ootd — Hanyul laissa échapper un rire narquois alors que Myeongwol restait de marbre. Il était habitué maintenant, il ne s’attendait pas à ce qu’elle réponde à ses avances ou que cela lui fasse quoi que soit. Hanyul ne perdait pas l’espoir d’un jour la déstabiliser et il y travaillait dur, mais il ne se vexait jamais quand elle restait de marbre face à lui. Il savait que pour faire fondre toute la glace autours de son cœur, il lui faudrait du temps, beaucoup de temps, et ça tombait bien, il en avait maintenant. « Tu as toujours le choix. » son sourire provocateur laissait pourtant entendre le contraire. « Allez lance-toi et transforme-toi en fée des glaces. » lança-t-il en, en levant les bras de chaque côté, mimant de s’élancer, telle Rose sur le Titanic, Jack en moins. Mais Myeongwol eut vite fait de lui rabattre son caquet en lui obstruant la vue avec son propre bonnet. « Han ! C’est comme ça que tu remercies ton moniteur chéri d’amour ??? » demanda-t-il en prenant un air outré, tirant sur son bonnet pour le remettre en place avant de voir qu’elle était déjà partie sans lui. Hanyul la rattrapa sans aucun mal avec quelques foulées, restant derrière elle. Pas trop loin pour la rattraper en cas de problème, mais pas trop près non plus pour ne pas la déséquilibrer et lui donner l’espace dont elle avait besoin pour se débrouiller. Un sourire idiot collé sur le visage, il la regarda imiter les autres patineurs. Ses yeux pétillaient comme un parent fier devant son enfant qui faisait du vélo sans petite roue pour la première fois… jusqu’au drame. Son corps bougea tout seul, comme guidée par une seconde nature. Hanyul se rua sur Myeongwol pour l’aider à retrouver l’équilibre et l’empêcher de chuter, ne supportant pas l’idée que sa fée puisse avoir des bleus demain, voire pire, un os cassé. « Je te tiens. » souffla-t-il alors qu’il enroula l’un de ses bras autours de sa taille pour la soutenir. « Heureusement que tu as ton merveilleux moniteur avec toi. » blagua-t-il avec un clin d’œil.

ootd — À n’être jamais tombée jusqu’à présent, une bouffée de confiance la saisissait et miroitait l’idée trompeuse qu’elle n’irait jamais à la rencontre de la surface froide du lac contre sa volonté. Myeongwol se berçait d’illusions, ou espérait simplement oublier que la magie du moment ne durait que parce qu’il est à ses côtés. Avec prudence elle prend son envol, mais dès lors qu’elle devient trop téméraire, la réalité la rappelle à l’ordre et la coupe dans son élan – fermant les yeux alors qu’elle perdait l’équilibre, elle ne les rouvre qu’en réalisant que ce n’est pas la glace qu’elle sentait mais la chaleur d’une étreinte. Levant la tête bien qu’elle n’ait pas besoin de le voir pour devenir l’expression qu’il tirait au son de sa voix, elle se redresse et dégage avec doucement la main sur sa taille, sans pour autant la lâcher. « Tout compte fait, je pense que j’ai encore besoin des services de ce merveilleux moniteur que tu es » grommela-t-elle en détournant le regard, la mine boudeuse. Glisser sans vaciller, prendre un peu de vitesse, elle ne devait pas espérer plus – son âme compétitrice et avide d’indépendance devait l’admettre. « Arrête de sourire » ajouta-t-elle finalement en se tournant vers lui, « tu sais que tu ne pourras pas compter sur moi si jamais tu venais à tomber… », il lui était parfois difficile d’ignorer les petites lueurs qu’il avait dans son regard, chaque fois qu’elle s’y reflétait.
 

