Trop.
Encore.
Ils ne cesseront jamais.
Sa main quitte les touches noires pour toucher du bout de ses doigts ce bout de bain. Deux iris d’un vert aux nuances brunes regardent avec dégoût ce repas acheter rapidement. Ce n’était pas pour elle. Il fallait pourtant qu’elle laisse glisser entre ses lèvres ce mets d’occasion. Un repas consistant, si l’on peut dire. Pourtant, ses doigts le repoussaient au loin. Regretter comme le bruit d’ambiance qui l’irrite au point de faire raidir les cheveux de bébé dans sa nuque. Assise à l’une des nombreuses tables de la pièce, ses paupières se referment doucement. Laissant un long voile noir et épais la sécuriser. Prise par l’envie de fuir. S’éloigner plus loin que jamais de ce lieu trop familier, trop populaire, voir rassembleur. Sa respiration se fait plus lente. La lourdeur lui bloque le passage vers ses poumons et l’expiration lui brûle la gorge. Socialisé… Ce masque, mis dès ce matin sur son visage n’est toujours pas disparu. Mais, ce fut trop. Sortir de son dortoir pour étudier et tenter une fois de plus de manger sous la pression de sa conscience. Un goûter qui lui coupait l’appétit alors qu’aucun nutriment n’avait frôlé ses papilles gustatives. Un rire moqueur venant de loin lui fit ouvrir les yeux. Observant le lieu. V avait oublié en une fraction de seconde son environnement. Calmant cet ennemi toquant désagréablement à la porte de son contrôle. (Sang-froid.) Too much noise… Un murmure sort. Ses yeux vont de droite à gauche.
Non.
Trop bruyant ! Trop de distraction !
Elle ne voulait qu’une chose. Un silence. Mais, il lui fallait bien prendre quelques bouchers pour retourner dans sa chambre ou à la bibliothèque. Sauf que tout cela n’est pur mensonge. La blonde refusait de s’accorder la vérité. Soupirant pour l’unième fois. Elle sort de son sac ses écouteurs. Un à droite et un à gauche. Aucun fil pour la déranger. Cette technologie lui facilite la vie. Refermant les yeux, elle prit une grande bouffer d’air. Cherchant l’énergie pour redéposer le bout de ses doigts sur les touches de son ordinateur portable. L’univers prenait place devant elle. Cette folie ambiante disparue. Chaque personne installer à une table changea d’apparence. Les vêtements du quotidien deviennent plus amples, plus chic.  La demoiselle près des poubelles devient élégante. Aussi magnifique qu’une princesse dans sa grande robe blanche. Elle la vit sourire à l’intérieur de sa tête. Les proches levèrent leurs verres en criant : à la mariée ! Dans des éclats de rire imaginatif, les verres se rapprochent et son entourage trinque avec les nouveaux mariés. V s’imagine la mariée rayonnante. Elle venait de dire le mot de trois lettres, oui. Les cris se haussent encourant les époux à se rapprocher pour laisser ce couple s’embrasser. Ses doigts écrivent si facilement. Elle oubliait tout. Plus personne ne pouvait la capturer. Ni la perturber. Plongeant dans son monde. Cette création qui lui appartient. Ne faisant plus qu’un avec l’écriture. Valentina ne vu pas le temps passer. Ni l’écran de son portable s’allumer et s’éteindre par la réception de message texte ou des notifications des réseaux sociaux. Trop préoccuper de ce qui prenait forme devant ses pupilles. La musique de CHPTRS qui résonne doucement dans ses oreilles. Son sandwich qui devient sec avec les minutes qui s’écroulèrent. V s’arrêta un bref instant pour boire une gorgée ou deux de son eau. Continuant à se perdre dans cette folie qui la consume. Succombant à cette passion qui la fait vivre et l’émerveille. Au bout de deux heures, elle retira ses mains. Levant ceux-ci vers le plafond. Paumes faisant face au plafond, les bras tenus vers le haut en s’étirant. Dans un bruit d’épuisement, elle sursaute en voyant qu’elle n’est plus seule à sa table. Peu à peu son univers imaginaire disparait pour la ramener à la réalité. La gêne colore ses joues et l’angoisse embarque. Pourquoi plonge telle aussi facilement dans la composition en oubliant ce qui l’entoure ? La question restera toujours sans réponse.  

