Tu pris une longue inspiration, la bouche faiblement ouverte pour ne faire que la refermer alors que tu laissais tes pupilles cavaler dans l'espace autour de toi. Tu vins passer une main nerveuse sur ton visage alors que tu déglutissais, rouvrant la bouche pour faire marche arrière quand ton regard croisa celui de Youngjae. Tu étais venu jusqu'ici pour lui dire la vérité, et rien que la vérité. « Est-ce que tu me promets de pas t'énerver ? », t'étais pas sûr que ce soit la chose à dire pour commencer. Tu grimaças un peu, les doigts tremblants sur tes cuisses et tu les ramenas contre tes paumes pour tenter de masquer l'anxiété qui te secouait. « Je préfère te le dire avant que tu le découvres autrement ou qu'on vienne te le dire ou... », tu soufflas avant de te pincer les lèvres. « J'ai quelqu'un », tu marquas une pause. « Dans la vie. Je veux dire... sur le plan amoureux », que tu susurras, les pommettes prenant de plus en plus de couleurs, le cœur tambourinant trop rapidement. Jusque là ça ne devait pas vraiment le perturber... pas vrai ? Mais tu semblais de plus en plus nerveux. La dernière fois que t'avais voulu lui dire, t'avais fini par dire que t'avais cassé la télécommande, incapable d'expliquer la réelle raison de ta présence dans sa chambre. T'avais pensé avoir trouvé le bon moment, ce jour-là, sauf qu'une fois devant lui t'avais paniqué et dit le premier truc qui t'étais passé par la tête. Pour rendre tout ça réel, t'avais fini par réellement casser la télécommande, histoire de pousser la vérité que tu venais d'inventer. T'avais passé de longues minutes à regarder l'objet dans un air coupable. Ton mensonge devait paraître vrai et le plastique abîmé avait été suffisant, apparemment. « C'est un homme », que tu prononças rapidement, lui jetant un regard implorant et apeuré, angoissé à l'idée de voir du dégoût sur ses traits ou de l'entendre te dire qu'il te détestait. Youngjae n'était pas comme ça, tu le savais, mais ça ne t'empêchait pas d'avoir peur.

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Ce n’était pas bon signe. Malgré la tasse fumante que tu venais d'apporter sur la table, tu sentais que quelque chose bloquait. Prétendre que tu étais le plus proche des membres du groupe serait prétentieux, mais tu commençais à les comprendre. Sûrement la maturité du mariage. Voilà ta preuve que la discussion ne serait pas d’une gaieté incroyable. Une grande inspiration prise tu venais poser ta tasse également pour éviter que les émotions ne te prennent. S’il y avait bien une personne qui ne t’avait jamais inquiété dans le groupe, c’était bien lui. “ Je promets, tu me connais. “ Cependant face aux mains tremblantes de Jae Jin tu ne saurais hausser la voix, ni même ressentir une colère trop sévère. Les mains jointes, tu laissais ton buste aller en avant, te concentrant sur les dires, l’angoisse montant à ton tour. Et s’il avait fait la connerie que tu avais faite ? Il est allé voir Elvis ? Le silence rendait l’atmosphère pesante, écrasante, les respirations fendant l’air pour ne rien arranger. C’est ta lèvre inférieure qui se vit attaquer la première, les pouces se tournant autour dans un manège silencieux. La nouvelle tombait et tu n’en étais, finalement, que peu étonné. Le souffle s’échappait de tes lèvres presque soulagé, tout en réfléchissant à un millions de choses en même temps. C’est ton regard que tu remontais en premier, les lèvres se décollant, prêt à poser un tas de questions qui resteront bloquées dans ta gorge. Pourquoi semblait-il plus nerveux encore ? C’était ton cœur qui battait à cent à l’heure, une autre bonne centaine de questions se bousculaient dans ta tête. C’est alors que tout cessa. Il n’avait fallu qu’une phrase pour faire tomber toutes les interrogations, tout. Le regard perdu dans le sien, la voix bloquée dans ta gorge. Jae Jin venait de prendre son courage à deux mains et tu ne pouvais répondre. C’était aussi idiot que c’était prévisible. “ Tu veux dire que tu es .. en couple, avec un .. homme c’est ça ? “ Que tu comprennes bien la situation. La nouvelle pouvait tout détruire si elle s’ébruitait, son avenir, le groupe, peut-être même ton travail. Mais ce qui importait à ce moment n’était pas le travail. “ Merci de me l’avoir dit. “ La main venant trouver la sienne tu soupirais doucement, le sourire revenant. “ Je suppose que c’est plus simple à couvrir comme relation. “ Un léger rire dans la gorge tu tentais de détendre l’atmosphère comme tu pouvais. Qu’il soit avec un homme, une femme, peu importe. Cela compliquerait le travail, mais tu ne pouvais aller contre son bonheur personnel.

