⏤ Toute guillerette, tu t'agites dans ton appartement, préparant ta soirée entre soeurs qui commencera d'ici quelques dizaines de minutes. Heidi et toi avez l'habitude de vous retrouver le week-end pour passer du temps entre soeurs, du moins quand vous êtes toutes les deux disponibles. Il vous arrive aussi d'aller squatter chez Nevio, mais c'est plus rare dû à sa vie de famille que vous ne souhaitez pas perturber. Rien que le fait d'être rassemblés dans la même ville est déjà très chouette, c'est une sacré amélioration par rapport à quand vous étiez tous un peu dispersés aux quatre coins du monde. Ne reste que votre frère aîné, qui semble préférer la France, mais peut-être qu'un jour il craquera et vous rejoindra.

Fredonnant un air joyeux, tu déplies déjà ton canapé lit, préparant un vrai cocon de couvertures et de coussins. Tu as acheté ce meuble spécifiquement pour que vous puissiez vous installer le plus confortablement possible devant la télé, même si bien souvent vous papotez plus que vous ne regardez ce qui se passe à l'écran. En plus, là, tu as pleiiiiin de choses à raconter à ta petite soeur, notamment l'incroyable nuit que tu viens de passer. Quoi ? Les bonnes choses sont faites pour être partagées, tes frères et ta soeur n'ont jamais échappé à tes histoires de cul. Ça n'a d'ailleurs jamais eu l'air de les déranger.

Ton interphone sonne, et tu gambades joyeusement jusqu'à l'appareil. Nulle jusqu'à la moelle avec la technologie, le mur autour de l'interphone est maculé de post-its avec des flèches et des gros "PARLER", "OUVRIR", "JE SAIS PAS À QUOI SERT CE BOUTON" pour te guider. Pire qu'une mamie, ouais. « C'est ouvert ! tu dis joyeusement devant ce que tu espères être le micro. » Faudrait vraiment que tu songes à donner à ta soeur les codes d'accès, ça serait bien plus simple, tiens.

Tu accueilles ta soeur dans ta tenue détente habituel, à savoir des sous-vêtement cosy et un simple kimono posé sur tes épaules. Ta tenue arrache un reniflement outré à la voisine qui passait dans le couloir au moment où tu ouvres, et tu roules des yeux. Ah, ce pays de prudes... ce qui ne t'empêche pas de venir serrer ta petite soeur tout contre toi. « Heidiiiii ! tu pépies en faisant entrer ta soeur dans l'appartement. Comment tu vas ? » Faut dire que t'es relativement habillée, par rapport à d'autres fois. La pudeur, c'était clairement pas dans ton pack d'options. Puis t'as rien à cacher, encore moins la carte aux trésors de hickeys laissés par Yohan.

Si tu es celle qui fournit l'appartement et le monticule de coussins, en théorie c'est Heidi qui ramène de quoi grignoter, et tu viens zieuter avec curiosité le sac qu'elle a avec elle. « Mmh, tu nous as ramené quoi que bon pour ce soir ? »

((ootd #1)) ; ((ootd #2))⏤ Les sachets se balançaient au bout de ses bras au rythme de la marche de Heidi. Elle avait le pas sautillant alors qu'elle marchait au rythme de la musique dans ses oreilles en direction de l'immeuble de sa sœur. Elle connaissait le chemin par cœur depuis que Evie était venue les rejoindre. La benjamine avait été déchirée lorsqu'elle avait eu la sensation de devoir choisir entre son frère (et ses neveux) en partant pour la Corée du Sud ou sa sœur en restant en Suisse. Finalement, Evie avait mit fin à ce déchirement que ressentait l'étudiante en rejoignant la Corée du Sud à son tour quelques mois après les grandes décisions. Depuis, Heidi partageait les soirées/nuits qu'elle ne passait pas dans sa chambre en dortoir entre chez Nevio et chez Evie. Elle avait semé quelques unes de ses affaires chez l'un et chez l'autre de façon à toujours être prête.

Les soirées chez Nevio et les soirées chez Evie étaient très différentes. Le déroulé autant que les discussions ne se ressemblaient pas. Heidi se confiait sur bien plus de choses avec sa sœur, peut-être parce qu'elles étaient sœurs et que sur certaines choses elle n'avait pas besoin d'aller dans les détails, Evie, en tant que femme, comprenait. Elles avaient aussi développé des rituels, l'aînée préparait son appartement et la benjamine ramenait à manger. C'était bien leur repas et de quoi grignoter au long de la soirée qui se trouvaient dans les sachets qui se balançaient dans ses mains. Elle avait d'ailleurs fait une super découverte et avait hâte de raconter son aventure à Evie.

