@Cha Jun Wan [ ootd ] — Les lèvres à peine pincées, tu observais la foule, les silhouettes, les visages, les sourires. Tu trouvais cela merveilleux, toutes ces personnes qui s'harmonisaient. Ce sentiment commun que tout le monde portait plus ou moins sur les épaules. Le bonheur, l'amusement. Comme si tous les soucis étaient restés à l'entrée. Comme si cette soirée était un moment de pause pour tous et toutes. Oublier les problèmes, les questions, les craintes. Oublier le stress, les études, les notes. Juste s'amuser, profiter, danser comme jamais ou discuter avec tout le monde et n'importe qui. L'attention tournée sur Jun Wan, tu penchas faiblement le visage, le contemplant. Tu haussas à peine le sourcil, tentant de comprendre les mots, avant de rire quelque peu. « Je ne pense pas qu'on puisse réellement comprendre les émotions », affirmas-tu dans un mouvement d'épaules. Cela expliquait sans doute son visage neutre. S'il ne comprenait pas, il ne le montrait pas ? Quelque chose du genre. Cela ne voulait pas dire qu'il ne les ressentait pas, cela dit. T'étais sûre que dans le fond, il ressentait beaucoup de choses – mais son corps, son cerveau, son visage semblaient juste avoir du mal à exprimer tout ça. « Les émotions, on les ressent, on les voit mais on ne les comprend pas forcément », vins-tu ajouter dans un sourire. Tu ne comprenais pas toujours ta propre tristesse, par exemple. Elle était juste là – et tu vivais avec. Peut-être devrais-tu réellement chercher à la comprendre, un jour ?

« C'est vrai, il le faut », que tu soufflas dans une esquisse. Peut-être que petit à petit, il pourra s'arrêter sur les détails plutôt que sur l'ensemble. C'était cependant sa manière d'être et d'agir et tu n'étais pas sûre que cela puisse être changé. « Heureusement », tu ris quelque peu. Tu hochas simplement le visage ensuite, un peu moins troublée. Au moins rien n'avait été perturbé à cause de toi. Pas vraiment, du moins, et la scène n'avait pas été changée exprès. Heureusement aussi. « Ah bon ? », que tu demandas dans un air étonné, les sourcils levés. « Elles ne le font pas ? Je pensais que si », tu écartas un peu les lèvres, un simple souffle s'échappant alors que tu gardais un air surpris collé au visage. Evidemment tu te doutais bien que les acteurs et actrices faisaient appel à des doublures – mais tu aurais pensé que pour ce genre de scènes, ce n'était pas le cas. Ecoutant sa réponse, tu émis un simple son, bougeant la tête, le regard vers lui. « Ca te va bien, cascadeur », finis-tu par admettre dans un sourire. « Ah oui ? Acteur ? », tu penchas un peu le visage d'un côté puis de l'autre. « Cascadeur te va comme un gant », conclus-tu dans un rire discret. « Tu aurais été un acteur formidable aussi hein, je ne doute pas de ça. Mais cascadeur... », tu penchas le visage, les sourcils faiblement froncés, cherchant tes mots. « C'est un peu comme si le métier a été fait pour toi, et non l'inverse. Ca colle à ta personnalité. T'as pas besoin de faire semblant dans les grandes lignes, tu peux rester toi-même tout en interprétant quelqu'un », la différence d'un acteur qui devenait quelqu'un d'autre. « Tu gardes tes principes. Tu restes en accord avec toi-même et je pense que c'est important pour l'épanouissement », tu semblais réfléchir tout en parlant, les pupilles grimpant alors que ta frimousse paraissait songeuse. « Je sais pas si ça fait réellement sens ce que je dis, désolée », admis-tu dans un rire, le nez plissé. Tu gardas le silence un instant, les lèvres pincées. « Tu travailles sur plusieurs projets en même temps ? Tu es toujours sur le même en ce moment ? », le tournage que tu avais interrompu. « Tu dois penser que je parle beaucoup non ? », tu émis un nouveau rire, les phalanges frôlant ta joue dans un air gêné.

