ootd affalée sur sa table, c'est un coup de coude bien placée dans les côtes qui fait réagir min hee en sursaut, qui s'est littéralement endormie en plein milieu de son cours d'histoire de l'art. mon dieu, ça ne lui arrivait jamais. surtout que la jeune femme est passionnée par ce module optionnel. elle ne le louperait pour rien au monde. mais aujourd'hui le petit filet de bave qui prouve qu'elle est tombée en pleins dans les bras de morphée ne trompe personne. minhee a tapé sa meilleure sieste depuis longtemps sous les yeux de sa promo et de sa professeur qui n'a visiblement pas pris la peine de la réveiller. c'est sa voisine de table qui a la bienveillance de la sortir des bras de morphée lorsque sonne la fin du cours auquel elle n'a, du coup, rien suivi. c'est donc complètement la tête dans le brouillard que min hee se dirige vers la cafétaria à la recherche d'un café bien corsé qui saura la réveiller. on l'espère. elle a pourtant l'habitude de ce rythme de vie infernal. des nuits courtes. courir partout sans temps mort. mais il y a des jours où c'est plus compliqué que d'autres. aujourd'hui en fait parti. pourtant sa journée d'hier n'était pas forcément une plus dure que les autres. un monde fou mais des clients plutôt marrants. elle a même récupéré un numéro de téléphone ou deux, qu'elle n'appellera surement jamais. mais elle a fait la fermeture du n°7 hier soir, ou plutôt ce matin parce qu'il faisait terriblement jour à la sortie du boulot. et commençant à huit heures tapante son premier cours de la journée, dormir n'était pas une option. ça n'aurait pas valu le coup, du tout. à part plonger dans un sommeil qu'elle aurait du écourter bien trop tôt. maintenant qu'elle avait sombré en plein dans son dernier cour de la journée, elle aurait peut être dû. mais bon. elle n'avait rien cet après-midi, alors elle avait une belle nuit devant elle avant de retourner bosser ce soir. baillant à s'en décrocher la mâchoire, les bras trop occupés par ses bouquins, elle ferme les yeux deux secondes de trop. et là, un choc frontal. encore. comme une sensation de déjà vu. carton plein qui la fait rebondir sur un truc tout dur. encore. sauf que cette fois-ci, elle n'a absolument pas la force, ni les réflexes pour rattraper la pile de livres qui se trouvent entre ses bras et qui atterrissent lamentablement par terre dans un bruit sourd. elle fronce les sourcils agacés. les nerfs chauffent au quart de tour. c'est quoi ça. deux fois en à peine une semaine ! ça va devenir une habitude? les gens ne sont pas capable de baisser les yeux quand ils marchent devant eux ? visiblement quelqu'un lui a acheté un abonnement collision à armoires à glace sans son consentement et le tarif est vraiment élevé. elle s'apprête à râler bien fort parce qu'elle est franchement pas bien réveillée quand son interlocuteur se font en excuses devant elle et se baisse pour ramasser les victimes de l'accident. sauf que min hee, café ou pas café, sommeil ou pas sommeil, elle reconnaitrait cette voix grave entre mille. et la tension redescend aussitôt. parce que même si il est celui qui lui fait du bien autant qu'il lui fait du mal sans même le savoir, ça reste son phare dans la nuit. et un léger sourire vient orner ses lèvres alors qu'elle fixe la tignasse de son meilleur ami encore accroupie devant elle. et c'est évidemment avec une voix faussement outrée qu'elle balance « je vais vraiment finir par me trimballer avec une pancarte je suis là baissez la tête svp ou acheter des échasses de 20cm histoire de rentrer dans le champs de vision des gens. » avant de récupérer ses livres et de croiser les yeux sombres de son meilleur ami, qui percute. la surprise se lit sur son visage quand il réalise que c'est bien elle et pas une parfaite inconnue qu'il a failli envoyer dans le décor. elle tique sur son surnom tout droit sorti de chez disney, mais pour une fois, ne relève pas, préférant attaquer ailleurs, penchant légèrement la tête sur le côté. « dis-moi liam, tu es au courant que quand on veut faire du rentre dedans à quelqu'un ce n'est pas à prendre au pied de la lettre hein ? parce que là je me pose des questions. » dit-elle un sourire amusé sur les lèvres. pourtant il s'évanouit bien vite quand ses yeux sombres scrutent l'homme qui lui a volé son coeur il y a bien des années. et ses sourcils se froncent tandis qu'elle l'étudie sous toutes les coutures. les cernes qui ornent ses yeux et ses joues plus marquées ne trompent personne. encore moins min hee qui connait ce visage par coeur. et elle le voit directement. quelque chose ne va pas et ça a le don pour éveiller des warnings bien à elle quand ça le concerne. pourtant, c'est pour elle qu'il s'inquiète. « hm, tu insinues que j'ai une sale tronche là ? je le prends terriblement mal tu sais. j'ai même refait mon maquillage en ressortant du boulot ce matin histoire d'être présentable. » parce que c'est sa carte bien à elle de tout tourner en dérision. de jongler avec l'humour et l'ironie pour combler les craintes. « Par contre, toi là. » et elle pointe son petit doigt devant liam avant de l'enfoncer dans son torse un peu trop musclé pour son bien-être - à lui ou à elle ? - « aux dernières nouvelles tu n'es pas censé avoir le même rythme de vie que moi, ou alors, tu m'caches des trucs, tu mènes une double vie et j'suis pas au courant. mais avant de parler de MA tête, tu devrais peut être te regarder dans un miroir parce que vraiment, je pense que tu as l'air en plus piteux état que moi. donc tu sais ce qu'on va faire ? on va aller me chercher un café parce que sinon j'serai capable de dormir à même le sol, ici et maintenant. et on va sortir fumer une clope, parce que là, je tuerai pour une cigarette, ou deux, ou trois. et tu vas me dire ce qui t'arrives, allez viens. » son débit de parole s'arrête enfin tandis qu'elle attrape liam par le bras et le tire avec elle vers une des machines à café. parce que c'est minhee, qu'elle parle trop. encore plus quand elle stresse, qu'elle s'inquiète ou qu'elle n'a que bien trop peu d'heures de sommeil au compteur. que la fatigue n'arrange rien car les connexions ne se font peut être plus correctement. et qu'elle a le don particulier de retourner une situation à son avantage quand elle n'a pas envie de répondre aux questions qu'on lui pose, aussi.

