Comme si tu y passais toute ta vie dans ce studio, tu y étais déjà bien avant l’heure de rendez-vous que tu t’étais donné avec seyoon. Ensemble dans le club de musique, lui qui n’avait pas l’occasion de vivre de sa passion à cause de sa famille, toi qui faisait en sorte qu’il vive quand même les choses. Le sommeil n’était pas encore présent dans ton esprit, le café était bien présent à tes côtés alors que les pistes étaient en train de défiler sous tes yeux. même si tu étais un batteur de musique d’un groupe de rock, tu te devais de tout toucher pour tes cours et le club aussi. C’était bien aussi les seules occasions où tu chantais aussi, parce que tu ne le faisais pas dans le groupe et tu ne te voyais pas le faire derrière ta batterie non plus. Tu te ferais un nom en tant que compositeur, mais ton rôle principal était d’être le leader du groupe qui était ta seconde famille. Tu avais bossé sur une musique que vous avez enregistré il n’y a pas longtemps, le matos était sous tes doigts autant qu’il te serve pour ta carrière. Tu marmonnais quelques paroles de temps en temps en faisant ce que tu savais mieux faire avec les boutons sous tes yeux et les pistes sur l’écran.
Trop concentré sur la musique que tu entendais dans tes oreilles, la casquette en plus du casque, tu n’avais pas remarqué qu’une personne venait d’entrer dans le studio. Tu n’avais pas regardé l’heure non plus, tu ne te rappelais plus depuis quand tu étais dans le studio et le jeune homme qui devait t’attendre. Tu laissais échapper un soupir avant de fermer les yeux un instant et de tourner ta chaise pour tomber nez à nez avec le blond en sursautant. « Oh fuck Seyoon, tu m’as fait peur. », tu retirais le casque pour le mettre sur le côté, avant de laisser échapper un rire de tes lèvres. « Désolé, je t’ai pas entendu rentrer, j’étais trop concentré sur ce qu’on doit faire, j’ai commencé à mettre quelques trucs, mais pas trop non plus. », tu regardais le jeune homme pendant un instant avant de sourire doucement. Tu te levais alors avant de passer une main dans ses cheveux pour les ébouriffer. « ça va sunshine ? pas trop chiant le droit ses derniers temps ? », tu savais que le jeune homme n’était pas dans un secteur qui lui plaisait, les parents de ce dernier n’étaient pas aussi ouverts que les tiens. Entre un fils qui était dans un groupe de rock, le dernier dans un groupe de kpop…

Seyoon sortit de son cours de droit en soupirant longuement, sa tête lui faisait mal et il avait grandement besoin de se détendre. Plus les jours passaient, plus le droit lui sortait par les yeux. Il angoissait de se retrouver enfermer entre quatre murs de 9h à 18h, du lundi au vendredi, à ressasser des textes de loi… non, ce n’était définitivement pas une vie qui l’attirait. C’est la raison pour laquelle, la musique commençait à devenir plus qu’une simple passion, c’était désormais son potentiel échappatoire à la vie toute tracée de ses parents. Il avait cessé de prendre la musique comme un jeu et il s’y était mis sérieusement depuis quelques mois, la discipline demandait de la rigueur, de l’investissement et bien sûr de la créativité. Il passait beaucoup de temps avec Yohan qu’il avait rencontré au travers du club de musique. Le jeune homme était leader d’un group de rock et Seyoon était très admiratif voir envieux de son ami. S’il avait eu un peu plus de cran et qu’il n’avait pas aussi peur de se faire couper les vivres, il aurait adoré faire partie d’un groupe et essayer de vivre de sa passion sans se soucier des conséquences… Enfin pour ça, encore aurait-il fallu que les parents de Seyoon soient un peu plus compréhensifs et moins butés dans leur idée de ce qu’il devait devenir pour « réussir » dans la vie. Il s’arrêta au Megacoffee de la fac pour se prendre un Milk Tea et au CU pour acheter quelques snacks avant de se rendre au studio où il avait rendez-vous avec Yohan.

