((ootd)) Le calme de fin de journée est toujours l’un des moments préférés de yeri. Quand il est tard et la boutique fermée depuis quelques heures déjà. Qu'il n’y a plus qu’elle et la jungle de plantes qui l’entoure. L'odeur de fleurs et de terre humide fraichement arrosée. Et puis le bruit de la pluie qui cogne contre les carreaux. Le ciel qui gronde et qui pleure. Tristesse et colère se mélangeant pour déverser sa peine sur la capitale. Ils sont rares les moments où yeri puise sa tranquillité dans le monde qui l’entoure. Inexistantes les personnes qui ont la chance de la voir ainsi. Parce que yeri c’est l’ouragan qui ravage tout sur son passage au quotidien. L'explosion qu’on se mange en plein visage quand bien même on ne l’a pas demandé. Après s’être lavée ses mains pleines de terre, le regard de la blonde s’attarde sur les bacs entiers de boutures qu’elle vient de planter. Observe une dernière fois chaque plante dont elle s’est minutieusement occupée au fil de la journée. Vérifiant que tout est prêt pour ses commandes de demain avant d’attraper ses affaires et de quitter la boutique où elle se prend la pluie de plein fouet. Parce qu’évidemment, elle n’a pas prévu de parapluie. « fais chier.. » elle ronchonne entre ses dents. Yeri aime la pluie, mais pas quand elle s’abat contre elle. Ses mains fouillent dans son sac à la recherche de son trousseau de clé pour fermer derrière elle. Ses yeux se froncent sous le coup de la concentration, parce qu’elle ne les trouve pas. Soupirant de manière exagérée, ses mains plongent dans les poches de sa veste qu'elle tient à la main, en vain. « où elles sont ces..  » sauf que yeri se fige. Un son qui serait passé inaperçu pour la plupart résonne dans ses oreilles et c’est au ralenti que ses yeux se baissent sur sa main gauche pour constater la catastrophe. « non... »  l'une des deux bagues n’est plus à son doigt. La panique la gagne presque instantanément. Ses yeux affolés cherchent partout par terre. Parce qu’elle vient de tomber à l’instant. « non, non.. non.. Putain.. Non. » sauf que le goudron mouillé reflète des choses qui n’y sont pas comme des mirages. Qu'elle ne la trouve pas. Et que le déluge qui s’abat du ciel emmène avec lui tout ce qu’il trouve. Son coeur s’affole. Elle cherche, elle cherche, elle cherche. Mais elle ne voit rien. Aveuglée par les larmes d'angoisse qui commencent à lui brouiller la vue. Ses mains plongeant dans ses cheveux nerveusement à deux doigts de se les arracher. Elle ne peut pas la perdre. C'est impossible. C'est la seule chose qui compte à ses yeux. En tournant sur elle même dans tous les sens, elle finit par percuter quelqu’un que yeri ne regarde même pas. Perdue au bord de la crie d’hystérie. « pardon. Désolée..  putain mais poussez vous ! » ça n’a aucun sens. Elle doit avoir l’air d’une folle d’un point de vue extérieure, mais elle s’en fou. « c’est pas possible.. » elle a déjà complètement oublié la personne qu’elle vient de bousculer, obsédée par sa perte. Succombant complètement à la panique parce qu’elle ne bougera pas de là tant qu’elle n’aura pas remis sa bague à son doigt.  
 
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OOTD ❀ Elle attendait que la pluie passe car les années passant, on lui avait expliqué qu'après la pluie venait toujours le beau temps. Bien qu'elle n'y ait pas toujours cru en dépit de le vouloir ardemment. Hina s'était demandée souvent la sensation que c'était que d'avoir quelqu'un qui prend soin de soi, qui s'attache aux moindres détails et qui s'inquiète même lorsque ce n'est pas si grave. Plus jeune, personne n'avait jamais vraiment manifesté de préoccupation à son égard. On se disait juste "pourvu qu'elle s'en sorte mais ne va surtout pas jouer avec elle" elle l'avait entendu une fois et ne s'en était pas trop émue, "on ne sait pas où est-ce qu'elle traîne." C'était un jour de pluie, comme aujourd'hui.

― Excusez-moi, mais sa voix est trop douce et elle passe inaperçue. En comparaison, celle de l'inconnue perce comme un éclair à travers les nuages gris et Hina ne peut empêcher le sursaut qui ébranle sa silhouette. Il est bien plus violent que la réaction que la fille ne l'était mais ce n'est vraiment la faute d'aucune d'entre elle ; la plus jeune déteste les éclats de voix.