ootd Min hee ne peut s’empêcher de lever un sourcil amusé. Pourtant, ça lui fait quelque chose. Là. Dans sa cage thoracique. Un mélange de plaisir et de douleur. sa peine enfouie qui ressort. Parce que ça n’arrivera jamais. Qu’elle n’est rien d’autre que la meilleure amie de toujours. La sœur de cœur d’un enfant unique. et quand bien même elle rêve de plus, elle n’est pas assez folle pour se laisser croire à ces possibilités. qu’elle a envie de se foutre des gifles de ne pas réussir à avancer. A tourner la page. Elle a envie d'arracher ce cœur défectueux, incapable d’enterrer des sentiments qui n’auraient jamais dû naître. Parce que liam, c’est liam. Et qu’il n’y a aucun monde où il la verra autrement. Lui. comme tous les autres, d’ailleurs. « encore heureux. » parce que malgré tout, se faire envoyer valser dans le décor, il y avait quand même vachement plus agréable comme technique de drague. Même venant de lui. et elle prend un air faussement choquée quand il maintient sans aucun gêne qu’elle a clairement une sale tête. Parce qu’elle sait qu’en ce moment elle a la tête des mauvais jours. Mais c’est par période, ça ne l’affole pas plus que ça. elle a l’habitude min hee. De ce mode de vie. De ces coups de mous et de l’accumulation de fatigue. Cela fait des années qu’elle vit avec, et qu’elle ne se plaint pas. alors elle balaye la remarque d’un geste de la main tandis qu’ils finissent par se diriger vers la machine à café. Le saint graal de cette journée et clairement essence vitale de sa petite personne. Si elle venait à faire une prise de sang il y a fort à parier qu’on y trouverait plus de caféine qu’autre chose. Insérant sa monnaie dans la machine, et sélectionnant la dose la plus forte possible, min hee relève les yeux sur liam. « c’est un talent qui n’est pas donné à tout le monde. En fait, là je dors mais tu ne le vois pas. » lui répondit-elle avec un clin d’œil. Non, sincèrement elle était morte de fatigue. Mais la petite sieste dans l’amphithéâtre tout à l’heure avait eu au moins le mérite de la remettre un minimum en forme. Même si elle aimerait bien sombrer dans un sommeil de trois jours, en réalité. Parce que sa dette de fatigue est tellement énorme qu’elle risque de voir débouler les huissiers du sommeil sur le pas de sa porte d’ici peu. leur brevage noir en main, min hee se laisse entrainer vers la sortie par son meilleur ami. sentant son bras sur ses épaules, la rapprochant de lui. Et ce geste pourtant si banal, fait battre son cœur un peu plus vite. Ce contact si anodin entre eux depuis des années n’est plus aussi naturel pour elle. Pourtant, elle ne peut s’empêcher d’apprécier ces gestes qui les unit. De profiter de ce qu’il lui donne, parce qu’elle n’en demandera jamais plus. N’en aura jamais plus. Et qu’elle se contente d’apprécier ce qu’il lui offre malgré tout. parce qu'elle ne veut pas que les choses changent non plus. une part d’elle-même lui ordonne de briser le lien. Mais elle n’y arrive pas. préfère se faire du mal, et profiter de l’instant. Elle sait qu’aux yeux du monde, ils ont l’air de bien plus. Elle aimerait. Mais non. Une douce illusion. Et min hee a toujours été un problème dans les relations que liam a eu par le passé. Parce qu’ils sont trop proches. Et que la jalousie prend le pas. qu’elles ne supportaient pas cette relation bien trop fusionnelle entre eux. et min hee pouvait le comprendre. Ça ne devait pas être facile de voir son petit copain bien plus proche de sa meilleure amie que de sa copine en question. Mais ça c’était avant. Avant que tout bascule et qu’elle réalise qu’elle aimerait être à leur place. Parce que maintenant, min hee prend ses distances quand liam ramène quelqu’un. Parce que ça fait trop mal. Beaucoup trop mal. Et qu’elle souffre bien trop de voir une autre dans ses bras. Qu’elle essaie de protéger son cœur meurtri qui s’est brisé en mille morceaux bien trop de fois pour lui. min hee finit par retrouver un espace vital convenable quand liam la lâche. Et un vide l’envahit en même temps. Sortant son paquet de clope de sa poche, elle en allume une comme si sa vie en dépendait. « bordel. Enfin. Encore une minute de plus et je ne répondais plus de rien. » et c’est presque un soulagement. Une libération que de se sentir ce poison parcourir ses poumons.  