Connerie. C'était une belle connerie. Presque drôle finalement. Elvis avait du bien se marrer. A voir deux tronches de cake complètement bourrés se tenant la main avant même d'apprendre à connaître leur prénom pour finalement dire un " yes" dans un anglais approximatif pour toi. Tout ça pour se marier devant un gars à la perruque moyenne. Tu te souviens lui avoir voler en plus. Bon c'était pas très bien passer mais au moins ça tu t'en souviens. Pas comme le visage de la fille que t'avais prise pour épouse. Rien que le mot te fous des frissons. C'était presque criminel de vous laisser faire. Qui faisait ça? Tu préférais encore ta connerie de pisser dans une plante. C'était moins prise de tête.

Maintenant tu devais penser au divorce. Mais t'avais jamais voulu te marier bon sang. Les yeux fermés tu t'affalais dans ta chaise dans un soupire long venant du coeur. Comme si on t'arrachait quelque chose, peut être ton âme vu le bordel dans lequel tu t'étais foutu. "Je commande dès qu'elle arrive merci. " Que tu répondis sans même ouvrir les yeux, la pauvre serveuse qui n'avait rien fait et rien demander. La clochette retentissant tu te redressais quelque peu observant qui entrait. Peut être que le flash se ferait. Comment vous vous étiez retrouvé après tout ça? Vous aviez gardé vos numéros pour " en reparler". Pour finir cette merde internationale surtout. Trop honteux et choqués pour le faire à Vegas. Vraiment il fallait que tu calmes l'alcool, pleurer ou se marier n'était AUCUNEMENT une bonne solution. Ce qui t'amenait même à te masser les tempes dans un café afin de trouver la fille que tu avais épousé pour divorcer. Ah tu aurais presque rit, comme si le début était un drama ou film baveux que tu regardais pourtant, tout en te moquant. Et là Young Jae. Tu riais bien?


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T'étais quelqu'un de plutôt rationnel. Et de réfléchi. T'étais pas le genre à agir sous l'impulsion du moment sauf quand t'étais au bord d'une falaise. Et que tu sautais pour aller retrouver le groupe dans l'eau, en bas. T'étais pas le genre à agir bêtement sans penser aux conséquences car tu savais que certaines conséquences pouvaient être graves. T'étais pas idiote. T'étais pas stupide. Et pourtant.
Pourtant, si. Tu l'étais. T'avais dit oui avec le sourire, le cœur léger – et tu remerciais l'alcool. Et tu ne comprenais pas. D'habitude, l'alcool, tu le tenais. Et pas qu'un peu. T'étais toujours droite et sereine, même avec le sang alcoolisé. Mais ce soir-là, non. Peut-être l'air américain ou l'air tout court. Peut-être le fait d'avoir croisé Elvis, t'en savais rien. L'alcool t'était monté à la tête et t'avais dit oui. Avec le sourire. Trop heureuse de ton choix. Tu t'étais mariée, à Vegas, devant Elvis, avec un parfait inconnu.
C'était sans doute la plus grosse bêtise que tu ait faite dans ta vie.