D'un silence qui ne cherche guère à attirer plus d'attention, son bras se tend simplement et elle se dit que le geste suffira à la curiosité de l'étrangère. Sa main s'étend dès lors par-delà son parapluie et les gouttes sont si grosses qu'elles glissent en goutte-à-goutte le long de sa peau.

Au bout de son index, tout juste sur la première phalange, elle y tient une jolie bague que ses yeux n'ont pu s'empêcher de détailler. Quoique trop souvent muette elle n'en est pas moins observatrice. La panique ricoche dans la chair de ses muscles mais elle est tempérée par le bruissement de l'eau par les gouttières. Elle brille modérément, simplement et s'il était question de donner son avis, alors trouverait-elle que peut-être, celle-ci ressemble à une bague que l'on offre à des enfants. Mais celle qui ne possédait rien, pas même une bague en souvenir de cette période que l'on attribuait à l'insouciance, aurait été bien insolente de juger. savez-vous si la boutique est fermée ?

((ootd)) Yeri est à deux doigts de sombrer. Obnubilée par sa perte. un poids énorme sur sa poitrine menaçant de l’écraser tandis que sa respiration commence à se saccader. Prise de panique. L'impression de suffoquer. L'eau coule en torrent autour d’elle. Sur elle. Mais elle n’y fait même pas attention. Ses yeux cherchent et cherchent encore. Seulement, tout devient flou. Tout brille un peu trop fort. Tout se mélange. Ses pupilles se brouillant de larmes à la simple idée qu’elle puisse l’avoir perdue. C'est impensable. Parce que c’est la seule chose qu’il lui reste. Ses mouvements sont erratiques. Ses mains tantôt dans ses cheveux alourdis par la pluie, tantôt par terre à remuer tout ce qu’elle trouve pour tenter espérer apercevoir l’objet tant convoité. Et elle ne voit qu’à peine la femme qu’elle a bousculé. Non, elle ne voit plus rien. Si ce n’est le trou béant dans lequel elle est en train de tomber. La folie dans laquelle elle va finir par se noyer. Parce que rien ne compte plus à ses yeux que ça. Et c’est presque de manière inconsciente qu’elle marmonne des bouts de phrases qui n’ont aucun sens. . « putain.. C'est pas.. Non.. Tout mais pas ça... »  elle préfèrerait de loin finir aux mains de ses créanciers que de vivre avec ce manque. Et elle finit par se retourner une nouvelle fois sur elle-même, manquant de percuter par la même occasion de nouveau la personne qui se tient sur le trottoir. Bras tendu. Et elle se fige. Ses yeux accrochent immédiatement le bijou au bout de son doigt. Tendue vers elle. Le temps comme suspendu. Ses yeux écarquillés ont du mal à réaliser ce qu’elle voit. pourtant elle est là. À sa portée. Ce bijou qui pour beaucoup n’aurait aucune valeur. D'une banalité sans nom. Et qui représente tout le monde de yeri. « oh mon dieu c’est.. C'est.. C'est ma bague. » choquée, Sa bouche s’ouvre et se ferme sous le contrecoup du choc tandis que d’une main tremblante elle finit par récupérer doucement l’anneau des doigts de la femme face à elle. Comme si le toucher allait le faire disparaître. Douceur saisissante. Contraste extrême entre l’état proche de la folie dans lequel elle était quelques secondes plus tôt. À deux doigts de pleurer de nervosité. De joie. De soulagement. Que son poul ne parvient pourtant pas à se calmer. « où est-ce que.. merci. » qu’elle murmure du bout du lèvres. Comme en train de rêver. Ses doigts tremblent tellement qu‘elle doit s’y reprendre à presque trois fois pour replacer sa bague à son annulaire gauche. Exactement là où se trouve la première. Et c’est instantané. L'impression de respirer à nouveau. « merci, je.. merci. » qu’elle répète, relevant enfin ses yeux vers la jeune femme face à elle. Elle reste là yeri, à la fixer comme si elle voyait dieu en personne. Contraste saisissant entre la blonde et l’inconnue. Le calme et la tempête. Son parapluie qui la protège du déluge tandis que yeri ne fait plus qu’un avec l’eau qui s’écoule le long de son corps. Elle met quelques temps avant de reconnecter avec la réalité, de comprendre sa question. « non. Oui. J'allais.. Oui, bien sûr. Oui, elle est ouverte. Bien sûr.  » encore perdue dans les limbes de l’incohérence. Elle qui n’avait pas fermée et surement oublié ses clés à l’intérieur ouvre en trombe la porte de la boutique de fleurs. Rallume les lumières et se retourne vers l’inconnue. « qu’est-ce qu’il vous faut ?  » il est tard. La boutique est fermée depuis bien longtemps pourtant. Et yeri se rend à peine compte des flaques qui s’accumule à ses pieds. L'adrénaline, la peur, le contrecoup fait qu’elle se sent obligée de s’asseoir avant de passer les mains sur son visage. « pardon je.. » inspirant un grand coup pour reprendre contenance, elle finit par relever les yeux vers la jeune femme. Se redressant et plaquant une ébauche de sourire fatigué sur son visage. « Je ne sais pas comment vous remercier. Choississez tout ce que vous voulez, je vous l’offre. » parce qu’elle est surement à un monde de se douter de l’importance de sa trouvaille. et que le vieux n'a pas besoin de le savoir.
 