Ses yeux plongent dans les yeux de son meilleur ami et elle a du mal à saisir. et même si elle comprend son inquiétude, elle ne voit pas vraiment où il veut en venir « hm, éclaire-moi là, parce que je ne vois pas comment. J’ai pas le choix, tu le sais. » retirant une nouvelle fois sur sa cigarette elle ajoute doucement « et puis c’est la fin. On a plus grand-chose à tirer, on est en dernière année. J’ai tenu neuf ans comme ça, un peu plus un peu moins hein, ça va pas me tuer. Alors j’irai au bout t’inquiète pas pour ça. tu sais que j'suis bien plus solide que j'en ai l'air. » ajoute-t-elle en rigolant presque. Et son rire se tarit doucement quand elle sent ses doigts dans ses cheveux. Frôlant son visage. presque captivée par son doux sourire. et son cœur qui s’emballe. Bordel de merde. Elle a une armure à porter. Un masque à endosser pour ne pas se faire cramer. Alors elle recolle un sourire sur son visage pour que tout paraisse naturel. Et elle tente de détourner le sujet. Parce que min hee n’est pas dupe. Et qu’il a royalement ignoré tout son débit de parole sur sa propre personne, et qu’elle ne le laissera certainement pas s’en tirer comme ça. « A ton tour. Parce que tu juges ma tête, mais je t’assure que la tienne n’à rien à m’envier. Qu’est-ce qui s’passe ? et ne me dis pas rien, parce que je n’y croirai pas une seconde. » et il n’y a plus d’humour dans sa voix. plus de sourire. Plus de blagues à sortir. Elle passe en mode sérieux. Car elle est inquiète. et qu’elle qu’en soit la cause, elle ferait n’importe quoi pour lui si elle le peut.

« C'est un talent qui n'est pas donné à tout le monde. En fait, là je dors mais tu ne le vois pas. » malgré ses inquiétudes grandissantes, Liam répondit à cette remarque par un sourire amusé. Sa meilleure amie avait toujours su comment tout tourner à la dérision, par il ne sait quel petit tour de passe-passe. Un véritable talent, même dans les périodes les plus sombres et difficiles de la vie. Min Hee. Certainement la personne la plus chère à son cœur. Celle sans qui il ne serait pas ici aujourd'hui. Peu importe ce que peuvent bien en penser ses parents, le jeune américain sait pertinemment que ce n'est pas à eux qu'il doit sa réussite, mais bien à la jeune femme pétillante à ses côtés. Depuis leur plus jeune âge, depuis même son arrivée en Corée, c'est Min Hee qui l'a épaulé, accompagné, soutenu. Contre vents et marées, sans se préoccuper de ce que les autres pouvaient bien penser ou de ce qu'elle risquait. Elle a toujours été là, et c'est encore le cas aujourd'hui. Une boule s'installa dans l'estomac du jeune homme à la pensée qu'il était en train de la trahir comme jamais il n'aurait cru le faire un jour. Alors qu'ils s'étaient tous deux jurer d'être le pilier l'un de l'autre et de ne jamais s'abandonner. Alors même qu'il l'aimait à en crever, il savait que l'inévitable arrivera un jour : pour ne pas la détruire, il lui fera du mal. Beaucoup de mal. Sombrant dans des pensées dont il se passerait bien, Liam observait son amie qui allumait une cigarette face à lui. Elle le sortit de sa rêverie. « Hm, éclaire-moi là, parce que je ne vois pas comment. J'ai pas le choix, tu le sais. » l'homme bougonna dans sa barbe inexistante. « Et puis c'est la fin. On a plus grand-chose à tirer, on est en dernière année. J'ai tenu neuf ans comme ça, un peu plus un peu moins hein, ça va pas me tuer. Alors j'irai au bout t'inquiète pas pour ça. Tu sais que j'suis bien plus solide que j'en ai l'air. » Ouais. Bien sûr qu'elle était solide. Et si ses paroles l'agaçaient profondément, parce qu'il ne pouvait tout simplement rien faire pour la sortir de ce merdier, Liam afficha malgré tout un léger sourire. De ceux qui se voulaient chaleureux et rassurants. Non seulement parce qu'il avait des apparences à sauver, mais surtout parce qu'il ne voulait l'inquiéter avec ses propres angoisses. Combien de gens voyait-il débarquer aux urgences après un accident cardiovasculaire, dû à une période de surmenage beaucoup trop longue et intense...