Il ouvrit la porte tout doucement, se doutant que son ami devait être concentré sur ce qu’il faisait, comme à son habitude, mais il n’eut pas le temps de s’approcher pour lui tapoter l’épaule que Yohan s’était retourné sur sa chaise en sursautant à sa vue ce qui fit rire Seyoon. « Pour une fois que je fais rien. » Seyoon avait la sale manie d’aimer effrayer ses amis quand il les retrouvait. Il leva son sac en plastique rempli de snacks pour le mettre bien en vue « Je t’ai ramené des vivres ! » Il posa le sac sur la table, avec sa boisson, et entreprit de le vider pour lui montrer ce qu’il lui avait apporté, mais Yohan en profita pour lui ébouriffer les cheveux. « Toujours aussi barbant… plus ça va, plus je me demande vraiment ce que je fais là. » répondit-il en soupirant avant de se recoiffer rapidement. « Tu bossais sur quoi ? Besoin d’aide ? ». Il changea de sujet, le droit l’avait déjà suffisamment saoulé aujourd’hui pour ne pas s’attarder dessus maintenant, alors qu’il était enfin là où il avait eu envie d’être toute la journée.

Tu devrais peut-être faire un système qui pouvait te dire que quelqu’un était derrière toi quand tu étais concentré sur ta musique. Tu avais tellement de fois vécu cette situation avec Mingi qui avait certainement envie de t’assommer une bonne fois pour toutes en pleine nuit quand tu n’arrivais pas à dormir. Aujourd’hui, c’était le tour de Seyoon de te faire peur, enfin plutôt qu’il venait de te surprendre en venant ainsi, mais ce n’était pas non plus la fin du monde. Tu laissais enfin tes yeux loin d’un écran pendant plusieurs heures pour les poser sur ton ami, quelque chose que tu étais censé faire sans qu’il soit là. Visiblement, le blond avait décidé de ramener quelques trucs à manger, chose que tu n’allais pas refuser parce que tu ne te rappelais plus la dernière fois que tu avais mangé quelque chose depuis ce matin. « Je savais que tu étais un bon petit gars, parce que je crois que j’ai faim maintenant que j’y pense. », tu attrapais un paquet de Skittles que tu ne perdais pas de temps à manger tranquillement en attendant que les choses se passent sous tes yeux. Tu te mettais à grimacer en entendant sa réponse à ta question sur ses études, tu te demandais même ce que ses parents pouvaient faire pour rendre leur enfant aussi triste dans une matière qu’il n’aimait clairement pas. Bien différent de tes parents qui étaient toujours le plus grand des soutiens dans chacun des choix de leurs enfants. « Tu sais que je vais finir par demander à mes parents de t’adopter pour que tu puisses faire de la musique comme étude, parce que ça m’attriste un peu de te voir dans ce secteur que tu détestes. », tu posais le paquet de bonbon devant toi, riant doucement en le voyant se recoiffer après ton passage éclair dans ses cheveux. Puis, à sa question, tu reposais un regard sur la composition que tu étais en train de faire pour ce que vous deviez faire. Tu passais la souris tranquillement sur quelques passages avant de te mettre à sourire tendrement. « J’ai commencé à taffer sur ce dont on avait parlé la dernière fois, enfin ça fait pas longtemps que je suis dessus, j’ai bossé sur quelques musiques pour mon groupe et une autre musique pour un cours. J’ai essayé d’imaginer quelques trucs, donc, l’aide dont je vais avoir besoin est certainement ta voix mon cher. », tu avais toujours montré de l’intérêt pour le timbre qu’il avait, qui était un contraste avec son visage… un peu comme ton petit frère dans ce sens. « Il faut juste qu’on pense à bosser des paroles pour ça, maintenant ! »

Seyoon éclata de rire devant l’engouement de Yohan pour les snacks qu’il lui avait rapportés. Il avait décidément bien fait de s’arrêter au CU (supérette) en chemin. Il s’assit dans la chaise à côté de son ami, avant de prendre une gorgée de sa boisson et d’ouvrir le paquet de corn chips. « Apporte-moi le formulaire d’adoption et je signe tout de suite. » répondit-il en riant. Pour l’instant, Seyoon n’avait pas encore la force de se confronter à ses parents quant à ses choix de vie. Il vivait en faisant l’autruche, oubliant que l’université ne pourrait pas le sauver éternellement de la réalité et qu’un jour, il faudra bien entrer dans le monde du travail. Et Seyoon le savait d’avance, mais travailler dans un bureau comme avocat le tuerait à petit feu. Cependant, pour l’instant, il préférait l’oublier pour profiter de sa vie jusqu’au jour où la discussion tant redoutée aura lieu.