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@Seo Eun Ha [ ootd ] — Comment était-il censé expliquer sa situation ? Jun Wan avait conscience que la jeune femme essayait probablement de relativiser, de faire en sorte de le rassurer et montrer qu’elle compatissait, sauf que c’était beaucoup plus compliqué que ça. C’était admirable de sa part, le jeune homme ne disait pas le contraire, il ne lui en voulait pas d’essayer non plus toutefois elle n’avait réellement pas besoin d’aller jusque là. Il ne culpabilisait pas de l’homme qu’il était, il n’était pas honteux de ne pas comprendre les émotions non plus, il s’agissait simplement d’un fait qui le concernait ; il souhaitait simplement l’en informer, pas plus, pas moins. Eun Ha avait beau rétorqué que personne ne discernait vraiment les émotions des autres, le cascadeur restait persuadé que sa façon d’être et de penser était tout de même particulièrement différente d’une personne lambda. « Tu as beau dire ça mais ce n’est pas comparable. » Clairement pas. Après tout, n’était-elle pas celle qui s’émerveillait devant un tableau de danse, parce qu’elle appréciait les mouvements, les gestes de chacun mais aussi les émotions que tous arboraient. Elle était plus apte à comprendre que lui pourquoi les gens souriaient, pourquoi telle ou telle situation les amusait ou les faisait pleurer. Ce qui n’était définitivement pas son cas. « Tu vois ce que je ne vois pas. Comme ces personnes qui dansent et que tu trouves beaux, il y a bien une raison à ça. » Lui ne comprenait pas. Cependant, il n’était pas tant certain d’avoir envie de se perdre dans un tel sujet maintenant… Il savait que son éducation y était pour beaucoup, son lourd passé également et il n’était pas là pour s’apitoyer sur son sort.

En silence, les yeux posés dieu ne savait où devant lui, il écoutait et répondait, revenant sur l’incident de la dernière fois. Incident qui avait manqué de mettre en danger la jeune femme mais où tout, finalement, s’était correctement terminé. Heureusement, comme le précisait cette dernière ; le garçon l’aurait mal vécu si quelque chose de grave était arrivé. « Pas toutes. Certains acteurs et actrices acceptent le challenge mais d’autres préfèrent ne pas se mouiller. Cela reste des scènes dangereuses malgré tout. » Tout le monde n’avait pas l’audace et la volonté d’un cascadeur, Jun Wan ne jugeait jamais cela ; au contraire, il respectait les décisions de chacun. A la suite des paroles de sa partenaire de bal, le garçon égara ses prunelles en sa direction, l’écoutant avec attention alors que, oui, les propos échappés avaient quelque chose d’amusant. Probablement le pourquoi une faible esquisse prit forme au coin de ses lèvres quand la jeune femme tenta de se rattraper en ce qui concernait son choix de carrière. « Je pense que je ferais un piètre acteur. » Il ne pensait pas négativement, il était juste réaliste. Si le Jun Wan actuel se retrouvait devant la caméra, il serait assurément incapable d’interpréter quoi que ce soit. Lui qui peinait à saisir le comportement des personnes qui l’entouraient, à comprendre les émotions pourtant basiques, comment pouvait-il espérer les jouer ? Cela aurait probablement été différent s’il avait pris des courses, choisissant une école de théâtre plutôt qu’une école de cascadeur ; peut-être même cela lui aurait permis de s’ouvrir plus aisément au monde néanmoins, dans l’état présent des choses, il n’était qu’un novice. Et il n’y avait aucune honte à le songer, certainement le pourquoi il n’avait pas résisté à sourire devant la tentative de flatterie de la demoiselle.

