✦ Un souffle contre les lèvres, tu observais le terrain, tes camarades, le vide. Tu aimais le volleyball, passion discrète mais bien présente. On te disait souvent que ta taille était utile pour la discipline – tu supposais que oui, sans essayer de chercher trop loin. Tu n'étais pas sûre qu'il existe réellement un lien entre les deux. Tu fis rebondir la balle quelques instants, avant de sourire à ta camarade sur ta gauche. C'était à ton tour de faire le service – service réussi, d'ailleurs. Et tu t'amusais ensuite, frappant le ballon avec force maîtrisée ou douceur négligée. Ca te vidait la tête, les pensées t'échappant une à une, à chaque pas que tu faisais, à chaque fois que tu touchais la balle. Tu te sentais plus libre, plus sereine. Tu pouvais respirer – même là, les paumes sur les genoux, essoufflée. Tu respirais, tu profitais sans te poser trop de questions. Sans que le passé ne vienne te ralentir. Mais tu savais qu'il viendrait, qu'il te tombera dessus une fois que tu quitteras le terrain Et tu repenseras à chaque instant, à chaque moment passé à ses côtés. Et tu te demanderas comment avais-tu pu être aussi naïve. Tu verras des signes là où il n'y en avait probablement aucun mais ton esprit te jouait des tours, ton cœur aussi. Le match terminé, tu aidas pour ranger avant de te rendre sur un terrain un peu plus loin, prétextant vouloir t'entraîner pour tes services. Tu voulais juste garder ce sentiment de liberté un peu plus longtemps.
Et tu t'entraînas alors, tapant dans la balle. Encore et encore. Les doigts glissèrent, le ballon déviant, la trajectoire que tu avais tracé totalement détraqué. « Attention ! » mais il était trop tard, le mal était fait. Tu t'avanças rapidement vers la silhouette un peu plus loin. « Oh mon dieu je suis vraiment désolée », que tu articulas rapidement, prise de panique et d'inquiétude. « Est-ce que ça va ? Est-ce que... », tu inspiras, observant les alentours. « Il y a un banc. Tu devrais t'asseoir un peu. Tu veux un peu d'eau ? Du sucre ? », tu savais pas vraiment quoi faire dans ce genre de cas. « Je suis désolée » que tu soufflas encore, horrifiée. Ca faisait pas vraiment parti de tes plans d'assommer un étudiant aujourd'hui.

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✦ Ne jamais passer par les terrains de volley. On le lui avait souvent dit, que c’était dangereux et que les ballons arrivaient trop vite pour pouvoir les esquiver. Jisung, pourtant, n’en fit qu’à sa tête. C’était plus rapide de passer par là, il n’allait pas faire tout le tour juste parce qu’il pouvait se prendre un ballon. C’était un risque qu’il accepta de prendre. Et risque qui arriva finalement. Bien que la jeune femme eût crié, lui disant de faire attention, le footballeur n’eut clairement pas le temps de faire quoi que ce soit. Il avait tourné son visage vers la voix et s’était pris la balle en plein visage. Ça faisait mal, vraiment mal. Sa main se porta directement à son nez, le tenant alors qu’il s’accroupissait. Il vérifia à plusieurs reprises que son nez ne saignait pas et leva brièvement le visage vers la demoiselle qui s’était approchée. « J’ai l’air d’aller bien ? » Grogna-t-il comme réponse, peu amical. La douleur était forte et Jisung ne contrôlait pas le ton de sa voix. « T’as pas un truc froid ? » Demanda-t-il en se redressant, sa main tenant la lanière de son sac. Il se traîna jusqu’au banc, s’asseyant dessus. « Ben heureusement que tu l’es… » Souffla-t-il, grimaçant. Il ferma un instant les yeux, ses doigts toujours sur son nez douloureux. « T’y es pas allée de main morte, putain. » Dit-il en levant les yeux vers la volleyeuse. « C’est la première fois que t’assommes quelqu’un ou ? Faut pas paniquer comme ça, c’est rien. » Ajouta-t-il, lui adressant un petit sourire rassurant. Il allait s’en remettre.