Il aurait voulu la contredire. Hurler que non, elle ne pouvait décemment pas continuer à ce rythme. Qu'elle devait se réveiller et qu'il ne voulait pas la perdre à cause de cette connerie inventée par l'homme pour le rendre misérable : l'argent. Mais il ne dit rien. Muet comme une carpe. Il resta là, glissant sa main libre dans sa poches, l'autre tenant son café encore chaud, et observant son propre pied alors qu'il jouait avec un petit caillou. « À ton tour. Parce que tu juges ma tête, mais je t'assure que la tienne n'a rien à m'envier. Qu'est-ce qui s'passe ? Et ne me dis pas rien, parce que je n'y croirai pas une seconde. » Et bim. Il l'avait bien mérité, ce retour de bâton. Embêté, ennuyé, perdu... beaucoup de vocabulaire de ce genre pouvait le définir en cet instant. Que dire ? Il avait tant à avouer, et à la fois rien. La peur au ventre en pensant à ce qu'il pourrait dévoiler sans même le faire exprès. Parce que, cette affection malsaine rendait tous ses gestes et toutes ses paroles si étranges. Il pris une gorgée de ce délicieux nectar avec lequel il se shootait depuis plusieurs semaines. « Bof tu sais, les études. Les examens, les révisions... tout ce travail. J'crois que ça me perturbe un peu en ce moment, j'dors pas bien. » répondit-il sur le ton le plus naturel qu'il réussit à sortir. Et ce fut un véritable succès... En fait non, pas du tout. Il venait de faire tous les efforts du monde pour dissimuler sa voix tremblante, sonné par les battements de son cœur beaucoup trop forts et rapides, le regard au loin parce qu'il n'était tout bonnement pas capable de lui mentir en la regardant dans les yeux. Et ça, sa meilleure amie le savait pertinemment. Il était sur le point de se faire griller en beauté. La pression montait, le palpitant à cent à l'heure, l'américain commençait à perdre le contrôle. Lorsqu'il sentit que ses mains tremblaient, il avala son café cul sec et s'empressa de jeter le gobelet dans la poubelle la plus proche, espérant pouvoir cacher sa panique au fin fond des poches de son jean. Putain. Cette situation était étouffante. Ce n'était pas vivable. La mâchoire serrée et le regard vers le sol, il lâcha enfin « Tss, tu sais très bien que c'est faux. Rien à voir avec ces conneries. ». Ah très bien. On en est donc là. En réalité, il refusait catégoriquement de balancer tous ses états d'âme de but en blanc sans même y avoir réfléchit, mais il avait besoin que ça sorte. Il avait besoin que le minimum soit dit. Ils en avaient besoin tous les deux, parce que le mensonge n'a jamais permis de maintenir une amitié. Son sourire avait disparu, son air était grave et il devenait plus pâle que ce qu'il était déjà, si c'est encore possible. Pour ne pas perdre l'équilibre, il s'assit sur un muret tout à côté. « Enfin... si, évidemment que cette dernière année me stresse mais, c'est pas ce qui me met dans cet état. » une tristesse immense dans le regard, il leva les yeux vers la superbe coréenne qu'il allait très certainement bien secouer avec ses bêtises et ses sous-entendus. Et il culpabilisait d'avance. « Putain Min Hee. » s'il n'avait qu'une envie, la prendre dans ses bras, il ne bougea pas. « Tu... tu n'as pas remarqué que quelque chose à changer ces derniers temps ? » La pauvre n'allait certainement rien y comprendre. Mais ils avaient besoin de cette conversation. Surtout Liam, en réalité. Il avait besoin de prendre en pleine figure que ses sentiments ne sont pas réciproque. Il avait besoin qu'elle le lui fasse comprendre, par n'importe quel signe. Peut-être alors, qu'il pourrait tourner la page ? Enfin, si cette discussion imprévue ne les mène pas à leur perte.  

ootd le problème quand on se connait depuis presque toute une vie, c’est qu’on se connait par cœur. On lit ce qui se cache dans un regard. Les non-dits sur un visage. on décrypte les mensonges et les émotions cachées dans des expressions faciales propres à chacun. Et min hee le sent, qu’elle a posé la question qui fâche. Parce que tout en liam se tend. Se voile. Et tandis qu’elle boit une nouvelle gorgée de son café, elle fronce les sourcils. Il a déjà fait mieux que ça. il a déjà tenté de lui cacher des choses avec plus d’entrain que ce qu’il est en train de le faire maintenant. Elle cherche son regard, pourtant, ses yeux ne la regardent pas. et rien que pour ça, elle sait qu’il lui raconte n’importe quoi. Et puis quoi encore, les études le stressent ? elle voulait bien le croire, mais pas au point de le mettre dans ces états-là. Pas