“ “
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Tu le connaissais oui – mais le connaissais-tu vraiment ? Vous discutiez de beaucoup de choses, il était vrai, mais rarement de choses aussi sérieuses et poussées. Pas que tu n'avais pas évoqué des choses et d'autres mais t'étais plutôt du genre réservé sur tous ces détails qui composaient ta vie. Tu pouvais parler du travail ou des études, tu pouvais frôler le sujet de ta mère sans pour autant creuser trop loin et tu pouvais évidemment survoler le sujet des amours. Peut-être aurais-tu dû te renseigner avant ? Avoir son opinion sur la question, son avis, toutes ses idées. Ca aurait été peut-être plus intelligent – mais tu ne pouvais pas mentir longtemps non plus et cacher cette partie de toi à quelqu'un d'aussi important. Et tu attendais sa réponse dans une angoisse visible, les doigts perturbés, le regard n'osant trop le fixer. Si la première partie était la plus simple, la seconde était plus complexe. Les pupilles scannaient alors ses expressions tandis que tu te pinçais les lèvres, le cœur cognant de plus en plus férocement, ses battements résonnant dans tes tympans. Tu déglutis avant de hocher doucement la tête, la voix nouée dans le fond de ta gorge. Tes lèvres tremblèrent à peine alors que tu tentais de les bouger, ton regard s'humidifiant discrètement alors que tu le baissais. Et tu devais ressembler à une bulle d'angoisse prête à exploser sur place – le sursaut secouant ton corps quand sa main se posa sur la tienne, tu levas directement ton regard vers le sien. Tu clignas furieusement des paupières comme si ton cerveau avait du mal à comprendre ses mots. « Plus simple ? », tu le contemplais de tes pupilles humides et brillantes, te raclant la gorge pour donne stabilité à ta voix. « Tu m'en veux pas ? Tu... », tu dévias un peu le regard, les sourcils faiblement froncés. « Tu me grondes pas ? », tu baissas un peu les épaules, image du chiot attristé qui fixait son maître. Regard de plus en plus implorant, lèvre inférieure à peine tremblante, « Tu me détestes pas ? » que tu chuchotas, nerveux, tes doigts s'agrippant aux siens comme si tu craignais qu'il disparaisse subitement. « Tu me détestes pas hein ? »

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Ce genre de nouvelle n’était pas forcément facile à prendre. Non pas que tu voulais faire le papa qui ne trouvait personne à la hauteur de ses fils grandioses, mais l’agence était derrière vous. A chaque moment de leur vie, une caméra prendrait à tout jamais ce souvenir. Le moindre débordement faisait tout basculer et cette nouvelle pouvait les mener à la perte. Aussi stupide que cela sonnait. D’autant plus quand tu regardais Jae Jin. Ses mains tremblantes, son regard fuyant. Certes; l’annonce était un peu différente de ce que tu pensais, mais cela ne changeait rien. Enfin si, une fois découvert l’impact sera encore plus fracassant. Et pourtant tu ne pouvais pas t’empêcher de le rassurer, de elui faire savoir que tu étais là, tu voulais être là. Certe, la nouvelle surprenait, elle venait même te rendre muet l’espace d’un instant, mais elle ne te changeait pas. “ Si jamais on vous prend en photo ensemble tu peux dire que c’est un ami, les fans aiment bien ça. Etrangement beaucoup moins quand c’est une fille. “ Étrange n’est-ce pas ? Le sourire que tu portais venait le rassurer avec douceur. La surprise passée, tu réfléchirais sérieusement à cette histoire et quoi faire pour ne pas l'ébruiter. “ Hein ? Pourquoi je t’en voudrai ? “ Tu te voyais mal lui faire une scène, encore moins le gronder. “ Je suis sûr que tu vas faire attention, c’est ton avenir qui se joue pas le mien. “ Ce n’était donc pas à toi d’être en colère. Ni même de le détester. Une idée idiote qu’il s’était mise en tête avec ces médias problématiques. Le rire doux, tu le rapprochais de toi, encerclant ses épaule pour le serrer contre toi. “ Bien sûr que non je te déteste pas. Quelle idée. “ Ce n’était clairement pas assez. “ Il va falloir faire attention ok ? Les garçons sont au courant ? OH… qui est l’autre personne ? “ La curiosité se développait mais l’envie de lui parler devenait soudainement plus grande. “ J’aimerai juste qu’on puisse se parler pour lui faire comprendre l’enjeux de tout ça. “ Hors de question qu’on joue avec le coeur et la carrière de ton poussin.

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