@Hwa Ji Woon
Et le spectacle prenait fin. Ce soir tu délaissais le masque, le coin des lèvres s'abaissant alors que ton regard se perdait dans le vide. Ce soir t'oubliais le sourire, la bonne humeur. Tu cherchais pas le positif, tu cherchais rien. T'avançais machinalement, tes pas savant très bien où tu devais aller. Ce soir t'avais envie de rien, la fatigue pesant sur tes épaules en plus de cet inconfort que tu ressentais. Comme un point que appuyait et qui brûlait et que tu ne pouvais atteindre. Tu ne pouvais réduire la chaleur ni la peine qui en découlait. Tu ne pouvais rien faire, juste ressentir. Et c'était sans doute trop ce soir. C'était sans doute trop tout court. Tu avais quitté tes camarades avec le sourire, lui souhaitant de passer une bonne nuit avant que l'esquisse ne s'éteigne à chaque pas que tu faisais. Avant que le masque tombe à tes pieds et que tu ne l'écrases. Tout devenait plus compliqué au fil des jours et c'était parfois déroutant d'entendre que tu n'avais pas l'air d'avoir de soucis. Tu souriais tout le temps Eun Ha, alors tu n'étais pas triste, pas vrai ? Pourtant tu l'étais dans le fond. T'avais tant de tristesse, tant de colère. T'avais tant de questions et tant d'idées. Tu rêvais de pouvoir hurler ta peine au monde mais tout devenait murmure quand tu ouvrais la bouche. Comme si la colère elle-même refusait de sortir. Un jour viendra où tout sortira. Tu ne pouvais pas tout retenir encore et encore. Les émotions restaient stables la plupart du temps et parfois elles débordaient. Pour rien. Pour tout. Tu ne pourrais même pas réellement l'expliquer même si tu le voulais.

Et tu avais passé une heure dans ton salon, le regard dans le vide à attendre. Une heure, puis deux. A attendre que les émotions aient fini de déborder. Mais rien ne semblait finir, tout semblait s'amplifier. Encore et encore. Tu ne pleurais pas. Pas encore. Tu semblais juste perdue. Les premières larmes ne coulèrent que lorsque tu ouvris la porte, le visage de Jiwoon apparaissant. « Je suis désolée de t'avoir dérangé, je voulais pas rester seule », expliquas-tu repensant au message que tu avais envoyé un peu plus tôt. Tu reniflas discrètement, le laissant entrer. « T'arrives à peine je pleure déjà c'est ridicule », tentas-tu dans un rire qui ressemblait vaguement à un son plaintif. « C'est trop dur », susurras-tu en relevant ton regard humide vers le sien. Trop dur de tenir, de sourire, de continuer, de rester ? Tu savais pas toi-même – mais c'était juste trop dur.

@Seo Eun Ha
Des mots qui se répétaient encore et encore. Pourtant il y en avait une centaine, des milliers. Des différents, avec des intentions différentes, des intonations, des vies que tu devais recréer, comprendre, transmettre. Un métier qui demandait de connaître les émotions, les avoir vécu. Qui demandait un grand sens de l'empathie mais aussi d'être humble face à la caméra. Des émotions que tu savais jouer en les imaginant, malgré parfois, le manque d'expérience. Mais aujourd'hui c'était bien les mots qui te manquaient. Les phrases qui n'étaient pas dans le bon sens, le cerveau en miette. Les jours défilaient, les heures rapprochaient ce moment fatidique où tu tournerais. C'était court, c'était intense, pas forcément ce que tout le monde voulait mais tu pouvais essayer. C'était ce qui faisait vibrer ton coeur, en même temps qu'il défendait ton opinion. Voir les gens, comme ton manager, réticents n'avait pas été un grand problème, la peur venait de ceux qui restaient à tes côtés. Comme Jae Jin, Yunho, Eun Ha même. Certains savaient pour qui tu étais, d'autres ignoraient encore. C'était un moment où la peur grandissait te faisant imaginer tout. Voire même n'importe quoi.