« Je suppose ? » Déclara toutefois le garçon après ses explications, peu certain d’avoir saisi ce qu’Eun Ha désirait sous-entendre. « Comme j’ai dit, je ne comprends pas spécialement en quoi je suis censé m’épanouir. Je fais juste ce que je dois faire. » De plus bel, il était question de ses émotions que Jun Wan ne discernait pas, peinant à comprendre lui-même ce qu’il ressentait et ce qu’il ne ressentait pas. Était-il heureux ? Ou bien était-il triste ? Lui avait simplement l’impression de se contenter de vivre chaque jour comme il venait, sans daigner se poser plus de questions. Sur ses dires, le cascadeur haussa uniquement les épaules afin d’appuyer ses propos ; il ne cherchait pas à rabaisser ce que rétorquer la jeune femme, ni même à l’offenser, l essayait juste d’expliquer ce qu’il ressentait bien que tout ceci lui paraissait extrêmement complexe. Yu Jin lui répétait souvent que nombreux étaient ceux à ne pas réfléchir comme lui, qu’il l’apprendrait petit à petit à force de se mêler au monde mais que cette authenticité qui le définissait était également ce qui faisait son charme. « Cela dépend. S’il y a beaucoup d’action ou s’il n’y en a pas. Parfois on peut avoir besoin de moi que pour une seule scène et parfois pour un drama complet. » Il adaptait en fonction de ses disponibilités… S’il avait l’opportunité de tourné plusieurs séries ou films en même temps, il n’hésitait jamais à le faire. « Oui. » Franc, Jun Wan l’était probablement un peu trop cependant il refusait de mentir, c’était vrai que Eun Ha parlait beaucoup, à l’opposé de lui qui n’était pas fichu de tenir une conversation à lui tout seul. « Mais ça ne me dérange pas. » Parce qu’il faisait partie de ceux qui préféraient écouter plutôt que bavarder pendant des heures. Il lui était même reconnaissant de faire autant la discussion et de le supporter puisque lui ne disait pas grand-chose ; si elle ne s’intéressait pas à ce point à sa personne, il n’y aurait eu que le silence entre eux et si ça ne posait pas de problème au jeune homme, il se doutait que pour la demoiselle c’était une autre histoire. Puis, en toute honnêteté, si elle le gênait, s’il en avait marre de l’entendre lui parler sans arrêt, il n’aurait éprouvé aucune honte à lui faire part de son ressenti. Etrangement, sa présence à ses côtés était apaisante, il appréciait l’écouter et l’intérêt que Jun Wan lui portait ne cessait de s’agrandir.

 

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@Cha Jun Wan [ ootd ] — « En quoi ça ne l'est pas ? », demandas-tu doucement, les sourcils levés. Tu avais bien remarqué qu'il avait tendance à ne pas voir le monde comme tu le voyais. Il avait tendance à ne pas le comprendre de la même façon – mais chaque personne comprenait et interprétait les choses de manière différente. Il était humain, lui aussi, pas vrai ? Avec sa propre manière de penser, de réfléchir, de voir, d'interpréter. Il était sur le pied d'égalité que toi ou les autres, selon toi, et c'était pour cela que c'était comparable dans un sens. Personne ne comprenait les émotions – et le premier qui clamait pouvoir le faire mentait probablement. « Mais tu vois d'autres choses que les autres ne voient pas », t'étais sûre qu'à bien y regarder en profondeur, il soulèverait des détails que tu n'avais même pas remarqué. Comme la dernière fois sur le tournage où il avait été le premier à te voir. Tu souris simplement néanmoins, haussant un peu les épaules avant bouger le visage, presque déconcertée. « Je pensais qu'ils ou elles le faisaient automatiquement. Mais il y a le risque d'être blessé, oui », murmuras-tu lentement, les sourcils froncés dans un air songeur. Ca paraissait simple quand on regardait la scène à la télé mais en réalité c'était tout de même bien plus compliqué et angoissant. Tu pouvais comprendre que certain.e.s n'éprouvaient pas l'envie de le faire. Peut-être que toi-même, en tant qu'actrice, tu ne le ferais pas. « Je dirais pas ça », tu ris quelque peu en secouant le visage, offrant tout de même un air désolé s'il avait compris ça par tes mots. Mais c'était difficile d'interpréter quelqu'un. Parfois il était plus difficile d'être soi-même, certes. Hors pour être crédible il fallait tout de même y mettre du sien. Pas que Jun Wan ne le ferait pas, évidemment. Tu le trouvais parfaitement taillé pour le rôle de cascadeur cependant.

