Quand tu n’étais pas en train de travailler pour tes cours ou tout simplement en cours, tu montrais ton plus beau sourire derrière ton petit bar en tant que barmaid de l'Hibiscus Coffee Shop. Ta bonne humeur avait toujours été pointée du doigt par les réguliers qui venaient prendre leur boisson et se faire illuminer par cette petite au sourire éclatant et à la joie débordante dans la voix. Après tout, c’était ta caractéristique Persephone, tu n’avais jamais caché ta bonne humeur et ta joie d’être avec des personnes et de toujours les accueillir comme il le méritait. Aujourd’hui n’était pas une exception non plus ! Tu devais être toute seule pendant quelques heures, ce n’était qu’une fin de journée donc tu savais pertinemment que les personnes n’allaient pas être très présentes et que tu n’allais pas être débordée… de toute manière, tu pouvais toujours appeler quelqu’un pour venir t’aider pour ne pas finir avec trop de commandes sur le dos et trop d’attente pour les clients. Alors que tu étais en train de nettoyer l’une des tables, tu entendis le bruit de la porte qui s’ouvre, te redressant automatiquement pour regarder la personne. « Bonjour ! Je suis à vous tout de suite ! », toujours de bonne humeur, ce petit brin de voix qui se faisait entendre quand tu te mettais à parler. Tu allais rapidement derrière le comptoir pour prendre la commande de la personne qui venait prendre sa boisson. Tu n’étais pas dupe, même parfois trop empathique dans ce monde car, quand tu avais posé ton regard sur la personne, tu avais vu que son expression n’était pas la plus joyeuse et que la fatigue pouvait se voir sans aucun problème. « J’arrive tout de suite avec votre commande, je vous laisse vous installer ! », tu n’avais pas perdu de temps pour préparer sa commande, ne jamais perdre de temps quand tu as un client en attente. Alors que tu t’approchais d'iel avec le plateau, tu le posais délicatement en souriant doucement. « Voilà votre commande, j’en ai profité pour vous mettre une part de gâteau à la fraise. Ce n'est pas compté dans votre achat, c’est juste un petit plus pour vous en espérant que ça sera à votre goût ! »

code by kerushirei.

Nijirō aime son métier plus que tout. Ce n’est pas la carrière dont il rêvait initialement, mais dégoûté par la médecine et sa corruption, il a pris un virage à 360 degrés, en plein milieu de ses études. Il a dû mal à l’avouer à ses parents qui l’ont soutenu financièrement et moralement pendant de longues années… Il se faisait du souci pour rien, ils l’ont soutenu dans son choix et finalement, avoir un fils professeur semble les rendre tout aussi fiers. Il aime son métier plus que tout, tant est si bien qu’il ne compte pas ses heures. Il reste souvent jusque tard à l’université ou au lycée pour préparer ses cours, corriger des copies et surtout aider ses étudiants qui en ont le plus besoin. Il a conscience que les matières qu’il enseigne peuvent poser problème et il ne veut pas abandonner sur le bas côtés les élèves en difficultés. Son couple en pâti malheureusement. Ce n’est pas uniquement pour cette raison, sa relation avec Iseul bat de l’aile depuis un certains temps. Il l’aime toujours pourtant… Du moins, la voir ne le laisse pas indifférent. Il est attaché à elle. Iseul est la première personne qu’il a autant aimé, la première personne avec laquelle il a partagé ce sentiment si doux qu’est l’amour. Elle est son « high school sweetheart » comme disent les anglophones, à la différence près qu’ils se sont rencontrés à l’université et non au lycée, mais leur relation a tenu jusqu’à présent. Pendant près de dix ans… Ils avaient pour projet de se marier, de fonder une famille… Projet qu’ils n’ont officiellement pas abandonné, qu’ils laissent seulement traîner depuis longtemps. Trop longtemps.

