Eun Ae est rêveuse, tournée vers la nostalgie du passé, accrochée à ceux qu'elle aime ; elle possède une sorte de coquille qui la protège de toute douleur psychologique venant de l'extérieur, ayant son propre monde dans sa tête. Elle a une imagination riche, peut-être même infinie qui l'évade en cas de problème ou qui parfait peu même lui créer des peurs. Elle évite tout risques inutiles, elle évite de faire les choses inutilement et se dévoile aux autres seulement si une réelle confiance est présente. C'est une très bonne amie qui a le cœur sur la main et qui est précieuse, qui donnerait sa vie pour ceux qu'elle aime et qui vit au travers d'eux. Elle est plutôt calme, elle préfère regarder les autres s'agiter plutôt que de le faire elle-même mais ça, c'est l'effet de son ancienne vie, elle a malheureusement trop peur d'être heureuse.


Eun Ae peut être comparée à une petite tortue, d'abord parce qu'elle est dans son monde mais aussi parce qu'elle se met à l'écart des autres, cachée dans sa carapace. Elle est pleine de secrets et se cache des autres temps qu'une confiance n'est pas instaurée. Elle vit sans cesse dans la peur et dans le passé ce qui provoque une petite folie dans sa tête. Elle a besoin de personnes pour la rassurée et c'est pour ça qu'elle devient rapidement accro à ses proches. Elle a besoin de protection car même si elle se pense capable de protéger ce qu'elle aime c'est faux, elle arrive toujours à se protéger elle-même du monde qui l'entoure.

Reste pas dehors seule dans la rue, rentre à la maison. Je peux vraiment ? C'était la seule phrase qui était venue à l'esprit d'Eun Ae avant de passer la porte. Elle ne s'inquiétait pas de si ce qui s'y passerait derrière était pire que chez elle, parce que rien ne pouvait tout simplement être pire que les dix-huit années qu'elle avait laissé derrière elle. Je te retrouverais où que tu ailles. Elle frissonnait de ces paroles mais les bras accueillants qui se tendait à elle étaient tellement tentant. Elle décida de s'y réfugier, après avoir longuement hésité en regardant la rue, puis l'intérieur de la maison. Elle ne pourrait pas fuir toute sa vie. Elle était fatiguée de vivre dans la peur et aussi dans le manque. Il lui fallait un foyer, des gens sur qui comptait, elle avait besoin de ça plus que de tout au monde. Eun Ae avait eu si peur pendant ces quelques jours, elle ne savait pas combien de temps elle avait marché, à quel point elle avait eu du mal à trouver de quoi manger après que l'argent lui eu manqué, c'était des jours de cauchemar et elle comprenait désormais les pauvres gens dormant dehors comme elle l'avait fait. Elle avait toujours regardé derrière, de peur d'être suivie. Et encore aujourd'hui elle regarde derrière elle, Eun Ae regarde le passé, elle vit dans le passé et n'en sortira probablement jamais. C'était un cauchemar continue et elle se torturait elle-même sans s'en rendre compte. Ces gens qui lui avaient gentiment tendu la main avait été ce qui lui avait montré que tout le monde ne l'ignorait pas et pouvait la sauver de la détresse dont elle avait fait preuve. Tout le monde n'était pas aussi mauvais qu'elle l'avait toujours pensé. Et pourtant, c'était toujours ce qu'elle avait pensé. Peut-être qu'elle s'était aussi trop renfermée sur elle-même, de peur que n'importe qui puisse lui faire du mal, sans même tenter de voir au-delà de ses problèmes, ce qui n'avait fait qu'empirer les choses. Quoiqu'il en soit, cette main tendue vers elle était une issue de secours et pour la première fois de sa vie elle fit vraiment un bon choix. Elle avait pourtant hésité à repartir encore en vadrouille. Pourquoi ces personnes là seraient différentes ? Et s'ils étaient aussi mauvais ? Et s'ils allaient la ramener à son point de départ ? Tellement de questions lui passaient par la tête et aucunes des réponses qu'elle se fournissait étaient assez bonnes, ni justes.

Depuis qu'elle est petite, Eun Ae est battue par son père. Comme ça. Sans raison particulière. Probablement parce qu'il aimait ça, il aimait voir la peur et la tristesse dans son regard. On appelle ces gens là des fous. Eun Ae n'avait jamais compris pourquoi l'être qu'elle avait aimé avant ça se mette à la frapper à la moindre chose qui n'allait pas et pourquoi sa mère ne la protégeait pas. Cette dernière ne faisait pas que regarder, elle pleurait à chaque fois, tout aussi impuissante que sa fille. Elle ne comprenait vraiment pas pourquoi, pourquoi ça lui arrivait à elle, pourquoi on lui faisait du mal sans raison. Elle ne connaissait qu'eux dans sa famille et autours d'elle, lorsqu'elle était jeune, ses amis ne voulaient pas la croire et elle avait peur d'en parler aux adultes. Et elle savait que si elle en parlait, la punition qu'il y aurait derrière serait encore plus violente. Eun Ae ne supportait plus cette situation qu'elle a pourtant enduré pendant dix-huit ans. Elle en a raté sa vie. Elle était une mauvaise élève parce qu'elle ne pensait qu'à ce qui se passerait une fois qu'elle rentrerait à la maison. Elle était dissipée et rêveuse, mais pourtant tellement gentille comme le disaient les personnes qu'elle rencontrait. Ce qui n'empêchait malheureusement pas ses notes basses et ses difficultés qui étaient de bonnes excuses pour être frappée. C'était une boucle qui se répétait sans cesse et quoiqu'elle puisse faire le résultat était toujours le même, c'était comme si elle était destinée à vivre comme ça. Elle avait enchainé des troubles anxieux qui s'apparentait à presque de la folie, et beaucoup d'autres problèmes comportementaux que personne ne voyait mais malgré tout ça, tout ce qu'elle avait vécu et ce qu'elle voyait, jamais, jamais[/i[ elle n'a été violente.

Eun Ae est loin d'être courageuse mais elle est intelligente et la seule solution qu'elle a trouvé pour changer de vie a été la fuite. Elle a surmonté sa peur et sous le nez de son père elle est partie, disant qu'elle ne reviendrait plus jamais. Je te retrouverais où que tu ailles. Cette phrase lui tournait dans la tête durant toutes les journées qu'elle avait passé dehors à fuir, sans endroit où aller, avec juste la volonté d'aller le plus loin possible. Avec un peu d'argent en poche qui avait servi à son repas et dormir la nuit dehors sous les ponts où avec d'autres personnes vivants dehors, voilà de quoi avait été constitué sa vie pendant trois jours. Elle avait été vraiment indépendante pour une fois dans sa vie et elle avait eu peur, peur d'être retrouvée, peur de vivre comme ça toute sa vie mais ça aurait toujours été mieux qu'avant. Par chance, elle arriva jusqu'à une maison où les habitants lui tendirent la main et l'accueillirent chez eux, et s'occupèrent d'elle comme de leurs propres enfants. Enfants qu'ils avaient déjà d'ailleurs. Eun Ae s'intégra à leur vie et sur une nouvelle famille, bien qu'elle vivait toujours dans la peur d'être retrouvée par son père. Elle peut néanmoins profiter d'une nouvelle éducation, d'une vraie, et du plaisir de pouvoir aller dans une bonne école, avec la plus l'aînée de la famille qu'elle considère à la fois comme sa sœur et comme sa meilleure amie.