Tu lui offris un rire léger, quelque peu gênée de ne pas pouvoir t'exprimer de manière plus cohérente mais tu ne trouvais pas d'autres mots pour dire ce que tu pensais. « Tu le comprendras plus tard, alors », conclus-tu simplement dans un léger mouvement d'épaules. Ce n'était juste pas encore arrivé – mais ça arrivera quand ça devra arriver. Sans doute lorsqu'il ne s'y attendra pas. Peut-être d'autres opportunités ou des responsabilités différentes. « Tu fais ce que tu dois faire, et ça a l'air de te plaire », enfin tu supposais. « C'est déjà un bon début », que tu soufflas dans une esquisse douce. Apprécier le travail que l'on faisait rendait la tâche moins difficile au quotidien, déjà. Et même s'il disait ne pas savoir si ça lui plaisait ou non, qu'il le faisait parce qu'il devait le faire, tu remarquais bien l'entrain qu'il y mettait quand il répondait à tes questions sur son travail. « Hmmm je vois », murmuras-tu lentement. Tu ne devais pas t'attendre à le voir dans une comédie ou une romance. Ou bien ? Tu penchas un peu le visage, supposant que non. Il n'y avait pas d'action dans ces genres-là. Tu clignas quelque peu des paupières ensuite, levant les pupilles vers lui, surprise mais pas le moins du monde outrée. Tu te mis finalement à rire, la tête basculant à peine en arrière alors que tes paumes vinrent se rejoindre devant toi, t'excusant en silence en te courbant à peine. Tu plissas un peu le nez, amusée, le regard pétillant. « Tant mieux alors », vins-tu chuchoter dans une frimousse satisfaite. Tu te doutais que si c'était le cas, il te demanderait directement de te taire, pas vrai ? « C'est apaisant de discuter avec toi », même s'il ne parlait pas beaucoup. Il n'était pas agacé par tes questions, ou colérique à chaque interrogation. Il se prenait le temps de répondre – et il te surprenait même à faire des phrases de plus de quatre mots – suffisait de poser les bonnes questions. Tu l'observas un instant, le sourire léger, avant de détourner le regard vers la piste, te contentant d'observer les silhouettes dansante alors que tu dandinais faiblement ta tête en rythme avec la musique. Ca ne te dérangeait pas de ne pas danser, au contraire, tu appréciais mieux les choses d'ici. « Tu ne t'ennuies pas trop ça va ? Si tu t'ennuies tu me le dis, on peut sortir », affirmas-tu doucement, le sourire fin. « Tu as encore faim ? Ou soif ? », tu te redressas, prête à aller lui chercher quelque chose, l'index désignant les boissons et la nourriture un peu plus loin.

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@Seo Eun Ha [ ootd ] — Jun Wan n’avait pas vraiment de mots pour s’expliquer, c’était simplement ce qu’il constatait. Pour autant, il ne se rabaissait pas, il ne songeait pas que la jeune femme était mieux que lui, ou inversement, il s’agissait uniquement d’une vulgaire constatation. Parce qu’il avait parfaitement conscience que les autres autour de lui comprenaient mieux les émotions que lui, qu’ils parvenaient à discerner les choses différemment, à compatir profondément avec tout le monde, quand lui n’en était pas toujours capable. On l’avait formaté à penser de cette façon, on l’avait obligé à effacer toute trace de sentiment et de compassion, et même si cela n’avait pas fonctionné entièrement, c’était vrai qu’il ne voyait pas l’univers de la même manière que son entourage. Il l’avait encore prouvé plus tôt, en qualifiant ce tableau de danse différemment ; lui n’en voyait pas la beauté, ni même le bonheur qui se dégageait des danseurs, il ne remarquait que l’essentiel. Sûrement que, oui, Jun Wan souhaiterait apprendre comment réfléchir autrement, saisir chaque émotion qu’il ressentait et le pourquoi telle ou telle personne avait un sourire au bord des lèvres, ou des larmes au bord des yeux. « Peut-être. Mais jamais les émotions des gens, je ne les comprends pas. » Il ne comprenait pas pourquoi Eun Ha souriait tout le temps, pour la moindre petite chose. Il ne comprenait pas pourquoi son frère était toujours si enthousiaste et plein d’énergie. Il ne comprenait pas quel plaisir tous éprouvaient à danser sur la piste, ni ce qui les faisait rire. Et il ne comprenait pas non plus ces personnes qui se prenaient la tête pour pas grand-chose, qui dépensaient des fortunes dans les magasins ou se goinfraient de glace devant un film, dans l’espoir de faire passer une peine amoureuse. Tout ceci n’était que des exemples parmi tant d’autres, il y avait tant de situations, de réactions que le cascadeur ne saisissait pas.

