@Kwon Sun Ho Cela fait un petit moment depuis notre première rencontre. Le temps a su bien jouer son rôle. Nous avons parlé, passer de bons moments, parler de tout et de rien. Tisser un lien qui était rompu malgré la distance. Désormais, c’est chose du passé. Cette amitié m’avait horriblement manqué. En fait, ce n’est pas la même amitié que lorsque nous étions gamins, mais tout autre qui me ravit de plus belle. Déjà, sa personnalité n’est pas la même qu’autrefois. Bien plus intéressante et il est comme un bon vin : il embellit avec le temps. Je pourrais parler de long et en large de sa beauté à couper le souffle. Cet Apollon qui fait tourner de nombreuses têtes avec ce sourire contagieux. Cet humour, cette gentillesse et j’en passe. Je m’amuse beaucoup avec Sun ho et j’espère que c’est réciproque. C’est le cas, car il ne voudrait plus jamais me revoir. Et si c’est le cas, je ne pourrai pas me trouver x nombres de raisons afin d’aller à sa rencontre à la bibliothèque. Demander de sortir, mais aussi de papoter un peu. Certes, il me dit comme à chaque fois d’arrêter de m’exclamer, mais c’est plus fort que moi. Après tout, je suis un peu la folle du village. Ça ne me dérange pas d’avoir ce titre.

Cela dit, je me retrouve chez lui. Pas pour un rencard, malheureusement, mais parce qu’on se voit comme ça. Je profite de ses bons repas sachant que je suis incapable de me nourrir correctement. Impossible pour moi de cuisiner. Je brûle tout et je suis trop absorbée par mon art pour prendre une pause et cuisiner. Alors, je profite de mon cordon-bleu tout en utilisant sa table de sa salle à manger. J’ai un dossier avec toutes les copies des dessins de mes étudiants. Ils avaient une photographie et ils devaient le redessiner. Je vais juger pour déterminer si les compétences ont bien été acquises ou pas. Est-ce que je suis sévère ? Évidemment. Je suis peut-être une folle, mais je suis perfectionniste. Je dis sans arrêt que l’art est propre à chacun, je n’ai plus ou moins le droit de juger, etc. Bref, je suis un professeur et je dois, hélas, donner des notes aux élèves. D’où le pourquoi, je suis sévère sous le côté technique. Alors, j’ouvre le dossier. Sortant la photographie en question, prenant un crayon bien foncé et je m’apprête à écrire une note sur 100, mais je freine. Je sors mon téléphone pour mettre une musique en particulier. D’un chanteur disparu.

« Bon sang, sa voix me donne des frissons ! » Je frotte mes bras, j’ai les poils tout redressés. Enfin, je dois me concentrer sur les croquis. Je fredonne tout en jugeant le travail de mes élèves. « Je lui ferai bien des choses à ce chanteur. » Je miaule un peu avant de rigoler et de me tourner vers Sun ho. « Est-ce que tu le connais ? » Demandais-je en lui souriant. Il est si beau en train de cuisiner. Je ne me lasserai pas de cette vue. Je voudrais bien être cette femme qui mangerait tous les repas de ce bibliothécaire. Ce n’est pas compliqué ! Mes sentiments pour lui sont de retour. Mon premier amour est juste là, à ma portée. C’est si beau le cliché. « Tu me le dis si jamais tu as besoin de moi pour faire la table. » Ou lui servir un verre, car je refuse de gâcher sa nourriture avec mon incompétence. D’ailleurs, sur cette idée, je retourne sur mes copies. Balançant ma tête légèrement sous le rythme de la musique.