La peur était drôle, elle était ironique et parfois elle venait toquer à votre porte sans raison aucune. Mais la tristesse était bien pire. Cachée derrière tous les autres elle était comme un coup de poignard. Elle venait réduire tous les autres sentiments au néant et vous rendait vide. Elle faisait mal, elle était gênante, elle avait tout de mauvais sans rien donné. C'était ce que tu avais ressenti avec un seul message. Masque tombé, visage à découvert. Eun Ha était forte, mais elle était blessée. Au lieu de le montrer la tristesse s'amusait à l'attendre. Sagement, sans jamais partir. Aujourd'hui alors tu venais à elle pour la chasser. "Ne t'en fais pas je ne faisais rien. " Script laissé de côté, incapable de te concentrer. "Ca doit sortir. " Que tu confirmais. Rien n'était stupide, ridicule ou honteux. C'était normal. En connaissant son passé tu savais, imaginais simplement le coeur lourd qu'elle devait ressentir. La plainte énoncée tu venais l'entourer de tes bras, une chaleur que tu espérais réconfortante, gardant manteau et sac, de peur de louper le moment où elle avait le plus besoin. " Tu n'as pas à être toujours forte. Tu peux craquer. " Pleurer, crier, s'énerver même, le deuil venait dans une palette de couleur dont peu de personnes avaient la même. " Tu veux en parler ? Ou alors on mange du chocolat ? Ou les deux ? " Ton sac était rempli, préparé pour soutenir ton amie.

" "

@Hwa Ji Woon
T'étais épuisée, les épaules basses, le dos courbé. Comme si le monde te tombait dessus. Comme si chaque seconde s'accrochait à toi, te basculant, tentant de te faire flancher. Chaque jour tu faisais de ton mieux pour rester debout, pour garder le sourire. Mauvais pli que ta bouche avait prise, tu ne pouvais plus retirer cette forme de tes lèvres. Sourire. Sourire. Juste sourire. A se demander comment tu faisais pour sourire autant. A se demander si c'était possible de sourire autant. C'en était presque ridicule et tu te faisais presque rire quand tu regardais ton reflet dans le miroir. Tu souriais mais parfois ton regard était vide. Mais c'était ton habitude désormais. Ca l'avait été depuis le départ. Tu voudrais pouvoir pleurer librement parfois. Tu voudrais pouvoir te mettre en colère et cracher ces émotions qui fumaient dans ton âme. Tu voudrais pouvoir hurler. Tu voudrais pouvoir briser ce masque mais t'y arrivais pas. Pas tout le temps. Pas devant tout le monde. Tu t'en voulais, parfois, ayant la sensation de mentir. Et tu repensais à tes parents, à ta sœur. Ils avaient perdu leurs sourires. Etait-ce naïf de vouloir sourire pour eux ? Probablement. Mais tu ne voulais pas qu'Eun Hyuk soit triste en voyant leurs lèvres tournées vers le bas. C'était pour ça que tu souriais ? Peut-être. Pour ça et bien d'autres choses mais avec le temps les raisons s'étaient évaporées ne laissant place qu'à une réponse floue. Tu savais sans trop savoir.

Et en cet instant tu savais que tu pouvais plus. Tu savais que t'y arriverais pas. C'était pour ça que tu avais demandé à Jiwoon de venir. Il était le seul autorisé à te voir ainsi – était-ce étrange formulé ainsi ? Peut-être. Il était la seule personne capable de te voir sans ce foutu masque. Tu voudrais que ce soit Yoona mais tu aurais peur de la blesser et de lui faire plus de mal encore si elle te voyait ainsi. Un simple hochement de tête, tu te pinças un peu les lèvres, reniflant distraitement, tout de même gênée de le déranger avant que tes bras n'aillent automatiquement l'enlacer en retour, s'accrochant à lui comme si tu voulais t'accrocher à la vie elle-même. Les larmes glissèrent et tu t'accrochais, peur de chuter, de t'enfoncer. « Merci », dis-tu simplement. « J'ai juste... », commenças-tu, le souffle saccadé. « C'était juste dur aujourd'hui. C'était juste... j'y arrive pas. J'y arrive d'habitude mais aujourd'hui j'y arrive pas », articulas-tu dans un son plaintif, les larmes quittant tes yeux pour s'égarer sur tes joues. « Il y a rien eu de spécial en plus. Je sais pas pourquoi... », et après quelques secondes tu te décalas, le laissant se débarrasser de son manteau. « Désolée », marmonnas-tu, les doigts glissant sans cesse sur tes pommettes. « Je veux bien du chocolat », tu reniflas discrètement, patientant, l'observant comme si tu attendais qu'il soit prêt pour retourner dans ses bras, comme une gamine qui venait de faire un mauvais rêve. Tu te mordis la lèvre, avançant jusqu'au salon où tu te laissas tomber sur le canapé, l'invitant à faire de même, te calant directement contre lui. « Tu crois qu'il me déteste ? »