« Tout le monde n’a pas le courage. » Admit-il posément, alors que le sujet se tournait sur le milieu du diversement, mais aussi son métier. « Certaines cascades sont particulièrement dangereuses. » En soit, même les plus faciles pouvaient l’être pour ceux et celles qui n’avaient reçu aucun entraînement. La raison pour laquelle, d’ailleurs, lorsque des acteurs souhaitaient effectuer les scènes d’action eux-mêmes, ils étaient dans un premier temps envoyé en formation dans une école ; parfois pour quelques semaines, parfois pour plusieurs mois. De plus bel, la jeune femme se mit à rire, sans que lui ne relève sa réaction, se contentant de la contempler quelques instants avant de hausser les épaules. Il savait qu’elle n’avait rien dit, hors encore une fois, lui ne faisait que constater les faits. Jun Wan n’était pas du genre à songer négativement de sa personne, néanmoins il avait toujours été un garçon rationnel. Et il fallait dire ce qu’il en était, à l’heure actuelle, oui, il ferait un piètre acteur, parce qu’il n’avait pas reçu l’enseignement nécessaire, et parce qu’il n’était pas en mesure de reproduire une émotion qu’il ne comprenait pas. « Hum, je suppose que ça me plaît. » Acquiesça-t-il dans un mouvement de tête ; il n’en était pas certain, cependant il savait qu’il ne détestait pas ce qu’il faisait et, oui, il aimait les sensations que son travail lui apportait. Puis, comme le pensait Eun Ha, si son métier ne le passionnait pas, il n’en parlerait pas autant et se contenterait de répondre par deux ou trois mots, comme il le faisait en général.

La surprise brillait légèrement dans ses pupilles, à chaque fois que sa partenaire de bal se mettait à rire, sans raison apparente. Avait-il dit quelque chose de drôle ? Jun Wan n’était pourtant pas le roi des blagues, clairement pas, toutefois la jeune femme rigolait toujours en sa présence. Et oui, c’était déstabilisant. « Ah bon ? » De nouveau, elle l’étonnait, bien qu’il n’en exprima rien cette fois-ci, ne saisissant pas pourquoi c’était apaisant de discuter avec lui. Hors, il supposait que c’était tant mieux également, si elle passait un bon moment en sa compagnie, malgré le fait qu’il ne soit pas des plus coopératifs. « Moi ça va. » Déclara-t-il, un brin perturbé, et peut-être plus mal à l’aise que ce qu’il affichait, tandis qu’Eun Ha se leva, prête à aller leur chercher à boire ou à manger. « Mais si toi tu t’ennuies, n’hésite pas. » Le concernant, sincèrement, il ne s’ennuyait pas, il s’étonnait même à trouver l’atmosphère agréable, à moins que cela soit causait par la douceur de la jeune femme qui l’accompagnait. « C’est comme tu veux. On peut aussi manger un morceau si tu as faim. » Ce serait de la gourmandise cependant il n’avait rien contre ça ; il avait déjà conscience de ne pas être le meilleur partenaire qu’il soit, donc il pouvait bien faire quelques concessions, sans rechigner.

 

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@Cha Jun Wan [ ootd ] — « C'est difficile à comprendre, les émotions », car encore une fois parfois on ne les comprenait pas nous-mêmes. C'était complexe. Etait-ce le cœur qui faisait exploser ce sentiment ou bien était-ce la raison qui injectait l'émotion ? Que ressentait-on vraiment ? Ton métier consistait à comprendre les émotions, pas à pouvoir les expliquer. Tu espérais pouvoir le faire sans trop de soucis. Tu n'avais pas compris les sentiments qui avait bercés le cœur de ton frère à l'époque – et tu espérais pouvoir le faire aujourd'hui. A quoi bon tout ça sinon ? Tes études ne rimeraient à rien si tu ne parvenais pas à réussir. Et ce serait comme laisser tomber Eunhyuk une seconde fois. « C'est vrai », admis-tu dans un signe du visage, avant de rire discrètement. Tu n'aurais pas le courage. Tu calculerais trop les risques et tout ceci te ferait perdre pied au moment de le faire. Et c'était pour ça que tu n'étais pas partie vers un métier du genre. Tu savais tes limites et les cascades te ferait les franchir bien trop. Tu pensais déjà à toutes les blessures possibles, à tous les accidents plus ou moins graves. Ca te faisait reculer – ça te ferait reculer. Il fallait du courage pour faire tout ça mais aussi une certaine force de caractère, tu supposais. Pour ne pas s’aplatir face au danger ou face à la pression. Il fallait une certaine neutralité sur toutes ces choses – ou plutôt un certain calme. « Je me doute. Rien que d'y penser, ça me fait peur », confias-tu dans un autre rire, un peu gênée. Tu devais paraître froussarde hors tu craignais juste les blessures ou les risques plus grands encore. Tu avais déjà vu des vidéos de cascadeurs avec les vêtements en flamme, sans que ce soit prévu. C'était beaucoup trop dangereux pour quelqu'un comme toi. Mais Jun Wan semblait s'en sortir parfaitement bien – et tant mieux. « Je pense oui », tu souris, le regard pétillant. Il ne le ferait pas sinon, non ? Il semblait adorer ça tout en ayant du mal à le comprendre ou à l'articuler.

