⇝ Une arnaque. C'était une arnaque. Et tu t'étais faite avoir en beauté.
Tu te sentais presque ridicule, là. A jouer la comédie ainsi. A faire croire que tout était parfait. C'était ridicule. Tu étais ridicule. Lui aussi en un sens. Mais tu trouvais cette situation plutôt ironique, toi qui avais tout fait pour échapper aux rendez-vous de tes parents pour un mariage arrangé. Tu voulais pas de ça. Tu voulais pas d'un amour imposé. Comment l'amour pouvait-il exister s'il était forcé ? Ce n'était pas possible, pas vrai ? On ne voyait ça que dans les films romantiques un peu trop arrosé de paillettes... En parlant d'arrosé, c'était un peu ta faute si vous en étiez là. Un peu, parce que t'estimais pas être la seule en tort. Il avait été présent aussi et tu refusais de prendre toute la faute sur toi. Et s'il le pensait, c'était honteux de sa part. Et trop facile, aussi, de tout te mettre sur le dos. Cela dit si ça l'aidait à mieux dormir la nuit... Ca n'en rendait pas moins la scène comique à tes yeux. Tu te demandais si les gens pensaient vraiment que vous étiez heureux et amoureux ou s'ils se voilaient la face ? Si c'était le cas, vous étiez drôlement doués pour jouer la comédie. Vraiment. Tu faisais de ton mieux de ton côté, l'agence ayant annoncé que oui, vous étiez en couple avant que t'aies eu le temps de dire non. Les médias étaient allés vite à tout interpréter et vos agences respectives n'avaient clairement rien fait pour nier. T'avais pas signé pour ça, t'en étais sûre. T'avais bien lu ton contrat, encore et encore. Il était pas noté que t'allais te faire arnaquer de la sorte.

Le sourire aux lèvres, tu remercias les personnalités autour de vous, te courbant aussi face au staff. La pause était clairement la bienvenue. Tu gardas le sourire jusqu'à la loge, ton bras accroché au sien. Pour l'image. Bras que tu lâchas une fois dans la loge. Tu t'installas sur l'un des fauteuils présents dans un souffle non contenu. C'était épuisant, de jouer la comédie à ce point. « C'est vraiment... n'importe quoi », que tu marmonnas, la tête basculant en arrière alors que tu fermais les yeux. « Pourquoi ils ont pensé que ce serait une bonne chose de nous inviter tous les deux ? L'un de nous aurait largement suffit », t'aurais préféré venir seule – c'était ce qu'on disait non ? Il valait mieux être seul.e que mal accompagné.e. « C'est vraiment n'importe quoi », et ça irait pas en s'arrangeant, t'en étais sûre. Ca allait être de pire en pire non ? « C'est la dernière émission qu'on fait ensemble », et t'espérais que ce soit le cas mais tu savais très bien que non. Arnaque.

⇝ A chaque fois qu’il y songeait, Jang Woo ne pouvait s’empêcher de soupirer. Lorsqu’il avait décidé d’être acteur, ce n’était clairement pas pour ce genre d’âneries qu’il avait signé. Jusqu’à présent, il avait pourtant toujours fait attention, restant toujours discret sur sa vie privée, aucun scandale à son compteur… Jusqu’à ce jour. Parce que son agence, et celle de Hye In, avaient eu la merveilleuse idée de confirmer des rumeurs insensées à leur sujet. Depuis quand étaient-ils un couple modèle ? Qu’est-ce qui faisait croire aux fans qu’ils s’aimaient d’un amour fou ? Parce que les photos postées étaient étranges, parce que de nombreux détails laissaient penser qu’ils étaient ensemble tel et tel jour quand, en réalité, ils se voilaient juste tous la face. S’ils avaient une bonne alchimie devant les écrans, c’était uniquement grâce à leur professionnalisme, et non pas pour l’amour qu’ils portaient pour l’autre. Ils ne se supportaient pas, comment pouvaient-ils s’aimer ? Dés le début, cela avait toujours été électrique entre eux et même sur le plateau. Parce que Jang Woo avait mauvais caractère, parce qu’il était désagréable et que lorsqu’on lui répondait, il tenait tête à chaque fois. La jeune femme n’était pas le genre à se laisser faire, elle ne se gênait jamais de lui balancer ce qu’elle pensait et les tons montaient. Toujours. Mais les voilà contraints de jouer les amoureux, c’était barbant. L’acteur avait conscience de ne pas avoir son mot à dire et, s’il avait bien essayé, il s’était pris un mur à chaque reprise. Foutue agence, qu’est-ce qu’il s’en fichait lui de la publicité que cela lui faisait ? Son image était créée depuis des années désormais, il n’avait plus besoin de ça.

