outfit ⏤ 31 décembre 2023 ···

La Nouvelle Année... un verre à la main (pas de champagne, évidemment, tu en es écœuré à vie pour des raisons évidentes), le sourire au lèvres, tu traverses la foule de fêtards. Ton corps porte encore les traces de ton cadeau d'anniversaires, traces que tu espères bien rafraîchir ce soir en rejoignant Minjoo pour célébrer le Nouvel An. Étant et restant un incorrigible fêtard, tu as décidé de quand même faire un saut dans l'une des soirées estudiantines pour t'éclater un peu avant de passer une fin de soirée plus calme aux côté de ta Cutie - enfin, tu dis "soirée" mais il est actuellement 17h. Tu sens la baffe mentale devant le surnom mais tu t'en moques, jamais tu ne parviendras à ne pas utiliser ce surnom, ne serait-ce que mentalement.

Tu restes à distance de la piste de danse, te contentent de siroter ton verre à proximité du bar bancal monté dans un coin. Puis c'est là que tu repères la demoiselle ; ça fait un moment que tu sens son regard sur toi, ses petits gloussements étouffés derrière sa main avec son groupe de copines. Tu souris en retour, amusé par ses mimiques de petite musaraigne timide. Tu vois l'une de ses amies se pencher vers elle, lui chuchoter quelque chose à l'oreille qui la fait rougir. Elle est mignonne, tu te dis, mais plus dans le sens comportement que physique ; tu n'as d'yeux que pour une seule personne et celle-ci éclipse toutes celles sur qui tu pourrais te retourner.

Tu t'en désintéresses donc, retournant à la contemplation de ton fond de verre, sursautant presque en entendant un petit raclement de gorge à côté de toi quelques minutes plus tard. La demoiselle s'est rapprochée. « Oui ? » Elle semble hésiter, lançant un regard vers ses copines qui vous observent avec de grands sourires aux lèvres et des pouces vers le haut. « Mes amies m'ont lancé un pari, elle bafouille en évitant ton regard. Pour gagner, je dois faire en sorte que tu m'embrasses. Sur la bouche. » Timide mais honnête, c'est amusant et tu laisses échapper un petit rire. « Oh, si ce n'est que ça ! » Et sans y penser plus que ça, tu te penches, posant tes lèvres sur les siennes. Le contact ne dure qu'une seconde, on ne peut même pas qualifier ça de vrai baiser mais tu sais que dans ce genre de pari, ça suffit largement. Ce n'est qu'un bref contact, rien de plus.

Tu te redresses, et c'est là que ton sourire disparait. Ton regard vient de plonger dans celui de quelqu'un. Quelqu'un que tu aurais voulu qu'elle ne te voie pas faire ça, aider quelqu'un à gagner son pari sans la moindre arrière-pensée.

Minjoo.

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Tu avais accepté de venir à cette soirée, car il t’avait fait la promesse qu’elle serait plus calme pour que tu ne sentes pas bien à cause du bruit autour de toi et que tu ne termines pas dans un état mental catastrophique. Tu avais accepté aussi parce que tu avais envie de passer ce Nouvel An avec le garçon dont tu étais amoureuse, parce que tu pouvais te l’assumer à toi-même, mais pas encore au jeune homme. Tu avais accepté de vivre une idylle avec celui qui n’était pas comme les autres finalement… enfin, cela, tu aurais dû le voir venir plus tôt que prévu.