Inspirant longuement, tu fermas les yeux un instant, la paume sur la poignée. Tu devais entrer et régler tout ça. Tu devais retrouver ton... mari. « Oh dear », que tu soufflas en ouvrant la porte, prenant le peu de courage que tu avais pour avancer dans la salle. Tu devais retrouver ton mari. Retrouver ton mari. Oui. Par chance t'avais une mémoire plutôt bonne. Une vision plutôt claire de l'homme – enfin un peu floue quand même. Tu t'avanças vers une table, les lèvres traçant une ligne droite alors que tu observais l'homme installé là. Ca devait être lui. « Salut », que tu articulas lentement, déglutissant un peu, gênée. Tu t'installas dans un souffle contenu, le fixant en silence quelques instants. « Je vais prendre un café... deux. Apportez-moi deux cafés », que tu dis à la serveuse, laissant ton mari commander pour lui. « Je me doutais que ce serait gênant. Mais ça l'est encore plus en vrai », tu passas ta main sur ta nuque, embarrassée, remerciant la serveuse qui apportait la boisson. « Je suppose qu'on ne va pas tourner autour du pot. On doit... Est-ce qu'il faut un avocat ? », que tu lui demandas dans un chuchotement et une grimace incertaine. T'avais pas osé faire des recherches. Enfin t'en avais faites mais... « On peut régler à l'amiable. Je pense ? Non ? », proposas-tu dans un petit signe de tête, avalant une longue gorgée de ton café. « J'aurais jamais pensé faire ça », admis-tu à voix haute, le regard posé sur ta boisson, déphasée. T'avais encore l'impression de subir le décalage horaire. « C'est à cause de l'alcool. Evidemment... Et Elvis »

T'en avais fait des conneries dans ta vie, loin d'être le modèle parfait du gendre qu'on rêverait. Mais alors ça, jamais. C'était pourtant pas compliqué de comprendre qu'avec l'aversion de l'engagement, de l'amour même t'avais pas réellement penser à te marier, et encore moins exécuter cet acte immonde qui poussait les gens dans un quotidien si morne qu'ils en devenaient aigris. Non clairement c'était pas pour toi. Elle aurait pu dire non. Toujours repousser la faute sur les autres, ça vidait ton esprit et te permettait de dormir à point fermé le soir. Donc oui elle aurait pu refuser, dire que tu n'étais qu'un bourré parmi tant d'autres. Mais tu comprenais son dilemme, après tout t'étais sacrément beau. C'est donc l'esprit embrumé de narcissisme et une pointe de regret que tu attendais ta dulcinée. Appelez la comme vous voulez, tu ne te souvenais pas de son prénom. Heureusement que le papier que t'avais dans ta poche, froissé, plié et presque mis à la poubelle renseignait ces infos. Votre certificat de mariage en avait vu.

Finalement elle arrivait, tout aussi gênée que toi, sans que vous ne vous planquiez non plus. Comme deux adultes qui prenaient leurs responsabilités vous commandiez. " Deux cafés aussi .. bien serrés, s'il vous plait. " A vous entendre on parlait de shot d'alcool, bien que la situation tende vers ce genre de solution. Honnête, elle l'était, et juste. "Je peux pas contredire. " Tu passais même ton tour pour trouver une solution embrumé par tous les problèmes que ce mariage posait. Vous alliez devoir payer ?? UN premier café qui descendait aussi bien qu'un liquide plus alcoolisé. " J'en sais rien, est ce que j'ai l'air de savoir comment on divorce? Je suis pas marié... enfin avant.. " Ah parce que tu pensais qu'elle avait déjà été mariée ? En tout cas tu te félicitais presque d'avoir choisi Sun Hee. Au moins elle était sincère et jolie. "Tant qu'on signe les papiers... on a qu'à dire que on partage les biens inexistants.. trucs de ce genre de toute façon on a rien en commun. " T'avais pas acheté une plante pour elle à Vegas ? Le souvenir flou revenait par bout, t'en avais dit des conneries là bas. Ce qui te rendait dingue, passant alors ta main dans tes cheveux. "Il était sacrément moche en plus... c'est quoi comme alcool qu'ils servent ? Ca se trouve on a été drogué ! " La faute, les autres, toujours. "J'y crois pas.. même sous la torture je voulais pas me marier. " Et te voilà le certificat en poche, parce que la bague manquait. Un coup d'oeil à ses doigts et tu souriais amusé, cette nuit là avait été drôle quand même. "Très étrangement tu as enlevé le fil de fer bague. " Ah t'avais vraiment trouvé des trucs intéressant à faire ce soir là. Sinon pour en revenir aux moutons t'étais dans une panade. " Je pense qu'il faut aller à la mairie et demander un divorce... non? C'est payant? " Sur ton registre il y aurait donc ce premier mariage ? Quel enfer.