Même cet après-midi, alors qu’il ne termine pas si tard, Nijirō  ne rentre pas directement. Il aurait pu et en profiter pour préparer le repas de ce soir. Il aurait aussi pu se rendre jusqu’à la boutique de fleuriste d’Iseul pour lui faire une surprise. Au lieu de cela, il a cherché un café pour se poser et corriger quelques copies. Pour une fois, il n’avait pas envie de le faire à l’université, il avait surtout envie de se changer les idées. Nijirō ne connaît pas le coffee shop duquel il pousse la porte, la mine préoccupée et fatiguée. Il s’efforce de sourire à la jeune serveuse et commande un double café noir. Il a bien besoin d’une forte dose de caféine.

- Merci.

Il s’installe à une table au fond du café. Son cartable en cuir, cliché du professeur, posé sur la table, il en sort un tas de copie dans lesquelles il se plonge avec facilité. Il relève la tête lorsque la jeune femme s’approche. Elle n’a pas perdu de temps. Son attention le surprend.

- Oh, c’est très gentil de votre part.

Est-ce qu’il a l’air si fatigué que cela ? Un peu de sucre ne lui fera pas de mal, en plus… Le gâteau aux fraises est son préféré. Ça fait longtemps qu’Iseul ne lui en pas cuisiné, pense-t-il tristement. Il ne lui en tient pas rigueur. Il n’a pas fait d’efforts non plus de son côté.

- Vous êtes sûre ? Je ne voudrais pas que vous ayez de problème avec vos supérieurs.

Il ne veut pas non plus la mettre mal à l’aise, alors il ajoute :

- Mais… Vous avez vu juste, un peu de sucre ne me fera pas de mal et j’aime beaucoup la fraise.

code by kerushirei.

C'était bien ce que tu aimais avec ce travail, tu aimais rendre le sourire aux personnes quand ta bonne humeur pouvait se transmettre à toutes et tous. Mais, visiblement, tu avais bien vu que ton nouveau client n'avait pas vraiment l'esprit dans un bon jour, c'était pour cela que tu avais eu la bonne idée de prendre ce bout de gâteau pour lui faire plaisir. De toute manière, tu n'avais juste à mettre un peu d'argent pour remplacer le manque et ça te donnerait une nouvelle raison de ne pas faire du gâchis parce que tout le monde n'avait pas pris une sucrerie en plus d'un café. Tu préparais alors la commande de la personne, regardant de temps en temps vers lui pour savoir si tout allait bien, tu n'étais pas dupe quand tu voyais toute la panoplie du professeur. Tu te rendais même compte que tu avais l'impression de l'avoir déjà croisé en cours. Après tout, en tant qu'étudiante en médecine, tu en voyais des professeurs qui venaient partager leur savoir pour faire en sorte que tout le monde devienne un bon médecin ou chirurgien. Toi, tu gardais en tête que tu voulais aider les personnes dans la même situation que toi, alors être un obstétrique-gynécologie était le meilleur choix.

Tu venais alors déposer sa commande et ce petit cadeau en plus de ta part. Tu souriais doucement en déposant tout, fière de cette petite idée que tu venais d'avoir. « Mais de rien, ce n'est que mon travail ! », c'était aussi ton moyen d'avoir un peu d'argent dans les poches et être tranquille quand tu voudras faire quelques petites sorties avec Nanako ou bien Gaeng. Quand ce dernier s'inquiétait pour toi, tu venais à secouer tes mains devant toi et à te mettre à rire. « Ne vous inquiétez surtout pas, je gère ce côté-là, il ne va pas m'en vouloir, surtout que c'est mieux dans la bouche de quelqu'un que dans un coin à attendre une âme qui a besoin de fraise et de sucre ! », tu ne voulais pas non plus qu'il stresse encore plus qu'il n'avait l'air alors que ce n'était qu'un petit cadeau de ta part. Tu étais encore plus heureuse quand ce dernier venait à te dire que tu avais vu juste et qu'en plus qu'il aimait énormément la fraise, comme toi ! Bon, c'était notamment pour les laits à la fraise que tu buvais tout le temps. Mais, pendant que tu discutais avec lui, tu le regardais, mettant ton plateau entre tes bras contre toi. « Je n'espère pas que je vais vous embêter avec cette question, mais est-ce que vous êtes professeur à la Yonsei par hasard ? J'ai l'impression de vous avoir déjà croisé ou même eu en classe... »

code by kerushirei.

