outfit ⏤ Les réactions de Minjoo sont vraiment imprévisibles. Enfin, selon toi. T'as pas l'habitude de côtoyer des femmes avec un tel caractère... et pourtant, t'es ami avec Dorah ! Elle aussi elle a son petit caractère, mais bon tu la connais depuis longtemps, c'est peut-être là que se situe la différence.

Dès qu'elle s'enflamme, tu lèves les mains en signe de paix. « Wow, wow, tout doux cutie. Tu te méprends. J'étudie les lettres, pas la psychologie. Je proposais de te faire réciter, une session d'étude à deux, ce genre de chose... » Tu n'es pas imbu de toi-même et de tes compétences au point où tu peux prétendre maîtriser une matière qui n'est pas la tienne. Surtout face à Miss Silla. Cependant, tu ne peux pas t'empêcher de l'observer d'un œil curieux. La demoiselle pseudo en détresse ? À quel moment quelqu'un a pu la décrire comme ça ? Y a pas cinq minutes, elle t'étalait littéralement au sol, alors s'il devait il y avoir une demoiselle en détresse là... ce serait toi.

Néanmoins, ses mots commencent à entamer ta bonne humeur et surtout, ton ego. T'étais ok pour la charmer, pour jouer, mais pas pour te faire descendre plus bas que terre ainsi. Ton sourire devient un peu acide sur les bords alors que tu l'observes en silence. « Eh beh, t'en avais des choses à dire sur mon cas. Ça fait plaisir de voir que tu me tiens en si haute estime. » Don Juan et bad boy low cost, mâle alpha, que de termes élogieux pour te décrire. (Non.) Au moins, maintenant tu es absolument certain de savoir pourquoi elle est constamment seule. Avec une personnalité pareille... ouais, faut le vouloir pour rester dans les parages.

Mais est-ce que tout ça suffit à te faire fuir ? Oh que non. Question d'ego. Si tu t'en allais maintenant, ça reviendrait à fuir la queue entre les jambes. Tu décides donc de jouer la carte de l'estomac, sortant de ton sac tes précieux plats. Croquant dans ton rouleau de printemps, tu te retiens de rouler des yeux. « T'es allergique à quoi, cutie ? Je peux te citer la liste des ingrédients. » Chose que tu fais sans attendre sa réponse, puisque tu sais exactement ce qui est entré dans la composition de la nourriture entre vous, puisque tu en es le cuisinier. Tu grimaces intérieurement quand tu butes sur l'un des ingrédients, connaissant son nom en thaïlandais mais ne te souvenant pas immédiatement de son équivalent coréen. Bonjour la crédibilité. « Et non, désolé mais je ne suis pas branché délire prince princesse en détresse. Je pense sincèrement que tu es le dragon. » Et sur ces mots, tu retournes pépouze à ta dégustation. C'est pas pour te jeter des fleurs mais bordel ce que tu fais de la bonne bouffe.

Tu roules des yeux devant sa description de la suite de l'histoire. « Tu ne me feras aucune fleur, hein ? » Sans plus de formalité, tu t'installes plus confortablement, ton livre sur les genoux, plongeant dans ta lecture. Faudra bien que tu le finisses un jour ce bouquin, et de préférence avant le cours qui lui sera dédié (et auquel tu n'assisteras probablement pas, mais c'est une question de bonne conscience et de ne pas avoir mille lectures à rattraper avant les examens), même si Minjoo n'est pas une compagnie particulièrement coopérative en cet instant, ça reste mieux que tenter de lire tout seul dans ton coin. Dynamique de groupe, tout ça, tout ça...