Tu hochas la tête à sa question pour simple réponse, le sourire toujours présent aux lèvres. Tu ne le dirais pas si ce n'était pas le cas. Mais c'était vraiment apaisant de parler avec lui. « Je ne m'ennuie pas », vins-tu assurer dans un rire. « J'ai peur que tu t'ennuies cependant. Je parle beaucoup pour pas dire grand chose au final », prononças-tu doucement, coupable et ennuyée, embarrassée aussi. « J'ai un peu faim », chuchotas-tu dans un rire, montrant un espace infime entre tes doigts. « Et puis s'ils ont préparé tout ça, c'est pour être mangé pas vrai ? », tu partis alors vers le buffet, t'assurant qu'il suivait, te tournant sans hésiter vers les mets sucrés. Les lèvres pincées, tu semblais hésiter avant d'en choisir un et de le goûter directement, un son d'appréciation dans la gorge. « C'est trop bon », soufflas-tu, prenant une assiette pour en déposer quelques uns dessus. « T'es plutôt sucré ou salé ? », lui demandas-tu, curieuse. « J'aime trop le sucré », il avait sans doute remarqué. Tu ris quelque peu, attrapant un autre met pour le poser sur ton assiette. « Et je suis peut-être un peu trop gourmande, je l'admets »

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@Seo Eun Ha [ ootd ] — Il ne pouvait pas nier les paroles de la jeune femme ; c’était vrai que les émotions étaient quelque chose de difficile à comprendre, surtout pour lui. Peut-être cela aurait été différent s’il n’avait grandi dans un environnement aussi sombre, si on ne l’avait pas éduqué aussi ardument, et s’il était resté au côté de son frère. Malheureusement, Jun Wan n’aurait jamais la réponse à cette interrogation, et Yu Jin lui répétait souvent de ne pas se tourmenter sur le sujet, de ranger le passé avec le passé puis tenter de profiter du présent. Ce qui n’était pas tâche facile, certaines de ses nuits étaient encore parfois parsemées de cauchemars, et c’était compliqué pour lui d’oublier. Son jumeau le savait, il ne le brusquait jamais néanmoins il essayait toujours de l’aider à penser plus positivement, parce qu’il voulait que Jun Wan puisse découvrir le bonheur à son tour, hors comme dans tout, il fallait du temps. « C’est normal. Ce n’est pas ton métier. » Il ne pouvait pas lui reprocher d’avoir peur de faire des cascades, alors qu’elle n’était pas entraînée. Puis, comme il venait de le déclarer, il y avait des acteurs qui n’en étaient pas capables non plus, parce qu’ils craignaient de se blesser, parce qu’ils n’étaient pas assez courageux, et lui n’était personne pour remettre ce genre de penser en question. Jun Wan avait toujours été quelqu’un d’aventurier, au contraire de son jumeau qui était plus sage, c’était dans son caractères, hors il ne pouvait pas demander à tout le monde d’être comme lui, sous prétexte que l’inconnu ne l’effrayait pas. Hors, de là à dire que son métier lui plaisait, il ne savait pas réellement. Il s’en contentait, néanmoins s’il avait du faire autre chose, il aurait fait avec également.

« Je ne parle pas beaucoup, donc c’est très bien comme ça. » Il préférait écouter que parler, donc ça lui convenait dans ce sens. Certes, c’était perturbant parfois, néanmoins cela ne le dérangeait pas ; si ça avait été le cas, le jeune homme ne se serait pas gêné d’émettre une quelconque réflexion non plus. Il ne se forçait jamais à faire quelque chose s’il n’en ressentait pas l’envie. « Et ça m’intéresse. » Sinon, encore une fois, il le lui aurait dit. « On peut aller se servir, dans ce cas. » Lui n’avait pas particulièrement d’appétit, cependant si Eun Ha désirait goûter d’autres mets, il n’avait aucun mal à la suivre. Jun Wan n’avait toujours pas de mots lorsqu’il la contemplait… Elle était étrange, un comportement qu’il peinait à discerner, néanmoins c’était agréable de la regarder. La jeune femme semblait chérir chaque instant, elle rayonnait et, oui, c’était perturbant. Au point de ne pas pouvoir détacher ses yeux d’elle, sans pour autant prononcer quoi que ce soit. A sa question, il lui fallut quelques secondes avant de reprendre ses esprits et y répondre. « Plutôt salé. » Il n’avait pas de raisons particulières pour cela, simplement qu’il était plus sel que sucre. En l’écoutant, mais surtout en l’observant, malgré lui, le garçon ne put retenir la faible esquisse amusée qui vint dessiner ses traits, pour la première fois en présence de la jeune femme, alors qu’il ne pouvait que constater ses mots. « Je vois ça. » Lui aussi pouvait l’être, principalement après des efforts trop intenses, cependant il n’avait pas l’impression d’en abuser pour autant. « Mais c’est bien de ne pas se priver. » Parce qu’on avait qu’une seule vie, donc autant en profiter.