Arrivée au building de sa sœur, Heidi sonna et, comme souvent, patienta pendant un moment car rien ne se passait. La jeune étudiante leva les yeux au ciel, ne comprenant que trop bien ce qu'il se passait, encore. Heureusement pour elle, un voisin sortit de l'immeuble et Heidi en profita pour entrer et rejoindre l'appartement de sa sœur. Lorsqu'elle y arriva, Evie était déjà à la porte à l'attendre. Ignorant la voisine qui traînait dans le couloir, les lèvres de Heidi se fendirent dans un énorme sourire et répondit immédiatement (et très maladroitement) à l'étreinte de l'aînée. « Eviiie ! » Elle essayait de gérer ce câlin et les sacs sans tout faire tomber, c'était compliqué. « Ça va ! J'ai hâte de poser mes pieds froids sur tes jambes. » Elle tira la langue à sa sœur et s'engouffra dans l'appartement sans plus de cérémonie. Sans qu'on l'y invite, elle se dirigea vers la cuisine pour commencer à vider ses sacs. « Alors j'ai ramené plein de trucs hawaïens ! » Elle releva ses yeux brillants vers Evie. « Je suis passée devant un restaurant et ça avait l'air trop bien ! » Elle sortait des boîtes contenants des plats typiques qu'elle ne maîtrisait pas et des choses plus communes, comme un poke ball au saumon. « Ils avaient un chien trop mignon, j'ai pris plein de photos. » Elle sortit une boîte qu'elle mit à part. « Ça c'est les desserts - et continua sur un autre sujet, plus ou moins - La serveuse était trop gentille et trop belle ! T'aurais dû voir ses boucles, une beauté ! » Une jeune métisse avec des boucles à tomber par terre. Après avoir sorti son chargement, Heidi releva la tête vers sa sœur. « Le menu vous va Madame la Comtesse ? » Et, depuis son arrivée, elle s'autorisa enfin un vrai regard à sa sœur et... Attendez. Heidi leva un sourcil et détailla Evie. Ce n'était pas la tenue de sa sœur qui l'interpellait, elle l'avait déjà vu moins vêtue. C'était la peau de son aînée qui l'arrêtait. Un sourire en coin, elle écarta même un pan du kimono de Evie et poussa un sifflement. « Okay, t'as des trucs à me raconter. » Elle sautillait presque sur place. « Je vais me mettre en tenue pendant que tu réchauffes les plats ? Et ensuite, spill the tea. » Et avec un sourire en coin, Heidi s’éclipsa à une vitesse presque vertigineuse. Et quand un peu plus tard elle ressortit de la salle de bain rafraîchie et en tenue de combat pour une soirée chill avec sa sœur, elle n'attendait plus qu'une chose : les potins.

⏤ Tu câlines ta petite sœur avec un plaisir évident, sans un regard pour les sachets qui pendent dangereusement au bout des doigts d'Heidi. Même si vous vous voyez relativement régulièrement (et que maintenant tu vas bosser dans la même université où elle étudie, vous allez pouvoir vous voir encore plus souvent), tu es toujours heureuse de retrouver ta famille. Tu laisses échapper un petit reniflement désapprobateur face à ses mots. Mettre ses pieds froids sur tes jambes ? Hell no ! « Essaie seulement ! tu menaces faussement. J'ai développé une technique imparable d'auto-emballage dans le plaid. » Libérant ta petite soeur de ton étreinte, tu la laisses entrer dans ton appartement comme si elle était chez elle - ce qui est un peu le cas. Tu n'as jamais estimé que l'appartement t'étais exclusivement dédié, tu as naturellement gardé de la place dans tes armoires et placards pour les affaires d'Heidi et Nevio. Enfin, surtout Heidi puisque Nevio a son propre logement, tout grand tout beau pour lui et les garçons.

Des trucs hawaïens ? Tes yeux se mettent à briller. Tu n'as jamais goûté que les pokebowls et tu adores ça, mais tu es curieuse de voir si Heidi a ramené d'autres choses. Tu es toujours partante pour découvrir de nouveaux plats et de nouvelles cultures. Puis si ça vient d'un restaurant, tu as bon espoir que ta soeur ait ramené un peu de tout, pour tester et goûter. Ce qui ne t'empêche pas de froncer les sourcils, soudain embêtée. « Ça ne t'a pas coûté trop cher, au moins ? » Parce que sinon, tu mettras la main au portefeuille sans hésiter, tu ne veux pas que ta soeur puise trop dans ses finances non plus. Elle n'est encore qu'étudiante, alors que tu travailles.