ootd — Entendre le mot merveilleux sortir de sa bouche pour le décrire lui procura un frisson qui lui traversa tout le dos, et cela même s’il savait qu’elle était sarcastique et ne faisait que reprendre ses propres mots. Hanyul ne pouvait s’empêcher de ressentir un sentiment de fierté typiquement masculine alors qu’elle avouait qu’elle avait bel et bien besoin de lui en cet instant. C’était complètement ridicule, mais il ne pouvait pas lutter. Il nota également que si elle s’était dégagée de lui, elle n’avait pas lâcher sa main pour autant et son sourire s’étira encore un peu plus, à tel point qu’il était sûr d’avoir des crampes à la mâchoire demain. Hanyul était excessivement conscient des moindres faits et gestes de Myeongwol, il remarquait et notait tout mentalement. « Je suis ravi de voir que tu admettes enfin que je suis merveilleux. » répondit-il en mimant une courbette théâtrale avant de lui donner une pichenette sur le nez, regrettant de porter des gants et de ne pas pouvoir sentir sa peau sous ses doigts, il prit tout de même soin de faire attention à son maquillage. « Je suis prêt à couvrir mon impérial fessier de bleus si c’est pour protéger le tien. » Il lui attrape les épaules et la retourna doucement pour qu’elle soit de nouveau face à la glace « Allez, tu te débrouillais bien, on y retourne ! » Hanyul l’encouragea en la poussant gentiment, mais pas trop fort pour ne pas la faire tomber. Myeonwgol fit à peine quelques foulées qu’Hanyul sentit un choc avant de voir soudainement le monde tourner autour de lui. Il eut à peine le temps de relever la nuque par réflexe pour ne se l’éclater sur la glace qu’il sentit son impérial fessier embrasser le sol à grande vitesse, l’impact lui fit lâcher un petit cri de surprise et il ferma les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, il découvrit le ciel, et sentit le sol froid contre son dos ainsi qu’un poids lourd qui lui comprimait la poitrine. En baissant les yeux, il vit une jeune femme étalée sur lui qui n’avait pas su s’arrêter à temps et lui était foncée droit dessus.

ootd — Se mordillant intérieurement la joue quand le sourire de son moniteur s’étire, Myeongwol ne peut s’empêcher d’avoir un petit rire silencieux. Elle ne pensait pas que le simple fait reprendre l’adjectif qu’il venait d’employer pour se qualifier aurait cet effet-là sur lui. Dans une autre situation, elle l’aurait planté là où se trouvait et aurait avancé, mais elle ne fit que serrer davantage la main qu’elle tenait. L’appréhension d’une chute la poussait à la prudence, elle n’était pas confiante de patiner seule pour le moment. « J’ai changé d’avis finalement, je retire ce que j’ai dit, Monsieur le simple moniteur » déclara-t-elle, fronçant le nez à la pichenette qu’il lui fit. À force de le côtoyer, elle se doutait que ses mots ne l’affecteraient pas car il semblait ne retenir que ce qu’il souhaitait. « Je ne demandais pas autant de dévouement, n’est-ce pas là un peu excessif ? » rétorque-t-elle en haussant les épaules avant d’ajouter d’une voix un peu plus plaintive et basse « c’est peut-être pour ça que je ne progresserai pas » - il était bien connu que la lionne jetait ses lionceaux de la falaise pour qu’ils apprennent à se relever, une protection excessive ne serait que nuisance au final pour leur survie, seuls. Il l’attrape par ses épaules et la voilà face à sa nouvelle angoisse – du moins, il lui fallait surmonter ses craintes. Si ces mouvements sont lents au début, elle retrouve peu à peu sa petite aisance, mais elle se fige quand elle ne sent plus son support. Tournant la tête en arrière pour savoir ce qu’il en est (à défaut de savoir freiner), elle le voit aplati contre par une autre patineuse. Faisant demi-tour en levant les pieds comme elle l’aurait fait avec des chaussures, elle s’arrête à son niveau « Hanyul, ça va ? ». Elle hésite à se laisser tomber sur les genoux, mais il lui fallait dégager la jeune femme. « Madame, prenez nous bras, je vais essayer de vous relever » dit-elle d’un ton confiant pour dissimiler sa panique – heureusement que le partenaire de l’inconnu arriva pour l’aider.

Les secondes semblent s’écouler lentement, il lui est pénible de contenir son hilarité interne.
 

ootd — Lorsque la femme fut enfin relevée, elle s’inclina de nombreuses fois en bafouillant plusieurs excuses et Hanyul, le cul toujours sur la glace, s’inclina à son tour en faisant signe de la main qu’il ne lui en tenait pas rigueur. Son compagnon insista pour prendre les coordonnés d’Hanyul, au cas-où, ce qu’il fit en sortant son téléphone. En jetant un œil dessus, il constata qu’il était intact, même s’il ne pouvait pas en dire autant de son fessier et de sa nuque. Il sentait déjà les courbatures et les bleus qui allaient suivre dans les prochains jours et ça n’annonçait rien de bon. « Quand je disais que mon impérial fessier prendrait les bleus à ta place, je ne parlais pas de ça. » dit-il à l’adresse de Myeongwol tout en se massant la nuque, une fois le couple partie. « Avoue-tout, miss Fairy, tu m’as lancé un sort ? » Malgré la douleur et la malchance, il ne perdait pas son sens de l’humour et sa joie de vivre. Il préférait en rire, il était entier, c’était le plus important. « Un coup de main ? » demanda-t-il avec un clin d’œil. Hanyul pouvait parfaitement se relever tout seul, quoique ses fesses et son dos semblaient le crier le contraire, mais il ne serait pas Seol Hanyul s’il n’en profitait pas pour se rapprocher de celle qui hante ses jours et ses nuits.

