outfit — Rentrée 2023

C'est le moment, c'est l'instant... la rentrée à Yonsei ! Enfin, pas exactement... tu es là quelques jours en avance, à l'ouverture des dortoirs, pour pouvoir installer tout ton joyeux bazar et être sereine le jour de la rentrée académique, sans devoir trimballer sacs et valises avant le début officiel des cours.

Une multitude de papiers dans les mains maintenant que tu as confirmé ton inscription aux cours et réglé le paiement du dortoir, tu traînes péniblement ta valise dans les couloirs, à la recherche de la chambre qu'on t'a attribuée. On t'a fait un rapide tour du propriétaire (espaces communs, commodités, tout ce joyeux bazar) avant de te lâcher au milieu d'un couloir, et tu ne peux donc compter que sur le plan que tu as entre les mains pour te repérer. Bon, tu ne t'attendais pas à ce qu'on te tienne la main, tu es désormais une universitaire, mais un peu de guidance supplémentaire aurait été appréciée. Mais bon, qu'importe, tu es une femme forte, indépendante, tu es un warrior, tu trouveras bien cette fichue chambre par tes propres moyens !

« Chambre 3, chambre 3... ah, voilà ! » Victoire ! Tu regardes la porte et le grand 3 inscrit dessus avec fierté, avant que ton regard ne soit attiré par la petite pancarte sur le côté. Tu repères ton nom sans difficulté, tu l'as tellement écrit en hangeul ces derniers temps que tu pourrais le tracer dans ton sommeil, mais il y a une autre ligne juste au-dessus et tu te penches pour mieux décrypter. Pavulo... oh, flemme. Tu supposes que c'est le nom de ta compagne de chambrée, ça sera bien plus simple (et plus poli tu supposes) de vous présenter l'une à l'autre.

Tu encodes rapidement le code de la porte, et prends tout de même la peine de toquer pour prévenir de ton arrivée, si jamais ta colocataire est là. Tu espères que tu ne la réveilleras pas, même en sachant qu'il est début d'après-midi. « Aloha, tu lances par habitude en passant la tête dans la chambre, avant de reprendre en coréen. Bonjour ! Je suis ta nouvelle colocataire, Makana. Enchantée de te rencontrer ! » Et tel le petit rayon de soleil que tu es, tu te glisses dans la chambre avec ta valise... et ta planche de surf et ton régime de bananes bleues (un cadeau surprise de ton chéri, arrivé la veille, et qui t'a mis les larmes aux yeux - d'émotion et puis de rire en voyant la carte qui disait "pour que tu penses à moi"). Est-ce qu'on peut faire plus cliché comme arrivée, pour une hawaïenne ? Possiblement.

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Elizaveta allait avoir une colocataire, même deux d'un coup, la nouvelle était tombée avec la rentrée, rien de bien surprenant en vrai elle savait que c'était une possibilité mais pour quelqu'un qui aimait avoir son espace vitale à elle et appréciait sa solitude... elle s'était habituée à avoir la chambre pour elle seule. Il allait falloir qu'elle s'habitue rapidement à ce que ce ne soit plus le cas car les deux jeunes femmes allaient bientôt arriver, il n'y avait pas réellement de date précise, la russe savait juste que ça allait arriver dans les jours à venir. Alors elle s'était changée les idées en rangeant le reste de la chambre pour préparer l'arrivée des jeunes femmes, pas qu'elle s'était étalée non plus ailleurs, elle avait malgré tout garder ses affaires dans le coin qui lui était dédié, simplement elle n'avait pas vraiment pris le temps de faire réellement la poussière depuis un moment alors elle était partie dans la séance ménage de début d'année. Elle venait de finir ce dernier, venant à peine de retirer ses gants et levait les bras pour détacher son chignon quand elle entendit le bip de la porte et cette dernière s'ouvrir doucement pour laisser entrer la tête d'une jolie demoiselle. Son entrée fut plus calme que ce qu'elle pensait, laissant un petit sourire poli naître sur son visage. « Aloha ? » Elle répond à son tour, incertaine si c'était bien ou non pour elle de le dire en retour. Elle regarda la jeune femme entrer la chambre, écarquillant les yeux en voyant ce qu'elle avait dans les bras, eh bah ! « Enchantée, » elle commence, un murmure plus qu'autre chose, étudiant la nouvelle arrivante ou plutôt sa planche et le sac qui semblait contenir à manger ? En tout cas, il y avait une douce odeur qui s'en dégageait. « Elizaveta, ravie aussi. » Elle se reprend, s'inclinant doucement en espérant que son observation n'avait pas été trop évidente, ni qu'elle allait le prendre mal. « Tu es bien chargée. » Elle murmure avant d'ajouter, « tu as besoin d'aide avec tout ça ? »