lui. et son cœur à elle s’emballe un peu plus, alors qu’elle tente de deviner ce qui peut bien le hanter. Le ronger au point qu’il ne veuille pas se confier à elle. Ils sont censés tout se dire non ? c’est ce qu’ils ont toujours fait.. n’est-ce pas ? c’est comme ça que c’est censé marcher entre eux. ou peut être plus tant que ça. car elle se voile la face min hee. N’est-elle pas la première à lui mentir ? à tenter d’enfouir au plus profond de son âme ce qui la ronge. De toujours faire mine que tout va  bien, et de tout garder pour elle. Encore plus ces derniers temps où c'est de plus en plus difficile. Parce qu’il est inconcevable qu’elle puisse lui avouer ce qui lui détruit le cœur. Qu’il en est la cause principale. Elle a l’impression de voir un lion en cage. Et elle ne l’a pas vu comme ça depuis longtemps. Mais encore une fois, il ne la regarde pas. et ça la tue. Parce qu’elle ne sait pas à quoi s’attendre. S’il a fait une connerie. Si c’est à elle qu’il en veut. S’il lui est arrivé quelque chose de grave. Elle s’apprête à lui dire d’arrêter de lui mentir, qu’il n’est pas doué pour ça, mais elle n’en a pas le temps. la suite arrive. Evidemment, qu’elle sait que c’est faux. Pour qui la prenait-il. Mais comme un miroir, l’état de liam se déverse sur min hee. Parce qu’ils sont si semblables. Et son stress la gagne. Absorbant son mal-être au fur et à mesure qu’elle voit son visage s’assombrir. Comme s’il allait lui annoncer qu’il allait mourir. et c’est étonnant à quel point le fait qu’il soit juste en face d’elle à lui remettre une mèche de cheveux en place un instant, puis qu’il soit désormais assis quelques plus loin lui donne l'impression qu'un fossé se creuse entre eux. Mais c’est dans sa tête tout ça. s'il a besoin d’air pour se livrer. Elle lui en laisse. S’il a besoin de temps pour s’exprimer. Elle lui en donnera autant qu’il lui en faut. C’est comme ça que ça marche, des amis, être là quoiqu’il arrive. Pour le meilleur comme pour le pire. elle tire une nouvelle fois sur sa cigarette, et se rend compte que sa main tremble pour aucune raison. elle ne se sent pas bien. Et elle ne sait pas pourquoi. Un mauvais pressentiment enfoui au plus profond d’elle-même. Et enfin ses yeux arrivent enfin à croiser les siens. Et elle ne sait pas ce qu’elle y lit. Elle se fige, attentant la suite. Il a l’air triste. si triste. Si malheureux. Elle ne supporte pas le voir comme ça. elle a envie de le secouer dans tous les sens et de lui hurler de lui dire ce qui lui arrive. Car plus les secondes s’envolent, plus elle se fait des films qui vont dans tous les sens. de pire en pire. et c'est un véritable supplice. pourtant elle se force à garder le silence. Pour ne pas le brusquer. Pour l’inciter à parler. Elle va pour tirer une nouvelle fois sur sa cigarette parce qu’elle en a clairement besoin quand elle se fige brusquement en plein mouvement. putain min hee et son cœur explose. Mais pas dans le bon sens. elle essaie de ne rien afficher pourtant, c’est la panique la plus totale qui la gagne quand il finit par lui balancer de but en blanc que quelque chose a changé. Ses sourcils se froncent dans un tic nerveux d’incompréhension. Son cœur bat si fort qu’il menace de sortir de sa cage thoracique. Et si liam se rapproche il est fort possible qu’il puisse même l’entendre. Et elle se demande de quoi il parle. Perdue. Elle cherche dans tous les sens du côté de sa famille, ses amis, les études, mais tout la ramène à elle à chaque fois. Et un énorme signal d’alarme se déclenche en elle. Et elle commence à se demander s’il n’a pas deviné. Si elle n’a pas réussi à jouer la comédie comme elle aurait du. et que c'est ça la fameuse chose qui a changé. Elle sent ses yeux s’humidifier légèrement tellement l’angoisse la ronge. Elle a envie de plaisanter. Lâcher une blague qui allégera l’atmosphère comme elle sait si bien le faire, mais elle n’y arrive pas. parce que la mine sinistre de l’homme qui est son monde en face d’elle l’en empêche. Pourtant elle force un sourire qui n’a rien de naturel, tirant nerveusement sur sa cigarette à la recherche d’un peu de courage. « quoi… ? je, non..  tu m'fais peur là liam, de quoi tu parles.. ? » demande-t-elle doucement avant de lâcher un léger rire nerveux. Complètement perdue. Terrifiée par l’idée qu’il se soit rendu compte de ses sentiments. Qu’il n’en veut pas parce que ce n’est pas comme ça que ça marche entre eux. prête à se retrouver le cœur brisé en mille morceaux n’importe quand.  