Tu t’étais amusée à mettre une certaine tenue, bien que tu pusses deviner qu’elle n’allait certainement pas rester trop longtemps sur ton corps une fois tous les deux avec Champagne. Tu étais arrivée à cette soirée dans un nouvel endroit que tu ne connaissais pas alors, tu avais mis du temps avant de faire ton entrée à l’intérieur. Tu pouvais être fêtarde, mais avec la pression des examens, tu n’avais rien fait sauf avec Champagne. Champagne que tu cherchais du regard parmi le monde autour de toi. Personne n’était au courant de votre relation, tu lui avais fait comprendre que tu voulais attendre avant que tout le monde ne sache pour vous deux, tu voulais profiter de ce moment juste pour toi. Mais, peut-être que tu aurais dû rendre les choses officielles aux yeux des autres. Cela t’aurait probablement permis de ne pas voir ce que tu voyais en ce moment précis. Tu t’étais stoppée net dans tes mouvements quand tu avais reconnu Champagne au loin, ton sourire sur les lèvres avait fini par disparaître en quelques secondes et ton regard avait fini par se connecter au sein d’un seul coup. Pendant qu’il embrassait une autre que toi. Tu pouvais sentir ton rythme cardiaque prendre la voie rapide. Ce rythme qui venait taper contre tes tempes tandis que la musique commençait à te faire mal au crâne fortement et que les corps entre eux devenaient ta pire hantise. Tu savais que ton cerveau et ton cœur étaient en train de se battre dans ton crâne à une allure que tu ne pouvais pas suivre, la raison et les sentiments qui n’étaient jamais en accord, mais qui avaient accepté de faire une trêve parce qu’il avait les bonnes qualités… les qualités d’un type bien pour toi. Tu avais l’impression que les choses se faisaient au ralenti dans ta tête alors que tu venais à poser tes mains sur tes oreilles pour essayer de calmer le bruit autour de toi, tu te sentais submerger par beaucoup trop de choses en même temps. Mais surtout… Par le bruit de ton cœur qui venait de se briser plus qu’il ne l’avait jamais été dans sa vie.

Ton esprit voulait que tu y ailles, que tu lui mettes une baffe et que tu partes comme la reine que tu étais devant lui. Mais tu restais là, figée. Les mains sur les oreilles. Le regard prenant une autre teinte que d’habitude quand tu le regardais. Mais surtout. Les larmes qui ne faisaient que de couler sur tes joues. Une par une. Un dernier regard vers Champagne qui avait l’air de s’activer pour te rattraper avant que tu ne te retournes brusquement sans même t’excuser envers les personnes que tu avais bousculées au passage. Et tu partais. Ou plutôt, tu fuyais ce que tu avais dit de nombreuses fois et qu’il t’avait contredit. Finalement, il avait eu ce qu’il voulait non ? Il t’avait eu sur son tableau de chasse… Pathétique à se dépêcher de sortir de cette maison, les mains encore sur les oreilles pour que le bruit ne te mette pas dans un état catastrophique, puis tu t’arrêtais net au bord du trottoir, les bras tombant d’un seul coup de chaque côté de ton corps. Tu avais l’impression d’entendre ton cœur dans tes oreilles, ce cœur qui se brise brusquement.

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Ce n'est qu'un baiser, un bref et fugace contact de tes lèvres contre celles d'une étrangère. Ça n'aurait eu aucune incidence si tu n'avais pas croisé le regard de Minjoo en te redressant. Si tu n'avais pas vu son sourire fondre en comprenant ce qui vient de se passer sous ses yeux, si tu n'avais pas vu l'horreur grandir dans son regard. Si tu n'avais pas vu les larmes qui ruissellent sur ses joues. Sans plus t'inquiéter de la demoiselle -de toute manière elle a eu son pari, ça n'allait pas dépasser ça, tu le jures-, tu fais un pas dans sa direction, les excuses et explications se pressant déjà sur le bout de ta langue. Tu ne veux pas qu'elle se méprenne. Tu ne veux pas tout gâcher aussi bêtement. Ton angoisse grimpe d'un cran en la voyant plaquer ses mains sur ses oreilles. Oh shit, elle va te faire un malaise en plus de tout ça. Tu sais que le bruit et la foule ne lui plaisent pas, c'est pourquoi tu avais prévu de l'emmener dans un endroit plus calme de la soirée, pour profiter de l'ambiance mais pas des désavantages.