@Seo Eun Ha
Cette habitude néfaste bouffait chaque être qui la prenait. Comme une maladie de plus en plus grande, de plus en plus grave. Un poison qui s'infiltrait lentement derrière ce qu’ils cachaient. Ils étaient si nombreux à faire semblant que parfois ça te désolais. T’étais désolé pour eux qu’ils ne puissent pas crier au monde ce qu’ils pensaient. Pourtant en tant que personnage public tu n’étais pas mieux. Sourire, éviter de froisser ces fans qui décidaient de votre vie ou de votre mort. Une belle aventure qui pouvait se transformer en enfer. Fort heureusement tu avais développé une armure bien trop puissante. A bas le masque tu faisais simplement la sourde oreille. Mais dans la vie tu comprenais bien que tout le monde ne pouvait pas se permettre ce super pouvoir.

Eun Ha était ainsi, nageant à contre courant, pas pour elle-même mais pour les autres. Sa famille démunie. Jamais tu ne la jugerais pour tenter de la garder intacte. De garder ce sourire qui ravissait tout le monde. “ Un souci en moins”. Pourtant tu aimerais la voir se battre pour ses propres émotions. C’était pour cette raison même que tu étais ce miroir, cet ami avec qui aucun masque n’était nécessaire. Ses larmes te fendaient le coeur mais tu savais que rien ne pouvait changer si ça venait de toi. Alors ta main tapotait simplement son dos dans une étreinte réconfortante. " Ca arrive, c’est bon signe c’est que tu penses à toi aussi, non ? " Ou que le verre était trop rempli. Que tout débordait. Tu voulais croire cependant qu’elle relâchait cette corde constamment tendue. Quelques minutes passèrent où ta main ne stoppa pas son mouvement jusqu’à ce qu’Eun Ha décide de se décaler et t’offrir un moment pour enlever ton manteau. Tu te mis à rire doucement lorsqu’elle se décida pour du chocolat. On commençait toujours par décompresser, puis les paroles se déliaient. Une caresse dans ses cheveux et tu venais la suivre avec ton sac, prenant de l’eau au passage. Tu venais lui donner une barre chocolatée tout en t’enfonçant dans le canapé, ouvrant tes bras. Elle ne demandait rien de spécial, juste ta présence, et en tant qu’ami tu lui offrais avec grand plaisir. " Qui ? Qui oserait te détester ? Personne. " Grignotant à ton tour tu l’observais un instant, cherchant qui pouvait la détester. " On peut pas faire un score parfait, pas tout le temps. Tu feras toujours quelque chose que quelqu’un apprécie moins, ou pire on va tous décevoir quelqu’un un jour. Mais c’est normal. Ça arrive. C’est pas grave. On fait mieux la prochaine fois. Et celui qui s’en plaint a intérêt à être parfait. " Après tout, être parfait pour tout le monde était impossible. La déception était un des pires sentiments mais c'était également un passage de la vie. " Mes parents sont toujours en désaccord avec mon choix de carrière pour eux je suis un fainéant.. mais je me porte bien. " T’étais aussi très glacial quand venait le jugement des autres.