Mais quel imbécile. Comment avait-il pu décemment imaginer que cette discussion pourrait bien tourner ? Dans quel monde se croyait-il, au juste ? Liam avait regretté ses mots à l'instant même où il les avait prononcé. Pire encore, la détresse dans le regard de sa meilleure amie le brisa de l'intérieur. Son cœur battait si fort que sa poitrine menaçait d'exploser, son estomac était si noué qu'il se demandait s'il n'allait se mettre à vomir d'un moment à l'autre. Sans parler de ces tremblements aussi malvenus qu'incontrôlables. Ça y est. Il l'avait fait. Sur un monstrueux coup de tête, il venait de foutre en l'air plus de vingt ans d'amitié. Avec une seule et unique phrase. La phrase de trop. Celle qui allait le hanter jusqu'à la fin de ses jours. Car il avait beau y réfléchir depuis des semaines, la situation laissait peu de place au doute : il avait développé des sentiments amoureux pour Min Hee. Sa meilleure amie, sa confidente, sa famille... Son tout. Oui, il l'aimait à en crever mais, l'américain savait pertinemment que tout ça n'était pas réciproque. Qu'il allait se casser royalement les dents sur le trottoir. Alors, il aurait très bien pu taire ses états d'âme et faire comme si de rien n'était des années durant. Quand bien même il souffrait, il aurait au moins épargné celle qu'il aime. Mais non, il a fallu qu'il explose. Il a fallu qu'il ait cette sale tronche d'insomniaque et qu'ils en parlent. Il a fallu qu'il rate son mensonge en beauté. Putain ! Tout semblait flou et confus dans son esprit. Pourquoi avait-il abordé ce sujet ? Au lieu de tout simplement prendre un air léger sur le fait qu'il avait, par exemple, des difficultés à dormir ? Après tout, ce n'est pas toujours dû à un mal-être ou un soucis. N'importe qui peut traverser ce genre de période. Alors pourquoi ?! Est-ce qu'il existait encore la moindre chance d'éluder cette conversation tout en gardant leur amitié intacte ? Peu probable. Et le pire dans cette histoire, c'est qu'il faisait exactement tout ce qu'il s'était juré de ne jamais faire. Oui, il faisait souffrir sa meilleure amie. Cette petite coréenne solide, certes, mais qu'il savait pouvoir briser. Entre eux, c'est bien trop vieux et bien trop puissant. Et c'est un véritable ras-de-marée qu'il venait de déclencher dans leurs vies. Comment allait-il réussir à se regarder dans le miroir désormais ? « Quoi... Je, non.. tu m'fais peur là Liam, de quoi tu parles.. ? » son sang ne fit qu'un tour.

Durant quelques secondes, qui parurent une éternité, il contempla son œuvre. Son désastre. Min Hee tentait de cacher son malaise derrière un rire qu'il ne lui connaissait même pas tant entre eux, ça avait toujours roulé. Telle une évidence. Et tandis que ses nausées s'intensifiaient, le bel américain aurait voulu hurler. Hurler aussi fort qu'il le pouvait, comme si sa vie en dépendait. Comme si cela pouvait tout effacer, et ramener leur relation quelques semaines en arrière. De toute évidence, il venait de faire une connerie monumental. Parce que sa meilleure amie, aussi douée pour l'humour et l'esquive des sujets fâcheux soit-elle, était clairement mal à l'aise en cet instant. Liam le savait, et il compris alors qu'elle était forcément au courant. Elle savait, mais elle avait très certainement feint l'ignorance pour éviter cette situation et surtout, ne pas gâcher leur amitié. Ce qu'il n'avait pas été fichu de faire. Comment allait-il donc se sortir de ce pétrin ? Ces paroles, ces regards... Tout sonnait comme la fin, et il était tout bonnement pris au dépourvu. Il n'avait même pas imaginé qu'il lâcherait le morceau un jour. Encore moins envisagé. Mon dieu... que venait-il de déclencher ? Le teint de plus en plus pâle, il se mura dans le silence quelques minutes puis, il se frotta le visage de ses mains toujours tremblantes, avant de les passer dans ses cheveux et les croiser dans sa nuque. Il soupira. «  Je... je sais pas quoi te dire. J'aurais jamais dû balancer ça. » il regrettait. Amèrement. Et revenir en arrière allait être difficile, pour ne pas dire impossible. Et ça, il en avait conscience. « Oublie, j'suis vraiment pas au top de ma forme ces derniers jours. » il tenta un sourire, à la fois nerveux et résigné, alors qu'il posait un regard désolé sur la jeune femme qui lui faisait face. Il pris une profonde inspiration et se racla la gorge, comme pour se donner du courage. Pour se donner la force d'essayer de réparer les pots cassés. Toujours dans un état de stress lamentable, il tendit un bras pour attraper la main de son amie et l'attirer vers lui, la plongeant dans une étreinte profonde et sincère. Comme s'il s'agissait de la dernière fois. Leur dernier contact physique, avant qu'elle ne lui brise le cœur et le jette à tout jamais. « Je t'aime Minnie. Excuse-moi d'être un connard. » ces mots, lourds de sens pourtant, ne signifieraient jamais la même chose pour lui que pour elle. Ça lui faisait du mal, mais ce n'était rien en comparaison de l'impact que ça aurait s'il venait à la perdre définitivement. 

