Tenue|Cœur qui bât dans la poitrine, être en vie à ce moment plus qu’à d’autres. Si ce moment était une scène de film, on y verrait deux jeunes femmes complices dans les faits et les méfaits. Sororité bras dessus bras dessous.

Regarder Hazel et lui sourire, toujours dans les bons plans. Encore une fois, le cœur bât à la chamade au fur et à mesure que les affiches et autres stickers sont collés sur les murs de la ville. Un arc-en -ciel de plus et s'ensuit un battement de fierté qui cogne dans le thorax. Pas peur de se faire prendre à diffuser ces couleurs. Faire parfois preuve de discrétion devant les regards désapprobateurs d’inconnus, faire comme si de rien était. Une fois les passants passés, se mettre à rire et coller un autocollant sur le dos de ton amie.

De la tête aux pieds tu es vêtue de noir (comme souvent) et maquillage coloré, paupières embellies aux couleurs des papiers que tu affiches, arc en ciel encore et encore. Même coloris que ceux du bandana noué avec classe et fierté autour de tes cheveux. S’arrêter, reprendre son souffle et refaire un point sur le stock. « utilisé un tiers de la colle et un peu moins de la moitié des stickers et toi ?» Objectif: tout écouler, savoir que vous existez et faire savoir à toute la communauté qu’iels peuvent exister.

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ootd|Fille unique d'une famille polyamoureuse, il était évident que la cause de la communauté lgbtqia+ tenait à cœur à la jeune Hazel. C'était déjà important pour elle avant de réaliser qu'elle faisait partie elle-même de cette communauté, peu importait ce que certains pourraient dire à ce sujet. Hazel était passée de son pays natal plutôt queer friendly, sa ville d'origine connue pour cela également à un pays où tout restait à faire. L'ignorance de la population et une mentalité qui encourageait les discriminations amenaient les personnes queer à se sentir peu en sécurité dans ce pays. Et bien Hazel en faisait une mission personnelle, elle voulait éveiller les consciences. Elle menait différentes actions avec l'association qu'elle avait rejoint depuis son arrivée. Elle y avait rencontré des ami.e.s et des « partner in crimes ». Ce soir-là, c'était avec Nara que des stickers arc-en-ciel et petits slogans coups de poing prenaient place sur des murs, des abris de bus et autres surfaces de la ville. Hazel portait un masque pour se protéger, elle portait aussi une tenue discrète mais ses ongles longs, manucurés et terriblement colorés détonnaient avec le tout. Alors qu'elle lissait un énième rainbow sticker avec le slogan « it's all about love », elle tourna un peu la tête vers Nara qui faisait le point sur ce qui lui restait en stock. Hazel en fît de même. « Mmh je dois en être à peu près au même niveau. » Hazel regarda ensuite la rue qu'elles venaient de remonter, plutôt satisfaite de ce qu'elles venaient d'accomplir. « Je crois qu'on a fini sur cette rue, on remonte celle-là ? » Elle pointa la rue perpendiculaire à la leur. « Je crois qu'il y a pas mal de café dans lesquels les gens se posent, autant leur donner des trucs à regarder non ? » Et si sa voix était un peu étouffée par son masque et son sourire un peu diabolique ne se voyait pas, la lueur dans ses yeux restait bien visible malgré l'obscurité. Regardant de nouveaux autour d'elles pour s'assurer de ne voir aucune voiture de police ou des policiers dans le coin, elle tourna pour remonter la rue indiquée un peu plus tôt. « J'hésite, je commence par un arc en ciel ou un slogan pour cette rue ? » Elle releva la tête vers Nara. « Tu mets quoi toi ? »

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Tenue| Jamais rien d’acquis alors toujours lutter pour les droits que ce soit dans des associations ou dans la rue. Un autocollant sur un mur n’a jamais de mal à personne, vos stickers tu es sûre qu’il feront du bien. Persuadée du bien fondé de l’action que vous êtes en train de mener, tu comptes le stock; l’objectif est de tout écouler dans la soirée. Pas née dans le bon pays s’il fallait parler des libertés concernant ta sexualité pourtant tu n’a jamais caché à qui que ce soit aimer les femmes. Et si cela posait un problème et bien qu’il le pose. Face aux hommes qui n’y croient pas (ceux qui croient qu’ils peuvent te changer) tu fonces dans le tas. Séduire, faire espérer et balancer les quatre vérités à ceux qui doutent. Toujours au bon moment, humiliation qu’ils disent, mensonges et trahisons. Peut être, mais la sentence est méritée.