" "

@Hwa Ji Woon
Il était la seule personne à qui tu avais pensé en cet instant ; le seul prénom qui s'était mis à briller comme pour te faire signe, ne te laissant pas hésiter un instant. Tu aurais pu appeler Yoo Na – tu aurais dû. Mais l'idée qu'elle puisse te voir ainsi te faisait encore plus de mal et ton dernier souhait était de lui faire du souci. Elle avait connu ton sourire et elle continuera de le côtoyer. C'était ainsi depuis qu'Eun Hyuk n'était plus avec vous et tu voulais que les choses restent ainsi, toi-même totalement noyée dans des habitudes dont tu ne pouvais te défaire. C'était ainsi, tout simplement. Sauf aujourd'hui. Aujourd'hui tout semblait plus compliqué et le poids de son absence semblait plus lourd encore. « Tu crois ? », vins-tu demander dans un souffle léger, la conviction perdue dans les larmes qui ne coulaient plus. Etait-ce une bonne chose ? T'assumais que non. Parce que justement tu pensais à toi et tu te trouvais bien égoïste alors. Tu savais que parfois la peine devait sortir. La colère, aussi. Tu savais que ce n'était pas bon de tout garder et de tout enfouir. Paradoxalement, tu n'aimais pas cette sensation de perdre pied et de ne rien contrôler. T'étais soulagée que Ji Woon soit là pour t'empêcher de sombrer complètement. C'était un peu comme s'il te maintenait la tête hors de l'eau tandis que ton corps restait inerte, se laissant presque emporter par le tourment des vagues. « Eun Hyuk », prononças-tu délicatement, comme si articuler son prénom trop rapidement risquait de le blesser. « Il doit me détester », tu soufflas, les épaules basses, les doigts s'accrochant à son bras. « Je pourrais plus faire mieux la prochaine fois », confias-tu en redressant le visage vers lui, l'esquisse décorée d'une tristesse dont tu ne traçais plus les limites. « C'est trop tard maintenant », et tu fixas le vide un moment. Tu ne pourras plus te faire pardonner. Tu ne pourras plus faire mieux. Un léger son dans la gorge, tu bougeas faiblement la tête. « Si tu te portes bien c'est le plus important. Ils finiront peut-être par comprendre », s'ils le voulaient – et puis sinon tant pis tu supposais. Tu mastiquas lentement ton chocolat, prenant le temps de savourer, le regard planté devant toi. « Est-ce que tu voudras regarder un Disney avec moi ? », lui proposas-tu après avoir terminé, les pupilles remontant vers les siennes. « T'es pas obligé si tu veux pas ou si tu as quelque chose de prévu ou si tu dois voir quelqu'un ou... », tu agitas vaguement la main – et pourtant, tu t'accrochais désespérément à son bras comme si tu refusais qu'il s'en aille. « Tu regardes quoi quand ça va pas ? Ou tu es le genre à écouter de la musique ? », le questionnas-tu, la voix fatiguée par les larmes. Chaque personne avait sa méthode, tu voulais connaître la sienne. « Je parle à Pigloo parfois quand ça va pas », confias-tu, précisant dans un chuchotement que tu parlais de ta peluche Pingouin. « Aujourd'hui ça n'a pas été suffisant »