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T'avais des souvenirs tellement flous de ce moment-là et d'autres beaucoup plus vifs. Mais ces derniers ne te servaient à pas grand chose pour te rappeler comment t'en étais arrivée là. Tu savais pas non plus ce que tu avais commandé comme cocktail pour te retrouver aussi perdue. Au point d'accepter de te marier au premier inconnu devant un type tout aussi flou que le premier. De mémoire t'aurais pas pu redessiner son visage. Pas tout de suite, du moins. Il t'avait fallu quelques jours et quelques aspirines pour comprendre que tu t'étais mariée et pour pouvoir visualiser le visage de ton époux dans des contours plutôt grossiers. Autant dire qu'en vrai, et sans alcool dans le sang, son visage était beaucoup plus doux et agréable à regarder. Tu pouvais te féliciter de ne pas avoir choisi le pire dans le lot. Tu supposais. Même si tu ne connaissais rien de son caractère, t'essayais de te consoler comme tu pouvais. T'avais fait une grosse bêtise et t'en avais honte. Le pire ? T'avais même pas encore osé en parler à Beom Gyu. Et dans l'absolu, tu te disais que le souci allait être réglé avant même que tu puisses en parler. Ni vu ni connu.

Les cafés commandés, c'était comme si vous en aviez besoin pour espérer trouver force et énergie pour surmonter tout ça. C'était un peu le cas, dans le fond. Non ? Tu hochas un peu le visage, les lèvres serrés. T'hésitais entre être très gênée ou très honteuse. Au final les deux se rejoignaient. « J'aurais bien aimé que ce soit le cas », avouas-tu très sincèrement. « Que tu saches comment divorcer. Pas que tu... T'as compris », tu agitas un peu la main, le rouge aux joues, le souffle discret contre les lèvres. Ca vous aurait sans doute évité des maux de tête qu'un des deux sache comment tout ça fonctionne. Vous alliez devoir y aller au talent – et la dernière fois, le talent ne vous avait pas du tout aidé. « Oui je suppose qu'on peut faire ça », comme il le disait, vous n'aviez rien en commun de toute façon. Tu lui avais pas donné une de tes barrettes ? Ou quelque chose du genre. Peut-être un chouchou. Ou alors tu l'avais juste perdu. Tu savais plus. « Quoi ? », lâchas-tu en clignant des paupières. « Je pense pas qu'on ait été... », tu t'arrêtas un instant, le fixant en silence. « Tu penses qu'ils nous auraient forcé à nous marier ? Pour quoi ? Ils gagnent de l'argent sur ça ?? », vous vous faisiez tout un film alors que la réponse était toute simple : vous étiez juste bêtes. « Moi non plus », avouas-tu en retour, le regard dans le vide. Tu baissas le regard vers ta main, un rire léger dans la gorge. « Elle restait accrochée dans mes vêtements », tu fis un peu la moue. « Et je me voyais mal expliquer à ma famille pourquoi j'avais une bague à ce doigt-là », terminas-tu dans un rire un peu plus nerveux, et gêné. Tu haussas les épaules, avalant une gorgée de ton café. « Alors là j'en ai aucune idée... », chuchotas-tu, désemparée, avant de sortir ton téléphone, pianotant rapidement dessus. « Sur le net on peut trouver des formulaires... mais eh c'est cher ! », tu tournas l'écran vers lui pour lui montrer. « C'est peut-être pas la solution sur le net », autant vous éviter de vous fourrer dans une autre bêtise et d'avoir des dettes pour un simple formulaire. « On peut aller voir à la mairie et demander à avoir le formulaire. Ca doit être gratuit là-bas... je suppose. J'espère », tu soupiras, les doigts venant masser ton front. « Si on fait un divorce à l'amiable on a pas spécialement besoin d'avocats, je pense. Non ? », ça paraissait logique mais la logique t'avait clairement quitté depuis quelques temps. « C'est tellement galère », râlas-tu dans un air bougon, avalant une autre gorgée.

Une stupidité horrible et grandissante, mais ce qui était fait était fait. Pour défaire l'erreur, rien de plus simple. Du moins c'est ce que tu croyais dur comme fer, espérant surement résoudre ton problème aussi rapidement qu'un claquement de doigt alors que tout avait changé dans ton dos. Un coup du sort ou bien un réel coup du karma, allez savoir. En tout cas tu te rassurais des goûts aussi bons que dangereux que tu avais. Elle n'avait pas du tout cette tête là dans les bribes de ce qu'on appelait "souvenir". Au contraire, c'était donc un vrai plaisir de voir que les yeux ne trompaient pas eux, quand le cerveau, lui, partait en vacances pour profiter de l'alcool à 16 pour-cent qui circulait dans ton sang.