« Maintenant ? » le ton de sa voix laissa entrevoir sa surprise, Yohan n’avait pas le temps de chômer on dirait. Seyoon savait ô combien son ami appréciait sa capacité à prendre une voix très grave pour chanter, alors il pensait passer dans le studio d’enregistrement tout de suite, mais on dirait qu’une séance de brainstorming s’imposait avant. « C’est quel genre de chanson ? Tu as déjà la mélodie ? Pour les paroles, tu as une idée du thème ou quelque chose dans le genre ? » Il voulait bien l’aider avec les paroles, mais encore avait-il besoin d’un peu plus d’information pour réfléchir à quelque chose. Il ne pouvait pas lui donner une phrase d’amour si la chanson portait sur une rupture par exemple. « J’ai bien des paroles en stock dans mon carnet, mais je ne sais pas sur quoi portera ta chanson. » Il sortit son carnet au même moment, feuilletant quelques pages tout en sirotant sa boisson, levant les yeux vers Yohan.

Tu laissais échapper un petit rire à sa réponse, mais tu savais très bien que c’était aussi une manière de réagir à tout ce qu’il était en train de vivre. Si tu pouvais, réellement, si tu pouvais l’adopter toi-même pour le laisser faire ce dont il voulait, tu le ferais sans aucune hésitation. Mais, tu ne pensais pas que c’était possible à l’âge où il était, puis tu aurais certainement ses parents complètement fous sur le dos et tu n’avais pas la tête à lui mettre une pression de plus sur les épaules. « Je vais concrètement aller en chercher un, s’il faut c’est moi qui t’adopte directement, ce n’est pas comme si je le fais déjà officieusement. », tu riais vraiment à cette phrase. Parce que tu n’allais pas cacher que tu faisais bien le père avec plusieurs personnes de ton entourage, y compris le blond à tes côtés. Tu ne voulais pas le voir dans un monde comme ses parents le souhaitaient, tu ferais en sorte que ça n’arrive pas.

Tu posais ton regard sur le jeune homme à la surprise dans sa voix quand tu venais de lui dire que tu avais bossé sur quelque chose avec sa voix en tête. Bien que la plupart du temps, les musiques que tu fais son avec la voix de Nara en tête, la mélodie que tu avais faite était pour celle du jeune homme. « Yep, maintenant. Bon niveau chanson, c’est quelque chose d’assez tranquille, pas super hype, tu vois le genre ? Je me suis dit que ça serait plutôt classe de bosser sur ce genre avec ta voix, non ? », tu faisais en sorte de trouver la fameuse piste pendant quelques secondes avant de retourner ton attention sur le jeune homme. « Si tu as besoin d’aide pour les paroles, tu peux toujours me demander tu sais ? Donc, on peut essayer de voir avec ce que tu as déjà dans ton carnet, voir ce que tu peux avoir en tête avec la mélodie, et let’s go, non ? », tu souriais doucement de nouveau pour le rassurer avant d’appuyer sur le play de la machine pour mettre en route la mélodie que tu avais faite pour lui.

Seyoon feuilletait les pages de son calepin, examinant chaque parole tout en écoutant la mélodie. Chacune d’elles avaient une histoire et un souvenir lié au moment de leur écriture que Seyoon se remémorait en les lisant. La mélodie démarrait lentement sur un le son du piano, grave avant de monter doucement crescendo. A mesure qu’il l’écoutait, Seyoon s’arrêta sur une partie de son calepin, ses doigts glissèrent lentement sur le papier avant de chercher vigoureusement une autre page qui lui venait en tête. Si les premières paroles avaient été écrite pour son ex le lendemain de leur rupture, la plupart des autres lui avait été inspirées par son meilleur ami. Seyoon n’avait encore jamais aimé comme Yechan aime Kyungmi. Bien sûr, sa rupture avec son ex fut douloureuse comme en témoigne ses premières paroles, mais ce n’était rien à côté de la douleur qu’il avait vu chez Yechan. Spectateur passif sans aucun recourt pour l’aider, Seyoon avait dû assister au naufrage de son meilleur ami et il en gardait encore des séquelles aujourd’hui, comme en témoigne ses insomnies.

