Ce n'était pas par plaisir que Caolu était là, ce n'était pas son choix et l'annonce du médecin n'avait rien de surprenant quand on y pensait. Mais la douleur de la baekje n'en fut pas moins immense quand il lui avoua qu'elle avait perdu son bébé. Parce que ça semblait iréel, impossible à ses yeux que ça lui arrive. Pourtant elle savait que c'était une possibilité, le risque zéro n'existe pas mais on imaginait rarement qu'on allait réellement vivre une telle épreuve, même si Caolu doutait encore de ses capacités à être mère, même si elle avait peur de ne pas être à la hauteur. La douleur qui la frappa, elle ne pouvait en mesurer la force, se recroquevillant sur elle-même, se coupant du monde extérieur à un tel point qu'elle manqua presque les mouvements de Yeonghun pour se rapprocher d'elle, envoyant bouler l'infirmière afin qu'ils ne soient que tous les deux. Elle n'osait pas relever les yeux, elle avait peur de croiser son regard et voir les émotions sur ce dernier, ça lui briserait tout autant le coeur que ce que le médecin venait de lui dire. Elle aimait tellement Yeonghun et le jeune homme avait tant fait pour elle et pour son bébé. Tellement qu'elle savait que pour beaucoup c'était lui le père et elle aurait aimé que ça soit le cas. Mais maintenant ce souhait était encore plus douloureux. Caolu s'accrocha à lui, n'arrivant toujours pas à contrôler ses larmes et ses gémissements, les pensées tourbillonnant dans sa tête jusqu'à ce qu'une seule reste : était-ce sa faute ? Elle avait pourtant fait attention. Et dans le fond, très profondément enfoui en elle, Caolu savait qu'elle n'y était pour rien mais ça ne l'empêchait pas de réagir comme de nombreuses femmes avant elle, rejetant la faute sur elle. Yeonghun ne la laissa pas continue sur cette voie, ses mots faisant une fois de plus couler ses larmes, son esprit s'accrochant à ses caresses sur sa joue alors qu'elle levait vers lui un regard perdu. « Je sais mais... » c'était plus fort qu'elle. C'était difficile de penser autrement pour l'instant. « C'est si dur Hunnie. » Elle murmure, un nouveau sanglot s'étranglant dans sa gorge quand il vient déposer un baiser sur son front, la jeune femme s'accrochant désespérément à lui. Elle ignora combien de temps ils restèrent dans cette position, la présence de Yeonghun telle une bouée l'empêchant de sombrer. « Merci, » elle finit par murmurer faiblement, enfouissant son visage dans le cou du baekje. « Merci d'être là. » Elle avait toujours l'impression qu'on lui avait anesthésié le coeur et le corps mais Yeonghun était sa lumière dans l'obscurité.