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✦ « Non ? », tu savais pas toi-même pourquoi c'était une question. Tu plissas quelque peu le nez dans une grimace coupable, t'en voulais de plus en plus au fil des secondes qui défilait. Tu ne savais pas quoi faire, en plus. « Un truc froid ? », tu observas rapidement les alentours, ne portant pas de glaçons sur toi, encore moins des petits pois. « Mes mains ? », tu agitas vaguement tes doigts, les coupables de toute cette histoire et tu offris une mine désolée. « Mais je peux aller chercher quelque chose », que tu proposas alors, supposant que l'idée était meilleure. « Désolée », répétas-tu encore, le suivant, inquiète, contemplant chacun de ses mouvements pour être sûre que tout allait bien. « Désolée, vraiment. J'ai pas mesuré ma force... du moins je pensais pas que la balle partirait de ce côté », tu visais mieux d'habitude. Tu savais que ça n'excusait rien mais tu tenais tout de même à préciser que ce n'était pas fait exprès. T'avais rien contre lui, promis. Tu clignas des paupières à sa question, mimant un air penaud. « Ca arrive mais c'est rare. C'est pas vraiment mon passe-temps favori », tentas-tu de plaisanter dans un souffle amusé. « C'est plutôt impressionnant et j'ai pas l'habitude. En général c'est le coach qui gère. Et quand ça m'arrive je fais rarement attention à ce qu'il me dit de faire, je le fais juste », tu savais pas si ça faisait sens. Tu relevas les pupilles vers lui, petite grimace embêtée toujours présente sur ta frimousse, les pupilles brillant de culpabilité. « Tu veux que j'aille chercher des mouchoirs bien mouillés pour calmer la douleur ? », t'étais pas sûre que ça fonctionnerait mais... « Je peux appeler une ambulance aussi », articulas-tu machinalement, le regard dans le vide, confuse, perdue, inquiète. Tu vins t'asseoir à côté de lui sur le banc, les prunelles rivées sur lui. « Je m'appelle June », articulas-tu lentement, supposant que le faire parler était mieux que le regarder s'endormir. « Ca va ton nez ? Je suppose que c'est mieux que tu t'endormes pas. Je crois ? J'avais lu un truc comme ça une fois... est-ce que je pourrais t'offrir une boisson fraîche après ? Et quelque chose à manger ? Pour me faire pardonner »

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✦ Jisung demanda à la jeune femme si elle n’avait pas quelque chose de froid à lui donner. Ça calmerait les douleurs et éviterait très certainement à son nez d’enfler. A sa réponse, il ne répondit rien, regardant ses doigts avec une petite grimace. Ça ira… « ça serait mieux, ouais… » Souffla-t-il. Une poche de glace, du papier mouillé, des glaçons… Qu’importe mais pas ses mains. Le footballeur se leva et s’assit sur le premier banc qu’il trouva. Il tâta son nez en grimaçant. « À croire que t’as un souci avec ma tête. » Lança-t-il, blaguant bien évidemment. Il se doutait bien qu’elle n’avait pas fait exprès et qu’elle n’avait absolument rien contre sa tête. Ils ne se connaissaient même pas. « J’espère bien que c’est pas ton passe-temps favori ! Faut mettre un panneau sinon, pour prévenir. » S’exclama-t-il avec un petit rire. « Ah, et pourquoi il est pas là aujourd’hui ? » Demanda-t-il. Ça aurait été bien. Parce que là, il douillait vraiment. « Hm, ça pourrait faire l’affaire, un temps. Le mieux serait une poche de froid. » Répondit-il avant qu’un rire ne franchisse ses lèvres à sa seconde proposition. « Une ambulance ? Pour quoi faire ? J’ai pas le nez cassé. Tu t’en fais un peu trop. » Dit-il, riant encore. C’était absurde. « Jisung. » Répondit-il à ses présentations. « Ouais, ouais, ça pique mais ça va. » Indiqua-t-il, continuant de le toucher du bout des doigts. Ouh, c’était sensible… « Je suis pas près de m’endormir, t’inquiètes. » Dit-il avant de tourner un peu trop vivement le visage vers elle, grimaçant de douleur. Pas trop vite, Jisung. « Une boisson fraîche. Si on peut demander des glaçons en même temps, ça serait super. » Et il se leva, passant la lanière de son sac sur son épaule. « J’ai pas vraiment faim, là, j’t’avoue mais… Une prochaine fois. » Elle devait se faire pardonner, en effet, même si, en réalité, Jisung ne lui en voulait pas. S’il devait payer un repas à chaque ballon qui terminait dans la tête de quelqu’un, il serait pauvre. « Tu sais que t’es pas obligée ? Surtout si ça t’arrive souvent, tu vas finir par ne plus avoir un won. »