En écoutant la mélodie et en retombant sur les paroles, il avait fait le lien entre les deux parties et il se disait que même si elles n’avaient pas été écrit avec la même intention, elles allaient plutôt bien ensemble. A la fin de la mélodie, Seyoon attrapa un stylo et il se redressa sur sa chaise, les yeux rivés sur ses notes. « J’aime beaucoup la mélodie, je crois que j’ai des paroles qui irait très bien avec, mais elles sont en anglais. » Il commença par expliquer son ressentit à Yohan avant de poursuivre « Qu’est-ce que tu penses de : Stop this pain. if you hadn't changed, then I'd still be by your side. » Il s’agissait des paroles écrites pour son ex, le soir de leur rupture. « J’ai aussi écrit d’autres paroles à un autre moment, mais je crois qu’elles iraient bien avec : I'm sinking in the deep end, and I'll just try to cry myself to sleep. If I gave you one more chance, can we go back again? » Celles-ci avaient été écrites avec Yechan en tête, les yeux de Seyoon pétillaient à mesure que les connections dans le texte se faisaient dans sa tête. Il claqua des doigts en s’exclamant « Oh je crois que dans cet ordre, c’est pas mal : I'm sinking in the deep end, and I'll just try to cry myself to sleep. stop this pain.  if you hadn't changed, then I'd still be by your side. If I gave you one more chance, can we go back again? » Il leva les yeux vers Yohan, alors qu’il notait les paroles dans l’ordre « Tu en penses quoi ?».

Tu croisais les bras contre ton torse pour observer ton ami à côté de toi pendant que tu lui faisais écouter ce que tu avais fait. Bien que tu pouvais faire tes propres musiques avec les productions que tu pouvais faire en plus de celle de ton groupe, tu aimais faire des productions avec tes amis, surtout Seyoon. « En anglais ça passe, tu peux le faire dans la langue que tu veux, tout me va totalement Seyoon. », tu regardais le jeune homme pendant qu’il faisait son explication sur ce qu’il avait comme parole, écoutant attentivement tout ce qu’il avait à dire et les paroles qu’il pouvait avoir. Il demandait aussi ton avis, alors tu faisais en sorte de tout écouter et de donner un avis constructif. Tu fronçais malgré tout les sourcils quand il se mettait à t’énoncer des paroles qui n’avaient pas l’air joyeuse à mort, bien que la mélodie n’était pas non plus la plus joyeuse après tout. Puis, quand il avait fini et qu’il te demandait de nouveau ton avis, tu le regardais pendant un instant. « C’est très bien, je vais pas dire le contraire, à voir dans quel rythme tu veux prononcer chacun des mots… », tu tapais pendant un instant tes doigts contre le bois du bureau en face de toi avant de reprendre. « Si tu ne veux pas me le dire, je comprendrais totalement, ce n’est pas non plus ma place de te forcer… Mais elles sont récentes ses paroles ? Enfin, c’est récent tout ce que tu ressens à travers cela ? Parce que je sais que ce n’est pas l’imagination qui te manque, mais ça s’entend énormément que ça vient pas de ton cerveau. », tu pouvais être même l’exemple parfait de cette réflexion que tu avais. Beaucoup des chansons que tu gardais dans ton ordinateur n’avait pas de choses joyeuses comme thème, peut-être juste la première rupture, ou des conneries qui pouvaient passer. Peut-être même des personnifications de la douleur que tu pouvais ressentir par moment, ou juste ton cerveau fatigué complètement délirant qui avait besoin de sortir quelque chose pour se sentir mieux. « Enfin… En tout cas je pense que ça pourrait aller avec la mélodie, il faudra juste faire quelques tests, voir comment tu pourrais poser tout cela sur la piste… Mais ça peut être très beau, voire bien plus que ça. »