Elle s'éloigne à toute vitesse et tu bouscules la foule sans la moindre délicatesse pour la rattraper, ton coeur battant à tout rompre contre ta cage thoracique. « Minjoo, attends ! tu l'appelles. S'il te plaît ! Minjoo ! » Si tu ne parviens pas à t'expliquer maintenant, tu crains de ne plus jamais en avoir la possibilité. Tu finis par sortir de la maison, et tu la repères, plantée sur le trottoir. « Minjoo... » Tu t'approchent lentement, comme si elle était une biche blessée qu'il ne faut surtout pas effrayer. « Je peux tout t'expliquer... » Tu déglutis, sachant déjà à quel point tes mots vont être clichés. Toi qui t'es toujours dit que "mais non, c'est pas vrai, QUI sort vraiment ces phrases en vrai ??", eh bien, maintenant tu comprends puisque tu es dans la situation. Ton cerveau s'est vidé, tu as du mal à aligner deux pensées cohérentes. « Ce n'est pas ce que tu crois. Je l'ai embrassée pour qu'elle gagne un pari. Enfin, heu... embrassée, c'est vite dit hein ! J'ai à peine frôlé... » Well, tu t'enfonces et tu le sais. « Ça ne représentait rien pour moi. Elle, hein, je veux dire... » Parce que Minjoo, ô douce Minjoo... elle représente désormais tellement pour toi. « Je suis désolé, tu finis par dire. Je n'ai pas réfléchi. Pardonne-moi, s'il te plaît... »

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Beaucoup trop de choses se passent dans ta tête à ce moment précis que tu ne sais plus comment réfléchir à un sens à tout cela. Ton crâne ne suit plus, ton esprit est totalement ailleurs, tu le sais que les choses ne se passent pas comme tu l’avais mis dans ton propre esprit. A quoi bon croire quelque chose de trop beau quand la réalité finit toujours par te dire le contraire de ce que tu souhaites ? Tout était si beau, les moments que tu passais avec lui, ce genre de choses où il ne te donnait pas l’impression de vouloir tout faire à ta place et qu’il te laissait avoir ton propre avis. Et ce rendez-vous dans cette bibliothèque où tu as fini par te placer contre son torse juste pour lui tranquillement en écoutant le rythme de son cœur contre ton oreille… Pourquoi a-t-il fini par tout détruire en une seule fraction de secondes après tout ce qu’il y avait eu entre vous ? Tes oreilles bourdonnent encore quand tu es dehors et que tu comprends tout ce qui est en train de se passer, ce qu’il va se passer, ce que tu vas ressentir pendant des jours et des jours parce que tu t’es laissée berner par un homme qui visiblement n’en avait pas assez de toi.

Tu restes dos à lui quand tu l’entends, le mal de crâne qui monte de plus en plus bien que tu sois en dehors de cette maison qui va te rappeler les pires souvenirs de ta vie. Tes larmes, tu ne les retiens même plus, elles ont besoin de sortir et tu n’es plus apte à essayer de retenir tout ce qu’il se passe dans ton esprit. C’est un trou noir, mais en même temps un carnaval. Tu sais que tu vas peut-être flancher, ne même pas avoir assez de force pour rentrer toute seule jusqu’au dortoir et que tu finiras en pleurs au téléphone avec ta meilleure amie ou bien ton grand frère. Alors, tu écoutes ce qu’il a à te dire, dos à lui, parce qu’il ne mérite pas de te voir encore une fois faible comme ça. Puis, tu te retournes, à une vitesse que tu juges tellement rapide dans ta tête qui doit être lente pour lui. De toute manière, tu n’as jamais fonctionné de la même manière que lui, il n’est pas aussi atypique que toi dans ce monde. « Un pari ? » , tu sais que tu retiens ta voix de flancher, de craquer sous la montagne de bordel en fusion dans ton esprit. Et tu as envie de crier Minjoo, de hurler au monde que tu en as plus qu’assez que ton cœur soit meurtri ainsi par toutes les personnes que tu croises. « Donc mon cœur n’était qu’un foutu pari alors ? » , l’une de tes mains se serre, tu sens les ongles dans ta peau, mais tu es incapable de réagir parce que la douleur dans ta cage thoracique est bien plus importante. « Tu n’es pas comme les autres, hein ? Mais une femme vient te voir avec l’idée d’un baiser pour un simple pari et tu y vas comme si ta vie en dépendait. » , tu te rapproches de lui, assez proche pour que la distance entre vous deux te permettra de faire quelque chose dont tu as besoin.