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OOTD ❀ La quiétude des jours de pluie lui met le vague à l'âme. Un sentiment avec lequel étrangement elle est venue à être en paix. Probablement était-ce là le point de départ de ce contraste saisissant dont on l'avait toujours affublée ; le halo sombre du visage chérubin. Elle ne répond rien, observe la silhouette inconnue agir dans la précipitation. Ses cheveux qui dégoulinent de l'eau venue du ciel et ses vêtements trempés qui lui collent à la peau. Hina voudrait lui offrir un coin de son parapluie mais elle n'est pas certaine que le timing soit le bon et elle serait incapable de formuler sa question correctement, ne serait-ce que d'avancer un pas en sa direction pour l'abriter sans donner l'impression d'y avoir longuement songé. Sa timidité mord férocement et la révèle plus que jamais craintive.

― Par terre, énonce-t-elle simplement en devinant (avait-elle deviné correctement ?) les mots qui se pressaient au bord de ses lèvres sans trouver la force de les articuler correctement. Le haut de son corps se met en mouvement pour indiquer du point de son doigt un endroit un peu plus loin sur le trottoir. La bague a sans doute roulé. Elle est très jolie. De ce simple constat qui accompagna celui que la blonde venait de glisser l'anneau retrouvé à son annulaire gauche et Hina ne put s'empêcher de songer à quel point ce geste anodin lui paraissait tendre et désespéré.

La suite lui paru n'être qu'une succession de mouvements saccadés. Lorsque le carillon de la porte avait tinté, c'était comme si le soleil était revenu. Il pleuvait toujours autour, mais le son était si délicat qu'il la fit frissonner.

A sa question, le poids d'une réponse qu'elle n'aurait su formuler et la pression d'avoir à faire un choix sous les yeux scrutateurs d'une tierce partie, elle se sentit rétrécir. Je- Elle aurait été prête à pointer le premier pétale qui attirait son attention, pourvu qu'elle ne lui donne pas l'impression de dilapider son temps.

Mais même ça, exprimer ce simple souhait de vouloir quelque chose, Hina en était incapable. Je connais rien aux fleurs. Elle sentit de petits picotis très désagréables mordre sa peau, toutes ses terminaisons nerveuses s'engourdir et sa vision lentement se resserrer. L-La mélancolie, c'est... Elle balbutia, nerveuse. Les petites flaques d'eau que laissait la grande blonde dans son sillage la déstabilisait. Est-ce qu'il existe une fleur pour la mélancolie ? Demanda-t-elle finalement, ses doigts noués entre eux après avoir laissé son parapluie de côté. Elle ne faisait aucun sens et se sentait très seule au milieu de tout le reste. Et elle ne faisait que de repenser à cette bague glissée à son annulaire. Cette jolie, jolie bague en toc mais qui semblait pourtant receler tous les trésors du monde.