Si encore il s’agissait juste de faux semblants, juste de dire « oui on est ensemble » puis vaquer à leur vie chacun de leur côté, Jang Woo aurait peut-être moins rechigné. Sauf qu’on leur demandait de poser pour des magazines, de venir à des interviews, participer à des émissions et inventer une histoire niaise, à l’eau de rose, qui ne faisait pas de sens. Les caméras furent coupées, le garçon n’accorda pas plus d’attention que ça aux membres du staff, se contentant de jouer uniquement la comédie avec sa fausse petite amie, le bras de cette dernière sous le sien. A peine dans la loge, ils se séparèrent, la jeune femme s’installa sur le fauteuil tandis que lui partie se désaltérer. Et non, il ne fit pas l’effort de lui proposer. Pourquoi le ferait-il ? C’était déjà lourd de devoir jouer la comédie à ce point, il ne comptait pas jouer les chevaliers servants même une fois le rideau fermé. « Tu n’es pas la seule à qui ça dérange, arrête de te plaindre. » Râla à son tour le garçon, après avoir avalé une gorgée d’eau. C’était vrai après tout, est-ce que ça changerait quelque chose à la situation de se plaindre ? Non, donc autant qu’elle se taise. « C’est certain. Comme si un drama, ce n’était pas déjà trop. » Un véritable calvaire, et ça le blasait tellement. Ne pouvaient-ils simplement pas rompre ?

⇝ A chaque fois que t'y pensais, tu pouvais pas t'empêcher de fixer le vide et de tenter d'y voir une réponse. Quelque chose qui expliquerait pourquoi ça t'arrivait à toi – et beaucoup de femmes te diraient qu'elles rêveraient d'être à ta place. Si ça ne tenait qu'à toi, tu leur offrirais ta place sans hésiter une seule seconde. Tu avais bien du mal à décrire Jang Woo dans des termes poétiques tant des noms d'oiseaux te venaient en tête quand tu le voyais ou quand on te parlait de lui. Mais tu devais jouer la comédie, dire à quel point il était exceptionnel. Tu jouais bien la comédie apparemment puisque personne n'y voyait que du feu – mais tu perdais un peu plus de ton âme à chaque fois. T'étais sûre d'une chose : t'avais pas signé pour ça. En changeant d'agence, t'avais pas signé pour ça mais pour une meilleure gestion, une meilleure direction et une meilleure communication. T'avais pas signé pour être mise en couple contre ta volonté avec quelqu'un que tu ne supportais pas. Tu ne comprenais même pas comment les autres arrivaient à vous imaginer ensemble. Jang Woo était bel homme, d'accord, et talentueux oui. Mais c'était tout. Ca s'arrêtait là. Il avait un caractère affreux sans cette bonne bouille c'en était agaçant. Et pourtant tu devais jouer l'amoureuse transie face à lui. C'était ridicule. Même toi t'y croyais pas alors comment les autres pouvaient y croire ? Sérieusement... Ce monde ne tournait plus rond.