Tu tiens royalement vingt minutes et deux chapitres avant de soupirer et de replacer ton marque-page dans ton livre. T'as envie de dessiner, mais avec le soleil tu ne verras rien sur ta tablette. « Sérieux, comment tu as survécu jusqu'au bout de ce bouquin ? Il est ennuyant à mourir. » Dépité, tu finis par t'allonger dans l'herbe, utilisant ton sac comme coussin sous ta tête. Pas question de piquer un roupillon, elle serait bien capable d'en profiter pour te fausser compagnie. Ce dont tu ne pourrais pas lui en vouloir, d'ailleurs. C'est toi qui t'es incrusté dans sa session d'étude tel un champignon. « Tu bosses quoi, toi ? Ton schéma de... -c'est un cerveau, ça ?- a l'air vaaaachement passionnant. » La conversation, tout un art, subtilité et délicatesse.

outfit ⏤ Tu le regardais assez froidement avant de lever les yeux au ciel et de laisser échapper un soupir assez long qui pouvait faire comprendre que cette situation était bien énervante à ton goût. Comme si tu allais lui demander à LUI de t’aider à réviser quand il était le parfait exemple de ceux qui en faisait peu dans la vie et qui attendait que les choses viennent dans leurs mains comme par magie. Tu préférais te débrouiller toute seule, au moins tu n’aurais personne sur ton dos pour te dire que faire dans le seul but de te pavaner comme un foutu trophée ensuite. Juste parce que tu avais un QI supérieur aux autres, juste parce que tu étais la fille d’un connard vivant. « Si ça te dérange autant de te prendre des réflexions, tu peux te remettre sur tes pieds et faire ton petit chemin tranquillement, très loin de moi. La survie de mes neurones vont te remercier pour ton doux sacrifice. », en sous-entendant qu’il te faisait perdre des neurones avec la connerie sur pattes qu’il pouvait être à tes yeux en cet instant. Bien que la technique des allergies pouvait fonctionner à plusieurs occasions, il venait de te lâcher une douce question rhétorique en t’énonçant de lui-même tous les ingrédients présents dans ses plats, te faisant soupirer de nouveau parce que tu n'avais aucune allergie à ta connaissance. Puis, en entendant que tu étais visiblement plus un dragon qu’une princesse, tu laissais échapper un rire bref, signification de l’image qu’on te mettait sur le dos et de la différence avec celle qu’il pouvait te donner. « Même un chrysanthème je ne t’en ferais pas. », bien que ton humour n’était clairement pas assez bon pour certains, tu n’avais pas pu t’empêcher de lâcher cette petite ‘blague’ à ses fameuses paroles sur ce bouquin que tu avais déjà lu et qui était visiblement son pire ennemi en ce moment précis. Tu ne répondais pas à ses questions avant qu’il commence à commenter ce que tu étais en train de réviser, te faisant alors poser ton regard sur sa personne. « Quoi, c’est quelque chose que tu ne connais pas parce que tu n’en as pas ? Pauvre petit Khun qui n’a pas conscience du manque de choses dans sa boite crânienne. », tu jouais avec ton stylo en révisant de nouveau avant que tu ne sentes son regard sur toi. Fouillant dans ta trousse, tu as fini par le regarder aussi avant d’attraper son visage et de commencer à dessiner dessus. « Tu veux servir à quelque chose dans mes fameuses révisions ? Bah ne bouge pas et tu n’auras pas d’os cassés à la fin. Et je te raconterai la fin de ton foutu bouquin. », au moins tu allais pouvoir réviser d’une autre manière.   

outfit ⏤ Toi qui voulais du challenge, tu es servi. Non seulement Minjoo feule, mais en plus elle griffe aussi. Si tu étais un peu plus attaché à ce qu'elle te dit, elle serait déjà en train de lacérer ton ego. « J'ai déjà entendu pire. » Bien pire. Mais en général, c'était après que tu aies joué avec les coeurs, pas avant. « Désolé, les sacrifices ce n'est pas trop mon truc. » Un peu égoïste sur les bords, il n'y a que pour ta mère que tu acceptes de mettre de côté tes envies quand il le faut.

Bon, au moins elle ne semble pas vexée que tu dises qu'elle se rapproche bien plus du dragon que de la princesse en détresse, et en arrive même à en rire. Sinon tu aurais aussi pu dire qu'elle est la princesse badass qui fait équipe avec le dragon pour repousser les princes pseudo-charmants, mais tu as l'intuition que la traiter de princesse lui hérisserait le poil plus qu'autre chose. Or t'es là pour la charmer, et elle semble déjà assez peu désireuse de ta présence.