Trop.
Silence.
La mélodie se mit à jouer. Un doux son de violon accompagné de la douceur d’un piano. Doucement les notes prennent forme. Formant un mélange mélodie. Une balade remplie d’émerveillement et rêverie. La voix commence. Un souffle échappant des paroles. Quelques mots par ici et par-là. Ses doigts tapotent.  Un clic, clic continuel qui ne cesse de s’aggraver alors que la barre avança sur son écran. Un fond noir dont un rectangle blanc laisse les lettres se transformer en mots puis en phrase. Sous la frappe d’un cliquetis qui ne s’arrête pas.  Deux yeux rivés sur son ordinateur. Ne quittant aucunement la source de lumière. Plus concentrer que jamais. L’imaginaire prend forme dans son for intérieur. Oubliant la notion du temps et l’entourage qui vient et quitte ce café. Son visage n’est pas celui qu’elle affiche normalement. Le masque tombe peu à peu. Il s’effrite en tombant dans la brise en poussière. Sous la paix intérieure qu’elle ressent, ses rictus se redressent. Ses lippes bien étirées sous la forme d’un sourire rempli de joie et de bonheur. Plus rien n’est présent sauf elle. V est perdu. Prise dans le néant. Elle marche sur une route éclairée par cette source de lumière artificielle. Suffoquant entre le désire de continuer sans jamais arrêter. Plongeante tête première dans une irréalité fictive lui permettant de s’échapper. La seule façon d’oublier ce monde qui serre ses mains contre sa nuque. Les yeux remplis d’étoiles, elle mâchouille sa lèvre cherchant quelques mots. Un synonyme, un antonyme ou bien une tournure de phrase différente pouvant déjouer les multiples répétitions de son texte. Que diable ! Il faut que cela soit parfait ! Aucune erreur ! Elle le sait ! Elle ne se le permettra pas. Sa cohabitation avec ce domaine n’existe que grâce à ses lecteurs. Ceux qui font d’elle, Maria aka Valentina.  

La satisfaction atteint sa limite. La fatigue la frappe de plein fouet et une sensation inconfortable surprend son œil droit. Avait-elle ses lunettes ? Se redressant en s’étirant, paume saluant le blanc du plafond. Son regard se posa sur un visage qui ne lui parait pas inconnu. Deux battements de cils rappelant un mauvais jour. Une journée remplis de malheur et de maladresse. Sa chance avait tourné en tirant la malchance. Sursautant sur le tabouret tandis que sa voix poussa un son de surprise. V se redressa. Replaçant sa jupe bleu marine. Trop surprise par cette visite inattendue. Elle ne croyait pas revoir cet homme sur sa route. Prise au dépourvu, elle retira un écouteur, laissant un autre bien en place. Son sourire avait disparu et son masque devenu poussière se reconstitue. La solidité revient et cette facette que peu de gens peuvent voir se dissimule peu à peu derrière cette mine. Sa bouche s’entrouvre pour se refermer. La salive se retire et la sècheresse buccale apparait. Les mots lui manquent. Le cerveau est sur pause. Plus rien ne se passe. Trop dans sa bulle qu’elle ne remarqua pas une présence. Gêner par la situation. Elle s’offrit quelques claques intérieures bien fermes. Oh…Heu… Plus rien. Sa voix intérieure ne lui dit pas de ce se calmer. Valentina regarda autour d’eux. Elle est ramenée à la réalité. Oh ! I’m sorry. I didn’t notice you there. La salive lui revient. Depuis combien de temps avait-il pris place. Ludo, si je ne me trompe pas ? V avait été la mauvaise sorcière du premier décembre et maintenant le serait-elle pour 2023 ?

L'inadvertance a décidé de présenter le bout de son nez. Saluant clairement la concentration maladive de cette blonde au visage prétentieux. Prise au dépourvu. Elle n'avait pas remarqué l'ombre de cette connaissance venant poser son postérieur sur le banc devant elle. L'étendue de cette stupéfaction se devinait facilement sur ses traits faciaux. Compliquer de dire autrement derrière ce cri ayant déboussolé le peu de gens assis près d'eux. Prise dans un embarras des plus évidents. Levant les épaules à moitié, crisper par ce malaise. V le regarda en riant un peu. Tentant de brisé cette perturbation émotionnelle qui la traverse. Non, non tu peux rester. J'étais seulement à concentrer dans mon projet...Pardon. Encore ce mot. Cette foutue excuse qui n'arrête pas de franchir ses lèvres. Seigneur qu'elle devrait arrêter de sortir la carte du Canadien suppliant mille et une excuses pour rien. Clignant des yeux ne comprend pas son propos. Pourquoi ne souviendrait-elle pas de son prénom ? Normalement, sa mémoire est sélective et photographique bien qu'elle a une facilité à retenir les numéros et prénoms des gens. Si, est-ce étonnant ? V retire sa seconde écouteur en les plaçant dans le boitier à AirPods. Tu peux rester assis ici. Je ne te dirais pas de changer de place. Observant autour, sa confirmation fut bien affirmée. Il n'avait vraiment plus de place. Est-ce que tu es ici depuis longtemps ?

