque à cause des paroles de son compagnon de fortune. « Tu m’as dit de pas bouger… Alors, je n’ai pas bougé. Mais respirer ça fait bouger le corps. Alors j’ai retenu ma respiration. Puis aussi, ça fait du bruit. Donc voilà… » Est-ce que les quelques secondes où on cerveau avait manqué d’oxygène lui avait grillé quelques neurones ? Boyeon ne savait pas, mais elle sourit presque fière d’avoir pensé à tout ça. Après tout, ils cherchaient un moyen d’attraper les oiseaux. Elle n’avait pas l’intention de rater cette mission qu’ils s’étaient donnée. Alors, tous les moyens étaient bons pour y parvenir, même se retenir de respirer. Une idée germa ensuite dans l’esprit de Yeoonie et un sourire presque mauvais s’afficha sur ses lèvres tandis qu’elle montra la position qu’elle voulait qu’il adopte. « Parce que t’es plus grand ! » répondit-elle du tac au tac alors qu’ils étaient presque de la même taille mais que normalement un homme était toujours plus grand qu’une femme. Peut-être même qu'ils n'avaient qu’un ou deux centimètres de différence. Mais Yeonnie s’en moquait totalement. Elle le laissa en plan au milieu du rayon dans cette position qu’elle lui avait demandé de prendre. Boyen ne le laissa pas seul pendant longtemps, revenant presque aussitôt avec des graines pour les oiseaux. Elle secoua la tête devant les jérémiades du jeune homme et planta son regard dans le sien. « Tu veux bien arrêter de te plaindre. J’essaie de trouver des solutions pour attraper les oiseaux, solutions qui sont largement plus intelligentes que ton pitoyable essai y a quelques minutes. » Un sourire satisfait s’afficha sur ses lippes tandis qu’elle lui demandait s’il pouvait tenir cette position et ne pas bouger. Quand il acquiesça, la jeune femme sourit un peu plus avant de lever les yeux une nouvelle fois au ciel à ses paroles. « Bah rien. Tu vas juste avoir l’air d’un con avec tes bras ainsi et les oiseaux qui viennent picorer dedans, pendant que je prends des photos. » Boyeon soupira, se tapant une main sur son front, et le regarda comme s’il ne comprenait rien et qu’il n’était pas aussi intelligent qu’elle. « Je vais attendre qu’ils soient en train de manger et je vais les attraper… » Elle lui sourit légèrement avant de reprendre la parole. « Parce qu’une fille c’est toujours plus délicat qu’un homme. Alors, je préfère attraper les oiseaux plutôt que toi et tes gros sabots. » Et si ça ne fonctionnait pas, elle trouverait une autre solution parce qu’elle avait clairement l’impression d’être le cerveau de leur duo improvisé. L’autre semblait dire tout ce qui lui passait par la tête sans réellement réfléchir. C’était bien sa veine. « Allez maintenant reste immobile et tente de pas trop parler pour éviter de leur faire peur. On essaie de les attraper, pas de les faire fuir encore plus… » Même si avec la tête qu’il faisait, ce n’était pas gagné.

Après ta tentative complètement ratée, vous prenez plusieurs longues secondes pour réfléchir au meilleur moyen d'attraper ces oiseaux sans leur faire de mal. Et la première à avoir une lumière, c'est la jeune femme ! Pour autant, quand elle te demande de tendre les bras, tout en restant immobile, tu ne comprends pas tout de suite ce qu'elle a en tête. Jusqu'à ce qu'elle ne revienne finalement te voir, des graines dans les mains... Et là, ça fait tilt dans ton esprit, et tandis qu'elle place quelques graines dans tes mains, tu ne peux bien évidemment pas t'empêcher de râler. Parce que t'aimes bien râler, Min Jae, et que tu te sens quand même sacrément con, planté là, au milieu de ce rayon. D'ailleurs, la jeune femme - qui ne semble pas du tout avare en tacles et autres balles perdues - ne se prive pas pour en rajouter une couche, te confirmant que oui, tu as l'air très con. Ce qui ne manque pas de t'arracher une grimace... « Je te trouve un peu trop à l'aise à me parler de cette façon alors qu'on ne se connaît que depuis 10 minutes... » que tu balances alors sur un ton faussement outré. Parce que t'es loin de l'être, en vérité. A vrai dire, le comportement de la jeune femme a même bien plus tendance à t'amuser. Et, bien qu'elle ne te mette pas forcément dans une position des plus confortable, la situation elle aussi t'amuse beaucoup. D'ailleurs, si t'es pas forcément très convaincu par la raison que ta camarade de fortune te balance pour expliquer le fait que ce soit toi et non elle qui dois jouer l'épouvantail, tu maintiens toutefois ta position. Car, au delà de ça, toi aussi t'as envie d'attraper ces