« Lapin… lapin…. » non. Cette nuit-là, Yang Yulian, n’est pas en train de réaliser l’un de ses rêves étranges de jeunesse. Elle n’est pas sortie de son lit pour faire un remake de la pub kisscool. Rien à voir.
Si elle déambule dans les couloirs de l’immeuble où elle occupe son nouvel appartement depuis quelques mois maintenant, en appelant soit un lapin, soit un petit ami qu’elle surnomme de façon animalière, ce n’est pas dans le but de devenir une égérie pour une marque de bonbons rafraichissants.
Non. Et croyez-nous bien qu’elle aurait préféré à sa situation actuelle.
Parce que, comme elle l’avait si bien dit, 33 minutes plus tôt - et là encore ce n’était pas une pub pour une 806 - c’était… « Fait chier. » … c’était la merde.

Pour replacer les choses dans leurs contextes, tout avait commencé le jour où la maîtresse de son fils - celle qui la jugeait avec l’air de se demander avec combien d’hommes elle avait couché dans sa vie - lui avait annoncé que le prochain tour de garde du lapin de leur classe, le dénommé carotte, était pour eux.
Lei s’était montré si ravi. Il avait eu si hâte qu’ils s’étaient même rendus dans une animalerie le jour même pour lui acheter petits jouets et friandises… histoire de l’engrosser un peu et de se faire engueuler par la maîtresse bien sûr.
Alors elle s’était montrée ravie aussi… jusqu’à maintenant. Jusqu’à la nuit du drame.
Non, carotte n’avait pas fini en civet… bien qu’au moins, elle aurait été capable de dire où il se trouvait maintenant….

C’était pourtant parti d’une bonne attention.
Nettoyer sa cage… à 23h23 - touchez votre nez - lui faire un palace de lapin, tout propre, qui sent bon… et ne pas garder la vilaine odeur dans leur appartement.
Alors une fois la saleté dégagée, la gourdasse - comme elle devrait se nommer - avait sorti le sac poubelle dans le couloir, histoire de le descendre une fois la corvée finie.
Mais voilà, après avoir replacé le foin, la bouffe, les petits jouets… Carotte était demeuré introuvable.
Pendant une vingtaine de minutes, la “mère pas du tout parfaite”, avait cherché le petit Carotte sous le canapé, derrière les meubles, sous les meubles, dans toutes les pièces de la maison. Et même à 4 pattes dans la chambre de son fils endormi… qui ne se doutait pas que sa mère avait fait prendre à Carotte… la route d’un fort dangereux destin.

Et puis, à la minute 23, Yulian avait regardé avec suspicion, et désespoir, la porte d’entrée de son appartement. Et elle s’était demandée, à tout hasard, si Carotte n’avait pas filé pendant la dizaine de secondes, où elle avait placé le sac poubelle des enfers devant sa porte.
Non ?
Si ?
Peut-être que non ?
Mais surtout peut-être que si.
Voilà comment, à 00h03, elle était sortie et s’était mise à arpenter les couloirs de l’immeuble, téléphone mode lampe de poche en mains, à la recherche de ce petit con de Carotte.
Ah les lapins étaient si mignons….

Petits sons de bouches, mots doux pour l’amadouer, elle avait tout donné.
Et maintenant, elle persiste encore la mère de famille… bien qu’elle se demande si Carotte n’a pas fini dans l’estomac d’un prédateur… genre Figaro, le chat noir et blanc du voisin du dessous…
Elle croit entendre un bruit. Alors une fois de plus, elle se met à 4 pattes, et progresse dans la pénombre d’un couloir pour fouiller un recoin… sa main tâtonne… et finit par se saisir de quelque chose qu’elle détaille, et illumine de son téléphone. Une chaussure.
…
L’instant de gêne est imminent. Pourtant, elle décide de l’assumer et de le vivre pleinement en relevant le regard vers le propriétaire de cette chaussure.
Un Cha.
Pas Figaro.
Juste l’un des deux jumeaux Cha.
Avec sa poisse, sans doute Jun Wan…
Qu’elle salue, à genoux… lamentable « Bonsoir. » oui, bonsoir Yulian. Bienvenue dans l’une de tes 257 situations les plus gênantes de ta vie « Vous vous demandez sans doute ce que je suis en train de faire ? Et bien il y a une explication pas si étrange que ça ! » … permets-le d’en douter.