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Tu es terriblement curieuse de découvrir avec qui tu vas partager ta chambre pour cette année, et peut-être les prochaines. Quand tu as récupéré ton code et toute la paperasse, on t'a bien dit que la chambre avait déjà une occupante, et tu espères juste qu'elle ne verra pas d'un mauvais oeil ton intrusion. Tu croises les doigts, priant pour que la cohabitation se passe bien.

Déjà, tu souris quand elle répète ta salutation. Tu sens l'incertitude dans sa voix mais tu rayonnes littéralement devant sa tentative. Elle a l'air gentille, en tout cas... du moins elle n'a pas une tête de mean girl qui te jugerait à peine le pied posé sur le seuil, c'est déjà pas mal ! Après, tu sais que les apparences peuvent être trompeuses, mais tu te fies ici à ton intuition. Et ton intuition te dit que tout est ok. Alors tu rentres, le sourire jusqu'aux oreilles, dévoilant tes valises atypiques, ta planche de surf et tes bananes bleues.

L'autre a l'air presque timide devant toi, et pourtant tu n'as pas l'impression d'être particulièrement impressionnante. Étonnante, peut-être. Différente, certainement. Mais impressionnante ? Nah. « Elizaveta, tu répètes avec un peu plus de lenteur. Enchantée aussi ! Je prononce bien ? N'hésite pas à me dire si je me trompe quand je parle, j'apprends encore ! » Tout en parlant, tu déposes précautionneusement ta précieuse planche contre un mur vierge, veillant à ne pas abîmer la peinture avec d'éventuels reste de wax que tu aurais mal nettoyée. « C'est coréen comme prénom ? Je n'avais jamais entendu quelque chose qui y ressemble, mais c'est vraiment joli ! » Ça te fait vaguement penser au très anglais "Elizabeth" , que tu aimes beaucoup.

Devant sa remarque, tu regardes tes valises d'un air inquiet. « je suis fort chargée tu trouves ? Je ne savais pas trop ce que je devais prendre, c'est la première fois que je suis en dortoir ! » Et tu es censée encore recevoir des affaires que tu as laissée chez ta famille. Mmh, tu éviteras peut-être de tout faire ramener, alors. « Oh, est-ce que tu peux m'aider à rentrer mes deux valises s'il te plaît ? Tu t'es déjà installée, toi ? Où est-ce que je peux me mettre ? » Tu jettes un regard à ton immense planche de surf, avant de te tourner vers ta nouvelle colocataire avec un petit sourire désolé. « Je la stocke dans la chambre pour quelques jours seulement, si ça ne t'embête pas, c'est juste le temps de pouvoir la déposer dans un storage à la plage. » Tu ne peux pas t'empêcher de laisser ton regard errer dans la pièce. Même si tu as beaucoup voyagé, tu as toujours logé dans des hôtels ou dans ta famille, tu n'as encore jamais vécu dans quoi que ce soit qui se rapproche de près ou de loin à un dortoir... mais tu as hâte ! Tu ne perds d'ailleurs pas de temps pour poser ton sac dès que Elizaveta t'indique où t'installer, cachant son contenu malgré l'odeur sucrée qui en émane. Oh, tu ne comptes pas garder tes Blue Java Bananas pour toi, c'est hors de question ! Mais comme on dit, après l'effort le réconfort, et il n'y a pas de meilleure manière de fraterniser qu'en partageant un fruit exotique aux couleurs suspectes.