Puis, ton autre main se lève dans les airs et le bruit de ta main contre sa joue se fait entendre. Peut-être que vous êtes les seuls à l’entendre, peut-être que les autres l’ont entendu. Tu t’en fiches honnêtement, parce qu’il mérite cette claque de toute façon. « Quelle belle connerie ai-je faite en tombant amoureuse d’un homme comme toi. » , tu ne perds pas de temps avant de prendre le chemin vers les dortoirs, tu t’en fiches de la distance, tu le feras à pieds s’il le faut.

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Tu grimaces quand elle se tourne vers toi, réagissant au quart de tour à tes mots. Peut-être n'était-ce pas le bon moment pour mentionner que tu as juste aidé la demoiselle à gagner son pari, mais comment aurais-tu pu justifier ton geste sinon ? « Bien sûr que non ! tu t'empresses de réfuter. Ton coeur n'a jamais été un pari, Minjoo... » Ceci dit, ces mots te laissent une impression acide sur le bout de la langue, parce que tu sais que tu n'es pas complètement honnête. Son coeur n'était pas un pari... mais à l'origine, ses lèvres l'étaient. C'est la raison première pour laquelle tu l'as approchée, après tout.

« Si par "comme les autres" tu entends les mecs qui voulaient juste coucher avec toi puis t'oublier, alors non je ne suis pas comme les autres. » Et tu y crois. Tu veux bien plus qu'une nuit unique dans ses bras. Tu veux bien plus que ça... tu veux son cœur, l'échanger contre le tien. « J'ai juste voulu rendre service, il n'y a rien de plus, tu finis par dire. C'était un contact sans la moindre signification. » Mais voilà que sa main heurte ta joue avec violence, et tu entends ta nuque protester. Diable, tu oublies un peu trop souvent et facilement que Minjoo a de la force et pratique des arts martiaux. Tes yeux s'écarquillent de stupeur et de douleur alors que tu portes machinalement tes doigts à ta joue rougie, qui picote déjà à cause de l'impact. Mais ce sont ses mots qui te glacent. Tomber amoureuse de toi était une connerie. Oh shit. Est-ce qu'elle est en train de te... heu... tu ne sais même pas exactement quel est votre statut, et si donc le terme "larguer" s'applique.

Une fois sorti de ta stupeur, tu détales à sa suite, te précipitant pour ma rattraper. « Merde, Minjoo, le prend pas comme ça ! Je te dis que c'était rien, que ça ne signifiait rien. Je te jure que je ne le ferai plus... » Tu prends le risque de lui attraper la main pour la faire s'arrêter, bien que sachant que tu as une chance sur... non, plutôt trois chances sur quatre de finir éclaté au sol par ses soins. « Tu es la seule qui compte. S'il te plaît... » Ça ne peut pas s'arrêter comme ça... tu es le seul à blâmer, tu le sais, c'est toi qui a merdé mais... pourquoi n'aurais-tu pas droit à l'erreur ? Tu n'es qu'humain, après tout. Ton regard est empli d'une supplique silencieuse. « S'il te plaît... laisse-moi te prouver que je vaux mieux que ça... » Des mots que tu n'aurais jamais pensé prononcer. Toi, supplier une femme de t'offrir une seconde chance ? Tes potes seraient morts de rire devant ce qu'ils considèreraient ta déchéance.