ootd — Lui si confiant tout le long de leur sortie, se retrouvait tapis sur le glace par une inconnue – l’image suffisait à déclencher une hilarité grandissante en elle, mais l’inquiétude prit le dessus. En dépit l’échange qu’il eut avec le compagnon de la jeune femme, Myeongwol ne le quitta pas du regard pour desceller la faille sous son masque, s’assurer qu’il ne prétendait pas d’aller bien ; comme elle avait l’habitude de le faire. « Mon moniteur est généreux à ce je vois, dévoué à servir toute personne en détresse » rétorqua-t-elle, peu ravie qu’il s’expose aussi facilement au danger. Elle n’avait pas vu la scène, mais le caractère doux et altruiste du jeune homme l’aurait empêché de simplement l’ignorer dans tous les cas. « Si j’en avais été vraiment capable, crois-moi que la demoiselle m’aurait été inutile » souffla-t-elle en lui proposant sa main pour qu’il se relève. S’il était encore d’humeur à plaisanter, c’est qu’il devait a priori se porter bien. « Tu es sûr que ça va ? On peut faire une pause si tu veux », une suggestion faite car elle constatait que le coucher du soleil n’allait pas tarder et beaucoup de monde affluait sur la surface glacée du lac en conséquence– en particulier, des binômes.  
 

ootd — Hanyul attrapa sa main tout sourire, ravi de voir qu’elle ne comptait pas le laisser se débrouiller tout seul comme un grand. Une fois relevé, il épousseta ses cuisses et ses fesses, désormais humides. Une sensation peu agréable, puisqu’il sentait déjà le vent venir lui geler l’arrière-train ce qui le décrocha un frisson. « Je ne suis pas contre une pause. » souffla-t-il avant de l’attirer doucement vers la sortie de la patinoire, le monde commençait à affluer et c’était le moment idéal pour prendre congé des lieux. Hanyul ne pu retenir un gémissement de plaisir lorsqu’il troqua ses patins contre ses chaussures bien plus confortables. « J’avais oublié à quel point ça faisait mal au pied. » dit-il avant de faire quelques pas. Il avait l’impression de flotter et de ne plus savoir marcher droit, son corps était encore habitué à la cadence des patins et toute la force qu’il devait mettre pour tenir en équilibre et avancer. « Ça te dit qu’on se prenne des trucs à grignoter à la supérette et des boissons chaudes pour aller admirer le coucher de soleil ? » Il pointa du doigt des balancelles qui se trouvaient un peu plus loin, pile dans l’axe du coucher de soleil. Il l’avait proposé sur un ton monotone, comme si c’était quelque chose de tout à fait normal, alors que ça ressemblait complètement à une invitation de poursuivre ce rendez-vous galant non officiel. Mais par peur que Myeongwol ne lui glisse entre les doigts, il préféra jouer la carte de la nonchalance. « J’espère qu’ils ont des couvertures parce que je commence à me geler sur place. » dit-il avant de se tourner vers elle avec son éternel sourire..

ootd — Une suggestion pour lui, tout comme pour elle en réalité – habituée aux activités sportives, pour autant la jolie brune sentait ses muscles la tirer. Ce court arrêt, par ce petit incident, lui fait réaliser qu’elle n’avait pas vu le temps filer, à essayer de patiner sans tomber, à profiter de la compagnie de Hanyul. Peut-être par prudence, ou par habitude, elle ne lâche pas la main de son professeur du jour quand ils se dirigent, ou plutôt il la guide vers la sortie. Retirant ses patins, elle ne pouvait qu’acquiescer aux complaintes de ce dernier, « et moi, j’ignorais à quel point ça pouvait être douloureux ». Elle qui pensait naïvement que patiner se résumait à simplement glisser sur la glace, grimaçait à son tour. Elle retrouvait un certains réconforts à glisser ses pieds dans ses bottes, soudainement plus agréables. « Je suis partante, ça me semble être une merveilleuse idée » répondit-elle avec un sourire, l’idée de s’installer sur des balancelles en plus de cela lui plaisait – elle ne les avait pas vu en arrivant, la surface glacée du lac ayant directement capter toute son attention. « Il ne faudrait pas que tu prennes froid, peut-être qu’on devait rentrer ? », elle s’arrête et lui retient le bras, l’inquiétude étire ses traits. Même si admirer le coucher de soleil dans ses lieux lui plaisait, elle ne voulait pas qu’il tombe malade pour autant – « Des couchers de soleil, il y en aura toujours ».