+ La fin d’année a été synonyme de retour aux sources pour Yuma. Il est rentré au Japon pour un rapide séjour auprès de sa famille, qui lui a malgré tout fait le plus grand bien. La seule chose qu’il regrette, c’est de voir que sa mère s’inquiète toujours autant pour lui… Ce qui est compréhensible après tout ce qu’il a traversé. Il y a du mieux dans sa vie depuis qu’il a déménagé en Corée du sud. Loin de l’attention médiatique qu’il pouvait vivre au Japon, qu’on commence à l’oublier ça lui va très bien… Il n’a jamais patiné pour être une star, il l’est devenu malgré lui et la popularité n’a pas eu que de bonnes répercussions, loin de là. Il apprécie être professeur à la Yonsei. Il ne travaille pas dans le cursus qui attire le plus d’étudiants, il faut tout de même un petit niveau en patinage artistique pour accéder à cette filière en plus de cela, mais ce n’est pas un problème. Il peut au moins être davantage présent individuellement pour eux. Ça lui permet aussi d’avoir un rythme plus tranquille. La plupart du temps il est sur la glace en même temps que ses étudiants, il n’aime pas travailler autrement. Cependant, il peut reposer son tendon fragile quand il en ressent le besoin. Ce qui ne veut pas dire que Yuma est moins têtu et qu’il est raisonnable, soyons honnêtes…

Il a quitté le Japon sous la neige et il a atterri en Corée du sud dans un paysage enneigé aussi… On a presque l’impression que l’esprit de Noël veut gagner un peu de temps alors que les premiers jours de janvier défilent lentement. Yuma avait cours aujourd’hui, il en a aussi profité pour profiter de la glace seul. Dire qu’il a déjà envisagé de raccrocher définitivement ses patins… Il doit se rendre à l’évidence, il n’aura jamais la force mentale de laisser tout ça derrière lui. Malgré tout ce que lui a fait subir ce sport, sa passion est trop forte. Il fait déjà nuit quand il quitte son appartement pour aller promener Masaru, sa peluche comme il aime l’appeler. Le samoyède est un soutien indispensable au quotidien du patineur. C’est bête, mais quand il va mal, quand il pense à ses vieux démons, aller jouer avec Masaru, l’emmener se dégourdir les pattes, ça fonctionne plutôt bien pour distraire son cerveau de son ancienne addiction.

Masaru est un adorable chien, alors une fois au parc, le danger des voitures et de la rue éloigné, Yuma le laisse en libre. Il est suffisamment bien éduqué pour qu’il se le permette aussi. Le seul défaut de Masaru, si on peut dire que c’est un défaut… C’est sa sociabilité. Dès qu’il croise quelqu’un, il va quémander des caresses ou il laisse tomber un bâton aux pieds des passants qui croisent sa route. Et ce soir, le samoyède est têtu. Il se plante devant quelqu’un, un bâton dans la gueule, fermement décidé à attirer son attention. Yuma le connaît par coeur, il sait quand Masaru veut qu’on s’occupe de lui et surtout qu’on lui lance son super bâton. Il sourit tout de même attendri.

- Masaru, revient par ici, laisse les gens tranquille, lui dit-il en japonais.

Il ne parle jamais à son chien en coréen, une habitude, rien de plus... Il reprend tout de même en coréen, avec un accent qui trahie ses origines.

- Désolé, il aime beaucoup qu'on s'occupe de lui et surtout qu'on joue avec lui.  

+ Le froid t’empêchait de courir le matin. On allait pas se mentir, sortir du lit était déjà assez dur, alors venir se les caler, tout en patinant littéralement sur les pavés, ce n’était pas pour toi. Tu faisais des efforts mais il ne fallait pas abuser. La salle était un bon compromis mais ne te laissait pas le loisir de prendre l’air. Alors tu n’avais rien trouvé de mieux à faire que de manger et de sortir. Certes l’air était froid et venait mordre tes joues pour les rendre rouges mais finalement le tout faisait du bien. Les poumons s’ouvraient, et malgré ta doudoune tu pouvais bouger des bras, les levant et les rabaissant dans une envie de mouvoir ton corps. Étudier et travailler était intéressant, mais rien ne valait une bonne balade. Observer les alentours, trouver un nouveau spot pour.. bah pas grand chose. La seule chose qui te manquait était ton meilleur ami, très bavard, ou ta meilleure amie, qu’on ne devait pas reconnaître. Ta cousine ? Les scandales allaient finir par s’empiler avec ces gens. Le soupire léger tu ne cherchais pas plus, n’allant pas les déranger le soir.