ootd les secondes qui s'écoulent lui paraissaient interminables. ce silence entre eux une nouveauté qui lui glace le sang. et elle a beau tirer sur sa cigarette pour tenter d'apaiser son angoisse, son coeur tape bien trop fort. cogne bien trop violemment contre ses côtes. et cette envie de vomir qui commence à la gagner n'arrange en rien l'anxiété dans laquelle elle a plongé la tête la première. et pour l'une des premières fois de sa vie, elle n'arrive pas à lire en lui. elle n'arrive pas à deviner ce qu'il cache. ce qui peut bien le travailler à ce point. et le simple fait qu'il ne veuille pas lui dire clairement les choses fait qu'elle en vient encore et encore à la même conclusion. ça la concerne. il sait. il a fini par la percer à jour. comment ? pourquoi ? elle tente de chercher ce qui aurait pu la trahir alors que ça fait plusieurs années qu'elle essaie d'enfouir au plus profond d'elle-même ses sentiments interdits pour ne pas le perdre. qu'elle y arrive plutôt bien malgré la douleur. pour ne pas gâcher cette amitié bien trop précieuse à ses yeux. parce qu'il est évident que le jour où il saura, il ne la regardera plus de la même façon. ne saura pas comment agir vis à vis d'elle. et ça, c'est impensable. elle préfère se taire. intérioriser sa peine et accepter ce qu'il lui offre, quitte à se faire du mal. quitte à se détruire plutôt que de le voir s'éloigner. le voir la quitter. il n'y aucun monde où elle s'imagine vivre sans lui. parce que liam, c'est sa moitié. rien que cette idée lui donne envie de pleurer. d'autant plus quand elle entend liam revenir sur ses paroles. ne lui donnant absolument aucune réponse. la laissant encore plus perdue qu'elle ne l'est déjà. avec ses doutes et ses questions. et elle ne sait pas ce qu'elle préfère. l'ignorance et les faux-semblants, ou une vérité qui détruit tout sur son passage. ses sourcils se froncent, tandis que ses yeux vaquent de liam au décor autour, ne sachant pas réellement où se poser. comme si la réponse se trouvait là. quelque part. mais non. rien. ce non-dit plane entre eux. oublie non. impossible. elle le connait beaucoup trop bien pour ça. et elle sait qu'il n'a pas balancé ça sans raison. ses yeux se posent sur son sourire qui n'atteint pas ses yeux. et elle n'arrive même pas à lui rendre non plus. son esprit fonctionnant à mille à l'heure. à la recherche de la vérité. complètement troublée. et tout le reste se perd quand il l'attrape pour la prendre dans ses bras. instinctivement, les siens viennent s'enrouler autour de son torse bien trop grand. elle a presque peur qu'il sente son cœur batte trop vite contre son corps. trop fort. tellement il lui fait mal. et ses yeux se ferment pour savourer l'instant. car il y a bien un moment où ça sera la dernière fois. au fond d'elle, quelque chose lui dit qu'il a deviné. qu'il a voulu lui faire comprendre. et ne voulant pas la blesser il a préféré faire machine arrière. « qu'est-ce que tu racontes, moi aussi je t'aime abruti.. » lache-t-elle tout bas. même si ça ne veut pas dire la même chose pour elle que pour lui. qu'il ne se rend pas compte de la puissance de ses sentiments. que ça fait bien longtemps qu'elle ne l'aime plus de la même façon. elle a envie de rester là. dans ses bras. de figer l'instant, pour lui donner un gout d'éternité. pourtant, au bout d'un moment, elle finit par se redresser doucement. même si elle ne s'écarte pas, restant là, à moitié dans ses bras. elle l'observe droit dans les yeux. tente de déchiffrer quelque chose sur son visage si parfait. mais elle ne parvient pas à deviner. elle sait qu'il lui ment. qu'il lui cache ce qui le travaille. et ça la blesse qu'il n'arrive pas à lui avouer ce qu'il a sur le cœur. « mais tu peux pas me lâcher ça comme ça et me dire oublie.. dis moi ce qu'il se passe, parce que ça va juste m'inquiéter. tu sais que tu peux tout me dire hein.. ? » demande-t-elle doucement. c'est un jeu dangereux auquel elle joue. parce qu'elle redoute la vérité. surtout si c'est vis à vis d'elle. son coeur meurtri bas à tout rompre. vaut-il mieux vivre dans un mensonge édulcoré ou se prendre un bus de destruction en plein visage pour tenter d'avancer malgré avoir tout perdu ? est-elle en train de se précipiter vers sa propre chute en le poussant à se confier ?

Je t'aime. Ah, Min Hee l'aimait. Évidemment qu'elle l'aimait. Mais... différemment. Je t'aime. Deux simples petits mots, qui pouvaient signifier bien des choses. Et, à l'évidence, ils n'avaient pas la même signification venant de la jolie coréenne. Ce n'était tout bonnement pas possible. Ils étaient amis. De très proches amis, et la barrière que Liam avait franchi n'aurait jamais dû l'être. Ça le rendait malade. Comme s'il avait trahi leur si longue et si profonde amitié. Comme s'il avait déjà tout foutu en l'air. Quoi que, à voir la tournure des événements du jour, l'irréversible catastrophe n'était pas bien loin. Les yeux rougis par des larmes qu'il refusait de laisser couler, le jeune américain resserra doucement son étreinte sur le petit bout de femme qui faisait chavirer son cœur, avant qu'elle ne s'éloigne légèrement, lui permettant tout de même de la garder tout près de lui. À portée de ses bras musclés. Leurs regards se rencontrèrent, et il su. Elle était en train de l'analyser. Dans l'incompréhension totale, ou peut-être avec d'énormes doutes, sa meilleure amie tentait de le mettre à l'aise et d'éclaircir la situation. Elle voulait la vérité. Sauf que, si la vérité éclatait, ils seraient tous les deux plongés dans l'obscurité. Celle de la honte pour l'un, celle de la déception pour l'autre. « Minhee, je... » souffla-t-il tout en baissant les yeux, incapable de soutenir le regard de la jeune femme qui lui faisait face. Il avait envie d'exploser. De balancer ce qu'il avait sur le cœur, que le monde entier ainsi que la principale concernée sachent. Qu'ils sachent tous que Liam, cet imbécile, était éperdument amoureux de son amie d'enfance. Il rêvait de pouvoir un jour se soulager de ce poids et, il espérait secrètement une fin heureuse, si ces révélations devaient se produire. Mais, la raison l'emportait rapidement. Sortir de ces rêveries était presque aussi douloureux que l'idée de perdre Min Hee. « Je peux rien te dire, j'suis désolé. Je... je suis pas encore prêt. » le cœur au bord des lèvres, une larme réussit à échapper à sa vigilance, perlant lentement le long de sa joue. « Eh bien, ça m'rend émotif toutes ces conneries. » ajouta-t-il sur un ton qu'il voulait plus léger, un sourire en coin tandis qu'il essuyait la malheureuse du revers de la manche. Il souriait mais, il avait pleinement conscience que s'il voulait préserver les vestiges de leur amitié, il allait devoir couper court à ces retrouvailles imprévues. Sans quoi, le pire était à venir. Il ignorait combien de temps la coréenne pourrait le cuisiner avant qu'il ne craque. Pas moyen de tout foutre en l'air. Pas aujourd'hui. Pas maintenant.  Jamais, dans l'idéal. Mais, il fallait se rendre à l'évidence, les paroles d'aujourd'hui ne seraient pas sans conséquences. 

