ootd — Seyoon attendait son frère dans le salon de l’appartement familiale, leur parent étaient au travail, et leur sœur vaquait à ses occupations, il ne savait pas où et ça l’importait peu. C’était les vacances et ils n’avaient pas cours à l’université, alors ils étaient revenus chez leur parent pour quelques jours afin de les voir. Serim lui avait dit qu’il avait quelque chose à lui rendre et Seyoon n’avait aucune idée de quoi il parlait, à vrai dire, il n’y avait pas plus réfléchi plus que ça. Son frère était parti ce matin et il lui avait envoyer un message dans la journée pour savoir s’il était la maison et qui était là. N’ayant rien de particulier à faire, Seyoon en avait profité pour ne rien faire aujourd’hui et écumer les programmes télé en zappant indéfiniment. Il avait quand même fini par se lever pour prendre une douche, histoire de se réveiller un peu avant l’arrivée son petit frère et de ne pas l’accueillir avec l’image d’une véritable larve sur le canapé. Ce qui ne lui ressemblait pas, d’ailleurs, mais depuis quelques mois, Seyoon faisait de plus en plus de choses qui ne lui « ressemblaient pas » aux yeux des autres. Il le sentait, il n’était plus très loin de craquer après toutes ces années à encaisser en silence cette pression constante et cette image lisse qu’il s’était créé. Il ne savait pas quand le vase déborderait et il faisait de son mieux pour continuer de faire semblant tous les jours, mais les écarts étaient de plus en plus nombreux. Il entendit le bip du code la porte d’entrée lui indiquant que son frère était rentré et il se dépêcha d’enfiler quelque chose, les cheveux encore légèrement humides, avant de le rejoindre dans l’entrée « Serim » lança-t-il à son petit frère en guise de bonjour ou bonsoir, il ne savait même plus l’heure qu’il était.

ootd — Ah, les vacances ! Serim en profitait bien, sortant régulièrement. Avec les cours, c’était compliqué de faire tout ce qu’il voulait mais là, il avait du temps. Beaucoup de temps. Il voyait ses amis, pratiquait du sport. Et il avait surtout prévu, aujourd’hui, de voir son frère. Lui aussi, il n’avait pas trop le temps de le voir en temps normal… Alors, c’était le moment d’en profiter. Surtout qu’il devait lui rendre son carnet. Il l’avait feuilleté, bien trop curieux, et ils devaient vraiment discuter tous les deux. Le koryo savait très bien que son frère ne voulait pas de cette place que leur père tenait tant à lui donner et ce carnet rempli de chansons, de paroles, de notes… en était encore la preuve. La musique était sa passion, sa vie, même. Il vivait pour ça, pas pour défendre des stars. Non, il vivait pour écrire pour ses stars. Mais ça, Serim était le seul à le voir. Comme il était le seul à voir que Seyoon faisait beaucoup de choses qui ne lui ressemblaient pas et que ce n’était pas qu’une phase. Non, ce n’était pas une phase, non, ça ne passerait pas. L’étudiant le savait. Son frère le savait. Tapant le code de la porte, il rentra une fois cette dernière déverrouillée. Ses iris se posèrent aussitôt sur son grand frère et un sourire illumina son visage. « Salut ! » S’exclama-t-il avec joie. « Ça va ? » Demanda-t-il, se déchaussant et retirant sa veste pour la ranger dans le placard. Il garda son sac avec lui et pénétra dans l’appartement de ses parents, s’affalant sur le canapé. « Quelle journée ! » Souffla-t-il, étirant ses jambes et posant ses pieds sur la table basse. « Qui a dit que les vacances, c’était reposant ? C’est PAS DU TOUT le cas. » Se plaignit-il, se tournant vers Seyoon. « T’as mangé ? » Demanda-t-il, jetant un œil à l’heure sur son téléphone. Il était tard.

ootd — Serim débordait de joie dont Seyoon était dépourvu depuis qu’il était de retour chez leurs parents. Il n’avait pas eu de bonne excuse à leurs donner pour ne pas rentrer à la maison pendant les vacances, et il n’avait qu’une hâte, que les cours reprennent pour retrouver sa semi-liberté. Même si le prix à payer pour cette liberté était des cours chiant à mourir. À la fac, il pouvait presque être lui-même, mais les habitudes ont la vie dure et son masque impassible était constamment en place, sans même qu’il n’y réfléchisse. Mais au moins, il pouvait faire de la musique, il était avec son meilleur ami qui le comprenait mieux que personne et maintenant, il y avait… Dongmi. Mais c’est une histoire pour plus tard, pour le moment, Seyoon observait son frère qui irradiait tout l’appartement avec sa joie de vivre et son insouciance que Seyoon enviait à un point inimaginable. Seyoon rit en entendant son petit frère se plaindre de ses journées chargées « Tu es le seul responsable de ton planning de ministre. » lui répondit-il en levant les yeux au ciel. « Euh… » Manger ? Il ne savait même pas quelle heure il était, alors manger… non, il avait oublié. Seyoon avait juste grignoté par-ci par-là quelques trucs pas très sains pour la santé et ça s’était arrêté là. « J’ai grignoté un truc tout à l’heure. » Quand était-ce ? Aucune idée. « Et toi, t’as mangé ? » Il posait la question, mais il s’attendait à entendre que Serim avait le ventre aussi rempli que sa journée. « De quoi tu voulais me parler ? » autant entrer dans le vif du sujet et ne pas perdre de temps.  