L’attention le touche tout particulièrement. Depuis ses études de médecine, Nijirō a un peu trop tendance à perdre foi en l’humanité… Il s’orientait dans ce milieu avec l’espoir de pouvoir sauver des vies, de pouvoir faire la différence auprès de personnes qui avaient réellement besoin de ses connaissances. Il voulait travailler dans le secteur de la chirurgie pédiatrique pour redonner le sourire aux enfants, leur donner une seconde chance… Nijirō se doutait bien que tout n’était pas parfait dans cette profession. Il savait qu’il serait confronté à des injustices, à la mort, au chagrin des familles… Il n’avait pas envisagé la corruption et la responsabilité d’éléments du corps médical. Nijirō ne comprend toujours pas comment des médecins peuvent s’abaisser à un tel vice. L’argent régit le monde, c’est un fait qui le rend malade. Cette décision a été difficile à prendre. Toutefois, il ne se voyait pas continuer comme si de rien était et fermer les yeux sur ces actes. Alors, il a fait le choix avec lequel il était le plus en accord. Il a rendu sa blouse et a changé d’orientation. Il travaille toujours avec les jeunes, puisque Nijirō a décidé de devenir professeur, mettant à profit ce qu’il avait déjà appris en médecine.

Il s’inquiète tout de même pour la jeune serveuse. Elle n’a pas l’air bien vieille… Approximativement l’âge de la majorité des étudiants qu’il croise à l’université. Il ne voudrait pas qu’un patron un peu trop à cheval sur son chiffre ne lui tienne rigueur de ce geste généreux.

- C’est très gentil dans ce cas, merci beaucoup.

Il pensera à laisser un pourboire avant de partir. Il lui doit bien cela. Nijirō se dit qu’il pourrait aussi rapporter une pâtisserie pour Iseul… Encore une façon de se faire pardonner pour ses absences. Au lieu de toujours chercher un moyen de se racheter, il pourrait simplement rentrer plus tôt, profiter de passer du temps en couple, comme avant. Cependant, tout devient compliqué dernièrement. Nijirō ne sait plus quoi penser. Il aime Iseul. Pourtant, quelque chose semble différent entre eux. Est-ce que leur relation est à bout de souffle après dix ans ? Est-ce de sa faute pour prendre de moins en moins le temps d’entretenir la flamme ? Il est vrai que la routine s’est installée entre eux depuis qu’il est enseignant et qu’Iseul gère sa propre boutique.

- Oui, c’est exact, il répond dans un coréen parfait.

Depuis le temps qu’il vit à Séoul, il a eu le temps de se perfectionner et il est particulièrement doué dans le domaine des langues étrangères. Il aurait pu devenir professeur d’anglais, mais sans diplôme c’est plus difficile ou professeur de japonais, mais c’était moins challengeant… C’est sa langue maternelle. Qu’il a de plus en plus l’impression de perdre cela dit. Nijirō ne l’utilise plus au quotidien, le coréen prend le pas sur le reste.

- Votre visage me dit quelque chose aussi. Vous étudiez dans un domaine scientifique ?

Ce serait plus logique, puisqu’il intervient dans ce domaine… Enfin, sa matière est transversale : biologie humaine, mais il est vrai qu’il a surtout des étudiants en médecine. Malgré ses déceptions personnelles, il n’a jamais essayé de les décourager. Ils sont libres de se faire leurs propres expériences et Nijirō espère au contraire, qu’ils ne vivront jamais le même coup dur que lui.

- En médecine, peut-être ?

code by kerushirei.