« Pas de couronne funéraire en vue pour moi ? Me voilà rassuré. » Si tu devais crever là maintenant tout de suite, t'es quasi sûr qu'elle se ferait son meilleur pique-nique sur ta tombe, juste pour t'emmerder dans l'au-delà. Quoique. Nan, t'es même pas sûr qu'elle prendrait cette peine. Elle ne se rendrait peut-être même pas compte de ta disparition. Ah, tristesse. « Alors ces allergies ? Me laisse pas avec tout ça, j'ai personne d'autre à qui en refiler et ce serait un crève-coeur de devoir balancer ce qui reste à la poubelle... » On ne gaspille pas la nourriture, c'est une règle à laquelle tu t'accroches de tout ton être.

Okay, définitivement, elle te prend pour le teubé de service. Tu roules des yeux devant ses piques avant d'attraper un nouveau snack dans l'une des boîtes ouvertes entre vous. « Ton inquiétude me touche mais non, mon cerveau est bien à sa place. Ce que je voulais savoir c'est pourquoi tu étudies un schéma de cerveau... t'es en psychologie non ? Je sais bien que t'es censé disséquer le comportement des gens, mais par les mots, right ? À quoi ça te sert d'étudier l'hippocampe et le cervelet ? » Tu es réellement curieux. Mais pas le temps pour la réponse puisqu'elle t'attrape le visage sans crier gare (donc toi tu peux pas lui retirer une feuille des cheveux mais elle peut te triturer la tronche comme ça ?), son stylo bille brandit comme une arme. « Minchoo ? Kechtufou ? » Pas facile de parler quand elle te compresse ainsi la mâchoire entre ses doigts pour te maintenir immobile. AH ça menace carrément de te casser un truc maintenant. T'as aucune foutue idée de si tu avances ou tu recules dans son estime, à ce stade, mais tu te détends dans sa poigne, la laissant s'amuser sur ton visage avec son stylo, grimaçant quand elle te stab un peu trop la joue avec la pointe. Ah, le mythe de la délicatesse féminine dans toute sa splendeur.

« Et donc ? Qu'est-ce que tu es tout en train de me barbouiller sur le visage ? Quitte à ce que j'aie l'air complètement con, autant que ça me serve un peu... » Histoire d'oublier qu'elle est probablement en train de t'écrire des insultes sur la peau et de dessiner des trucs débiles (parce que clairement c'est pas les délimitations de ton cerveau qu'elle est en train de tracer sur tes joues, t'en est quasiment certain), tu reportes ton attention sur son visage. C'est bien la première fois que tu es aussi proche d'elle (physiquement parlant), alors tu en profites pour l'observer un peu. C'est qu'elle est diablement jolie, vue de près. Enfin, tu t'en étais déjà rendu compte de loin, bien évidemment. Ton regard finit par tomber sur ses lèvres. Si proches... tu n'aurais qu'à te pencher pour l'embrasser. Mais premièrement, t'es pas un foutu agresseur, et deuxièmement, si c'est pour finir avec un stylo dans l'œil et au minimum un bras cassé, non merci ça ne vaut pas la peine. « Tu es vraiment mignonne quand tu es toute concentrée comme ça, tu lâches sur un ton suave. Si tu dois gribouiller sur d'autres parties du corps pour les étudier aussi, je me porte volontaire. » Plus rien à voir avec la psych... psychologie ? Psychiatrie ? Elle étudie quoi déjà ? « Je plaisante, je plaisante ! N'essaie pas de me crever un oeil avec ton stylo s'il te plaît, j'ai besoin de garder mon visage beau et fonctionnel. » Toi, superficiel ? Oh, si peu.