@Seo Eun Ha
" Bien sûr ! C'est même une superbe chose. C'est souvent en ne pensant pas à soi qu'on tombe .. bien trop bas. " Même si tu ne connaissais pas ce sentiment de se perdre pour les autres tu l'avais vu, dissipant des silhouettes pourtant brillantes. Chacun vivait sa vie, être généreux, gentil, doux, c'était bien, mais penser à soi était primordial. Malgré la haine que tu pouvais recevoir pour cette envie d'être égoïste tu ne pouvais t'en empêcher, le cœur plus léger. T'installant confortablement tu attendais sa présence, prêt à donner tout l'amour que tu pouvais, tel un ours en peluche. " Hm.. il n'oserait pas. " Même si le sujet était sensible, douloureux, tu voulais le prendre avec légèreté. Il n'était plus là mais il ne serait certainement pas en désaccord avec toi. " Je ne pense pas du tout qu'il soit en colère ou qu'il te déteste au contraire. Tu le détesterais si c'était l'inverse ? " Souvent on se traitait avec dureté quand les autres recevaient tout notre pardon. Un comble sachant qu'on ne vivait qu'avec soi. Finalement les autres n'étaient que de belles rencontres, au pire des leçons. Malgré tout tu ne pouvais dire le contraire, il était trop tard pour revenir en arrière, mais elle pouvait changer sa façon de voir les choses. " Tu me le dis mais tu ne le penses pas pour toi. " Le sourire plus grand tu la regardais, comme attendant qu'elle comprenne. Si c'était bon pour toi ça l'était pour elle n'est ce pas ? La main sur son crâne tu venais faire quelques mouvements emprunter au massage, sans trop de force. " Bien sûr ! Tu veux quoi ? J'ai disney +, Netflix et ... l'illégalité si vraiment .. " Le rire dans la gorge tu étais prêt à tout. La gardant contre toi, tu écoutais le sourire léger mais triste, c'était toujours dur de voir ses amis dans un tel état, mais tu voulais être là, tu voulais sourire quand elle ne le pouvait plus. " Je reste là avec toi, c'est ça mes plans. Moi ? Hm, du sport parfois juste dormir. Je scrolle sur mon téléphone.. La musique si je veux pleurer. Oh tu eux t'imaginer dans un film avec la musique dans les oreilles et tu prends un taxi le soir pour faire le tour de la ville. Comme ça t'es comme dans un drama ... et tu sais que ça va aller mieux. " C'était une méthode couteuse, parfois incertaine mais qui faisait du bien. Toi qui jouait tant de personnalités différentes, te plonger dans un personnage t'aidait. Etre seul avec toi même, c'était toujours un peu plus dur. " Ah il a pas de bons conseils comme moi. C'est pas grave on peut pas être parfait. " Dis tu en riant doucement. " Alors quel disney ? Oh avec un chocolat chaud et des guimauves ? Je fais le meilleur en ville. " Sans te vanter. Tu voulais simplement lui remonter le moral, sans pour autant la forcer à sourire. Tu le serais pour elle. " Un mot et je me mets à votre service ma dame ! "

" "

@Hwa Ji Woon
« Peut-être », que tu soufflas, les pupilles voyageant sans trop savoir où s'arrêter. A l'heure actuelle, tu ne savais plus. Car tu n'avais pas été là, tu n'avais pas compris, tu n'avais pas aidé. Peut-être que sans le savoir t'avais aggravé les choses à l'époque, t'en savais rien. A sa question tu relevas les yeux, l'observant en silence alors que l'interrogation venait enrouler ton cœur. « Non », tu ne pourrais pas le détester. Jamais. « Mais c'est pas pareil », que tu soufflas, te mordillant faiblement la lèvre. Dans le fond tu savais que oui. Mais tu préférais te dire que non, comme pour continuer à t'accuser de quelque chose dont tu étais victime. Une fine esquisse aux lèvres, comme s'il avait réussi à voir à travers ton masque. « L'illégalité », que tu repris, pouffant à peine. Vous alliez vous contenter d'un bon dvd. « Du genre rêveur un peu ? », demandas-tu, le coin des lèvres haussé. « J'y songerais peut-être la prochaine fois », faire le tour de la ville, s'évader, rêver. Pour le moment tu voulais juste sa compagnie. Une petite moue au visage, ta paume vint à peine frapper son épaule. « Evidemment il ne parle pas », que tu marmonnas, boudeuse. « Un chocolat chaud et de la guimauve oui pourquoi pas. Et je ne sais pas. Pocahontas ? Robin des Bois ? », peu importait lequel en réalité. « Quel charmeur », chuchotas-tu en te décalant un peu, te redressant pour t'avancer vers la cuisine. « Tu veux manger quelque chose ? », demandas-tu en préparant, l'invitant d'un geste de la main à s'aventurer avec les ustensiles. « Je jugerai si ton chocolat chaud est le meilleur en ville. Je suis sévère attention », osas-tu menacer d'un index levé avant de prendre place sur une chaise. Tu soupiras faiblement, l'esquisse disparaissant petit à petit. « Est-ce que ça te dérange de rester avec moi ce soir ? Je peux te préparer le lit, te mettre des draps frais. Ou on peut dormir au salon ? Juste... sur des couettes et... », tu bougeas vaguement la main. « J'ai pas envie de m'endormir seule ce soir. Tu as des trucs à me raconter ? », pour te changer les idées, te concentrer sur autre chose – mais aussi parce que l'écouter t'apaisait.