Qui voulait vraiment sortir quand la nuit était tombée, quand la neige recouvrait les routes et qu’on frissonnait dès qu’on bougeait le petit doigt ? Apparemment toi. Les pas lents tu profitais cependant, les mains vissées et emmitouflées dans les poches. Un café sur le chemin du retour serait de bon goût. Mais clairement pas aussi bon que cette boule de poil qui semblait attendre de l’attention. Le regard se baissant, c’est un premier écouteur que tu venais retirer pour le fourrer dans ta poche. “Oh ? Tu es tout seul ? “ Les yeux se relevant tu entendais un homme parler puis se rapprocher. Un japonais de toute évidence. Le sourire doux, la main s’agitait doucement pour dire bonjour au chien qui attendait. Pointant le bâton de l’index tu venais vérifier avec le maître.

“ Je peux lui envoyer ? “ Demandais tu en japonais, comme une vieille habitude de t’adapter.

Les gestes doux tu venais prendre le bâton pour l’agiter quelque peu avant de le lancer, pas trop loin tout de même. Le rire léger tu craquais littéralement pour ce nuage ambulant.

“ C’est pas un soucis, il est mignon ! Il s’appelle Masaru c’est ça ? “

Tu avais entendu ce nom être doucement appelé tantôt.


“ “
]

+ Déménager en Corée du sud, a été un nouveau départ pour Yuma. Une page qui s’est tournée sur plusieurs années tourmentées et une carrière brisée. Pour ne pas souffrir de la solitude, il a décidé d’adopter un chien. Il s’était toujours refusé d’accueillir un animal dans sa vie par le passé, car il voyageait à travers le monde et n’avait pas suffisamment de temps à lui consacrer. Maintenant, Masaru est un pilier important de sa vie. Ils partagent de longues balades, des heures de jeux et il arrive même, que le Samoyède accompagne son maître à la patinoire. Aucun de ses étudiants n’a d’allergies aux poils, ni de phobie des chiens. Masaru est une peluche vivante. Une boule de fourrure pleine d’amour et de curiosité. Sociable, il n’hésite pas à aller saluer le monde qui l’entoure. Il aimerait même être ami avec les chats… Ce que ces derniers ne lui rendent pas, de toute évidence. Yuma veille de loin. Tout le monde n’aime pas les chiens. C’est d’ailleurs une peur plutôt répandue. Alors, si Masaru s’éloigne un peu trop et commence à importuner les passants, Yuma le rappelle. L’animal est têtu, il aimerait avoir des câlins plutôt qu’écouter son maître. Cependant, il est obéissant.

Pris de court, d’entendre sa langue maternelle, Yuma met quelques secondes à répondre, dans sa langue maternelle. Le jeune homme a l’air de parler japonais...

- Euh, oui, bien sûr. Par contre, si vous vous en faites un ami, il ne va pas vous lâcher, ajoute-t-il, avec un sourire.

Masaru fixe le bâton désormais dans la main de son nouvel ami. Il sautille sur place en aboyant joyeusement, puis se précipite pour aller récupérer son précieux, qu’il ne tardera pas à rapporter pour continuer le jeu.

- C’est ça, Masaru. C’est un Samoyède.

Le chien revient en courant, la queue frétillante. Il pose le bâton aux pieds du jeune homme et aboie, comme pour lui demander de le lancer de nouveau. Masaru… Un nom qu’il n’a pas choisi au hasard. Selon le kanji utilisé ce prénom peut signifier : « celui qui surpasse, celui qui excelle » ou encore « celui qui a grandi, qui s’est amélioré ». Yuma a adopté Masaru en arrivant à Séoul. Quand il a posé ses valises remplie de ses espoirs d’un jour vaincre ses addictions. Masaru est en quelque sorte sa boule d’espoir, c’est grâce à lui qu’il a encore une véritable raison de ne pas se laisser aller. C’est grâce à lui qu’il surpassera ses démons et qu’il pourra grandir, devenir une meilleure version de lui-même...

- Je crois que vous êtes son nouvel ami.