outfit ⏤ Un soupir pouvait se faire entendre de tes lèvres, alors que voilà le bad boy incapable de sacrifice ultime pour son propre égo. « Tristesse, moi qui devais prévenir les autres pour leur dire que je venais de trouver notre sacrifice humain pour notre prochaine cérémonie. », tu levais les yeux au ciel, bien sûr qu’il était incapable de sacrifice parce qu’il était clairement le genre de personnes incapables de faire les choses sauf si c’était pour son propre intérêt. Pathétique. Ton attention était bien plus sur tes écrits que sur la personne aux cheveux ébène à tes côtés. Tu pouffais pendant un instant quand il venait de nouveau pointer du doigt des allergies que tu n’avais pas, avant que ton regard ne soit presque noir. « Mange clairement tout seul dans ton coin. », parce que tu étais aussi têtue qu’une mule et que tu ne voulais pas accepter quelque chose de sa part. Tu avais envie qu’il parte le plus loin possible et qu’il termine par te laisser tranquille. Puis, c’était peut-être la goutte de trop quand tu avais fini par attraper son visage pour qu’il devienne tes fiches de révision à la place des feuilles qui étaient autrefois entre tes mains. « Arrête de parler, tu vas me gêner bordel. », tu grognais alors que tu avais tout simplement envie de trouver une solution pour qu’il arrête de t’embêter, sachant qu’il allait finir par rentrer chez lui avec un magnifique dessin sur le visage. Donc, à présent, tu venais à dessiner quelques parties qui pouvaient se trouver sur son visage, pas très pratique quand c’était de face et pas de côté. Mais, bon, c’était déjà ça pour qu’il arrête de te parler. « J’ai beau être en psychiatrie, il y a des examens médicaux qui peuvent aider à mettre en avant des symptômes de certaines maladies mentales. Donc, il est nécessaire que je connaisse ce type de choses, dont le fameux cervelet comme tu étais en train de le dire. », tu continuais à écrire ce qui te semblait pertinent et tu sentais son regard sur ton visage. Tu étais sur ta réserve, au cas où il tente quelque chose contre ton gré, tu n’avais pas envie. Alors, tu arrêtais tes mouvements quand il se permettait de te complimenter et d’en profiter pour être l’un des mecs les plus lourds que tu pouvais rencontrer dans ta vie. Le stylo que tu avais entre tes mains faisait un tour entre tes doigts avant que tu ne le prennes comme une arme contre lui, tu n’avais pas peur sur le coup d’être violente avec lui. Puis, visiblement, en voyant que tu allais devenir violente, il se reprit aussitôt pour éviter les dégâts, te faisant grogner aussitôt. « Abruti. », était bien la seule chose que tu avais finie par sortir avant de reprendre ce que tu étais en train de faire, enfin juste pour quelques secondes avant que tu ne sois satisfaite. Est-ce que tu allais lui montrer ce que tu avais fait ? Et, puis quoi encore ! Il allait le découvrir en allant retrouver ses abrutis d’amis, ils auraient quelque chose à rire sur son visage dessiné. Tu faisais de nouveau tourner le stylo entre tes doigts avant de lâcher son visage, puis tu pointais du bout du stylo certaines parties que tu avais dessinées. « Sur des imageries cérébrales, on peut détecter des changements, du type des changements d’humeur, ou bien une surutilisation des certaines parties. Beaucoup de choses en lien avec des maladies neurologiques et psychiques. Ne pas savoir quelle partie du cerveau est touchée serait le début d’un chemin complètement faussé dans le diagnostic. », tu ne savais pas pourquoi tu répondais ça, surtout à cet abruti, mais en tout cas, tu continuais à expliquer plusieurs choses dans le domaine. Parce que ça te passionnait.

outfit ⏤ Mais quelle tête de mule ! Tu te retiens de rouler des yeux, grimaçant intérieurement à l'idée de ne pas pouvoir finir tout ce que tu as préparé et de devoir en jeter une partie. Tu pourrais bien proposer à ton coloc mais il est étrangement absent chaque fois que t'es dans votre chambre. Tu vas vraiment finir par croire que tu lui fais peur à ce petit... bon, après, tu admets que c'est amusant de jouer au grand méchant loup et de l'asticoter. Ses réactions sont hilarantes. Tu tenteras peut-être de laisser une assiette sur son bureau, même si tu es quasiment certain qu'il n'y touchera pas, de peur que tu aies glissé un truc bizarre dans la préparation. Tu n'es pas connu pour tes actes de gentillesse, après tout.