 

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@Cha Jun Wan [ ootd ] — Tu n'étais pas sûre de savoir ce que tu ressentais au quotidien. Tristesse ? Oui, c'était fort probablement. Colère ? Sans doute. Culpabilité ? Certainement. Mais tout se mélangeait et la plupart du temps tu finissais par ne plus savoir quelle émotion t'habitait en plus grande partie. Tu ne pouvais pas non plus définir quels sentiments dansaient dans le cœur des gens – tu ne faisais que voir ce qu'ils voulaient bien montrer. Comme ces gens qui s'amusaient sur la piste ; c'était le bonheur, bien sûr mais certain.e.s devaient ressentir bien d'autre chose encore. Des émotions que tu ne pourrais pas pointer du doigt même si tu le voulais. « C'est vrai. Et heureusement », plaisantas-tu dans un rire léger, les phalanges contre la bouche alors que tu te trouvais plutôt drôle. Tu serais une catastrophe ambulante sur un plateau de tournage et pourtant, tu n'étais pas spécialement maladroite. T'osais pas savoir à quoi cela pouvait ressembler si c'était le cas. La frimousse malicieuse, tu laissas tes lèvres s'étirer en un sourire, le regard pétillant posé sur lui. Toi, cascadeuse ? Ce serait vraiment une mauvaise idée.

« On se complète en quelque sorte », affirmas-tu dans une moue contentée, le rire discret et les pommettes faiblement rosies. Ca faisait parti de son caractère de ne pas beaucoup parler – et tu ne lui en tenais pas rigueur. Cela restait intéressant de parler avec lui. Car s'il le faisait, c'était pour dire quelque chose d'important ou d'intéressant. Pas comme toi qui brassais plus d'air que de réelles paroles non ? Mais il ne semblait pas t'en vouloir ou même s'en offusquer. Il te le dirait sinon si ça l'agaçait et te demanderait de te taire sans doute. Et ses mots vinrent confirmer tes pensées alors que le coin de tes lèvres se haussait avec douceur. Ton visage semblait s'illuminer avant que tu ne viennes le hocher. Ta gourmandise semblait t'appeler et tu la suivais sagement. Tu bougeas la tête à ses paroles. Le salé lui correspondait bien d'une certaine manière. Si tu avais entendu sucré dans sa bouche cela aurait été probablement étrange, surprenant mais pas mal venu au final. Tu ne pus retenir la rougeur qui vint chauffer tes joues, détournant les prunelles en mastiquant doucement la nourriture, gênée. « J'en ai pas trop besoin. Je suis pas mannequin ou actrice ou... », tu agitas un peu la main, haussant les épaules dans un petit sourire timide. « Enfin ça veut pas dire que j'abuse hein », tu connaissais les limites aussi et même si tu étais gourmande, tu n'abusais pas non plus. Tu te pinças les lèvres, immobile quelques secondes, avant de reprendre un peu de nourriture dans un air mutin. Tu observas ensuite le lieu, les personnes, Jun Wan. Tu ne dis rien, te contentant de sourire. « Encore merci pour ce soir », dis-tu doucement. Ca te semblait important de le remercier d'avoir accepté. Après tout, rien ne l'y obligeait pas vrai ? Et ton regard rêveur, et brillant, retourna vers la pièce que tu contemplas longuement, comme si tu cherchais à dessiner chaque trait dans tes souvenirs. Ca aurait été quelque chose de fabuleux à raconter à ton frère – tu pourras raconter tout ça à Yoo Na, un jour.  

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