Ou alors c'était le karma qui se moquait bruyamment de ta poire. Inspirant longuement, tu fermas brièvement les yeux, retenant ton souffle. Tu rouvris les paupières pour tourner tes prunelles vers lui, toute trace de sourire effacé de tes lèvres. « Ca me fait du bien d'extérioriser », râlas-tu, encore. Juste pour la forme. Tu passas rapidement une main dans tes cheveux. « C'est clair », soupiras-tu, épuisée. Ca aurait été déjà bien assez, un drama. Vous aviez assez de professionnalisme pour travailler ensemble. Mais ça s'arrêtait là. Tu fixas le vide, les épaules basses, comme désespérée. Tu voulais que quelqu'un entre par cette porte et vous dise que vous pouviez rompre. Que tout était fini. T'accepterais même une blague, une caméra cachée, un poisson d'avril. Tout. Vraiment tout. Ton attention se tourna vers la porte, l'espoir étirant les traits de ton visage alors que le manager de l'acteur entrait... « C'est moi, désolé de vous déranger. J'ai un questionnaire pour vous. C'est pour une prochaine émission, j'ai oublié de vous le donner tout à l'heure... vraiment désolé. C'est rapide, normalement. Si vous le remplissez ensemble ça ira encore plus vite, je viendrai le récupérer plus tard, prenez votre temps », et il était content. C'était le seul qui était content. Tu le remercias poliment, attrapant les feuilles qu'il te tendait avec un sourire, l'observant sortir. « Tu devrais prendre exemple sur lui », marmonnas-tu, te calant plus confortablement pour lire le questionnaire. Le nez quelque peu plissé, tu redressas les pupilles vers lui, guettant ses expressions avant de reprendre ta lecture. « Qui est-ce que ça intéresse... », commentas-tu en lisant une question, les sourcils froncés avant de mimer un air à la fois confus et agacé. « Pourquoi les gens veulent savoir ça ? » et tu posais vraiment la question, aussi naïf que ça puisse être. Tu soufflas discrètement, attrapant un stylo. « Qui vérifie la compatibilité amoureuse des signes astrologiques ? », articulas-tu. Tu lui lanças un regard, levas les sourcils avant de bouger les épaules. « Toi, évidemment »

⇝ Si cela lui faisait du bien d’extérioriser, ne pouvait-elle pas le faire ailleurs ? Au moins, ça lui ferait des vacances et lui n’aurait pas besoin de l’entendre geindre sans arrêt. Les femmes, toutes les mêmes, c’était incroyable. Un soupir traversa ses lèvres avant qu’il ne lève les yeux au ciel, blasé par la réponse obtenu de sa fausse petite amie. Ne pouvait-il pas porter plainte contre sa propre agence pour diffamation ? Jang Woo n’avait toujours souhaité que tranquillité et, en dehors de son sale caractère, il n’avait jamais été à la une d’un scandale… Certes, ce dernier n’en était pas vraiment un cependant ça n’empêchait pas le fait qu’on annonçait une relation amoureuse qui n’était pas vraie, une relation qui ne lui plaisait guère et dont il voudrait en être débarrasser rapidement. Après tout, on leur demandait tout d’abord de simplement porter le nom de « couple », ensuite on leur parlait d’interviews, de séances photos et d’émissions, quelle serait donc la prochaine étape ? Bientôt, ils allaient devoir être obligé de vivre ensemble sans qu’on ne leur laisse le choix, on les obligerait à se promener dehors comme deux tourtereaux, uniquement pour prouver ô combien ils étaient complices et ô combien ils s’aimaient. L’acteur ne souhaitait pas en arriver là, mentir sur leur relation était déjà quelque chose qui le dérangeait, il refusait de pousser le mensonge aussi loin. Hors, en aurait-il seulement le choix ? Parfois, il se le demandait, emprisonné dans une cage doré qu’il n’avait jamais remarqué jusque là. L’avantage était qu’au moins tous les deux étaient d’accord sur un point, cette situation n’était qu’une belle blague et ni l’un ni l’autre n’appréciait ça.