ootd — Serim venait de rentrer de sa journée bien remplie. Il fut accueilli par son grand frère et le plus jeune lui adressa un grand sourire. Il se déchaussa et retira sa veste pour ensuite venir s’affaler dans le canapé. Il ne voulait plus bouger et ce, pendant plusieurs jours ! Enfin, non, il avait prévu des trucs demain mais pour l’instant, il ne préférait pas y penser. Non, à la place, il se plaignit. Le koryo fit la moue. Seyoon avait totalement raison. Le seul à blâmer était… lui-même et ça, c’était moche. « Ouais, ouais, je sais… ça n’empêche pas que c’est pas reposant. » Dit-il, toujours un peu boudeur, avant de lui demander s’il avait mangé. Serim se redressa sur le canapé, fronçant les sourcils face à l’hésitation du goguryeo. Ben alors ? « Euh ? » Répéta-t-il, le regardant toujours avant de secouer la tête. « T’as juste grignoté ? Bah c’est pas très sérieux ça. » Dit-il en le fixant, un soupir franchissant ses lèvres. « Moi ? Ouais, j’ai le ventre plein, j’en peux plus ! » Se lamenta-t-il, poussant son sac sur le côté pour pouvoir tapoter son ventre rempli. A sa question, Serim perdit son sourire. La légèreté de la journée s’envolait pour laisser place au sérieux. Ils devaient discuter, oui. De quelque chose de vraiment important. « Ah, oui… » Souffla-t-il, fouillant dans son sac pour en sortir le carnet de Seyoon. « J’ai trouvé ça. » Dit-il en agitant le petit carnet. « C’est à toi, hein ? » Demanda-t-il, même s’il connaissait la réponse. « J’aurais peut-être dû le laisser traîner pour que papa et maman tombent dessus… » Dit-il avec une petite moue pensive. « Ça aurait peut-être permis à ce qu’ils comprennent, non ? »

ootd — Quand Seyoon vit son frère sortir son carnet de son sac, ses jambes faillirent le lâcher et son cœur ne fit qu’un tour. Mais son visage ne montrait aucun signe de panique, son masque de neutralité était en place et ne bougeait pas, du moins, pas encore. Si contenir ses émotions était devenu un jeu d’enfant, depuis quelque temps, les choses n’étaient plus aussi simples. Seyoon sentait que la coupe était bientôt pleine, mais il avait préféré l’ignorer pour ronger son frein, comme d’habitude. Cependant, c’était son carnet que son frère venait de sortir de son sac et maintenant, il le menaçait même de le montrer à leurs parents, sous-entendant qu’il savait, qu’il connaissait la vérité sur le cœur de Seyoon. Mais Serim n’en savait rien, il ne voyait que les apparences et n’avait aucune idée du torrent émotionnel qui déferlait tous les jours en Seyoon. Mais il ne blâmait pas, comment aurait-il pu le savoir ? Seyoon ne lui en avait jamais parlé. Serim ne se doutait pas que la simple idée que leurs parents puissent tomber sur ce carnet donnait envie à Seyoon de se jeter sur son frère pour le lui arracher en montrant les crocs. Mais il n’en fit rien, il resta calme, même si l’un de ses points se serra très légèrement. Premier signe de nervosité. « Où est-ce que tu l’as trouvé ? » Sa voix était calme, trop calme même. Seyoon se faisait violence pour se contenir, la pièce lui semblait devenir lourde et pesante. « Qu’ils comprennent quoi, Serim ? » Il s’avança vers lui, mais la dernière once de contrôle qu’il lui restait n’était plus suffisante et il ne put s’empêcher d’ajouter. « S’il avait été capable de comprendre quoi que ce soit… » commença-t-il en désignant indirectement leur père. « Tu n’aurais pas ce carnet entre les mains et je ne serais pas l’agneau sacrifié de cette famille. » C’était probablement la première fois qu’il dévoilait autant ses émotions à son frère, ou du moins autre chose qu’une fausse joie. Sa rancœur pour leur père et sa situation était palpable dans sa voix.