Cafés commandés comme on prenait des shot d'alcool il était hors de question de perdre une nouvelle fois la tête et de se retrouver à être de nouveau marier ou pire encore. Le pompon vous revenait, même si la logique était pertinente. Au moins aucun de vous n'étiez marié avant. Maintenant, c'était une autre histoire, une qu'on aurait aimé passer et qui pourtant allait vous suivre un moment. " J'ai compris j'ai compris.. De toute le contraire aurait été du suicide. " Se taper les époux et épouses respectives en plus et on t'aurait enterré sur place. tu n'étais clairement pas venu pour souffrir. D'où cette intelligence venue de nul part et bien inconnue au bataillon. Une solution simple qui arrangeait tout le monde. Une qui vous ferez oublié rapidement cette escapade, cette erreur de parcours. Le deuxième café englouti c'est le torse qui s'approchait, comme prêt à bondir d'une injustice que vous inventiez de toute pièces. "Ca doit être dans leur business. " Une règle simple pour ton mental ; jamais toi, même quand tu disais oui devant l'autel et Elvis, c'était sûrement une erreur. Par contre tu n'avais pas oublié toutes les conneries qui s'étaient faites, notamment ce chouchou que tu avais retrouvé à ton poignet et très étrangement conservé chez toi, attachant de temps à autre tes mèches dans des houlettes que personne ne voyait bien entendu. " Ouais c'était pas la bague idéale. En même temps ils seraient sacrément innocent d'y voir une bague de mariage, on est pas niveau bijouterie. " Mais plutôt déchèterie, maternelle même. Enfin tout ceci n'avait pas d'importance, après le formulaire vous pourriez.... être pauvres. Ton regard s'agrandissait à la vue des prix secouant alors ta tête comme un idiot. " Hors de question que je fasse confiance à ces arnaques !" C'était toi la vraie arnaque. " Oui très bonne idée ! Incroyable ! " C'est vrai que tu n'y avais pas pensé, le cerveau déjà en vrac, prêt à boire la même quantité d'alcool juste pour oublier. Mais tu pouvais pas, tu voulais pas te remarier. "Attends mais.. sur le net ils disent pas comment faire ? " Non parce que là le temps pressait et plus vous avanciez plus vous vous perdiez. Et ce malgré la gorgée d'eau venant éclaircir une voix peu habituelle pour elle. " Je connais pas mais j'aime bien l'idée, de toute on a rien à séparer encore une fois.. j'ai pas de thune cherche pas le divorce de folie. " Clairement il fallait laisser à César ce qui revenait à l'Autriche.. c'est pas que tu gérais mal, juste que la paie était pas incroyable. "Bref je signe tout qui nous sépare sans déverser un salaire. " Prêt et équipé d'un stylo que tu n'avais pas du soupirais quelque peu. "On va voir aujourd'hui? " Que se soit fait, en attendant quelques recherches s'imposaient, peut être que d'autres démarches encore plus rapide étaient à faire. Croyant sûrement qu'on pouvait se marier et divorcer comme on achète du papier cul. Et ça aurait été pratique, mais ce que tu voyais n'était pas du papier cul. " ... Attends mais il compte vraiment ce mariage ? Mais qui a donné les droits à un fou qui chante comme un mort? " Elvis était mort hein? Que tu fasses pas de bourde.