Sans daigner relever, son attention fut toutefois détourné par l’arrivée de son manager dans la loge, ce qui n’annonçait rien de bon. Jang Woo pouvait déjà le deviner rien qu’en lisant l’expression sur son visage ; il n’avait pas besoin de faire semblant face à lui, son agent était au courant de tous les évènements et était assurément le premier à avoir reçu le foudre du jeune homme. Ce n’était pas de sa faute, il n’était pas celui qui avait confirmé les faits toutefois il était forcément au courant de ce qui se tramait, l’acteur aurait bien voulu s’y préparer mentalement plutôt que découvrir, par surprise, un matin, qu’il était en couple sans même le savoir. Le sourcil arqué, le garçon observa son manager avec interrogation ; une expression qui voulait clairement sous-entendre un « c’est quoi cette connerie encore ? » et s’il n’obtint aucune réponse, il pouvait aisément la deviner en lisant les émotions que le jeune homme affichait avant de sortir de la pièce. Non, Jang Woo n’avait pas pris la peine de le remercier, ni même de lui sourire, son manager le connaissait assez pour comprendre ce qu’il voulait dire sans même parler. Et en cet instant, l’acteur n’éprouvait aucune envie de lui dire « merci », ni à lui, ni à son équipe, ni à l’agence tout entière. Son agacement se reflétait sur le moindre de ses traits, il risquait de choper des rides bien assez tôt à force de froncer les sourcils et d’être toujours tendu.

En silence, le jeune homme quitta sa chaise pour venir s’asseoir au côté de sa collègue et lire également attentivement les questions auxquelles ils étaient censés répondre. « Pardon ? Et puis quoi encore ? » Riposta-t-il aussitôt, outré « C’est plus les femmes qui font ce genre de choses. » Jamais il ne lui viendrait l’idée de vérifier sa compatibilité astrologie, il n’avait jamais cru à ces trucs là même s’il s’avérait sûrement plus romantique qu’il n’y paraissait. « Celle-là elle est pour toi, c’est sûr. » Rétorqua le garçon en désignant une question de son doigt. « Qui râle le plus ? C’est forcément toi. » Hye In l’avait avoué plus tôt, c’était sa façon d’extérioriser.

⇝ Tu avais toujours refusé l'idée d'être attitrée à un homme. Tu avais toujours détesté l'idée des mariages arrangés, faisant toujours ton maximum pour éviter cette bêtise sans nom. Tu le voyais avec tes parents, c'était pas vraiment quelque chose qui fonctionnait. Tu voulais pas baser ton histoire d'amour sur un arrangement monétaire – ou sur l'argent tout court. Tu voulais juste suivre ton instinct, et ton cœur. Tu voulais trouver la bonne personne de toi-même et pas devoir supporter la personne qu'on mettait sur ton chemin. C'était pas ça l'amour, selon toi. T'allais pas dire que tu t'y connaissais énormément mais ce n'était pas ça que tu voulais pour toi. Tu voulais quelque chose de plus poétique. Et surtout quelque chose que tu aurais choisi. Une histoire d'amour imposée ne pouvait pas bien se terminer pas vrai ? Alors tu ne comprenais pas ce que vos agences avaient pensé faire. La même chose que tes parents : imposer. Vos avis ne comptaient pas, vous deviez simplement suivre. Et ça t'agaçait. Ca t'agaçait parce que t'étais pas libre de tes mouvements mais aussi parce que tu devais supporter Jang Woo. T'appréciais pas son caractère et t'étais pas sûre que ça puisse changer un jour. Ou bien ? Pour le moment, t'en étais loin, soufflant simplement dans un air insatisfait. Ca t'agaçait vraiment.
Ca t'agaçait encore plus quand les autres semblaient y croire, à cette histoire. Heureusement, son manager était gentil. Tu te mettais sur les réponses comme une gamine s'avancerait sur ses devoirs. Pas parce qu'elle aimait ça mais pour que ce soit terminé au plus vite. Si c'était fait, plus besoin d'y penser pas vrai ? Autant s'en débarrasser le plus rapidement possible.