@Lim Ha Rin Retrouver Ha Rin lui faisait sincèrement plaisir, beaucoup plus que ce dont Sun Ho montrait, parce qu’ils avaient partagé énormément ensemble lorsqu’ils étaient plus jeunes. Certes, à cette époque le garçon était bien plus timide et réservé qu’il ne l’était aujourd’hui, cependant il se souvenait très bien de cette période et aussi ô combien il pensait à elle parfois. Lorsqu’il songeait à son enfance, Ha Rin en avait toujours fait partie, il n’avait jamais pu l’oublier et s’était souvent demandé ce qu’elle était devenue. Était-elle la même qu’autrefois ou, tout comme lui, avait-elle beaucoup changé ? Il ignorait encore tout de ce qu’elle avait vécu ces dernières années, de ce qui l’avait motivé à emprunter une telle voie, néanmoins quand il l’observait, il n’avait pas l’impression de la voir trop changé. Elle gardait cette personnalité qui lui était propre et il aimait ça. Lorsqu’il posait ses yeux sur elle, c’était comme s’il était retourné des années en arrière, comme s’il était toujours ce jeune adolescent calme et silencieux, alors qu’il avait beaucoup changé. Hors, c’était probablement sa manière d’être nostalgique, voilà tout. Ils avaient eu l’occasion de se revoir plusieurs fois depuis leurs retrouvailles, et en ce jour c’était chez lui qu’ils s’étaient réunis, sans la moindre arrière-pensée. Le bibliothécaire cuisinait tranquillement alors que son amie travaillait sur la table juste à côté. Décidément, oui, c’était comme au bon vieux temps. Si certains souvenirs avaient tendance à disparaître avec le temps, principalement pour lui à cause de sa mémoire qui lui jouait parfois des tours, il se rappelait distinctement ces petits instants. Non, il ne cuisinait pas à cette époque mais il était posé sur la table, Ha Rin également de son côté et ils s’occupaient, sans forcément trop se parler, ils profitaient simplement du temps passé ensemble. C’était comme s’ils n’avaient pas perdu contact pendant toutes ces années et ça le faisait sourire, puisqu’au bout du compte c’était ça l’amitié.

Sun Ho était tranquillement en train de préparer le repas quand la musique résonna jusqu’à ses oreilles, le faisant interrompre tout geste en reconnaissant la voix du chanteur. Comment ne pouvait-il pas la reconnaître quand il s’agissait de lui-même ? « Oui bien sûr. Je ne savais pas que tu l’écoutais. » Déclara-t-il en souriant, le hasard était si drôlement fait. « Mais lui faire des choses par contre, sans savoir à quoi il ressemble c’est un peu risqué. » Voulait-il vraiment avoir ce genre de conversation avec la jeune femme ? Visiblement Sun Ho n’en était pas gêné et son ton taquin le démontrait. « Ne t’en fais pas ça va, je devrais me débrouiller. Finis tranquillement. » L’esquisse sur ses lèvres ne s’effaçait pas, vraiment sincère et naturellement doux, il commença à préparer les assiettes, verres et couverts, tandis que la nourriture mijotait lentement. « Tu as beaucoup de copies à corriger ? » Si son travail de bibliothécaire lui convenait, il n’était pas certain de pouvoir être professeur ; cela demandait bien trop de responsabilités et il ne s’imaginait pas tous les assumer. Rien qu’y songer le fatiguait.  

@Kwon Sun Ho Corriger des copies. Personnellement, je trouve simple de corriger des copies de dessins, peintures ou de sculpture au lieu de l’écrit. Parfois, je dois faire un examen théorique, mais ça me prend des longues soirées et énormément de temps afin de donner leurs résultats. Quant à leurs œuvres, j’analyse si mes étudiants ont bien acquis la notion que je leur ai inculquée. Mettant des notes en conséquence. C’est aussi simple que ça. Un regard et une note. Pas de correction à faire, car leurs réponses sont mauvaises ni de l’orthographe. Non. C’est tout simple. Comme maintenant. Je mets ma playlist pour l'écouter et continuer de tout corriger. Bon, ça ne m’aide pas tellement, car cette voix me rend toute chose. Si mielleuse, si irrésistible, si… Ce chanteur, ça fait longtemps que je lui ferai des choses, mais il a disparu du jour au lendemain. Toutefois, ça ne m’a pas permis d’arrêter d’entendre ses chansons, c’est tout le contraire. J’espère que mon chanteur se porte bien et rien ne lui ait arrivé de grave.

Cependant, mes pensées du chanteur se changent par la vue de Sun Ho qui fait la cuisine. Je ne dirai jamais non de manger par ses soins. En plus d’être très beau, sa cuisine sent très bonne. Il n’a donc pas de défaut ? Je voudrais être sa copine qui profiterait de ses talents tout en lui rendant tout l’amour dont il a besoin. Malheureusement, je ne ferai pas le pas. Nous sommes tellement bien actuellement que je ne veux pas tout gâcher en posant une question délicate. La réponse pourrait être un refus et qu’on se sente mal à l’aise par la suite. Est-ce que je devrais faire lorsque nous étions adolescents ? L’embrasser avant de rentrer chez moi ? Je vais y réfléchir.