C'est compliqué de rester immobile quand elle te poignarde le visage avec la pointe de son bic mais tu la laisses faire, curieux de voir quel genre de "chef-d'oeuvre" elle est en train de réaliser sur ta peau. C'est amusant parce que d'ordinaire, c'est toi qui encre la peau des gens.

Tu ne t'attendais pas à ce qu'elle daigne te fournir la moindre explication, et tu te retrouves donc à écouter ce qu'elle te raconte avec un petit sourire amusé. C'est vrai que ça fait sens, présenté comme ça. Qui dit mental, dit cerveau...

Au vu de comment elle tourne son stylo à tes mots, tu reviens bien vite sur tes mots en riant joyeusement. La taquiner est certes très amusant mais tu es également absolument certain qu'elle serait parfaitement capable de te crever un œil juste parce que tu as fait la blague graveleuse de trop. Tu t'attendais à une flopée d'injures et de noms d'oiseaux mais ce n'est finalement qu'un très classique "abruti" qui sort de ses lèvres, et ton sourire s'élargit. Ça ne veut probablement rien dire mais toi ça t'amuse.

Quand elle relâche ton visage, quelques minutes plus tard, son oeuvre achevée et commence à pointer des choses que tu ne peux pas voir sur ta peau, tu ne peux pas t'empêcher d'être fasciné par ce qu'elle raconte. Tu n'y comprends pas grand chose, certes, mais elle a une telle passion quand elle parle de ce qu'elle fait... Les jambes en tailleur, le menton posé sur ton poing fermé, tu l'observes plus que tu ne l'écoutes, un petit sourire amusé sur les lèvres. Elle continue à pointer ton visage tout en parlant, tu commences à croire qu'elle a vraiment utilisé ta tronche comme feuille de notes, et non pas comme vieux mur à graffitis, tel que tu le pensais au départ. « Tu es vraiment passionnée par tout ça, hein ? tu finis par dire dans un petit gloussement quand elle s'arrête de parler. Ça te va bien. » Tu sais pas trop pourquoi mais tu es presque ensorcelé par la façon dont elle parle et t'explique les choses, c'est comme si elle s'illuminait d'un coup. Tu n'as jamais vu autant d'expressivité sur son visage que depuis qu'elle te parle de psychiatrie et de cerveau. « Continue, cutie. J'aime beaucoup cette Minjoo toute expressive et passionnée. » N'ayant pas de miroir sous la main et doutant qu'elle te prête le sien si elle en avait un, tu attrapes ton casque de moto pour t'observer dans le reflet de la visière. Tu n'y vois pas grand chose mais tu contemples ta peau noircie de lignes et de mots. « Eh beh... sacrée fiche de révision. » Tu es incapable de lire ce qui est écrit mais ça ne t'empêche pas de venir suivre du bout des doigts une ligne de mots, le tracé d'un dessin. « Je m'attendais à ce que tu me gribouilles des horreurs sur la gueule, je suis positivement étonné. » Son amour de la psychiatrie aura donc dépassé son dégoût envers toi, qui l'eut cru ? « Bon, il n'y a plus beaucoup de place sur mon visage... si tu ne tentes pas de me percer la trachée, tu peux continuer sur mon cou si ça t'amuse. » Tu tiens à ta vie, un peu... et ce serait dommage que votre petit moment de complicité (oui oui oui, tu le dis haut et fort, à partir du moment où elle ne t'insulte pas en tentant de te faire dégager, c'est un moment de complicité) s'arrête maintenant parce que tu n'as pas visage extensible pour ses notes.

