La cause animale était un sujet de conversation qui te passionnait – et l'on ressentait la passion dans tes mots mais aussi dans tes gestes. Tes émotions se reflétant alors sur ton visage avec perfection, de l'horreur tu passais à la surprise mais aussi à l'effroi et l'incompréhension. Le sujet te tenait un cœur. Un peu trop peut-être. Et tu avais rencontré des esprits trop fermés pour pouvoir. Tu savais que tu allais en rencontrer encore. Mais tu ne lâchais pas, mordant un peu plus. Si tu étais d'accord de subir l'arrogance et l'égoïsme des gens tu ne l'étais pas quand cela concernait les animaux. Car eux ne pouvaient pas se défendre – et c'était pour ça que tu intervenais, aussi. Tu essayais du moins. Le sujet était compliqué par ici. Fort heureusement tu trouvais des personnes avec qui échanger pacifiquement. Tu trouvais des personnes qui s'y intéressaient, qui essayaient de savoir, connaître, comprendre. Et ça te faisait plaisir. Plus plaisir encore quand tu pouvais parler librement de tout cela avec le cuisinier de l'université. Chose que tu n'aurais pas pensé possible mais Hyeol était compréhensif, et à l'écoute. Il avait entendu mais surtout écouté tes suggestions et c'était avec le sourire que tu venais lui proposer de nouvelles recettes, que tu avais testées en avance ou non. Aujourd'hui c'était le second cas, tu n'avais pas encore essayé mais tu allais pouvoir le faire avec lui. Et si c'était une réussite, peut-être que le plat pourra apparaître au menu. Les plus curieux pourront y goûter et les autres continueront à faire comme d'habitude. « Bonjour Hyeol », que tu dis, le sourire venant se frotter à tes lèvres alors que tu avançais calmement dans la cuisine. « Tu vas bien ? La journée n'a pas été trop compliquée ? », l'interrogeas-tu, les pupilles vers lui alors que tes doigts remuaient une feuille. « J'ai apporté la recette dont je t'avais parlé la dernière fois. Ca a l'air bon et pas très compliqué. J'espère que ça le sera », tu ris quelque peu, le nez se fronçant faiblement, déposant le papier sur la table. « S'il manque des ingrédients je pourrais aller les chercher mais normalement j'ai tout apporté », et tu déposas gracieusement un sac de courses sur la table, le regard pétillant posé sur le cuisinier. « J'ai hâte de pouvoir commencer »

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