outfit -- Je fixais le plafond, repassant encore et encore les événements de la nuit dans ma tête. Cette dispute avec Sera, et pire encore, ce moment embarrassant avec ce patient à qui j’avais raconté des choses qu’il n’aurait jamais dû entendre. Je tirai la couette sur mon visage, pestant contre ma propre stupidité, maudissant Sera comme jamais. J'espérais que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve, et que, dans le meilleur des cas, ce cher Ji Ho ait tout oublié. J'en demandais sûrement trop, mais lorsque je réussis enfin à fermer les yeux, quelque part entre la matinée et midi, je préférais ignorer toute cette histoire.

En fin d'après-midi, quand mes yeux s’ouvrirent enfin, je me sentais épuisée. Cela faisait peu de temps que j'avais repris les gardes de nuit, et je me sentais complètement déphasée. J'espérais que ce sentiment ne durerait pas. Habituellement, je ne me réveillais jamais aussi tard, mais j'avais eu tellement de mal à m'endormir plus tôt que tout s'était décalé. Et à peine réveillée, les souvenirs de la nuit précédente refirent surface. Cette fois, je me cachai sous l'oreiller, espérant que tout cela n'était qu'un cauchemar. Mais non, c’était bien la réalité.

D'un geste las, je m'étais levée et avais fait deux ou trois tâches ménagères dans mon appartement. J'aurais pu sortir, m'occuper l'esprit, mais je n'avais la force de rien aujourd'hui, je devais bien l'avouer. L'heure à laquelle je devais me préparer pour ma prochaine nuit de garde était arrivée bien trop vite. En arrivant à l’hôpital, je poussai un léger soupir, priant pour que cette nuit se passe sans encombre, sans histoire, contrairement à la précédente. Je restais optimiste, comme toujours.

J'avais été affectée aux urgences pour accueillir les nouveaux patients. C’est ainsi que j’avais occupé une petite partie de ma garde au début, et j’imaginais que c’est ainsi que je la finirais. Mais ma cheffe vint me trouver, m'expliquant qu'une infirmière de l'étage était malade et qu'il manquait de personnel là-haut. Les urgences étant calmes, on me demanda de monter prendre le relais. Sans poser de questions, je me dirigeai donc vers les chambres. En arrivant à l’étage, je croisai l'infirmière de garde, visiblement soulagée de me voir. " Minah ! Tu es enfin là ! J’avais peur de me retrouver seule pour la nuit. Il y a pas mal de patients en chambre et je craignais d'être débordée. J’ai déjà fait une grande partie de l’étage, mais j’ai encore beaucoup de documents à remplir. Peux-tu terminer la tournée, s’il te plaît ? " Je lui adressai un sourire rassurant. "Bien sûr, pas de souci, c’est pour ça que je suis là."

Elle me donna la liste des patients à voir, et il n'en restait que trois. Cela irait vite, pensai-je. Je ne m'étais pas attardée sur les noms, les découvrant un par un au fil des chambres. Comme une routine bien rodée, je prenais les constantes, administrais les traitements nécessaires, et remplissais les dossiers avant de passer à la chambre suivante. Mais en arrivant à la dernière porte, un nom retint mon attention. Non, vraiment ? Il était encore là ? Ma main, sur le point d'abaisser la poignée, se figea. Je n'aurais jamais pensé qu'il serait encore hospitalisé. En général, les patients dans son état ne restaient pas très longtemps. Peut-être y avait-il eu des complications ? Pourtant, rien dans son dossier ne laissait présager un problème. Cela m’inquiétait quand même un peu. Prenant une grande inspiration, j'entrai dans cette chambre, lieu d’un épisode beaucoup trop embarrassant.

Je ne m’attendais pas à l'accueil qui m’y attendait. Il semblait presque... enjoué. Était-ce moi qu'il voulait voir ou simplement avait-il un problème particulier? "Avez-vous besoin de quelque chose ? Un souci ?" demandai-je, un peu troublée, tout en m’avançant rapidement vers lui. Son sourire lumineux me rassurait, mais avec lui, il valait mieux ne rien présumer. Je l'avais déjà vu sourire alors qu'il était sur le point de faire un malaise. Machinalement, je jetai un coup d'œil à ses constantes pour m'assurer que tout allait bien. Rien d’anormal ne semblait apparaître, mais avec Ji Ho, mieux valait rester sur ses gardes.


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