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Le cœur de Yeonghun se brisa à l’annonce de la perte du bébé et se brisa davantage en voyant la réaction de Caolu. Ses pleurs, ses gémissements… ça lui faisait tellement mal de la voir ainsi. Il se rapprocha d’elle, aussitôt, chercha le contact et à la rassurer. Il ignora une première fois l’infirmière, ne comprenant même pas les mots qu’elle prononçait. Il s’en fichait tellement, il voulait simplement s’occuper de la baekje. Et quand elle insista… Le danseur perdit patience, ce qui lui arrivait très rarement. Il l’envoya bouler et se tourna vers la basketteuse. Il lui demanda de se pousser un peu, s’installant à ses côtés pour pouvoir la prendre dans ses bras. Il la serra contre lui, ses doigts caressant ses cheveux, sa joue. Il cherchait à la calmer et à absorber sa douleur. Douleur qu’il avait lui aussi mais qui était plus supportable que celle de Caolu. Il écarquilla les yeux aux mots de la jeune femme, ne sachant quoi lui dire au départ. Il la reprit rapidement, ne pouvant la laisser dire que c’était sa faute. Elle n’y pouvait rien. Elle n’avait rien fait de mal. Elle avait toujours pris soin d’elle, du bébé. Comment ça pouvait être sa faute ? « Mais rien, Caolu. Ce n’est pas ta faute. » Dit-il, la coupant. Il ne pouvait vraiment pas la laisser dire ça, la laisser croire ça. Cela dit, il n’était pas idiot. Il savait que, même s’il le disait, elle continuerait de le penser. Pour l’instant. C’était trop frais, trop récent. Et si douloureux… « Je me doute, oui… Mais… Ce n’est vraiment pas ta faute. Tu n’y es pour rien. T’as rien fait de mal. » Répondit-il, la gardant toujours contre lui. Il vint déposer un baiser sur son front et ils ne bougèrent plus. Ils restèrent ainsi, un moment, dans le silence. Une étreinte qui, il espérait, était réconfortante. « Hm ? » Fit-il en l’entendant murmurer quelque chose. Il n’avait pas compris, perdu dans ses pensées. « Me remercie pas, Caolu… » Dit-il, resserrant un peu son étreinte. « C’est normal d’être là. » Ajouta-t-il, ses doigts se perdant dans les mèches de la jeune femme. « C’est normal… » Souffla-t-il, venant déposer un nouveau baiser sur son front. Yeonghun tourna la tête quand la porte s’ouvrit, croisant le regard de l’infirmière de tout à l’heure. Il lui fit un signe de la tête, lui faisant comprendre que oui, ils allaient y aller. Il attendit qu’elle reparte, patienta quelques secondes avant de prendre une grande inspiration. « On va devoir y aller… » Souffla-t-il, se détachant à contre cœur de Caolu. Il descendit du lit et se tourna vers l’étudiante, lui souriant difficilement. Il lui tendit ses mains pour l’aider.

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Caolu était dans un cauchemar, elle ne voulait pas croire que c'était réel et pourtant tout était vrai. La douleur qu'elle ressentait, le vide qui venait assombrir son coeur, c'était bien trop réel pour n'être que le fruit de son imagination. Coincée dans un état où elle n'avait plus conscience du reste, recroquevillée sur elle-même jusqu'à ce que Yeonghun vienne la prendre dans ses bras, qu'elle lui laisse une place sur le lit d'hôpital pour qu'il puisse s'installer à ses côtés, pleurer avec elle. La douleur vive et profonde qu'elle ressentait, elle savait que Yeonghun la vivrait aussi car il avait été tout pour elle depuis qu'il avait appris sa grossesse, il n'avait jamais quitté ses côtés et il l'avait aimé ce bébé. Comme si il était le sien. Caolu s'accrocha à lui, Yeonghun était devenu en l'espace de quelques secondes la personne lui tenant la tête hors de l'eau, cette lumière qui venait éclairer l'obscurité qui l'avait engloutie. Caolu s'en voulait, culpabilité immédiate, réaction totalement normale de son esprit pour justifier ce qu'il venait de se passer... même si ce n'était pas sa faute, le garçon le lui rappelant. Il ne voulait pas la laisser penser ça. « Je.. je... » La chinoise se mordit la joue, sanglots continuant de venir secouer ses épaules, pensées tournant à cent à l'heure dans sa tête, cherchant des excuses, des justifications. Est-ce que le bébé avait senti qu'elle n'était pas prête ? Est-ce qu'elle avait fait un mouvement qui avait mis en danger son bébé ? Combien de temps restèrent-ils dans cette position avant que les larmes de la demoiselle cessent ? Elle en avait aucune idée. « Je ne sais pas ce que je ferais sans toi, Hunnie. » Elle murmura faiblement, visage toujours enfoui contre le cou du garçon jusqu'à ce qu'elle le sente bouger et les mots qui suivirent ne la surprenaient pas. Il fallait qu'ils partent, ils ne pouvaient pas rester. Hochant la tête, elle regarda Yeonghun descendre, fixant longuement les mains du jeune homme sans rien dire, sans bouger avant de les attraper, le coeur toujours aussi lourd. « Tu... » Caolu releva les yeux vers lui, sentant à nouveau sa gorge se serrer. « Je peux rester avec toi ce soir ? » Liant ses doigts aux siens, elle se mordit la lèvre. « Je veux pas être toute seule. »

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