Tu regardes avec un grand intérêt les plats que Heidi sort des sacs, l'écoutant joyeusement babiller sur le chien du restaurant, puis sur la serveuse. Un sourire attendri sur les lèvres, tu ne peux t'empêcher de relever un sourcil vaguement taquin. « Jolie comment ? Plutôt "mama mia elle est canon" ou "mama mia j'ai envie de coucher avec elle" ? » Comme toujours, tu es tout sauf timide sur ce genre de sujet mais la curiosité est réelle. Tu sais, ou penses savoir, que Heidi est célibataire et n'a à priori personne de fréquent entre ses bras. Si la jolie serveuse lui plaît, alors why not ? Puis tu émets un petit rire devant ses simagrées. « C'est parfait, très chère, tu réponds sur un ton pincé, dans une mauvaise imitation de noble un peu coincée. »

Puis voilà que le regard d'Heidi se pose sur toi et tu hausses à nouveau un sourcil inquisiteur. « Oui ? » Puis tu comprends vite ce qui interpelles ta frangine quand celle-ci vient écarter un pan de ton kimono en laissant échapper un petit sifflement, ce qui te fait rire en réponse. « Oh, ça. » Tu ris à nouveau, sans prendre la peine de remettre correctement ton kimono alors que ta soeur s'éloigne, te laissant avec les plats tièdes. « Comme si tu allais échapper à mes histoires de cul ! tu lances dans son dos. » En sifflotant, tu te mets donc à ta tâche, réchauffant les plats avant de tout empiler sur un grand plateau et te rendre dans le salon. Là, tu déposes précautionneusement ton chargement sur la petite table modulable posée sur le canapé-lit, un achat que tu ne regrettes pas puisque vous l'utilisez systématiquement. Puis tu t'installes confortablement dans l'océan de plaids et de coussins, prête à passer une soirée à papoter, manger, vaguement regarder ce qui se passe à l'écran si vous pensez à lancer un film ou une série.

lascivement installée telle une ancienne déesse, tu souris paresseusement quand Heidi te rejoint, levant ton verre de pisang sans alcool pour qu'elle trinque avec sa propre boisson et ainsi marquer le début de votre soirée. « Cheers ! tu dis en cognant ton verre contre le sien. Et santé au séduisant mec qui m'a laissé ces traces, tu complètes dans un petit rire. » Observant ton corps absolument pas caché par ton kimono et les plaids, tu laisses échapper un petit soupir de satisfaction. « C'était divin, tu n'imagines même pas. J'ai flashé sur lui pendant le concert de son groupe de rock, j'ai tenté ma chance. » Un nouveau rire t'échappe alors que les souvenirs de cette soirée remontent lentement. « Est-ce que tu me crois si je te dis qu'il a cru que j'avais confondu avec son guitariste ? C'est une espèce de Don Juan là, pas du tout ma came... il a vraiment essayé de me rediriger vers lui, alors que j'étais habillée comme ça ! » Tu dégaines ton téléphone pour farfouiller dans ta galerie à la recherche de ton selfie outfit, peut-être la seule manipulation que tu es capable de faire correctement avec ton téléphone devant ton miroir.

((ootd #2)) ⏤ Une technique d'auto-emballage dans un plaid ? Même pas peur. Pour deux raisons. 1. En réalité, Heidi n'était pas une grande frileuse et il y avait peu de chance qu'elle fasse subir cette torture à sa sœur. 2. Elle était d'une persistance terrible et si elle voulait vraiment coller ses pieds sur les jambes de Evie, croyez bien qu'elle y arriverait. Heidi se contenta donc de regarder son aînée, un sourcil légèrement relevé avant de prendre ses aises dans la cuisine car avant d'arriver à la phase canapé, il y avait quelques petites choses dont il fallait s'occuper. Comme le repas. La jeune Herren s'était dépêchée de déposer les sachets sur la table, les doigts légèrement rougis par la coupure du plastique sur sa peau. « Non le prix restait raisonnable. » Même si, il était vrai, Heidi avait déboursé plus que si elle s'était contentée de snacks à la coréenne type tteokbokki et autres. Mais ce soir-là, elle avait eut envie de découverte et spontanément en passant devant la devanture chaleureuse du restaurant, elle avait craqué. Et pas que pour la devanture d'ailleurs. D'abord le chien avait retenu son attention puis une jolie serveuse, sans doute parce qu'elle avait une aura qui avait donné envie à Heidi de la découvrir. C'était ce qu'elle essaya de raconter à Evie tout en finissant de sortir les boîtes contenant leur petit festin. « Mmh... » Elle prit quand même le temps de réfléchir à la question de sa sœur, parce qu'il n'y avait aucun tabou entre elle et que c'était souvent avec son aînée qu'elle se questionnait sur ce genre de sujets. « Plutôt mamamia elle est canon ! Et elle avait l'air hyper solaire, je crois que c'est ça que j'ai trouvé cool ! »