outfit ⏤ Il existait peu de personnes, enfin surtout peu d’hommes, à qui tu pouvais parler de ta passion avant que les choses ne tournent vers eux. Souvent parce que l’homme devait toujours être supérieur à la femme dans diverses situations. C’était peut-être cette raison qui te faisait rendre si misandre. Ou tout simplement le fait que tu ne faisais plus confiance aux hommes depuis tout ceux qui t’avaient utilisé, sauf ton frère et Keeho. Et voilà un nouveau qui voulait se faire une place dans ta vie, un nouveau qui avait certainement envie de te foutre dans son lit comme tous les autres. Tu contrôlais tout à présent, plus personne ne devait avoir le dessus sur toi, voilà la raison de ton comportement envers le thaïlandais à tes côtés. Alors, comment avais-tu fini par tout lui expliquer, sur tout ce que tu avais mis sur son visage qui n’avait plus aucune beauté à présent, simplement la trace d’un passage d’encre sans queue ni tête ? Toi-même, tu ne savais pas. Peut-être que c’était tout simplement une impulsion de ton cerveau qui avait besoin de se libérer de ce surplus dans ton crâne, ou juste parce qu’il y avait quelqu’un qui pouvait t’écouter, pour une fois.

Tu continuais à parler de ce que tu étais en train de réviser, sans même te stopper dans tes mouvements quand tu pointais du doigt une partie de son visage. C’était ça qui avait failli s’envoler si tu avais accepté de te marier à cet homme, c’était ça. Puis, en entendant ses quelques paroles, tu te stoppais pendant un instant avant de le regarder. Ton bras venait de se baisser lentement avant que tu ne laisses échapper un soupir de tes lèvres, tu pourrais le croire, mais c’était aussi un moyen de t’avoir dans sa poche plus rapidement. « Merci. », c’était la seule chose que tu pouvais dire, de manière froide et franche, sans aucune saveur, parce qu’il t’avait complimenté sur quelque chose qui te tenait à cœur. Tu serrais le poing pendant un instant avant de lui balancer ton stylo en plein visage quand il commençait à nouveau à faire son lourd pour te complimenter, beaucoup trop, tu n’aimais pas ça. Tu récupérais le fameux stylo avant de lâcher échapper un soupir, le regardant admirer ton travail sur son visage, t’attendant à ce qu’il fasse un scandale pour x raison… au contraire. Il venait à nouveau te dire quelque chose de sincère, parce que tu le voyais sur les traits de son visage gribouillé et de sa manière de parler. « Cela ne servira à rien si je continue sur ton cou, j’avais simplement besoin de ton visage pour les parties du cerveau. Sauf si ton cerveau perdu se trouve dans ton cou, chose qui devrait t’alarmer pour aller consulter. », tu haussais les épaules sur le coup, tu ne voulais plus de contacts physiques avec lui à présent, c’était beaucoup trop pour toi avec un homme.

outfit ⏤ Woaw. Sa réaction n'était clairement pas celle que tu aurais imaginée. C'est quoi ce merci ultra froid et fade ? Tu es pourtant sincère, on voit que Minjoo aime ce qu'elle étudie, que ça la passionne, et c'est un sujet qui lui va bien. Il est clair que ce n'est pas une voie dans laquelle sa famille d'élite l'aurait poussée, c'est un choix bien à elle et dans lequel elle semble s'épanouir.

L'art appelle l'artiste, et tu admets être un peu fasciné par tout ce qu'elle t'a gribouillé sur la gueule, de ce que tu entraperçois dans le reflet de ta visière. À sa réponse, tu éclates de rire. Mais quel sérieux, c'est inouï. Tu ne parviendras donc jamais à la dérider un tant soit peu ? « Une fois de plus, no worry, mon cerveau est bien là où il est censé se trouver. » En théorie, dans ton crâne, mais on sait bien que chez la grande majorité des hommes il a migré bien plus au sud. « Je présume donc que t'as pas de définitions ou de trucs supplémentaires à réviser. » Maintenant que ton visage est libéré de sa poigne, tu reviens piocher allègrement dans la bouffe toujours disposée entre vous.