Tu finissais toujours par retenir les visages des personnes que tu avais pour habitude de croiser dans la vie de tous les jours et qui étaient importants pour toi dans tes études, ou bien dans la carrière que tu aurais dans le futur. Tu étais heureuse en tout cas de voir que ton attention l'avait touché, surtout si ça pouvait l'aider à lui remonter le moral qui avait malheureusement l'air absent sur son visage. Tu espérais malgré tout qu'il retrouve le sourire et qu'il puisse rentrer chez lui avec des nouvelles idées en tête. En attendant, quand tu avais vraiment l'impression de le reconnaître, tu ne pouvais pas t'empêcher de lui demander pour être sûre et certaine de tes propos. Tu ne voulais pas te tromper, mais tu ne voulais pas non plus le déranger dans ce qu'il avait sorti de son sac de professeur, peut-être que ce n'était pas le moment ?

Soulagée au moment où il te répond et qu'il n'avait pas l'air d'être dérangé, tu laissais échapper l'air que tu avais bloqué pendant un instant avant de l'écouter. Tu venais à hocher ton visage de manière trop énergique, comme toi après tout, quand il te posait une question en retour. « C'est totalement ça ! », ce n'était qu'un domaine scientifique dont il parlait, puis il venait à préciser ses questions et ton sourire se faisait encore plus présent sur ton visage. Tu étais vraiment un rayon de soleil sur pattes pour tes amis, encore maintenant. « C'est ça, je suis en médecine. Bon, plus précisément, mon domaine est la gynécologie obstétrique. J'ai vraiment l'impression de vous avoir eu en cours, je suis actuellement en 5ᵉ année d'étude. », s'il te posait ses questions, peut-être qu'il t'avait eu en cours et que c'était pour cela qu'il t'était familier à ce point ? En attendant, tu faisais attention autour de toi si quelqu'un venait à rentrer dans la boutique. On n'allait pas te réprimander de parler avec un client pour qu'il passe un bon moment, mais tu ne pouvais pas non plus esquiver les autres qui pouvaient venir. Malgré tout, c'était marrant de tomber sur l'un de tes professeurs en dehors du campus.

code by kerushirei.

Entre le lycée et l’université, Nijirō a beaucoup d’étudiant, mais il a bonne mémoire, de plus, il est physionomiste. Il retient les visages des personnes qu’il a déjà croisées, même une seule fois. Alors, il ne réussira peut-être pas à le replacer immédiatement, il aura simplement cette impression de déjà vu qui ne le lâchera pas jusqu’à ce qu’il se souvienne enfin. Ou pas. Maintenant qu’il prête plus attention au visage de la jeune femme en face de lui, il a effectivement l’impression de l’avoir déjà rencontrée. Vu son âge… Ou plutôt l’âge approximatif qu’il lui donne, Nijirō dirait qu’elle est étudiante et s’ils se sont déjà croisés suffisamment souvent pour qu’elle s’en souvienne, il ne pense pas prendre beaucoup de risques en supposant qu’elle étudie dans une domaine scientifique.

- C’est fort possible. J’enseigne la biologie humaine dans les cursus scientifiques de la Yonsei et donc, en médecine aussi. Je pense effectivement que l’on s’est déjà croisés. Comment vous appelez-vous ?

Là, comme ça, il n’arrive pas à retrouver son prénom, mais si elle est en cinquième année, elle n’a plus cours avec lui. Nijirō intervient dans les premières années du cursus de médecine. Son job c’est d’apprendre aux étudiants le fonctionnement des appareils du corps humaine : le système digestif, le système nerveux, les organes et leur fonctionnement, etc. C’est une base que les étudiants acquièrent dans leurs premières années, puis lorsqu’ils se spécialisent, ils ont d’autres cours. Cependant, il lui arrive d’intervenir plus tard pour les branches d’immunologie, l’hématologie et la microbiologie. C’est peut-être les seules exceptions d’étudiants qu’il pourrait avoir en cours après la 2ème ou 3ème année. Si cette jeune femme est en 5ème année de gynécologie obstétrique, elle n’a pas dû l’avoir en tant que professeur depuis un certains temps. Ce qui n’empêche pas qu’ils doivent se croiser régulièrement dans le bâtiment réservé à ces disciplines.