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Tu ne sais plus quoi penser, ni quoi faire, ton esprit se bat avec ta raison et tes sentiments. Tu te perds dans un mélange catastrophique de chose dans ton crâne, tu as une migraine qui te monte, les tympans qui pulsent de plus en plus. Tu ne sais même plus quoi faire dans cette situation sauf le secouer et le frapper de toutes tes forces pour la douleur que tu es en train de ressentir. Mais, tu fais quand même l’effort de l’écouter alors que ce n’est pas nécessaire, que tu peux clairement lui dire d’aller se faire foutre complètement. Mais tu l’aimes ce con, et tu veux quand même écouter ce qu’il a à te dire avant que tu ne décides de le couper complètement de ta vie pour ne pas être encore plus blessée. « Pour rendre service ? Tu te fiches de moi ? Maintenant tu rends service à quelqu’un en l’embrassant en sachant que tu as une copine ? Je suis quoi enfaite finalement pour toi ?! », ta main te fait mal avec cette baffe, tu la sens encore contre ta paume et tu sais que tu vas encore avoir la sensation fantôme pendant quelques heures avant que ton esprit se calme. Tu devrais appeler Jeonghui, lui demander si c’est possible pour lui de venir te rejoindre à un endroit avant que ton mental breakdown devienne de pire en pire.

Puis il ose te retenir, et tu as le reflex de le repousser aussitôt pour qu’il arrête de te toucher. Tu n’aimes pas quand on te touche dans ce genre de moment, il le sait totalement, pourquoi le fait-il ? Et tu l’écoutes. Il te supplie, il te demande de lui pardonner, de ne pas commettre la même erreur. Mais, qui te dit qu’il ne va pas encore aider d’autres femmes à faire des paris stupides. Tu aurais l’air de quoi Minjoo dans cette situation, à le regarder embrasser des filles rapidement pour la blague ? « Eh Khun qu'est-ce que tu fous mec tu vas rater le reste de-… Oh mais c’est l’intello de service ça ! Mais nan, ne me dit pas que tu as réussi à enfin la pécho après tout ce temps ? Merde, il faut que je donne ma tune à Hyo par ta faute mec ! Plus jamais je ne fais de paris longs comme ça. », tu te stoppes net dans tes mouvements en entendant les paroles de l’un des amis de Champagne. De l’argent ? Un pari ? L’intello ? Qu’est-ce que…

Tu es tombée dans le panneau. Tu es tombée la tête la première dans la gueule du loup, il n’a jamais été là pour toi. Il est venu parce qu’il a lancé des paris sur toi de base et tu admires les conséquences de ton erreur. Tu es tombée amoureuse d’un homme qui t’a encore une fois utilisée… « Comme tous les autres… »

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Plus tu parles et tentes de te dépêtrer de ce bourbier, au plus tu t'y enfonces. Tu commences à te demander si tu ne devrais pas juste te laisser couler dans ces sables mouvants, mais en même temps tu as la volonté de combattre pour te faire pardonner auprès de Minjoo, alors tu t'entêtes, encore et encore. « Tu es celle que j'aime, tu réponds avec toute la sincérité du monde. » Jamais tu ne te serais laissé aller comme tu l'as fait avec elle si tu n'étais pas irrémédiablement amoureux. Jamais tu ne l'aurais laissée t'ordonner de supplier, et jamais tu n'aurais obéit. Mais elle te tient par les couilles, par le coeur, par la gorge, par tout ce qu'elle veut, et il suffirait qu'elle resserre les doigts pour t'achever.