Te réinstallant un peu plus confortablement, tu récupères ton livre, le secouant légèrement, rattrapant de justesse un post-it qui tente de s'échapper dans la manœuvre. « Et donc, la fin de ce livre ? Promis, je te laisse en paix après ça. » Il faut savoir apprécier les bonnes choses à petites doses, après tout. Puis tu aimerais ne pas risquer de finir par arriver au bout de sa patience, tu as déjà pu goûter à sa force physique une fois, ça ira, merci. Puis elle a fini de réviser là, non ? Vu tout ce qu'elle t'a raconté sur base de ce qu'elle t'a gribouillé dessus, clairement elle connait son sujet, vingt sur vingt et avec les compliments du jury, rien à redire. Parce que tu es également sûr qu'elle est vraie dans ce qu'elle disais, elle ne fait pas partie de ta team, qui consiste à sortir les plus grosses conneries sur un ton tellement assuré que les gens en arrivent à penser que tu es dans le bon.

Qu'elle finisse par te raconter ou non ce bouquin, tu n'as aucun pouvoir là-dessus. Tu commences donc sagement à refermer tes boîtes de bouffe pour tout remettre dans ton sac. Tu n'essaies même plus de proposer à Minjoo, tu es certain que même en lui disant que ça vient d'un restaurant ou d'un traiteur, elle n'en voudrait pas. Juste parce que c'est toi qui a proposé, qui a amené.

Agitant ton téléphone, tu souris avec malice. « Un petit selfie pour immortaliser la pièce d'art que je suis, Cutie ? » Tu es déjà en train de te mitrailler tout seul de photos, certain qu'elle ne se joindra pas à toi. Approcher son visage du tien pour une photo ? Tu es quasiment certain qu'elle préfèrerait se taper des shots de javel. Une fois satisfait de tes photos, tu attrapes ta bouteille d'eau et un paquet de mouchoir pour venir imbiber un carré et commencer à effacer son oeuvre. Sauf que bien vite, tu te rends compte que la chose ne sera pas aussi facile que ça. « ... de l'indélébile ? » Tu laisses échapper un petit soupir dépité. Évidemment... heureusement que tu as ton casque de moto, même si tu auras l'air aussi stupide à le porter au milieu du parc alors que ta chérie à deux roues se trouve sur le campus, mais soit.

outfit ⏤ Tu n’avais pas d’autre réaction à lui donner, simplement celle qui pouvait te protéger d’un quelconque stratagème pour t’enlever tout ce que tu étais en train de construire de tes propres mains. Tu en avais voulu, de ses études que l'on ne te voyait pas faire, ton rôle devant être à la maison, enceinte jusqu’au dernier millimètre de ta peau. Mais, non, tu avais fait tes propres choix et tu ne faisais plus aucune confiance à un quelconque homme. « Non, je n’ai aucune autre définition à réviser, bien que j’aurais pu le faire plus rapidement si une personne n’était pas venue papillonner ses cils sous mes yeux. », parce que tu n’étais pas stupide, tu n’étais qu’un nom de plus sur une longue liste qu’il mettait à jour au fur et à mesure. De toute manière, personne n’arrivera à contenir ta personne, à supporter qui tu pouvais être, ça te rendait la vie plus facile. Tu commençais alors à ranger des affaires, dans un ordre spécifique, dans ton sac, dans ta trousse, etc. Si ce n’était pas comme ça, tu faisais pertinemment que tu n'allais pas te retrouver et que tu allais certainement refaire tout le schéma dans ta tête une fois tout sorti sur ton lit. Tu laissais échapper un soupir quand il venait à nouveau à la charge pour le fameux bouquin qu’il avait entre les mains, posant ton regard sur lui. « Tu es au courant que la lecture n’est pas la même en fonction des personnes ? Les croyances, les connaissances, la vision des choses changent en fonction de la personne qui lit un livre. Tu devrais le savoir vu que tu as des cours de littérature à ce que je sache ? », tu le savais puisque cela aurait été les seules études que ton père aurait acceptées si tu avais fini par te marier avec l’autre. Tu continuais à ranger avant de laisser échapper un nouveau soupir. « Il finit par comprendre tout ce qui se passe, que ce n’est pas forcément de la folie envers la religion qu’il a. Le regard des personnes autour de lui change aussi, quand ils comprennent que ce n’est pas forcément sa faute s’il est ainsi avec des démons. Donc, l’histoire se termine surtout sans forcément une happy ending ou une bad ending, c’est surtout un message envers la société totalement stupide qui est incapable d’ouvrir les yeux sur de nombreux sujets. », tu avais fini de tout boucler dans ton sac avant qu’il ne te propose de faire un selfie, secouant la tête pour lui faire comprendre que tu refusais totalement de faire une photo avec lui. Tu étais sur tes pieds quand il avait commencé à essayer de nettoyer ce que tu avais fait sur son visage, le regardant d’un air dominant. « Oh, et aussi, le fin fait comprendre qu’il faut arrêter de jouer avec le feu, parce que les flammes ça brûle, stupid. »