- J’espère que le cursus vous plaît toujours après cinq années. Bon courage en tout cas, ce n'est pas simple la médecine.

Et il ne parle pas seulement des connaissances à emmagasiner et des heures à potasser les cours... Il ne peut pas s’empêcher de faire le parallèle avec son propre parcours en médecine. Nijirō a arrêté ses études après la 6ème année, dégoûté par un milieu bien trop corrompu et qui ne correspondait finalement pas à ses valeurs. Il aurait aimé pouvoir persévérer dans l’espoir de sauver de nombreux enfants dans le futur, il s’orientait vers la chirurgie pédiatrique. Toutefois, être de nouveau confronté à une telle situation, pire être obligé de privilégier un patient grâce au prestige et à l’argent de sa famille, le dégoûtait au plus haut point. Après la situation qu’il a vécu en internat, malgré les nombreuses fois où il a essayé de s’opposer à cette décision, il était hors de question de continuer. De toute façon, on l’aurait peut-être empêché d’aller plus loin puisqu’il avait bien montré qu’il ne serait ni docile, ni soumis en tant que jeune médecin. Respecter la hiérarchie, oui, soutenir la corruption qui gangrène le système hospitalier, non.

-         Pourquoi avez-vous choisi cette spécialité ?

code by kerushirei.

Quand tu entendais la confirmation du jeune homme en face de toi sur son rôle de professeur, tu te sentais soulagée de ne pas avoir fait l'erreur, tu aurais été tellement embarrassé de cette situation. Alors, tu te mettais à sourire doucement avant de t'incliner devant lui pour lui montrer le respect qu'il mérite en sachant son statut, puis tu le regardais de nouveau pour répondre à sa question. « Je m'appelle Ihn Persephone, les professeurs ont tendance à dire qu'ils retiennent mon prénom puisqu'il n'est pas coréen et que c'est parfois la différence qui est surtout retenue, heureusement et malheureusement dans d'autres cas. Je confirme que je vous ai eu en classe, j'espère que j'ai été une élève sérieuse pendant votre classe. », bien qu'il n'y ait pas de doutes sur cela, tu étais toujours attentive à tout ce que tu pouvais entendre des professionnels en face de toi pour devenir la meilleure chirurgienne. Tu avais encore de la chance d'être là, alors que tu n'étais pas réellement originaire du pays, mais bien de la Nouvelle-Zélande. Tu avais encore du mal avec toutes les différences de ce pays avec le tien. Mais, en tout cas, tu étais toujours heureuse d'avoir eu cette bourse d'étude et de faire en sorte d'être la meilleure dans ton domaine. Quand il venait à te demander si le domaine te plaisait toujours autant, tu secouais ta tête pour répondre positivement à cette question de sa part. « Toujours autant. Bien que certains moments soient difficiles dans la discipline, je me sens toujours heureuse de faire ses études et je veux toujours les continuer jusqu'à que je sois enfin chirurgienne et que j'aide toutes les personnes que je pourrais. », tu avais surtout ton objectif en tête et tu aimerais l'atteindre à la fin de ta carrière.

Quand vint la question de la spécialité et la raison de celle-ci, tu regardais ton propre ventre pendant un court instant avant de remonter le regard vers le professeur en face de toi. « En partie pour ma propre personne et les personnes dans la même situation que moi. Je suis atteinte d'endométriose, et j'aimerais aider toutes les personnes dans cette situation, faire en sorte de trouver un traitement qui puisse soulager les femmes ou bien faire en sorte de les suivre jusqu'au bout dans leurs désirs d'avoir des enfants. Puis, j'aime aussi aider les petits bébés qui ne vont parfois pas bien, être là pour participer à leur bien-être et les aider à aller mieux. Si je peux sauver des vies, en soulager certaines et trouver une solution à des maux importants, c'est pour ça que je fais cette spécialité. », on t'avait parfois jugé pour avoir pris ce chemin, alors que d'autres domaines de chirurgie étaient bien plus intéressants aux yeux de nombreuses personnes. Puis, tu avais eu Gaeng dans les soutiens. Et tes parents qui t'avaient encouragé avec ton petit frère.
code by kerushirei.