Tout en traînant tes affaires dans un sac, tu continues à faire la conversation. « Ça fait longtemps que tu étudies ici ? Et tu étudies quoi ? Si ce n'est pas indiscret ! Et si jamais je parle trop, n'hésite pas, hein. Je suis juste si excitée de commencer un nouveau pan de ma vie ici, promis je suis bien plus calme d'habitude. » Bien, bieeeeeen plus calme.

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Quand on lui avait dit qu'elle allait avoir deux nouvelles camarades dans la chambre, Elizaveta avait dû se préparer à devoir partager un espace qu'elle avait pris l'habitude d'avoir seule, ce qui en réalité n'était pas non plus la fin du monde mais pour quelqu'un comme elle qui aimait bien son espace vital... on pouvait dire qu'il fallait un temps de préparation. Et d'adaptation quand les deux jeunes femmes seront là. En parlant d'une des demoiselles, celle-ci franchit la porte dans un chaos de sacs, de sourires et de salutations qui fit cligner des yeux la jeune russe les premières secondes, avant de répondre naturellement comme la nouvelle arrivante malgré une certaine hésitation dans la voix. Les premières présentations faites, Veta laisse un petit sourire naître sur son visage aux réponses de Makana. « Tu le prononces bien, ne t'en fais pas. » Ce fut à peine murmuré encore une fois, avant qu'elle ne se reprenne, plus confiante. « Makana, c'est un joli prénom. » Elle souffle, souriant un peu plus au compliment de la demoiselle sur le sien. « Ce n'est pas coréen, c'est russe, j'ai été adoptée bébé. » Elle n'avait jamais caché ce fait ce n'était pas maintenant qu'elle allait commencer, et elle était fière de ses parents et l'amour qu'ils lui portaient. Commentant doucement les nombreux sacs de sa nouvelle colocataire, Elizaveta trouve sa réponse presque innocente, logique aussi, on ne savait jamais trop quoi prendre alors parfois on prenait tout ce qu'on pouvait. « Je comprends, j'ai été pareille aussi au début quand je suis arrivée, après avec le temps j'ai appris à ramener des choses en rentrant à la maison. » Puis en ayant son propre appartement quand elle n'était pas dans les dortoirs de la fraternité. Hochant la tête, la jeune femme aida Makana à rentrer les valises restantes tout en lui indiquant l'un des lits libres ainsi que le placard et l'espace qu'on pouvait considérer associés à ce dernier. « Pas de soucis, elle est jolie, je n'en ai jamais vu... La Russie n'est pas vraiment réputée pour le surf comme tu t'en doutes, » la blonde répond dans un rire, et puis bien rangée elle ne prendra pas tellement de place. Ce n'était l'histoire que de quelques jours pas de quoi faire un drame ! Elizaveta la laissa prendre ses marques et le temps d'observer les lieux, elle savait que chacun avait sa façon de gérer un nouveau départ et puis il fallait que Makana se sente à l'aise ici. Alors elle se contenta de l'écouter, un sourire toujours présent sur ses lèvres, oui elle parlait beaucoup elle ne pouvait pas nier, oui ça la changeait clairement mais elle comprenait. C'était nouveau. « Je suis arrivée ici il y a six ans, mais j'étais déjà venue pour des vacances avant. Et je suis en langues, j'étais bien placée pour m'y sentir bien. » Elle avait eu un beau mélange de cultures et de langues depuis l'enfance. « Je vais pas mentir j'ai pas l'habitude d'avoir autant de vie dans la chambre mais t'es excitée. C'est normal. » Il fallait un temps d'adaptation c'est tout.