Le contact avec Masaru n’est pas bien compliqué il faut dire. Accordez lui un peu d’attention avec quelques caresses ou un jouet et il va vous coller pendant un moment. Au moins, ce jeune homme ne semble pas avoir peur des chiens. Yuma est curieux… Est-il Japonais ? Il lui a semblé entendre un léger accent, mais il n’en est pas sûr. Le hasard qu’il croise la route d’un compatriote serait amusant. Le patineur n’ose toutefois pas poser la question. Réservé sur sa vie personnelle, en réponse à des journalistes qui ont souvent été bien trop curieux, il fait toujours attention à respecter celle des autres également, parfois dans l’extrême.  

+
S'il y avait bien une blancheur plus douce que la neige c'était cette boule de poil. Le sourire qui vint t'animer directement à sa vue ne fit aucun doute quant à ton amour pour nos amis les bêtes. Une chance de croiser ce chien joueur et adorable qui remplissait alors ta soirée d'une douceur inattendue. C'est avec respect et contrôle que tu demandais cependant pour jouer avec ce dernier. Tous les maîtres n'appréciaient pas qu'on vienne toucher, jouer avec un chien qui était le leur. Il ne te connaissait pas, ainsi tu aurais compris. Cependant c'est avec son autorisation que tu t'abaissais pour attraper le précieux sésame.

“ J'espère me faire un ami alors ! “

Le rire doux tu l'observais courir avec joie avant de revenir comme une flèche. A peine avais tu eu le temps de frotter tes mains que tu compris que cela ne servirait à rien. Autant profiter un maximum et les laver à la maison. Avec force tu venais donc le lancer de nouveau après l'avoir récupéré sans mal.

“ OHhh c'est pour ça qu'il est tout fluff et blanc ! Adorable ! Il a quel âge ? “

Bien sûr que la faveur était retournée, le bâton toujours envoyé plus loin histoire de le faire courir. L'amusement jusqu'au bout de la langue tu riais doucement en le voyant débouler tout heureux. C'était dans ces moments que tu te demandais si avoir un animal ne serait pas une bonne idée. Et puis tu te disais que finir tes études étaient la priorité, histoire de faire tout bien. Cependant Masaru ne rendait pas la tâche facile, le coeur fondant quand tes doigts congelaient.

“ Youpi !!! “

Que tu t'exclamais en riant doucement les mains légèrement levée en signe de victoire, le poing lui, fermé par le froid. Après avoir fixé un bon moment le chien tu décidais cependant de tourner ton regard vers le maître.

“ Vous êtes japonais ? Pardon de vous demander ça. J'ai reconnu donc j'ai parlé japonais mais peut-être que vous préférez parler coréen. “

Cette habitude t'attirerait sûrement des ennuis un jour ou l'autre. Les gens ne prenant pas forcément bien de voir leur langue parler sans réelle explication, sur une interprétation rapide d'un gars extérieur. Peut-être qu'il ne parlait japonais qu'à Masaru. Et tu te retrouverais donc bien idiot. Enfin, tu pouvais tout de même reprendre le bâton pour le lancer, une énième fois.

“ “
 

+ Masaru a une bonne bouille, évidemment qu’il attire les regards et les exclamations attendries. Yuma peut difficilement donner tort aux passants. Il n’est pas objectif cela dit, puisqu’il s’agit de son chien. La boule de poils est la première à aller taxer des caresses ou à s’approcher d’un inconnu, un bâton entre les dents dans l’espoir qu’on lui lance. S’il préfère la prudence et le respect envers les animaux, ce qui implique de demander au propriétaire avant d’approcher, il peut difficilement l’imposer avec Masaru… Il va de lui-même vers les autres. Ce chien est bien trop sociable. Il compense pour son maître qui ne l’est pas du tout, peut-être. Après tout ce qu’il a vécu au Japon, être une figure publique, les médias bien trop curieux, Yuma a tendance à devenir méfiant et à s’éloigner si on s’intéresse trop à lui. Vieux réflexe. Masaru est un chien obéissant en général, sauf quand il s’agit de jeux et de caresses. Heureusement, Yuma sait qu’il n’est pas méchant pour un sous. Le patineur apprécie que la nouvelle victime de Masaru prenne la peine de lui demander avant de jouer avec lui.

- Ce n’est pas bien compliqué avec lui. Si vous lui lancer un bâton ou si vous acceptez de lui donner quelques caresses, il sera votre meilleur ami.