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✦ « Quoi ? Pourquoi j'aurais un souci ? », que tu demandas, les sourcils levés dans une confusion marquée. Surtout qu'elle était bien, sa tête. Tu plissas le nez, boudeuse mais aussi désolée. T'aurais dû faire attention tu le savais mais t'aurais pas pensé que la balle prendrait une telle trajectoire. Un faible son amusé t'échappant, tu secouas la tête, affirmant que non, ce n'était pas ton passe-temps. Tu préférais jouer au volley-ball que viser les passant.e.s. « On devrait peut-être en mettre cela dit... pour prévenir quand on s'entraîne ? », ça te semblait une bonne idée, non ? Histoire de prévenir les étudiant.e.s qui passeraient par là qu'une balle pouvait arriver à tout moment. « Parce que je suis seule », répondis-tu bêtement en clignant des paupières. Ca t'avait fait du bien – mais maintenant tu regrettais un peu ta décision. « Une poche de fr.. oh j'en ai pas... désolée », tu devrais, en réalité. Ca pourrait être utile pour toi aussi mais... non, t'avais pas ça. Tu mimas un air bougon à son rire, tapotant à peine des pieds sur le sol en bougeant vaguement les mains. « Parce que tu t'es pris une balle de volley en plein nez... », et que ça devait faire mal. Très mal. Trop, même. « Je préfère m'en faire trop que pas assez », que tu soufflas, soucieuse, les épaules basses, t'inclinant quelque peu face à lui. « Tu es sûr ? », il te disait que oui depuis quelques instants mais tu insistais. « J'espère bien ! Il ne faut pas s'endormir, surtout pas après un coup pareil », articulas-tu, les pupilles contemplant chacune de ses expressions. « Une boisson fraîche. On peut aller chercher ça », tu laissas tes prunelles contempler les alentours. « Je crois qu'il y a un café pas loin, ils servent un peu tout. Tu voudras une glace aussi ? », tu fis le geste de le poser sur ton propre nez, au cas où il en voulait pour atténuer la douleur. « Une prochaine fois oui pas de soucis », tout pour te faire pardonner, vraiment. Les pommettes prenant un peu de couleur tu levas les épaules. « Je sais bien mais... », tu te pinças les lèvres, haussant encore une fois les épaules dans une petite grimace. « Il faut bien se faire pardonner, pas vrai ? Je peux pas juste laisser ça comme ça », affirmas-tu doucement, récupérant tes affaires en indiquant la direction du café. « Ca ira pour marcher hein ? Je dois prendre tes affaires ? Ou ça va ? », tu t'inquiétais vraiment trop... « Ca m'apprendra à m'entraîner seule », tu secouas la tête dans un souffle. Tu feras en sorte que l'entraîneur soit là la prochaine fois, au moins. « Prends ce qui te fait plaisir, vraiment, n'hésite pas », articulas-tu dans un sourire devant le café, lui indiquant d'entrer. Tu lui devais bien ça, le pauvre. « En plus je dois décaler tous tes plans, je suis vraiment désolée »

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