Tu vois bien qu'elle n'apprécie par que tu l'ai attrapée par la main, et ce n'est pas une surprise. Tu t'es déjà retrouvé étalé au sol pour bien moins que ça. « S'il te plaît... » Mais tu n'as pas l'occasion d'aller plus loin dans tes suppliques, parce que c'est clairement le niveau auquel tu es tombé, que tu vois débarquer ton groupe d'ahuris bienheureux, minus Hyo et Jinhwan, bien alcoolisés déjà. Shit. Oh shit. Pourquoi tu le sens mal comme ça ? Évidemment, impossible qu'ils ne te repèrent pas, et voilà qu'ils t'interpellent joyeusement. Et voilà qu'ils parlent. Trop. Beaucoup trop. Tu n'es pas du genre à paniquer mais là tu sens que tes battements de cœurs viennent de passer un pic d'activité critique. Oh merde. Tu n'oses pas lâcher Minjoo du regard, de peur qu'elle disparaisse si tu osais détourner les yeux ne serait-ce qu'une seconde, mais tu voudrais bien aussi dégager ces abrutis de là. « J'arrive, tu leur lances, les dents serrées, je vous rejoins dans deux secondes. » Tu entends leurs rires gras, les commentaires peu reluisants qui sortent de leurs bouches répugnantes alors qu'ils font leur entrée dans la soirée, te laissant là devant les conséquences de tes actes. « S'il te plaît, écoute-moi, je peux tout t'expliquer. » God, le retour des phrases bateaux bien cliché des films. « Je... c'est vrai... c'est vrai que je t'ai approché pour un pari. Je l'admets. Mais j'y ai mis fin il y a des mois, je le jure. J'y ai mis fin parce que... parce que tu m'intéressais vraiment. » Il n'y a que la vérité qui blesse et celle-ci risque bien de t'être fatale, mais tu veux lui montrer que tu peux être sincère avec elle, que tu peux avouer et assumer ce que tu as fait, aussi déplorable ce soit. « Je ne leur ai pas dit... pour cette fois dans la salle de bain. Pour mon anniversaire. Ils ne savent rien de tout ça, parce que c'est à nous, rien qu'à nous, que ça ne concerne aucun défi à la con... je t'ai approché avec de mauvaises intentions, je le sais, mais ce qui compte, c'est maintenant, c'est ce qui est advenu de tout ça, pas vrai ? » Tu soupires, tu commences à sentir poindre un mal de crâne terrible, l'alcool mêlé aux émotions ne te réussit pas... « Je suis tombé pour toi, Minjoo. S'il te plaît, crois-moi, je n'aurais jamais couché avec toi pour un stupide pari... » Pourquoi tu as la sensation d'avoir perdu ? Pourquoi tu as la sensation que, quoi que tu dises, quoi que tu fasses, c'est fini, irréparable, brisé à jamais entre vous ? Tu sens ta gorge se nouer, ton coeur se serrer. Tu as fait des efforts pour devenir un mec bien... non, nuance, tu as laissé le mec bien en toi reprendre sa place par-dessus le cuir et l'allure de mauvais garçon que tu cultivais si soigneusement... « Je sais que je suis trop con d'avoir tout gâché comme ça... » Juste une chance de te faire pardonner. C'est tout ce que tu demandes. Tu ramperas s'il le faut, mais qu'elle te laisse au moins une chance.

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Arrêter le temps, c’est bien ce que tu souhaiterais à cet instant précis. Entendre des paroles de la sorte est bien plus difficile que cette possibilité de finir mariée avec un homme que tu n’aimes pas. Champagne représentait tout à tes yeux, ceux que tu ne déposes jamais sur ce genre de personnes parce que tu sais l’importance des actes. Alors, quand tu entends tout ce que son ami lui dit, tout ce que tu as laissé ouvert à Champagne se ferme instantanément. Les sourires, les visages doux, le regard brillant, plus rien n’a sa place entre vous deux. Ton visage se ferme totalement, tu ne veux plus écouter ses excuses. Tu ne veux plus écouter ses explications, car tu n’es plus capable de le croire.

« Heureusement que tu n’as rien dit sur MA vie privée. », ta voix est froide, cinglante, tu sais qu’elle ressort certainement un peu tremblante à cause de toutes les émotions qui te traversent à l’instant. Ne pas leur dire tout ce qu’il s’est passé entre vous est la moindre des choses, surtout quand il t’avoue ses intentions du début. Alors, ce regard noir que tu portes se dépose sur Champagne, tes pas s’avancent vers lui alors que tu serres les poings. « Toi qui avais ce discours du « je ne suis pas comme les autres », tu viens de tout changer et de faire comprendre le contraire. Pathétique. », tu veux lui faire du mal comme ce mal que tu es en train de ressentir, ce coup de poignard, ta cage thoracique, cette envie de hurler au monde que tu as mal au plus profond de ton âme. Un rire passe la barrière de tes lèvres alors que tu le pousses d’un seul coup, certainement pas avec une énorme force, mais tu ne peux pas t’empêcher de le faire. « Tu oses me dire que tu m’aimes alors que tu m’avoues clairement que tu as eu des intentions néfastes au départ ? Tu penses réellement que je vais t’accueillir la bouche en cœur et te dire « oh oui mon amour, je te pardonne totalement » ? Je. Ne. Suis. Pas. Les. Autres. Débiles. », tes mots sont méchants, sont francs, sont remplis de colère et de haine envers la personne en face de toi alors que ton cœur bat dans une autre direction pour lui. Tu l’aimes, tu le sais, toutes tes pensées étaient pour lui et le seront certainement pour les derniers jours.