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Tu es rassurée d'entendre que tu ne charcutes pas le prénom de ta nouvelle colocataire. Quand elle te complimentes sur ton propre prénom, tu souris doucement en haussant les épaules. « je l'aimerais d'avantage s'il ne signifiait pas "cadeau" dans ma langue... je ne te dis pas les plaisanteries que je me suis pris avec ça. » Ooh, du russe. À nouveau, tu souris doucement, et tu ne commentes pas. Tu sais que pour certains, une adoption est un sujet sensible et tu ne connais pas encore suffisamment Elizaveta que pour déterminer si c'est juste un sujet comme un autre pour elle ou si elle s'est sentie obligée de justifier les origines de son prénom.

Tu es un peu rassurée de voir que, même si tu as clairement abusé sur les bagages, c'est juste tout à fait normal et que tu n'es pas immédiatement étiquetée  "personne qui prend beaucoup trop de place dans l'espace commun". Puis tu ris joyeusement. Effectivement, ce n'est pas le surf que tu associerais à la Russie... plutôt le patinage et la danse classique, tu dirais ? Néanmoins, tu tapotes ta précieuse planche, ton amour pour ton matériel faisant briller ton regard. Elle t'a été offerte par ton frère après ta première victoire en compétition, faite sur-mesure pour toi. Depuis, tu ne l'as jamais quittée. Dans ton malheur, tu avais eu le chance de ne pas être sur cette planche quand ton accident est arrivé. L'autre planche avait été irrécupérable. « Jolie et goldie, tu renchéris avec une fierté évidente. On a gagné notre lot de compétitions, elle et moi. Il y a de bonnes plages pour surfer ici en Corée... si tu veux tester, fais-moi signe ! » Tu ne dis jamais non à faire découvrir les joies de la glisse à un newbie.

Six ans ? Tu émets un petit sifflement admiratif. Tu es bien contente d'être tombée sur quelqu'un qui, à priori, connaisse bien les lieux du coup. Tu espères pouvoir compter sur elle comme guide, ne serait-ce qu'au début. « En langues ? Oooh, c'est génial ça ! J'avais beaucoup hésité avec ce cursus quand j'ai choisi mes études, mais j'en parle déjà assez comme ça, j'ai préféré prendre quelque chose où, plutôt que de les perfectionner, je pourrais directement les utiliser. » Nul fanfaronnade de ta part, ce n'est qu'un fait : tu parles déjà ton lot de langues.

Puis ton sourire fond de ton visage. Oh. Tu te sens mal devant ses mots, tu as beau tenté d'adoucir la chose dans ta tête, tu sens bien que c'est une sorte de reproche. Trop bavarde, trop active... trop excitée. « Désolée, tu murmures d'un air penaud. Je ferai attention. » Tu ne veux surtout pas devenir la colocataire bruyante, celle qui fait soupirer d'agacement les autres ou leur fait redouter l'heure à laquelle tu rentres dans la chambre.

Tu poses délicatement ta planche contre le mur, du côté de la chambre qu'Elizaveta a indiqué comme étant le tien. Alors que tu pousses l'une de tes valises sur le côté, le sac contenant tes précieuses bananes bleues manque de tomber, et tu le rattrapes de justesse. « Ouf ! Sauvées ! » Ouvrant le sac en plastique, tu sors la main de bananes pour vérifier qu'aucune n'a été écrasée ou abîmée dans la manoeuvre. En détachant une, tu la tends vers Elizaveta, le sourire mutin, curieuse de voir sa réaction devant un fruit si commun mais à la couleur inhabituelle. « Tu en veux une ? Ça vient tout droit de mon île. » Si elle l'accepte, tu espères qu'elle appréciera le goût vanillé du fruit. « Heu... on a le droit de grignoter dans nos chambres, en fait ? Je n'ai pas réussi à retenir toutes les règles que le gérant du dortoir m'a récitées ce matin... »