Les mains dans les poches, le nez enfouie dans son écharpe, Yuma les observe quelques pas plus loin. Moins sociable que son chien… Comme je le disais.

- Un an et un mois. Ce qui explique aussi son caractère et sa folle énergie, il n’est pas bien vieux.

Yuma a toujours voulu avoir un chien, mais son train de vie à l’époque des compétitions ne le lui permettait pas. Il aurait trop souvent été obligé de le confier à quelqu’un d’autre pendant qu’il sillonnait le monde pour défendre ses titres dans ce sport auquel il a dédié sa vie. Ses parents auraient accepté sans problème, mais Yuma ne voulait pas adopter un chien et ne pas lui consacrer autant de temps que possible. En déménageant à Séoul, il s’est dit que c’était le moment. Sa vie est plus tranquille maintenant qu’il ne fait plus de compétition. Il peut consacrer du temps à Masaru, le voir grandir et surtout, c’est une bonne raison pour le patineur de ne pas retomber dans ses travers. C’est une présence indispensable à sa vie pour garder la tête hors de l’eau. Masaru se précipite après le bâton, qu’il ramène aussitôt, envoyant de la neige tout autour de lui. Il pose le bâton et aboie, impatient.

- Masaru, doucement, dit son maître d’une voix posée.

La question du jeune homme lui fait lever la tête. Sa langue maternelle lui manque. Il n’avait même pas fait attention sur le coup… Si son coréen s’améliore de jour en jour après plus d’un an dans le pays, c’est toujours plus confortable pour lui de s’exprimer en japonais. C’est la langue qui lui vient le plus spontanément… Et il ne parle que japonais avec Masaru.

- Ah, oui. Je suis japonais.

Ce n’est pas un tabou pour lui. D’autant plus qu’on le reconnaît nettement moins à Séoul. Ce qui lui va très bien…

- J’ai pris l’habitude de lui parler dans ma langue maternelle, même si je l’ai adopté à Séoul. Vous parlez très bien japonais aussi, complimente-t-il.

Il a l’impression de déceler un léger accent qui pourrait le laisser penser que ce n’est pas sa langue maternelle, mais il pourrait tout aussi bien se tromper. Le jeune homme se débrouille parfaitement. On ne peut pas en dire de même de son coréen. Après un an et demi, il a fait de gros progrès, cela va de soi, il peut se débrouiller dans la vie quotidienne et pour les besoins de son poste en tant que professeur, mais il traîne toujours un accent qui le trahit et une intonation qui tire parfois plus vers le japonais, que le coréen.  

+
La journée n'était pas mauvaise, mais avec cette rencontre totalement nouvelle, elle était parfaite. Tu souriais de toutes tes dents profitant d'être la cible d'un adorable nuage pour te sentir flatter. Le rire presque dans la gorge tu demandais cependant au propriétaire avant de faire quoique se soit. Tel un enfant bien protégé il était impératif de demander avant, tout comme tu demandais au chien en lui même en lui laissant le temps de te renifler. Comme un code entre introverti, tu semblais plus attaché aux animaux, te sentant bien souvent apaisé en leur présence. Ce qui t'avait valu plusieurs soirées passées avec les boules de poils de l'hôte, loin de tes amis, qui buvaient en rigolant. Si l'un venait vers toi alors tu te sentais comme un grand élu.

“ Oh je vois, il est très sociable alors. “

Le rire doux tu jouais alors avec le chien, inconnu quelques minutes auparavant. Maintenant tu semblais le cerner un peu plus, même si tu ne voyais qu'un minime pourcentage de son tempérament.

“ Je vois, c'est encore un bébé finalement. “

Comme tous les autres, son énergie débordait, mais il semblait bien éduqué, assez pour ne pas avoir besoin d'une laisse pour jouer. C'était honorable. Le rire clair en regardant la boule de poil se fondre dans le décor, tu l'attendais en soufflant doucement sur tes mains. Tu les réchaufferais chez toi, pour l'heure tu pouvais les voir rougir sous le froid, ça ne te posait aucun problème. La voix du chien retentissant tu compris que l'excitation était à son comble mais vu l'ordre du maître tu ne fis rien pour l'excité d'avantage, autre que lui lancer le bâton, une nouvelle fois.