Quant à mes croquis, je continue de les analyser de mettre une note sur 100. « Depuis ses débuts, je l’écoute. » Je n’ai pas arrêté même quand il a disparu. « Et alors ? Avec la voix qu’il a, je le laisse me rouler dessus ! » Je me mets à rire. Je ne suis pas du tout offenser par son commentaire, c’est tout à fait compréhensible. Puis, j’ai certainement décelé son ton taquin. « Et si c’était toi qui possèdes cette belle voix, alors là, c’est tout autre ! » Oui, je le regarde avec un grand sourire. Lui faisant un clin d’œil avant de retourner à mes croquis. Tout autre, je serai toujours avec lui. Monopolisant son chez lui et devenant sa petite amie. Si ça se rend plus loin ? Tant mieux ! Bref, je me replonge dans ma correction. Je finis tranquillement… Si seulement. Je soupire doucement avant de jeter un coup d’œil à mon sac, il a d’autres dossiers de mes autres classes. « Malheureusement, je n’ai pas une seule classe, mais plusieurs. » Fis-je en lui laissant de la place pour les couverts. « Ne t’inquiète pas, je préfère noter les dessins au lieu des examens théoriques. » Je souffle un peu avant de tout ranger. Je ne suis pas faite pour être professeur, le temps supplémentaire tue mon imagination et heureusement que cette dernière est débordante. « Tu sais Sun, avec l’odeur qui monte à mon nez, je sens que je vais te solliciter souvent pour un bon repas. » Je me mets à rigoler. Entre ça et mes nouilles instantanées, je préfère le bon repas fait avec amitié.

@Lim Ha Rin Même si le bibliothécaire n’afficha rien sur son visage, il avait été surpris de découvrir que Ha Rin faisait partie des personnes qui l’écoutaient à l’époque, et qui l’écoutaient encore aujourd’hui. La surprise était agréable, bien que c’était plus fort que lui d’en être nostalgique, puisqu’il vivait son plus grand rêve à l’époque, et il avait été forcé de s’en détacher. Certes, sa santé ne l’empêchait pas de monter sur scène à nouveau, Sun Ho était celui qui en avait pris la décision, parce qu’en vivant sa passion, il avait fini par s’oublier… Dans son malheur, il avait été chanceux de s’en être sorti, néanmoins il n’était pas à l’abris d’une rechute, et il préférait vivre loin de la pression, et ce peu importait à quel point la scène lui manquait parfois. « Tu me fais un peu peur. » Avoua-t-il, toujours taquin, parce que c’était risqué de désirer une personne, sans savoir exactement à quoi cette dernière ressemblait. Peut-être que ce genre de réflexion était superficielle, cependant lui aimait être réaliste. On avait beau dire que l’apparence ne comptait pas, lui pensait qu’elle comptait quand même un petit peu. Evidemment, il ne s’arrêtait pas sur le physique d’une femme, néanmoins il n’irait pas partager quelque chose de plus intime avec quelqu’un qui ne l’attirait pas physiquement. « Navré, je chante très mal. » Mentit le garçon, sans le moindre scrupule, puisqu’il avait toujours pris l’habitude de le faire, et cacher son identité. « Mais ravi d’être à ton goût. » Sur ses dires, Sun Ho ne put s’empêcher de lui faire un clin d’œil à son tour, avant de se concentrer à nouveau sur sa cuisine.

Pendant que le tout mijoter, il prépara ensuite les différents plats et couverts, avant de commencer à mettre la table. « Je comprends. Mais ça reste du travail. » Commenta-t-il naturellement, tandis qu’il songeait à nouveau ô combien un tel métier ne lui conviendrait pas. « Tu peux me solliciter autant de fois que tu veux. » Le bibliothécaire rigola doucement sur cette proposition, pensant qu’ils avaient énormément de temps à rattraper, et que la compagnie de la jeune femme n’était pas désagréable. « Du moment que je suis disponible, cela ne me pose pas de problème. » Ceci dit, il ne faisait pas tout le temps la cuisine lui-même ; il lui arrivait parfois de manger en dehors, avec des collègues de travail, sa famille ou encore ses amis. Il était devenu plus sociable avec les années, beaucoup moins timide que celui qu’il était auparavant, et il était toujours le premier partant pour de folles aventures. « Surtout que je pense qu’on a beaucoup de choses à découvrir. Des années se sont écoulées, on n’est forcément plus les mêmes qu’autrefois. » Parce qu’ils avaient grandi, et que l’expérience les avait changés en ce qu’ils étaient désormais.