Un nouveau rire passe la barrière de tes lèvres alors que tu passes nerveusement une main dans ta chevelure, tu ne sais plus gérer tout ce qu’il se passe. « Va rejoindre tes merveilleux potes. Tu ne serais même pas capable de stopper cette putain de soirée pour annoncer à tout le monde que tu n’étais plus le bad boy du coin et que tu avais fini par te ranger. Mais, maintenant, ça ne sert plus à rien puisque tu es célibataire et que tu n’auras plus aucune occasion de te faire pardonner parce que je ne veux plus de toi dans ma vie. Plus jamais je ne veux de toi, Khun. », tu le pousses une dernière fois pour qu’il s’éloigne et tu prends directement la direction du campus, surtout des dortoirs en envoyant un message à ton meilleur ami pour lui demander s’il est disponible. Tu as mal, tu pleures, mais tu ne le montres pas.

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Chaque mot que tu prononces se retourne contre toi, mais tu t'entêtes, encore et encore, ignorant les effets de ce que tu dis, de ce que tu fais. Tu n'as pas le choix, tu dois persévérer ou abandonner, et tu n'es pas prêt à te résoudre à la deuxième option. Tu peux pas perdre tout ça, juste comme ça... « Et je te le répète, tu n'étais pas un putain de nom sur une liste ! Bon sang Minjoo, je comprend bien que tu sois en colère, mais est-ce vraiment si dur de croire que je ne suis plus le petit con que j'étais au départ ?! » Tu commences à perdre patience, cette discussion est aussi stérile que déprimante. Tu le sais, au fond de toi, que rien de ce que tu diras ne pourra te faire pardonner ; pas en cet instant précis, en tout cas. « Je devais te rouler une pelle, rien de plus ! Je n'étais pas là pour jouer avec tes sentiments. Je n'ai jamais voulu te faire de mal... ce qu'il y a eu entre nous, c'était réel, je te le jure. »

Puis tu as la fugace impression qu'elle te laisse une ouverture. Stopper la soirée, annoncer que tu es casé ? Tu pourrais le faire. Ce n'est pas le genre de chose que tu ferais en temps normal, mais là tu es juste trop désespéré, tu t'agenouillerais devant elle si elle te l'ordonnait. Mais aussitôt ton espoir se fait écraser. Retour case célibataire, et sa sentence semble irrévocable. Mais ce qui te tord le coeur le plus violemment, c'est le changement de ton prénom sur ses lèvres. « Champagne, tu souffles sur un ton suppliant. Je m'appelle Champagne... » Ce prénom que tu détestes tant, sauf quand il est prononcé par la Silla. Ce prénom, qui avait clairement marqué une évolution entre vous... et voilà que vous revenez brutalement en arrière.

Minjoo s'éloigne à nouveau, et tu ne bouges pas. Tu ne bouges plus. À quoi bon ? Tu l'as perdue. Ta gorge se serre alors que tes épaules s'affaissent, et tu la regardes s'éloigner, jusqu'à ce qu'elle disparaisse de ton champ de vision. C'est fini et pour la première fois de ta vie, tu comprends l'expression avoir le coeur brisé. C'est une douleur à la fois physique et émotionnelle. Tu n'as plus le coeur à la fête, alors tu abandonnes là les abrutis sans les prévenir ; ils ne remarqueront probablement ton absence que dans quelques heures. D'ici là, tu seras peut-être parvenu à te saouler assez dans ta chambre d'étudiant que pour profiter d'un sommeil sans pensées ni regrets ; tu laisses tout ça au Champagne de demain matin.