“ Ah je vois, vous êtes arrivé à Séoul il y a longtemps ? Je comprends, la langue maternelle reste la plus facile a utilisé. Ah merci ! J'adore les langues, on peut dire que je suis un passionné. J'ai appris cette langue dans les premières avec l'anglais.  “

D'où cette aisance que tu avais confirmé avec quelques voyages en sac à dos sur le sol Japonais. Tu adorais te mélanger à la culture sans pour autant être des plus extraverti. C'était toute la complexité de ta personnalité.

“ Dites moi si vous voulez parler coréen.  “

C'était également une habitude que tu avais, parler comme l'autre le souhaitait. Confortable ou challengeant. Tu ne voulais pas paraître irrespectueux en donnant cette impression qu'ils faisaient mal, mais tu avais cette envie de te fondre dans la masse. Au retour de Masaru tu tendais simplement ta main cherchant une autorisation aux caresses.

“ Tu dois pas avoir froid toi. Tout fluffy que tu es. “

“ “
 

+ Masaru a le don d’attirer les regards et de provoquer les exclamations attendries. Il faut dire qu’avec une bouille pareille, difficile de résister. Le samoyède est un chien sociable, joueur, qui a besoin d’espace et de présence. En plus de ressembler à un gros nuage, c’est une boule d’amour. C’est aussi une tornade qui peut tout dévaster sur son passage quand il est pris dans un jeu ou qu’il est particulière énergique. Yuma le sort plusieurs fois par jour pour l’aider à se dépenser et le stimuler autant physiquement, qu’intellectuellement. Masaru a besoin de voir du paysage, d’autres humains et des congénères. Il arrive aussi qu’il l’emmène à la patinoire. Ses élèves sont ravis de voir la petite mascotte et Masaru est plus qu’heureux d’avoir de l’attention, ainsi que des caresses. Yuma n’avait jamais eu d’animaux avant lui, mais cette boule de poils est devenu toute sa vie. Même son prénom a toute une symbolique : « Masaru », ou « victoire » en japonais. Il l’a adopté en arrivant à Séoul pour prendre un nouveau départ, comme pour marquer sa « victoire » face à ses anciens démons. Ils sont toujours tapis dans un coin de son esprit, Yuma est loin d’en être débarrassé, mais justement, la présence de Masaru l’idée au quotidien.

- Oui, un bébé débordant d’énergie et curieux de tout découvrir.

Yuma a mis un point d’honneur a commencé son éducation dès les premiers jours, progressivement, mais pour lui apprendre les bases au plus tôt. Dans les lieux sans danger immédiat, il se permet de le détacher. Il veille tout de même au grain, s’ils croisent d’autres animaux, des enfants ou même des adultes. En général, Masaru a un bon rappel. Malgré son jeune âge, ils ont une très bonne relation et le chiot chercher toujours la présence du patineur. Quand il l’appelle, il finit toujours par revenir et s’il faut, pour aborder d’autres chiens sereinement, ne pas effrayer qui que ce soit, Yuma lui remet sa laisse. C’est pour ça qu’il porte son harnais en toute circonstances quand ils sortent. Il n’a plus qu’à raccrocher la longe.

- Il y a un an. J’ai trouvé du travail ici.

Il ne précise pas les conditions de ce déménagement. Certes, on lui a proposé un poste de professeur, mais si d’autres facteurs n’avaient pas été réunies, il n’aurait peut-être pas accepté.

- Je comprends. Je voyageais beaucoup il y a quelques années, j’ai rencontré de nombreuses cultures et langues, c’est enrichissant.

Loin de parler toutes les langues qu’il a pu entendre, il se débrouille en anglais et en coréen, même si son accent trahit toujours ses origines étrangères.

- Comme vous préférez, le coréen ou le japonais, ça me va. Vous pouvez le caresser, je crois qu’il n’attend que ça.

Toutefois, Yuma apprécie la patience du jeune homme. Il ne se précipite pas sur son chien comme sur une peluche. Masaru n’est pas méchant et réagit plutôt bien face aux inconnus, ce qui n’est pas le cas de tous les chiens. Ce n’est pas pour autant, qu’il n’y a pas une façon de l’aborder. Trop de personnes ne comprennent pas encore ce qu’est le respect envers nos compagnons à quatre pattes.

- Le samoyède vient de Russie et de Sibérie, ils ont l’habitude du grand froid. Vous avez des animaux ? il demande en le voyant si à l’aise avec Masaru.