moineaux, Min Jae. C'est la mission que tu t'es donnée. Que vous vous êtes donnés... Et, qu'on se le dise, t'es pas vraiment du genre à abandonner quand tu as un objectif en tête. « Ouais, ouais, ouais, c'est bon, j'ai compris ! Je me tais...» finis-tu donc par t'exclamer,  fermant les yeux pour te concentrer et éviter de bouger, quand la jeune femme te demande de ne pas faire trop de bruit. Mais rester silencieux, c'est pas tellement dans tes gênes – ta maman est une grande pipelette – et pas moins de 10 secondes plus tard, te voilà de nouveau en train de l'ouvrir. « M'enfin, je te ferais quand même remarquer que celle qui n'arrête pas de piailler depuis tout à l'heure, c'est surtout toi ! » Piailler, oiseaux, vous l'avez ?! « Tu fais même plus de bruit que tous les moineaux de cette boutique réunis ! » Un peu d'exagération n'a jamais fait de mal à personne... « M'enfin, j'dis ça, j'dis rien... » Ouvrant les yeux pour croiser le regard de la jeune femme, tu hausses légèrement les épaules et lui adresses un sourire en coin quelque peu taquin, avant de finalement ajouter : « Au fait, moi c'est Min Jae ! »

Boyeon leva un sourcil interrogateur et posa son regard sur le jeune homme après ses mots. Elle l’observa quelques secondes avant de sourire. « Oui et ? » dit-elle, son sourire insolent s’agrandissant un peu plus. Qu’est-ce qu’il comptait lui faire si elle ne changeait pas de comportement vis-à-vis de lui ? Ce n’était pas comme s’il pouvait lui faire quelque chose ? Puis même s’il essayait et devenait potentiellement agressif, il se retrouverait probablement face à une Yeonnie en colère qui a fait plusieurs années de taekwondo. Ce n’était jamais bon à voir une Yook Boyeon en colère. Elle n’était pas qu’une poupée barbie qu’on pouvait admirer. Elle savait également se défendre et souvent les gens s’en rendaient compte bien trop tard. Cependant, elle ne ressentait aucune hostilité de la part du jeune homme à ses côtés. Il semblait faussement vexé de son comportement et c’était pour cette raison qu’elle garda son sourire insolent pour lui montrer qu’elle pouvait continuer encore et encore. Et ce fut ce que Boyeon fit. Elle continua de le prendre pour un mec un peu stupide pendant qu’elle lui expliquait son plan et la façon dont ils parviendraient à attraper les oiseaux qui s’étaient échappés dans l’animalerie. Elle pouffa légèrement quand il prit la mouche à cause du fait qu’elle lui avait dit qu’il parlait trop. Le silence s’installa alors entre eux et la jeune femme observa les volatiles avant de lever les yeux au ciel quand il reprit la parole. Elle darda son regard sur lui et le fusilla de ses pupilles marrons. « Sérieusement ? » demanda-t-elle, l’envie de lui faire ravaler son sourire en coin bien plus présente que quelques secondes plus tôt. S’il avait cherché à vexer Boyeon, il n’était pas loin d’arriver à le faire. Il se présenta alors et elle leva les yeux à nouveau au ciel. « Enchantée Minjae. Moi c’est Boyeon… » Elle lui sourit légèrement avant de reprendre. « Et maintenant, tais toi… Y en a un qui est attiré. » La koryo leva la tête vers une étagère derrière Minjae. « Ne bouge surtout pas ! » dit-elle en lui interdisant de se retourner pour regarder comme si elle avait lu dans ses pensées. Après tout, de ce qu’elle voyait du jeune homme, malgré le fait qu’ils ne se connaissaient que depuis quelques minutes, il était capable de se retourner pour voir ce qui se passait dans son dos. Boyeon préférait donc prévenir que guérir. Ses yeux ne quittèrent pas l’oiseau qui se rapprocha lentement de Minjae. Elle le laissa faire et lorsqu’il fut dans sa main en train de manger et donc distrait, elle s’avança doucement près de lui. A quelques centimètres, comme s’il avait senti le danger, il releva sa tête et ses pupilles noires rencontrèrent le regard de Yeonnie avant qu’il ne s’envole en piaillant. En passant au-dessus de la tête de Minjae, il se lâcha. Pendant quelques secondes, Boyeon ne réagit trop surprise par ce qu’il venait de se passer et lorsqu’elle s’en rendit compte, un rire s’échappa de ses lèvres. « Oh mon Dieu ! Tu t’es fait chier dessus. » ne put-elle s’empêcher de dire, les larmes coulant de son visage devant la scène. Elle ne sut combien de temps elle resta ainsi à rire avant qu’elle ne sente quelque chose sur son épaule. Elle regarda et grimaça. « Et merde ! Manquait plus que ça. » Un oiseau avait décidé de faire également ses besoins sur elle. Ils étaient donc tous les deux couverts de merdes de piaf.