outfit ⏤ Ton sourire pourrait presque rivaliser avec celui du Chat du Cheshire tant il est grand et plein de malice. « Plus rapidement, certes, mais de manière bien moins amusante ! » Tu te considères bien entendu comme l'élément distrayant de sa monotone journée. Enfin, parce que tu as du mal à imaginer Minjoo s'amuser, telle qu'elle se comporte chaque fois que tu entres dans son champ de vision.

Mais la pause ludique sembler toucher à sa fin pour la jolie Silla puisqu'elle commence à ranger méthodiquement ses affaires, et tu l'observes avec grand intérêt. Vu qu'elle pioche ses objets dans un ordre différent de celui dans lequel ils sont disposés, tu supposes qu'elle suit une logique bien à elle. Vraiment, tu trouves ça aussi distrayant qu'intriguant d'observer Minjoo, une pensée qui te trotte en tête chaque fois que tu viens l'asticoter.

Mais avant qu'elle ne prenne la poudre d'escampette, tu lui rappelles malicieusement les termes de votre deal. Enfin, "votre"... elle t'a un peu posé la chose en main sans te laisser le choix, ayant alors déjà commencé à te gribouiller sur la face. Devant son agacement évident et sa pique, tu ne peux pas t'empêcher d'hausser les épaules. « Et ça devrait m'empêcher de vouloir connaître ta vision de l'histoire ? J'élargis mes points de vue, mon esprit critique, tout ça... » Tu n'es pas totalement dans le faux mais bordel ce que t'es doué pour brasser l'air à ne rien dire. Ceci dit, tu te tais quand elle cède et te raconte la fin tant attendue de ce maudit bouquin. Silencieux, tu redeviens sérieux le temps de prendre quelques notes rapides. Il est évident que tu finiras tout de même de lire ce bouquin (ou que tu finiras par aller lire un résumé quelconque sur internet) mais tu ne veux pas perdre son explication. « Merci ! Tu viens de m'épargner encore de longues heures de calvaire. Je te revaudrai ça. Si si, j'insiste ! »

Bon, pas de photo, dommage. Ça t'aurait fait un chouette souvenir. Tu te contentes donc de prendre des selfies de toi-même, sous tous les angles possibles et imaginables pour garder une trace de son œuvre.

Occupé à comprendre avec horreur (et une touche d'amusement, parce que sur ce coup elle t'a bien eu) que le stylo qu'elle a utilisé va être une monstruosité à virer de ta peau, tu ne te rends pas tout de suite compte qu'elle s'est levée, seulement quand sa voix te vient d'un point situé en hauteur. Relevant les yeux, tu ne peux pas t'empêcher de pencher légèrement la tête. Obviously, elle en a sur la fin de l'histoire, et sur toi. Tu soutiens son regard, une petite moue sur les lèvres. « C'est là tout l'intérêt du feu, Cutie. Ça brûle. Comment j'allume mes cigarettes, sinon ? » Tu sais pas trop pourquoi... mais t'as l'impression qu'elle essaie de te faire comprendre quelque chose. Et probablement pas en rapport avec tes cancers en stick.

Et tu la regardes s'éloigner. Quand elle disparait de ton champ de vision, tu laisses échapper un soupir de dépit. Eh beh. Tu piétines dans tes objectifs, c'est le moins que l'on puisse dire. Vissant ton casque sur ta tête, tu quittes à ton tour le parc pour aller récupérer ta moto.