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Tout allait être réglé rapidement et tout ceci deviendra une anecdote drôle et sympathique à raconter aux dîners du dimanche. Pas vrai ? Oui. C'était ce que tu te disais, pensant naïvement qu'on pouvait annuler un mariage en cliquant simplement sur un bouton et en signant quelques papiers. C'était le cas non ? Ca ne pouvait pas être bien compliqué. « Effectivement », marmonnas-tu doucement, le regard plongé dans le vide, comme absorbé par... rien. Les pensées filaient à vive allure, si vite que tu ne pouvais en attraper une qui faisait sens. Toute cette histoire était tout simplement ridicule. Une mauvaise farce. Un coup du sort. T'en revenais pas. T'étais partie te détendre durant quelques jours et tu revenais à Séoul, mariée. C'était quel genre de film ça exactement ? « Tu penses ? », demandas-tu dans une petite grimace boudeuse. « C'est drôlement bien fait », que tu ajoutas. Car tu devais avouer que tout était bien orchestré. Elvis était un bon acteur, un bon prêtre, aussi. Tu savais même pas s'il avait le droit de vous déclarer mari et femme ! « Je vois pas ce qu'il en gagne cela dit... à moins qu'il soit payé », et l'illumination. Être payé pour marier des gens bourrés. C'était un sacré job. « C'est sûr qu'on y était pas mais... », tu ris quelque peu tout de même. On t'aurait posé des questions. Pourquoi une bague à ce doigt là, exactement ? Même si ce n'était pas vraiment une bague. Clignant des paupières, tu lui lanças un regard, observant brièvement ton écran. L'arnaque, c'était sans doute celle de vous être mariés à Las Vegas non ? Devant Elvis en plus. « Ils conseillent de voir un avocat spécialisé dans le divorce », que tu lis dans un petit mouvement de tête. Ca faisait sens. « Rien à séparer et pas d'enfants. Le divorce le plus rapide de tous les temps », tu faisais ta maligne mais... « J'en ai pas non plus », assuras-tu dans un mouvement de la main, le rire léger. « Ca me va aussi », défendis-tu. Mais pour le moment il n'y avait rien à signer, personne avait les papiers. « Tout de suite ? », question bête. T'allais pas attendre trois ans encore. « On peut y aller j'ai rien de prévu aujourd'hui », assuras-tu en jetant un regard sur ta montre. Tu bus ton café à petites gorgées, jetant quelques regards curieux dans sa direction, manquant de t'étouffer avec ta boisson. Il marquait un point, là. « Je sais pas. Ca compte ? », tu haussas les sourcils avant qu'un large sourire ne vienne illuminer ton visage. « D'après les rumeurs, Elvis vivrait sa meilleure vie sur une île au loin », plaisantas-tu en tapotant sur ton téléphone. « Il a feinté sa mort et il est parti vivre ailleurs. Dans l'absolu, c'est pas con. Surtout si t'as des soucis.. genre.. avec la mafia », tu plissas un peu les yeux, perplexe, avant de bouger les épaules. Le sourire qui faisait trembler tes lèvres disparut progressivement jusqu'à ne plus être là du tout. Tu redressas le visage vers lui, les épaules basses. « Les mariages à Las Vegas ne comptaient pas... jusqu'à récemment. On a le pire timing au monde », tu passas tes mains sur ton visage, taisant un son plaintif. « Ils comptent... et pas besoin d'aller à la mairie, on perdra notre temps », tu tournas le téléphone vers lui, lui désignant le paragraphe concerné où l'on expliquait qu'il fallait retourner à Las Vegas pour divorcer. Et tu le regardais, blasée, perdue, au bout de ta vie. « On a qu'à s'acheter de belles bagues, au pire. Ca reviendra moins cher... Tu veux qu'on aille quand même à la mairie ? »

Il avait fallu un endroit, un moment de faiblesse alcoolisé pour finir marié. Ta mère aurait plutôt imaginé le pire scénario par un " il a mit enceinte une fille et doit assumé désormais". Elle avait eu tord. Et c'était mieux comme ça, même si l'alcool comme raison numéro une n'était pas reluisante. Finalement, tes peurs se concrétisaient et t'étais engagé à une femme que tu n'avais jamais croisé. Fait plus rassurant vous aviez gardé contact, vous veniez de même pays. Comme un téléfilm de noël sans le chocolat chaud. Ce qui était moins beau c'était les prix beaucoup trop grands, gros, l'arnaque du siècle passant par Elvis. Rien n'allait. C'était fou quand même de voir qu'on abusait d'honnêtes gens. Tellement honnêtes qu'ils se préoccupaient de savoir si leur mariage était valide ou pas légalement. Beaucoup auraient tourné la page en prétextant que tout ceci n'était que balivernes. " Je pense qu'ils sont doués. Ils profitent des