✧. ┊ au collège, on te traitait de sorcière. tes cheveux noirs et longs assombrissaient toujours ton visage, le fermant un peu plus, rendant tes sourires presque invisibles. tes vêtements dans des teintes sombres ne faisaient pas honneur à ton aura chaleureuse et brillante. tu as fini par délaisser les cheveux noirs pour devenir blonde au début du lycée, éclairant ainsi un peu plus ton visage et délaissant le surnom dans un coin. tu as ajouté des couleurs dans ta garde-robe, dans des teintes pâles car tu n'aimes pas les vêtements trop flashy.

✧. ┊ petite, tu étais toujours un peu solitaire. tu avais des ami.e.s sans réellement en avoir, comme si tu n'arrivais pas à te mêler aux autres (ou comme si les autres n'arrivaient pas à t'accepter dans leur cercle). t'as jamais su la vraie raison. à la fin du collège, début du lycée, tu as commencé à avoir de vrai.e.s ami.e.s. certain.e.s sont resté.e.s, d'autres sont parti.e.s. car ainsi va la vie. et même si t'as pas une liste d'ami.e.s à n'en plus finir, ça te convient. après tout, ce n'est pas la quantité qui compte mais la qualité, n'est-ce pas ?

✧. ┊ t'as jamais été pleine d'assurance. alors quand tu as eu ce coup de cœur pour ce garçon l'année dernière, il était impossible pour toi de l'approcher ou d'oser espérer plus. devenir son amie te conviendrait parfaitement ; et c'était sans compter sur le hasard qui parvint à faire en sorte que tu puisses lui parler. tu t'es ridiculisée et tu t'en es lamentée pendant des jours. jusqu'à ce qu'il revienne te voir. jusqu'à ce que vous passiez plus de temps ensemble. tu apprenais à le connaître, et lui aussi. tu apprenais à connaître ses ami.e.s, cette petite bande avec qui tu passais beaucoup de temps. et pour la première fois de ta vie, tu te sentais enfin bien. à ta place.


you make me so nervous
that I just can't hold your hand

✧. ┊ le comble du bonheur fut quand il te demanda de devenir sa petite-amie. chose que tu ne pensais jamais possible ; car t'étais pas celle qui attirait les regards. on regardait souvent ta meilleure amie, on s'intéressait à elle mais toi ? jamais. il a été l'exception. et tes années universitaires s'annonçaient absolument fabuleuses ! tu étais sur un petit nuage, profitant de chaque instant en sa compagnie, en apprenant toujours plus sur lui et en dévoilant toujours plus sur toi. il était tout ce que tu avais rêvé et même mieux encore. il était avenant, compréhensif, patient, drôle, gentil, serviable. et tu te demandais souvent comment pouvait-on être si proche de la perfection ; et si tu n'avais pas été si naïve tu aurais compris que ce n'était qu'un jeu.

I'm flying too close to the sun
✧. ┊ un jeu dont tu ignorais les règles. ce jeu qui se déroulait devant toi sans que tu en aies conscience ; et tu en étais pourtant la pièce centrale. tu n'étais pas reine, tu n'étais que pion ; réalité qui vint détruire le rêve ce jour où tes lèvres laissèrent échapper tes émotions. tu pensais voir l'émerveillement sur son visage mais tu ne voyais déception et dégoût. t'as tout gâché. dans deux semaines, j'aurais gagné mon pari ; des paroles que tu ne pourras oublier, et qui étaient arrivées trop tôt apparemment. et les rires qui vinrent les accompagner encore moins. ses ami.e.s que tu pensais chez eux étaient là, la victoire dans la bouche et la satisfaction sur le visage. tandis que lui faisait la tête sur le côté, les bras croisés. tandis qu'eux fêtaient, le sourire jusqu'aux oreilles, la taquinerie facile sur leurs lèvres. tandis que tu peinais à tout comprendre, le cœur se déchirant petit à petit, les larmes inondant ton regard ... avant que tu ne prennes la fuite. t'échappant de ce cauchemar, courant et courant encore, te réfugiant dans ta chambre, les larmes décorant tes joues, laissant un bout de ton palpitant sur le chemin (et un autre entre ces mains immondes).
;; et aujourd'hui tu baisses le regard à chaque fois que tu les croises. et tu entends leurs rires. et tu sens les regards moqueurs. et tu vois les doigts pontés vers toi. comme si tu n'étais qu'un clown. la blague semblant si drôle qu'ils ne cessaient de la répéter et d'en rire. encore et encore. et tu baisses le regard dès que tu croises le sien, le cœur trop lourd pour oser l'affronter.

you made flowers grow in my lungs
and although they are beautiful
i can't breathe

✧. ┊ tu es incapable de mentir ; du moins tu n'as jamais osé mentir à ta mère, te confiant quand quelque chose n'allait pas, cherchant du réconfort auprès de celle qui te connaît mieux que quiconque. tu n'as cependant pas parlé de tout ça. à personne. car tu as honte. honte de t'être faite avoir aussi facilement. honte d'avoir espéré. tu supposes être la seule fautive ; car tu aurais dû te méfier. les signes étaient là mais tu refusais de les voir. et tu gardes alors tes doutes secrets, tes questions muettes, et ta peine sourde.

✧. ┊ tu as écouté les albums de Taylor Swift et Ariana Grande en boucle après la rupture. tu y as trouvé du réconfort, même si certaines chansons te font pleurer à peine les premières notes résonnent. tu t'es un peu plus concentrée sur le volleyball, le sport occupant ton esprit à penser à autre chose qu'à lui.

✧. ┊ youtube est une bulle dans laquelle tu t'enfermes : tu t'y perds plus souvent que tu ne le dis. tu passes de vidéo en vidéo et les heures passent sans que tu ne t'en rendes compte. grâce aux recommandations, tu as pu découvrir des pépites musicales ; des chansons que tu écoutes en boucle encore aujourd'hui. tu es aussi le genre à regarder des vidéos pour t'endormir, des let's play plus précisément.

✧. ┊ tu as tous les jeux Pokemon. tu as aussi plusieurs peluches à l'effigie de ces belles créatures ; Ramoloss est venu avec toi au dortoir universitaire, et il trône fièrement sur ton lit (et dort avec toi chaque nuit).
de manière générale, tu aimes un peu trop les peluches.

✧. ┊ si on ne te trouve pas à la librairie, on risque de te trouver au nintendo shop. un magasin par lequel tu fais toujours un détour dès que tu le peux. si bien qu'aujourd'hui l'une des employées te connaît. tu joues de la guitare. tu adores les séries, films ou livres post-apocalyptiques et dystopiques. tu lis beaucoup de bande dessinées ou de manga aussi. tu adores Brooklyn Nine-Nine, ou Friends, que tu mets souvent en fond quand tu révises.
;; tu connais quelques dialogues de ces séries par cœur, dialogues qu'il t'arrive de prononcer glissant alors quelques références dans tes mots. (on ne s'étonne plus de t'entendre chanter I want it that way des Backstreet boys maintenant)

✧. ┊ t’as fait un rêve un jour (mais t’as pas envie d’en parler) où tu étais allongée par terre, derrière des grilles, la fin du monde se déroulant de l’autre côté de celle-ci et ton seul souci était de finir le sudoku que tu avais commencé avec ton voisin (un type que tu ne connais pas en vrai) et tu sais pas ce que ça peut bien vouloir dire.