- Effectivement, ce prénom me dit quelque chose.

Difficile à oublier, il est vrai. Tant par son originalité, que par sa rareté dans un pays comme la Corée du sud. Un prénom qui a marqué Nijirō, friand de mythologie, surtout égyptienne, mais sa culture s’étend également aux autres mythes du monde. Perséphone, fille de Zeus et Déméter, épouse d’Hadès, dieu des Enfers, et elle-même déesse du printemps. Un classique pour quiconque s’intéresse un minimum à la mythologie grecque. La dernière remarque de la jeune femme fait sourire le professeur.

- Je n’ai jamais eu à me plaindre de vos résultats, ni de votre comportement.

La passion de Persephone pour ses études et le métier qu’elle aspire à exercer ramène douloureusement Nijirō à l’étudiant qu’il était… Des rêves plein la tête, des ambitions, une envie de sauver le monde… Il aura fallut six années pour qu’il décide de tout laisser tomber. Il se doutait bien qu’il ne pourrait pas soigner tout le monde, la vie est ainsi faite. Aucun médecin ne peut se targuer d’avoir à son palmarès 100 % de réussite dans les cas qu’il a pris en charge. Cependant, savoir que des puissants ont les moyens de réduire à néants les efforts d’un médecin et gâcher les chances de survis d’un patient -d’un enfant !-, a eu raison de sa volonté. Il n’a jamais digéré ce qu’il s’est passé, ni d’être témoin de ces magouilles, impuissant. Cet enfant avait envie de vivre et s’il avait reçu une greffe comme cela était prévu, si la liste des patients prioritaires n’avaient pas été trafiqué par des pots de vin, ses chances de poursuivre une vie plutôt normale par la suite étaient élevées.

- Tant mieux, il répond en s’efforçant de sourire.

Nijirō s’est toujours imposé de ne jamais interférer avec la volonté de ses étudiants. Ils doivent apprendre par eux-mêmes les côtés sombres du métier et décider seuls comment se positionner vis-à-vis de cela. Bien évidemment, il leur souhaitera toujours de ne jamais avoir à faire face à un tel dilemme, ni avoir à traversé la même chose que lui. Il n’y a rien de pire pour un médecin en devenir qui était prêt à donner ses tripes pour exercer cette profession.

- Ce sont de belles ambitions. Si je me souviens bien de vos résultats, en poursuivant vos efforts, vous ne devriez pas avoir de mal à y parvenir.

Les arguments de Persephone sont louables et sa volonté de s’orienter vers cette spécialité, tout à fait compréhensible. Encore une fois Nijirō se reconnaît un petit peu en elle. En ce qui le concerne, il voulait devenir chirurgien pédiatrique. Il souhaitait plus précisément se spécialiser dans la branche de la chirurgie viscérale, mais auprès des enfants plutôt que des adultes, pour les aider, dans l’espoir de leur donner une nouvelle chance, qu’ils puissent plus tard vivre avec moins de contraintes, selon la pathologie dont ils souffraient… Les enfants sont l’avenir d’une société et il voulait prendre soin d’eux. Puis, Nijirō a toujours aimé les enfants. Il s’est toujours vu père plus tard… C’était une évidence pour lui.

- C’est une très belle raison, les médecins de cette spécialité auront de la chance de t’avoir dans leurs rangs.