touristes dans nos genres. C'est une honte. " Parce qu'il était hors de question de laisser penser qu'un adulte consentant pouvait se ruiner au point d'épouser une femme inconnue dans un autre pays. Non ils étaient la honte de l'humanité, eux. Le soir même tout avait été drôle pourtant, même cette bague trouvé dans un excès de créativité. Mais aujourd'hui vous riez moins. Ton argent lui, s'enfuyait carrément. "Avocat, divorce... je pensais pas en avoir besoin dans ma vie. "L'avocat aurait été en dernier recours d'une merde que tu aurais faite mais pas ça... quoiqu'il s'agissait précisément d'une connerie que tu venais de faire. "C'est bien on s'est pas attaché, pas d'enfants, on s'aime pas.. parfait. "Vous aviez rien fait n'est ce pas ? Le regard plongé sur ses lèvres tu tentais de te remémorer la soirée sans pour autant te souvenir si vos lèvres s'étaient rencontrées. Et qui allait te blâmer ? Pas Sun Hee, elle semblait d'accord avec toi, merci mon dieu. Prête à clore ce divorce dans la journée: parfait. Le café montant dans ton sang l'illumination sembla te foudroyer. C'était débile comme mariage, qui donnait des droits comme ça ? A n'importe qui, qui portait une perruque et un pantalon moulant à pattes d'elph ? Il n'était donc pas mort ? "Quoi ? Bougre. Il pourrait clamer à l'usurpation d'identité au lieu de laisser les gens être bernés. " Mais qui croyaient ces acteurs mal payés ? Pas même toi. Enfin il avait peut être raison, d'être parti sur une île. Présentement tu pensais à faire de même, le visage pâle tandis qu'elle annonçait ce timing merdique. "C'est une blague ? " Trafiquer le certificat ? Quel certificat il n'y en avait pas. C'était donc impossible. Les yeux fermés tu tentais de comprendre chaque parole, chaque action, le futur. Les pupilles réouvertes sur la réalité tu observais le téléphone plissant des yeux pour presque coller ton nez à l'écran afin de ne louper aucune lettre. Paragraphe que tu relisais une fois puis deux. "Fuck. " Fut la seule chose logique qui sortie. " On est fichus. " pourquoi se déplacer ? " Oui allons y ça se trouve que tout ça c'est des conneries !!! "Le déni, encore et toujours là. Précieux. Tu ne voulais croire personne persuadé que tout pourrait s'arranger. Ou pas. Finissant alors ton café d'une traite comme un shot autrefois enchainé tu l'observas un instant. " Je suis déjà content de pas être tombé sur une qui me réclamerait dédommagement et intérêts. " Ou bien qui refusait de divorcer. L'angoisse. " On va y arriver !" Impossible autrement, tu refusais.



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T'aurais lu un article du genre sur le net t'aurais ri. T'aurais ri d'imaginer des gens se marier à Vegas alors qu'ils ne se connaissaient même pas. T'aurais pas ri par méchanceté mais juste parce que tu trouvais la logique débile. T'aurais articulé que l'alcool rendait con. Aujourd'hui tu préférais garder le silence parce que tu étais la con en question, acceptant de te marier à un inconnu devant Elvis parce que c'était drôle sur le moment. Aujourd'hui ça l'était beaucoup moins. « On devrait porter plainte », marmonnas-tu dans un air bougon, le nez quelque peu retroussé. Parce que, vraiment, ça se faisait pas. C'était une façon d'arnaquer les gens, non ? Pourquoi accepter de marier deux inconnus ? T'arrêtais pas de te poser la question parce que ça n'avait aucun sens. A moindre qu'Elvis fut tout autant torché que vous... Cela dit ça expliquerait pourquoi il avait dit oui. Soit ça, soit c'était vraiment une arnaque. Mais dans quel but ? Que gagnaient-ils à vous faire avoir des cheveux blancs ? Il y avait une caméra qui vous suivait pour filmer vos réactions ou bien ? T'avais pas signé pour participer à une émission de télé-réalité. « Moi non plus », admis-tu en clignant des paupières. Pourquoi aurais-tu eu besoin d'un avocat ? D'un divorce ? T'avais pas imaginé te marier, à la base. Et pourtant te voilà en train de discuter avec ton mari. La vie était bien ironique, des fois. « Ca rendra la chose moins difficile », et ça évitera les conflits qui servaient à rien, aussi. Ca vous évitera la fatigue, l'angoisse et tout ce qui s'en suivait. Tu supposais que les divorces demandaient beaucoup d'énergie et de temps. Vous vous épargnerez ça au moins car tout ira très vite. Tout ira très vite pas vrai ? « Peut-être que c'est une organisation. Une organisation d'Elvis » et Elvis lui-même en était le chef ? Même pour toi ça n'avait aucun sens. Tu soufflas discrètement, secouant