ootd elle cherche minhee. Elle tente de trouver une réponse dans ses yeux. Quelque chose qui le trahit. Mais il n’y a rien. Elle n’arrive pas à deviner ce qu’il peut lui cacher. L'impression qu’un gouffre s’est crée entre eux pour la première fois de leur vie. Eux, qui se sont toujours tout dit. Tout confiés. Hormis ce secret lourd à porter que minhee retient, le reste n’en est pas moins clair comme de l’eau de roche entre eux. Et pourtant.. Pas cette fois. Et cet ascenseur émotionnel dans lequel elle vient de tomber est une torture. Son coeur lui fait mal. Elle hésite entre s’énerver et sombrer. Rire nerveusement ou pleurer. L'engueuler ou s’inquiéter. Que le conflit qui l’habite est une tempête dévastatrice qui ravage tout sur son passage. Qu'est-ce qui peut bien le hanter à ce point ? Qu'il en arrive à ne même pas réussir à trouver les mots face à elle ? Elle ne parvient même pas à cacher ses émotions comme elle sait si bien le faire en temps normal. Prêt ? Mais prêt à quoi ? Très honnêtement tout lui traverse la tête en pagaille. Et tous les scénarios sont pires les uns que les autres. Le fait qu’il l’a démasqué. La maladie. Les problèmes. Les délits. La mort. Mais rien n’a de contextes heureux. Rien. Tout lui retourne l’estomac. Elle finit par se dégager doucement de son étreinte. Parce que tout ça c’est trop pour elle. Qu'elle a l’impression d’étouffer dans cette atmosphère pesante remplie de non-dits. Pourtant, ses yeux s’écarquillent de plus belle à la vue de la larme qui s’échappe des yeux de son meilleur ami qui arrive tout de même à trouver la situation à la dérision. « liam tu.. » sauf qu’elle ne sait même pas quoi dire. Et que min hee, ça ne la fait pas rire du tout. Elle ne parvient pas à sortir une connerie à dire comme elle le fait si bien d’habitude. Elle n’arrive pas à sourire pour illuminer les situations les plus sombres. Non pas aujourd’hui, pas maintenant. Elle tente tout de même d’enfouir la peine qui est en train de l’anéantir. Elle essaye un tant soit peu de reprendre contenance. Ses yeux balaient la cour extérieure de l’université alors que le silence plane un instant entre eux, avant de les remonter vers liam avec un soupir. « je comprends pas. Je ne sais pas de quoi tu parles et ça m’angoisse au plus haut point. Parce maintenant je sais qu’il y a quelque chose.  je te forcerai pas à parler si tu ne te sens pas prêt... mais tu m'lâches ça comme ça et.. Et ne pas savoir c’est.. Ça va me travailler, t’es au courant ? ». c’est résigné que minhee fait un pas en arrière. Parce qu’elle est tombée dans un tourbillon de questions sans réponses et son coeur se serre douloureusement. L'impression d’étouffer dans son propre corps alors qu’elle est dehors et subitement très fatiguée de tout ça. De tout ce qu’elle cache elle aussi. De tout ses sentiments qui l’accable. « je.. Faut que j’y aille, j’aimerais dormir un peu avant de reprendre le boulot, la nuit a été courte..  » elle tente tout de même de faire ce qu’elle fait le mieux. Sourire. Même si le coeur n’y est pas. « Et liam.. Vraiment.. Tu sais que tu peux tout me dire alors si t’as b’soin de me parler.. Tu sais où m’trouver.. on se voit plus tard ok ? » elle finit par lui faire un petit geste de la main pour lui dire au revoir, avant de tourner les talons. Car il s’en est fallu de peu avant qu’elle ne puisse plus cacher les larmes qui ont envahi ses yeux.