Ce n'était pas un secret pour les deux femmes qu'elles étaient, plus ou moins, à l'opposée sur le spectre du désir et de l'attirance, sans que cela ne les dérange ou les amène à ne pas se comprendre. En témoigne le corps de Evie une fois l'attention de la benjamine passée de la nourriture à sa sœur. Et avec une curiosité non dissimulée, Heidi fila se changer car elle avait hâte d'entendre les nouvelles péripéties de Evie, juste le temps de se rafraîchir et de se mettre à l'aise. Lorsqu'elle ressorti, Heidi trouva sa sœur déjà en place dans le sofa. La pose arracha un petit rire à la benjamine d'ailleurs. L'air était plein de bonnes odeurs puisque les plats légèrement fumants l'attendaient sur ce qu'elle s'amusait à appeler « l'autel ». Cela venait du fait qu'une fois qu'elles étaient affalées, leur repas sur le plateau, la scène avait vraiment des airs d'offrandes à des divinités (sans aucune vanité).

Elle rejoint rapidement sa sœur, un verre de soda à la main pour trinquer avec elle mais surtout pour s'installer aussi lascivement que Evie. Dans sa grande délicatesse, Heidi manqua de renverser quelques plats du plateau, ce qu'elle commenta par un simple « oups » ricané parce qu'aucune d'elle n'était surprise. « Santé à lui ! » Et Heidi prit une gorgée, ses yeux arrondis par la curiosité tout en écoutant sa sœur. « Un groupe de rock ?! T'avais déjà donné dans le rockeur ou c'est une première ? » Parce qu'il y avait toute une réputation autour des rockeurs, Heidi se demandait si ces rumeurs étaient avérées ou s'il s'agissait d'un simple mythe. « Pourquoi son guitariste ? Genre c'est plus souvent sur lui que ça tombe que sur les autres ? » Elle haussa un sourcil. « Tu me diras, y a toujours ces légendes urbaines sur les guitaristes vu qu'ils sont supposés être doués de leurs doigts. » Et Heidi s'amusa à lever ses sourcils de façon répétée d'un air équivoque avant de se mettre à rire. Elle prit des mains le téléphone de sa sœur, poussant un sifflement en voyant sa tenue. Elle trouvait sa sœur d'une élégance rare, ses tenues étaient sexy sans jamais être vulgaires et l'assurance avec laquelle elle les portait ne faisait que la sublimer. Si vous vous le demandiez, Heidi était la hype girl numéro 1 de sa sœur aînée. « T'es en train de me dire qu'il allait laisser passer sa chance d'une nuit avec une telle bombe ? » Elle regarda Evie d'un air dubitatif. « Soit il est stupide, soit il est maqué et essayait de restait réglo, soit il a des soucis d'estime de lui-même... » Elle grimaça légèrement. « Dans tous les cas, désolée pour toi mais bravo pour cette nuit de folie. » Elle inspecta un peu plus le corps de sa sœur, n'hésitant pas à reposer son verre sur le plateau pour se pencher et mieux regarder. « Pourtant, c'était pas l'envie qui lui manquait visiblement. » Et avec un dernier clin d’œil à sa sœur, elle se redressa, manquant une nouvelle fois de renverser son verre sur le plateau, qu'elle rattrapa in extremis.

Sans plus de cérémonie, elle attrapa un des mets, une boule blanche fourrée qui lui faisait penser à un bao. D'ailleurs, lorsqu'elle croqua dedans, la sensation restait la même, mais le goût et les épices étaient savoureux. Elle ferma les yeux en soupirant de contentement (et parce qu'elle se brûlait complètement la bouche aussi) avant de continuer la conversation la bouche pleine. « Tu comptes le revoir ? Un quickie dans les backstages ? » Elle pensa soudainement à quelque chose. « Mais attends quand tu dis groupe de rock genre un groupe connu ou un groupe de bar miteux ? »

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