Le changement de ton dans la voix de Yohan et son inquiétude à l’égard des paroles fit replonger Seyoon dans ses souvenirs. Si aujourd’hui, il était en paix avec lui-même et que son meilleur ami allait mieux, beaucoup mieux, ça n’avait pas toujours été le cas. Il ne l’avait jamais vraiment dit à quelqu’un en particulier, mais Seyoon croyait aux âmes sœurs. Habituellement, les gens croient qu’une âme sœur est forcément quelque chose de romantique et amoureux, mais pour Seyoon, il s'agissait tout d'une extension de lui-même. Une personne qui le complète ou lui ressemble... bref, quelqu'un sans qu’il ne pourrait pas exister sans que cela implique forcément des sentiments romantiques. Et Yechan était son âme sœur amicale, son jumeau de cœur, et une part de lui-même. De par le vécu de son meilleur ami, il avait pu voir de ses propres yeux ce qu’était qu’une âme sœur amoureuse avec la relation de celui-ci et Kyungmi… même si les deux intéressés ne l’avaient pas encore pleinement réalisé et c’était bien les seuls dans leur entourage. C’est d’ailleurs comme ça que Seyoon savait que malgré ses relations passées, il n’avait pas encore trouvé son âme sœur amoureuse et c’est peut-être aussi pour ça que, malgré la douleur de ses ruptures qu’il couchait sur du papier, il était capable de garder un visage impassible et de passer vite à autre chose dans l’attente de cette âme sœur… ou peut-être était-elle déjà là, mais jouer les autruches était une spécialité made in seyoon.

« T’inquiète pas, toutes les paroles ne sont pas que de mon expérience, certaines sont celles de mes proches, j’ai tendance… à facilement ressentir leurs émotions et à écrire ces sentiments dans mon carnet en les observant. » Il marqua une pause, si un trop plein d’empathie faisait de lui la personne à qui on pouvait tout confier, ce n’était pas toujours facile à vivre au quotidien. « Mais aujourd’hui, tout le monde va bien, moi y compris. » il sourit sincèrement à Yohan avant de prendre une gorgée de sa boisson, la tempête était passé et maintenant il pouvait profiter du calme. « tu préfères qu’on écrive toute la chanson avant de faire les tests ou tu veux que je tente déjà cette partie ? » demanda-t-il en continuant de feuilleter son carnet dont lui seul comprenait la logique puisque les écrits partaient dans tous les sens. Ses doigts s’arrêtèrent sur quelques notes dont il ne se souvenait plus de quand elles dataient : How've you been? I guess you're fine. It's been pretty long since we've last seen. Il fronça les sourcils se demandant à quel moment il avait bien pu les écrire et d’autres phrase plus bas attirèrent son regard : Honestly, throughout my life, deep inside I never felt alive. C’était là les sentiments qu’ils ressentaient à l’égard de ses parents qui traçaient toute sa vie et ne le laissaient pas faire ses propres choix. « Tiens ces paroles sont pas mal non plus.» dit-il à Yohan en pointant son carnet du doigt.

Tu étais du genre à t'inquiéter très rapidement quand tu pouvais voir ou entendre des choses qui pouvaient te paraitre important à parler avec tes amis. Bien que tu pouvais être le premier à écrire des paroles pas forcément joyeuses dans tes compositions, tu étais le premier à te poser des questions quand c'était Seyoon qui était dans cette situation. Sans vouloir empiéter sur sa vie privée, tu étais venu à lui demander plusieurs choses pour calmer ton inquiétude envers le jeune homme. Alors, quand il se mettait à répondre que c'était l'expérience de plusieurs personnes dont la sienne, tu écoutais attentivement ce qu'il avait à te dire. Un soupir de soulagement passait alors la barrière de tes lèvres quand il venait à te dire que tout le monde allait bien aujourd'hui. « Je suis rassuré alors, parce que je peux comprendre qu'on puisse par moment écrire certaines paroles de manière très intense, mais ça peut être inquiétant tout de même de les entendre. », et tu ne voulais pas faire la sourde oreille si jamais l'un de tes proches te faisait des appels de phare via des paroles de chansons. Tu croisais les bras contre ton torse en réfléchissant à sa question sur les paroles, tu pouvais répondre que les deux pouvaient passer, qu'il était parfois sympa de voir si la tonalité pouvait se fondre dans la musique ou bien faire tout d'un seul coup en croisant les doigts.