Soudain, son téléphone se met à vibrer. Nijirō le cherche à tâtons sous toutes les copies qu’il a laissé traîner sur la table. Tant d’agitation pour peu de choses, c’est juste Jae Won qui lui propose de sortir un de ces quatre pour boire un verre ou manger un morceau. Rien d’urgent, il pourra lui réponse plus tard. Cependant, dans la précipitation, il a laissé tomber des affaires, dont un petit cahier qui lui sert dans un de ses hobbies… L’apprentissage de nouvelles langues. Banal me diriez-vous, oui et non. Nijirō a appris le coréen en venant étudier ici, l’anglais aussi, car il devait le maîtriser pour suivre le cursus de médecine qu’il a commencé à Séoul. Il maîtrise très bien ces deux langues en plus du japonais, sa langue maternelle. Les langues qu’il apprend pour le plaisir sont particulières… Pour la plupart mortes ou fictives. Ainsi, il s’est amusé à apprendre le grec ancien, l’ancien égyptien, mais aussi le quenya, langue fictive, mais complètement fonctionnelle, inventée par Tolkien, na’vi tirée du film avatar… Il n’est pas bilingue dans chacune d’entre elles, point trop n’en faut, ce qu’il recherche c’est assouvir sa curiosité.

code by kerushirei.

Tu es rassurée de voir qu’il n’a jamais eu à se plaindre de toi, tu sais que tu es quelqu’un de très gentil, mais peut-être que certains de tes comportements ne sont pas aussi bien vu que par tes propres yeux. En tout cas, tu es bien heureuse de tomber sur quelqu’un que tu as pendant tes premières années, tu sais que tu n’avais as non plus le meilleur des coréens à l’époque et tu es bien heureuse de l’évolution que tu as eue jusqu’aujourd’hui. Tu gardes un grand espoir en tête que tout va bien se passer pour tes études et aussi pour ta future carrière, bien que tu te prépares tous les jours au pire pour les patients dont tu n’auras pas la chance de trouver une solution très rapidement. Tu sais que tu es sensible et que tu peux très rapidement pleurer s’il arrive quelque chose à l’un de tes patients, alors tu essayes de rester forte quand ça arrive quand tu es interne… et encore plus quand tu seras la chirurgienne. Néanmoins, quand tu lui partages ta passion toujours présente, tu as l’impression que beaucoup de choses se passent dans la tête de l’homme en face de toi, en plus de cette mine triste et fatiguée que tu avais déjà décelé chez lui dès son entrée.

« Oh, merci beaucoup ! », tu t’inclines devant lui après son commentaire, si même un professeur te dit que tu as toutes tes chances, tu ne peux que le croire. Tu t’accroches à tout ce qu’on peut te donner pour réussir au mieux tes études au maximum, tu n’as pas envie de retrouver ta sœur pour qu’elle se moque encore plus de toi et ton inefficacité dans un autre domaine, en plus de celui de devenir mère comme elle peut l’être d’un enfant depuis quelques années déjà. Tu essayes de t’enlever cette image de ta tête, mais ton cœur se serre encore une fois à cette possibilité. Tu souris encore plus à ses autres compliments, tu sens cette petite fierté au fond de toi, tu es terriblement prête à devenir une chirurgienne et à aider les personnes même si tu ne peux pas le faire pour ta propre personne. Tu te décales quand ce dernier commence à s’agiter après son téléphone pour ne pas le gêner. Puis, quand tu comprends qu’il est temps pour toi de partir derrière ton comptoir pour attendre d’autres clients, un carnet te tombe à tes pieds. Tu t’empresses de le ramasser pour lui donner, sans manquer de regarder rapidement ce que tu as pu voir sans être indiscrète. « Voilà pour vous ! Je vois que tous les médecins ou anciens étudiants en médecine ne sont pas aussi ordonnés qu’on nous le dit, je me fais souvent engueuler pour ça, mais après je me retrouve dans mes notes donc… », tu secoues la tête avant de lever cette dernière vers le client qui arrive. Tu fais un signe de la tête au professeur avant de te diriger rapidement à la rencontre de ce dernier.

code by kerushirei.