« Cliché », lanças-tu, un regard vers lui. Tu levas les yeux au ciel en secouant le visage. Vraiment, tu comprenais pas comment on pouvait croire que vous vous entendiez bien. « T'as encore d'autres idées merveilleuses comme ça sur les femmes ? Est-ce qu'il y a une question sur le plus misogyne entre les deux ? Ou du moins celui le plus accroché aux clichés, ça marche aussi », donc quoi, toi t'étais dans l'astrologie et lui le sport ? Si on suivait sa logique. Toi dans la cuisine, lui dans le salon ? Tu plissas le nez, retenant un souffle. Tu jetas un regard à la question qu'il montrait avant de mimer un air outré. « Tu parles, c'est forcément toi. Tu viens de le faire en plus », l'accusas-tu, les sourcils faiblement froncés. Hors de question que tu notes ton nom à cette question. « Franchement pourquoi on doit faire ça », lâchas-tu après quelques secondes à lire les questions encore et encore. Oui, bon, tu râlais beaucoup. Mais t'avais de quoi ! « Celle-là, c'est carrément pas toi », tu désignas la question de l'index, le visage tourné vers lui. Tu clignas des paupières, tentant de l'imaginer être romantique. « J'admets ne pas être spécialement romantique cela dit. Donc personne », adjugé vendu. Tu levas le sourcil à la question suivante, lui jetant un regard, relisant la question. « T'as une bonne tête de niais à bien regarder. Si je suis dans l'astrologie, t'es le plus niais des deux. Tu sais, pour briser les clichés, tout ça », dis-tu dans une esquisse malicieuse.

⇝ A quel moment avait-il été misogyne ? Pourquoi fallait-il toujours que Hye In en fasse des caisses quand lui ne faisait qu’exprimer son point de vue ? Non, il ne pensait pas que la place de la femme était automatiquement derrière les fourneaux et l’homme dans le sport et la mécanique. Il avait conscience que ses propos étaient clichés cependant n’était-ce pas vrai ? Lui était quasi sûr que si on effectuait un sondage dans la rue, il y aurait plus de femmes passionnées d’astrologie que les garçons… Probablement était-ce un stéréotype certes néanmoins, rien que dans son entourage masculin, aucun d’entre eux n’appréciait à ce point l’horoscope ou les signes astrologiques. La majorité était plus à fond sur les groupes sanguin d’ailleurs, quelque chose que lui-même ne saisissait pas non plus ; comment pouvait-on juger une personne uniquement sur son groupe sanguin ou sur le signe de son mois de naissance ? Tous les gémeaux n’étaient pas forcément les mêmes et c’était pareil pour ceux qui avaient du sang O+ ou A+, c’était stupide. Hors, oui, tout ça pour dire que selon lui, les femmes étaient le plus souvent celles qui adoraient lire leur horoscope, s’inventer des vies et raconter des tas de potins. On pouvait lui répéter le contraire, lui tenir tête sur le sujet, Jang Woo en restait convaincu… Tout comme les hommes avaient leurs propres caractéristiques, des manières de faire, des personnalités, que l’on voyait plus souvent chez eux que chez les femmes. Evidemment que tout le monde ne rentrait pas dan ses statistiques, que chaque personne était unique en son genre néanmoins il s’agissait de traits que l’on repérait souvent. « On ne t’a jamais dit à quel point t’étais chiante ? » Non parce que les féministes, ça avait tendance à toujours exagérer un peu trop. Oui, il avouait que sa réponse était clichée néanmoins il n’était pas misogyne ; contrairement à ce que l’on pouvait imaginer, il n’était pas de ceux qui ne respectaient pas les femmes et il avait des tas de valeurs. « Excuse-moi ? A quel moment j’ai râlé plus que toi ? Admets un peu tes défauts veux-tu. » La mauvaise foi, tous les deux l’avaient sûrement néanmoins, sur cette question, c’était obligatoirement Hye In ; elle ne pouvait pas dire le contraire quand chaque mot qui sortait de sa bouche était une complainte.