Il y a quelques minutes plutôt, cette Américaine avait décidé de se remettre à l'écriture. Replongeant dans sa folie qui perdure lorsque ses doigts tapotent sur le clavier. C'est une erreur, car sa concentration se détourne complètement. Oubliant tout pour n'observer que cette écran lui endommageant ses cornées. Ludo fait partie de ceux dont elle est passée à côté. Ce n'était pas en mal. Loin de là ! V connaissait peu son bon samaritain. Ce qu'elle avait retenu de lui était créé par son imaginaire collectif. Soit qu'il était populaire auprès des femmes et surement un de ses salauds qu'on aperçoit dans les films. Vous savez ceux allant de lit en lit. Accumulant les petites culottes en souvenir de ses conquêtes. D'où venait cette idée ? Le fait que les femmes au café, au début décembre, ne voulaient pas le laisser partir facilement. Bon ou mauvais, elle s'en foutait. C'était bien l'unique demoiselle qui ne tombera pas sous les mains de ce coureur de jupons. OH ! C'est plutôt que j'étais plongée dans les mots... Ce n'est pas que je ne t'ai pas reconnu. J'ai une bonne mémoire qui mémoire tout aux moindres détails. Plutôt que je t'avais pas non plus entendu arriver ni même remarqué... Un peu comme un fantôme. Il ne faut pas le prendre mal. Ses yeux retournaient sur un mot. Une erreur de frappe qui la tortura. Avant même de continue. Elle changea la totalité de sa phrase. Ce qui devait être qu'une lettre fut plus. J'étais si longtemps sur la lune ? Je devais te sembler mal polie ou prétentieuse. Riant tout en imitant le geste d'une fusée revenant sur terre. Je devrais plutôt dire bonjour, Ludo. Petit sourire bien placé sur son visage. Elle replace dernière son oreille une mèche rebelle l'énervant sur son front. Un peu anxieuse d'être assise devant lui sans savoir comment réagir V glisse sa main sur la table pour jouer avec le pompon rouge vin de sa pochette. Se calmant ainsi. Ses doigts caressent la fourrure de cette babiole. Un petit sourire nerveux. La belle blonde voudrait se décoincer. Pour devenir normal ! Sauf que son masque lui est solidement accroché au visage. Lui interdisant d'être normal ou trop d’enthousiasme. Pourtant, elle reste là. Jouant le entre les deux de qui elle est.

Une idée lui traverse l'esprit. Une mauvaise plaisanterie qui peut sembler banale, rien de bien loufoque. Pourtant, V fit son geste sans réfléchir. Son idée alla s'accoter sur son menton, le pouce sous celui-ci. Son autre main se dépose dans le creux du bras. Levant les yeux vers le plafond en laissant un son de voix qui réfléchit. Un murmure rempli de questionnement. Est-ce que Ludo pourrait réellement un fantôme. Elle connait déjà la réponse. L'évidence est devant ses yeux. Après tout, un esprit ne pourrait pas exister et surtout ne pas faire tout ce qu'il avait fait. Le raisonnement est bien stupide. Laisse-moi y penser deux minutes. Jouant les nunuches sans cervelle prenant son temps. Parce que nous ne sommes pas dans un film d'horreur ? Ou seulement parce que tu n'as pas la tête d'un fantôme dans vos mythologies. Elle tend la main sur la table pour prendre son téléphone. Cherchant une photo d'un film d'horreur coréen. Il faut que quelques secondes pour trouver l'image parfasse. Ah ! J'avoue qu'il y a une ressemblance. Tournant son téléphone pour lui montrer. Se moquant de sa personne. Valentina lui tire la langue. Les dents s'appuyant sur se muscle rouge.

En toute réponse, prise au dépourvu. Elle lève la main pour le saluer. Riant faiblement pour ne pas trop déranger les gens dans la salle. Surprise, elle regardait son écran et lui. Répétant son mouvement. Personne ne la connait. Ce n'est pas une romancière hyper connue, mais elle reste tout de même populaire dans les pays que Reverte est publié. Oh... Un roman. La réponse sort seule. Sans trop penser. En fait, il s'agissait de l'avant-dernier livre sur sa sage de motard. Un univers qui la passionne et la séduit. La tragédie, l'amour et de la violence. Le meilleur des mecs tatoués de la tête aux pieds. Et toi ?