le visage, l'attention happée par quelque chose de plus important. « J'ai l'air de rire ? », lui répondis-tu, le regard affolé. Tu lui laissas le temps de lire et de comprendre, l'observant sans rien dire. « J'aurais pas dit mieux », que tu soupiras, te laissant un peu tomber sur ta chaise. « Le net n'a pas toujours toutes les réponses. Parfois il se trompe », tentais-tu de le convaincre ou de te convaincre ? Les deux. Tu terminas ta boisson, lui lançant un regard curieux avant de rire. « C'est pas genre.. Quoi que. Je peux encore si tu préfères », offris-tu dans une esquisse. « Il y a pas moyen que ça se fasse pas de toute façon. On a réussi à se marier en étant bourrés, on peut réussir à divorcer en étant sobres », articulas-tu de façon posée et raisonnable avant de payer et de quitter l'endroit en direction de la mairie. « La vie est tout de même surprenante », que tu vins couper le silence en avançant. « On habite dans la même ville mais on trouve le moyen de se marier à l'autre bout du monde devant Elvis », un talent sans doute. « Ca aurait été l'angoisse si tu vivais ailleurs. Ou si je vivais ailleurs », t'aurais dû parcourir le monde à la recherche de ton mari perdu. Une fois devant la bâtisse, tu entras sans hésiter, t'avançant vers l'accueil.

"Bonne idée ! Ils vont adorer cette histoire. "C'était pourtant celui qui aimait remettre la faute sur les autres qui parlait. Toujours ce besoin de se dédouaner, ça n'allait quand même pas marcher. Ils allaient vous regarder et rire gracieusement à cette histoire tirée par les cheveux. C'était vraiment stupide; Toi qui ne restait jamais silencieux dans ta vie tu avais dû la fermer lorsqu'il avait demandé si quelqu'un s'y opposait. Comme si ta conscience était partie en vacances. Ou bien elle t'avait puni pour avoir été un bougre toute ta vie. La vie était donc injuste. De ton point de vue du moins. "Du moins pas pour un mariage. " Pour une garde à vue peut être. Pour avoir emmerder la mauvaise personne, sûrement, mais mariage ? Jamais tu n'aurais eu cette idée saugrenue. Se marier, divorcer, du temps et de l'argent que vous ne sembliez pas avoir. Pas de temps pour ce genre de connerie sans nom, ou du moins avec un nom trop particulier. Le soupire accompagnant vos regards désespérés. Heureusement qu'elle n'avait pas de sentiments pour toi, le contraire étant impossible. N'est ce pas ? Il fallait donc arrêter de fixer ses lèvres ainsi et regarder ton café tiens. L'angoisse montant aussi rapidement que la caféine c'est tes mains qui se perdaient dans tes cheveux pour retenir un cri. Elle n'avait pas du tout l'air de rire lorsque tu relevas la tête comme un lendemain de soirée. NI même quand ton front se cogna contre la table pour la faire trembler. " Exactement il peut se tromper. " Une lueur d'espoir dans un nuage épais et sombre. Voilà ce que cette erreur serait. La tête relevée c'était vos boissons que vous finissiez avant que ton regard paniqué ne plonge dans le sien. Elle n'allait pas oser n'est ce pas ? Tu étais sûr de ne pas l'avoir toucher d'un millimètre ! " Ca s'est bien dit ! Par contre.. tu vas vraiment pas me demander un dédommagement hein ? J'ai rien ! "Une place de concert tout au plus. L'oeil trainant au dessus de son épaule pour voir ce qu'elle réglait tu finissais par la suivre l'envie de clore ce chapitre étant bien trop grand. Les mains enfoncées dans les poches tu semblais réfléchir un moment hochant ensuite la tête. C'est vrai qu'il en avait fallu de la chance pour vous revoir aussi vite et facilement. C'était un peu comme le destin, qui faisait une grosse blague quand même. Certains diront que c'était votre destinée, tu rirais alors allègrement. "Heureusement quand même ... J'aurai pu avoir une crise d'angoisse juste avec cette idée. " Devoir retrouver quelqu'un que tu ne connaissais pas, quelle aventure que tu ne voulais pas vivre. Une fois dans la mairie vous vous avanciez tranquillement. " Bonjour, c'est pour un divorce s'il vous plait ! "Le sourire aux lèvres, il semblerait que vous ne passiez pas pour le couple basique sur le point de vous séparer. Quand bien même les papiers demandés devenaient de plus en plus long et ton sourire quittait peu à peu ton expression. "En fait .. on se connait pas. "Les yeux jugeurs te laissèrent imaginer ce qu'elle se disait. " Mais on est bien mariés c'est pas une blague !" Ton index allant et venant entre vous pour vous désigner tu cherchais à la convaincre d'une vérité que tu peinais toi même à croire.