A la fois perdre son temps avec les hommes et ne pas avoir de temps pour les hommes. Préférer le temps passé avec la compagnie féminine, pour l’amour ou l’amitié, les femmes passent toujours en premier. La preuve avec cette soirée, jamais on ne t’as vu autant sourire en présence du sexe opposé. Tu passes un bon moment, tu es contente de connaître Hazel, tu en oublies les législations du pays. Tu es juste contente de vivre, de vivre ça. « Oui, tu as raison, allons par ici. En plus je crois qu’il y a pas mal de cafés qui ont des baies vitrées, faut viser en face comme ça les regards qui se perdent se perdront sur les couleurs vives et les messages. » Tu suis ton amie, elle te pose une question et aussitôt tu y réponds, la réponse est déjà toute trouvée. « Tu sais quoi ? On a qu’à mettre les deux pour attirer l’attention dès l’entrée dans la rue ? » Puis tu t'engouffres dans la rue, à la recherche d’endroits stratégiques, tu t’imagines prendre un café, voir où les yeux te mèneraient. « Alors là ! » Tu t’arrêtes soudainement, quelques pas en arrières et chuchottements. « Ce café je m’y suis déjà arrêtée et j’ai entendu le patron faire des remarques déplacées à un couple d’hommes. » Un regard à gauche, un à droite et même derrière. « J’aimerais qu’on lui fasse passer un petit message avant de continuer, si tu es d’accord ? » Il s’agirait de ne pas se faire attraper, la soirée a si bien commencé.
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ootd|Pour Hazel qui avait grandit dans un pays tolérant et dans une communauté plus que lgbtqia+ friendly, son arrivée en Corée du Sud avait été... Déconcertante. Quoique le mot le plus juste serait violente. Déjà dans la communauté, son schéma familial interrogeait beaucoup, alors dans ce pays... Elle savait que son ôto-san ne parlait que de sa mère aux autres, car parler aussi de ses deux maris serait bien trop complexe... Et sans doute dangereux. Certains points de vue dans ce pays pouvaient être très radicaux. Hazel, elle, défendait toute sa famille mais cela avait un prix... C'était une des raisons qui la poussaient à défendre la cause, sa cause dans ce pays d'accueil avec tant d'énergie et d'abnégation.

Ce qui la motivait aussi, c'était de voir que ce combat n'était pas un combat solitaire. Nara était tout autant impliquée et motivée qu'elle. Hazel y trouvait une énergie qui nourrissait le moteur de son engagement. « Oh les vitrine, excellente idée. » Se rendre le plus visible possible, c'était pour crier leur droit d'exister. C'était peut-être une goutte d'eau dans la mer mais même l'océan était voué à déborder. Malheureusement. Mais ceci était un autre combat. Alors qu'Hazel hochait la tête et s'apprêtait à sortir les deux stickers, elle fût interpellée par « l'exclamation » de son amie. Avec de grands yeux ronds, elle suivit le mouvement de Nara pour regarder le dit café. « Quel connard... C'était un couple de coréens ? C'est déjà assez dur pour vous... » Allez savoir pourquoi, l'idée que ce soit des étrangers qui soient homosexuels, rendaient pour certains l'idée plus supportable. De la pure hypocrisie. « Il faut l'afficher, montrer que le patron est un sale homophobe. » Mais Hazel n'avait pas beaucoup d'armes, juste des stickers et... Elle fouilla dans son sac et elle en sortit deux marqueurs noirs. « Ca t'insipire ? Un petit tag ? Un beau dessin de deux hommes qui s'embrassent ? » Si Hazel écoutait sa colère, elle lui péterait bien la vitrine de son café avec une brique mais pour le coup, elles risquaient de se faire remarquer.

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