« Non, ce n’est pas moi. Je ne suis pas du tout romantique. » Ou bien l’était-il ? En réalité, l’acteur l’ignorait parce que ses relations n’avaient jamais assez duré pour qu’il puisse faire preuve de romantisme. Amoureux, il ne l’avait jamais vraiment été non plus ; il n’avait toujours connu que de simples flirts donc, répondre à cette question sans avoir vécu une véritable histoire était compliqué. « Tu penses vraiment que je suis niais ? » Rigola le jeune homme dans une franchise sans nom. Non parce que, au vu de sa personnalité que tout le monde connaissait, il était assez difficile de l’imaginer. « Si je suis niais, t’es la plus jalouse du coup ? » L’inverse aurait été certainement moins étonnant, Jang Woo lui-même était capable de l’admettre seulement puisque Hye In préférait constamment le chercher, lui s’amusait donc à jouer comme elle.

⇝ Vous ressembliez plus à des gamins qu'à des adultes aux lourdes responsabilités actuellement. Vous aviez le niveau de gosses en maternelle et pas d'adultes adulés par d'autres. Ce questionnaire était tout aussi ridicule que les réponses que vous donniez, et en toute franchise, tu ne réfléchissais pas vraiment aux questions. Les réponses allaient être interprétées de mille et une façons. Tu te souciais pas de ce genre de détails – mais tu te souciais de toujours aller dans le sens contraire de ton partenaire. C'était plus amusant ainsi. Et tu ne voulais pas lui donner raison. C'était sans doute dans ta nature d'agir ainsi. Enfin avec lui plus qu'avec les autres. « T'es le seul à me le dire », tu papillonnas des cils, presque innocente. Il devait bien se douter que c'était pas du tout le cas. « Est-ce que ça m'empêche de dormir ? Quelques fois seulement », tu bougeas un peu les épaules, peu secouée par l'idée, l'image et tout le reste. T'étais chiante que pour ses beaux yeux, c'était pas romantique comme approche ?? Probablement que non. « Tu l'as fait à l'instant », rétorquas-tu, les sourcils faiblement froncés. « Et seulement si tu admets les tiens », tu plissas le nez, mécontente avant de souffler. Ce questionnaire était la pire idée de la journée.

« Ca se voit », marmonnas-tu en te mordillant la lèvre, faussement songeuse sur les questions sous tes yeux. Tu lisais en diagonale. « Si je râle, t'es niais », donnant-donnant. En quelque sorte. Tu refusais d'être niaise. T'aimais pas ça. T'avais toujours eu un truc contre les concepts « cute » de votre groupe et encore aujourd'hui tu refusais ce genre de choses pour ta carrière solo. « Non, je suis celle qui râle. Je serais pas trop jalouse si quelqu'un venait te chercher », tu fixas alors la porte comme si tu attendais la femme sur le cheval blanc prête à te délivrer. Mais ta sauveuse ne venant pas, tu fis la moue, l'attention sur les papiers. « Bon, d'accord. Je suis la plus jalouse mais tu détestes mes ex. Et tu demandes beaucoup d'attention », articulas-tu, songeuse, inscrivant soigneusement les réponses. « Qui chante le plus mal ? », tu clignas des paupières, comme perturbée par la question, levant un regard confus vers lui puis vers le document. « Qui dit le plus d'injures ? », tu penchas la tête d'un côté puis de l'autre, pensive. « Probablement moi », que tu admis en riant, clairement amusée. « Et encore, je suis polie la plupart du temps », t'abusais pas des jurons non plus. Tu continuas ta lecture, soupirant discrètement, jetant quelques regards vers la porte. « Il avait dit qu'il reviendrait chercher les questionnaires quand ? », si ça continuait t'allais proposer de tirer les réponses à pile ou face histoire que ça aille plus vite – puis les résultats pouvaient être amusants, au moins.