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T'étais pas vraiment persuadée qu'ils adoreront cette histoire. Même si c'était drôle et quelque peu ironique. Toi qui avais fui ce genre de relations à cause d'une déception passée et qui disais bien supporter l'alcool. Tu te retrouvais mariée à un inconnu grâce à Elvis. C'était tout de même risible non ? « Bien sûr qu'il peut. Parfois il donne les mauvaises réponses. Ca doit être un bug », affirmas-tu dans un mouvement du visage, voulant y croire de toutes tes forces, refusant que ce soit la vérité vraie. Vous ne deviez pas retourner à Vegas pas vrai ? Le divorce reviendrait bien trop cher. T'avais pas envie de revoir Elvis, en plus. Parce qu'avec ta chance t'étais sûre de retomber sur lui – presque sûre qu'il serait le type à s'occuper de votre divorce, aussi. « J'ai rien non plus ! », lanças-tu, le nez plissé, comme une gamine boudeuse. « J'ai pas de raisons de demander de dédommagements. Sauf si t'insistes », tu croisas quelque peu les bras sur ta poitrine, l'air plein de défi mais aussi un peu taquin. T'avais aucune raison de demander quoi que ce soit – et lui non plus. « On aurait rien fait, alors. Je veux dire, on aurait rien pu faire. On aurait plus été capables de se marier. On aurait dû attendre que le temps passe », c'était un peu dramatique tout ça non ? Mais cela dit... c'était pas menti. T'aurais rien pu faire s'il avait été dans une autre ville. T'aurais pas pu le chercher, t'ignorais son nom avant. « Entre nous. Un divorce entre nous », que tu précisas, désignant Young Jae puis ta personne. Au cas où l'idée n'était pas claire. Tu hochas le visage aux paroles de ton mari sur le papier, confirmant ce qu'il disait, avant de lever quelque peu la main et d'attraper son avant-bras. « Je vais expliquer », susurras-tu. Comme si t'allais pouvoir régler la chose – mais c'était beau d'y croire. « En fait... c'est plutôt drôle vous allez voir », tu ris quelque peu pour l'inciter à en faire de même mais voyant que ça ne venait pas, tu te raclas la gorge, un regard inquiet vers Young Jae. « On ne se connaît pas, il est vrai. On s'est rencontrés aujourd'hui. Je veux dire... depuis le mariage », ça n'avait aucun sens. « On ne s'est pas mariés ici mais à l'étranger. Et on voudra faire annuler tout ça. Parce qu'on ne se connaît pas. Enfin que depuis aujourd'hui. Le soir du mariage est un peu flou et je continue de dire que c'est la faute d'Elvis », t'en avais trop dit non ? Tu lanças un regard incertain à Young Jae avant d'offrir un sourire innocent aux personnes devant vous. « Est-ce qu'on... pourrait avoir le dossier ? Pour divorcer », et une nouvelle fois tu désignas Young Jae puis ta personne. « S'il vous plaît ? » et quand on te demanda où vous vous étiez mariés, tu répondis « Las Vegas » d'une petite voix, déviant les pupilles face au jugement visible.