Puis, Seyoon venait à pointer du doigt de nouvelles paroles, tu le lisais alors avant de poser ton regard sur le jeune homme. Instinctivement, tu passais ta main dans ses cheveux blonds avant de lui sourire. « Tentons déjà de voir si on trouvait un certain rythme avec les paroles qu'on a. Puis, on pourra se pencher sur le reste de ce que tu veux exprimer à travers tes paroles. On fait ça ? », c'était un regard aimant, peut-être presque un regard d'un père en quelque sorte adoptif envers son fils. Ce type de regard qu'il devrait vivre depuis des années avec ses propres parents.

Seyoon se leva de sa chaise, son carnet en main pour passer de l’autre côté du studio d’enregistrement. Seyoon enfila le casque et commença à réchauffer sa voix avec des petits exercices vocaux. « Tu peux me repasser l’audio une fois avant que je commence à poser ma voix ? » Seyoon voulait l’écouter encore une fois avant de se lancer. Concentré, les yeux rivés vers un point fixe, tout son esprit était focalisé sur la musique qui défilait dans ses oreilles. Une fois terminé, il regarda vers Yohan. « Je vais chanter quelques paroles et on verra après. » dit-il avant de se concentrer sur son carnet et le micro. Il fit signe de la main qu’il était prêt et la magie opéra. A chaque fois que Seyoon était dans le studio, tous ses soucis s’envolaient et plus rien n’existait sauf lui et la musique. Tout était tellement plus simple ici et ça lui venait naturellement, il était comme un poisson dans l’eau. « How've you been? I guess you're fine. It's been pretty long since we've last seen. » Seyoon commença à chanter d’une voix mal assurée presque en fredonnant, ne sachant pas trop où aller avant de rendre sa voix plus grave, sombre, presque parlé sur la fin. Seyoon s’arrêta net, les yeux rivés sur son carnet qu’il se mit à tourner et annoter frénétiquement. Il venait d’avoir une idée, peut-être un peu audacieuse, mais il se dépêcha de la noter sur son carnet avant de l’oublier et il leva les yeux vers Yohan qui devait probablement se demander ce que faisait le jeune homme. « Je viens d’avoir une idée. » Sa tessiture vocale lui permettait de monter dans les aigues comme de baisser dans les graves, un talent qu’il avait découvert ici, en studio. « Je pense à un duo, mais un duo avec moi-même. » Ses explications étaient bancales et il avait beaucoup du mal à transmettre l’idée qui lui trottait dans la tête.  « Et si je commençais par chanter d’une manière grave, comme ça. » Il se racla la gorge et repris d’une voix grave similaire à celle qu’il avait pris quelques secondes plus tôt. « How've you been? I guess you're fine. It's been pretty long since we've last seen. Honestly, throughout my life, deep inside I  never felt alive.» Seyoon s’arrêta une nouvelle fois « Et ensuite, je change pour… » Il reprit avec sa voix chantée normale « The way you used to touch my soul, was always so sweet and lovely. No matter how far apart we were. » C’était des paroles qu’il avait retrouvé dans son carnet et qu’il avait écrite après avoir lu un livre. Presque tout était source d’inspiration pour Seyoon, même des personnages couchés sur du papier. Seyoon continua de chanter le reste de ses paroles sur une tonalité similaire « I'm sinking in the deep end, and I'll just try to cry myself to sleep. » avant de prendre une voix plus aigue presque chuchotée dans l’idée que sa voix ressemble à une supplication. « Stop this pain.  If you hadn't changed, then I'd still be by your side. If I gave you one more chance, can we go back again? » Quand Seyoon s’arrêta, il lui fallut quelque seconde pour sortir de la transe dans laquelle il s’était mis pour emboiter toutes ces paroles ensemble et trouver la tonalité qui lui plaisait sur la mélodie. « Hum, c’est peut-être un peu trop ? » Sa confiance s’était soudainement envolée et il chercha du regard la réaction de Yohan à ce qu’il venait de se passer.