((ootd)) Des poupées fragiles comme celle qui se dresse devant elle actuellement, yeri n’en aurait fait qu’une bouchée d’habitude. Lui aurait sans doute ri au nez pour énoncer une telle évidence. Analysé chaque détail pour évaluer ce qu’elle pourrait lui soutirer sans qu’elle ne le remarque. Seulement l’angoisse lui mord les trippes, et c’est une reconnaissance sans limite qui l’accapare vis-à-vis de cette femme qui vient de sauver son monde. Ses yeux suivent son doigt du regard. Bien plus loin que là où elle, elle cherchait tandis que les siens s’accrochent désormais à son annulaire comme si sa vie en dépendait. elle est très jolie son regard glisse sur la bague placée parfaitement au-dessus de sa jumelle. S’y accrochent quelques secondes de trop. Aux yeux du monde elles n’ont pourtant rien d’exceptionnelles. Elles sont même, plutôt simples, basiques. Un peu abimées pour avoir été tant portées. tant touchées. Et pourtant, elles représentent son trésor le plus inestimable. Une boule de gratitude énorme coincée au fond de la gorge, yeri murmure « merci.. » pas sûre de savoir si c’est dit par pur convenance ou réelle pensée, mais ce n’est pas important. maintenant yeri est de nouveau entière. elle ne peut que tout faire pour remercier comme il se doit sa sauveuse. Alors c’est presque naturellement qu’elle va rouvrir la porte pour elle. Que tous ses gestes ont encore ce côté désespéré par la panique. Cette adrénaline qui retombe. yeri serait capable de lui offrir toute la boutique si elle le lui demandait. Peu importe les conséquences. Ignorant l’eau qui dégouline en torrent sur son corps, les vêtements trempés qui lui collent à la peau, yeri observe la jeune femme dans l’attente du cadeau qui pourrait compenser un minimum la lumière qu’elle a rallumée en elle. « ça ne fait rien, je suis là pour ça. » elle tente de sourire, un peu. Mais elle a du mal. C'est encore trop tôt, trop frais. Et ce n’est qu’une esquisse triste qui orne ses lèvres. Il y a encore quelques temps, elle non plus n’y connaissait rien. Elle a tout appris sur le tas, à se disputer avec ce vieillard cynique qui pourtant lui a offert un moyen de trouver une utilité à sa vie. Ses yeux fixent la brune avec une peine qu’elle a du mal à contenir. Elle ne s’attendait pas à une telle demande, et pourtant, ce n’est pas si rare. Un sentiment qu’elle ne connait que trop bien. « oui bien sûr. » et un sourire nostalgique sur les lèvres elle souffle « le colchique. » avant de tourner la tête vers le fond de la boutique. « vous avez de la chance, il m’en reste. » yeri passe sous silence que certaines variétés de fleurs ont une importance presque capitale pour elle. Qu'elle se doit d’en avoir coute que coute, pour elle. Pour aller les déposer, pour lui. Tous les jours. Et selon l’humeur qui l’habite, ses bouquets sont le reflet de ses propres émotions quotidiennes. « venez. » elle s’enfonce un peu dans la boutique pour aller lui préparer un bouquet digne de ce nom. Le plus beau qu’elle fera de la journée, sans doute. Ses doigts s’affairent récupérant fleurs, feuilles et tout ce qui pourrait agrémenter une véritable œuvre d’art tout en se demandant à quel point la vie a dû être cruelle avec cette poupée pour que ce sentiment soit le premier qui soit soufflé de ses lèvres. Une fois terminé, ses yeux alternent entre la jeune femme et le bouquet avant de lui tendre. « j’espère que ça vous ira. » léger sourire sur son visage humide, encadrée par ses cheveux qui méritaient d’être essorés. Un tableau bien ridicule à regarder.  
 
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OOTD ❀ Ce n'est pas un sentiment qu'elle a l'habitude d'arborer. Il y a pourtant tant de questions qu'elle aimerait lui poser. L'anneau récupéré à ses pieds rejoint l'annulaire tremblant de la vendeuse et Hina remarque alors seulement qu'un bijou similaire s'y trouve déjà. Son regard suit inconsciemment la ligne de son bras pour se poser sur le visage de l'inconnue. Cela ne se fait pas de demander ce genre de choses. Mais le récit qu'elle s'en fait, l'histoire qu'elle s'imagine dans les confins de son silence a le goût d'une amertume dont elle parvient tristement à se faire une idée.

― Je vais en prendre alors. Elle hésite, tirant sans arrêt sur les longues manches de son gilet humide. En comparaison de celle qu'elle suit dans les confins de la boutique, elle s'estime heureuse d'avoir eu son parapluie. Ses chaussures en revanche avaient essuyé tant de dégâts que de les entendre couiner sur le carrelage du magasin lui faisait craindre d'avoir à s'en séparer.

Pendant que les colchiques sont cueillies une à une dans le pot qui les accueillait, Hina s'offre un petit tour de la boutique. Elle avait un peu menti en disant ne rien y connaître aux fleurs. Elle en avait dessiné beaucoup, les avait observées et s'était quelque peu renseignée sur certaines d'entre elles.

Une voix rompt la quiétude instaurée par le frappé régulier des gouttes de pluie contre les vitres. La petite artiste se retourne, s'approche de la jeune femme et ses yeux papillonnent du bouquet qu'elle lui tend entre ses mains à son visage emprunt d'un réelle douceur.

― Il est, curieusement, sa voix reste en suspend un court instant, elle le détaille, en apprécie chaque ornement avec lequel elle a pris soin de le parer, puis souffle dans un tout premier sourire que jusqu'à maintenant, elle n'avait pas eu le loisir d'offrir.

Elle n'a pas le cœur à terminer sa phrase car dès l'instant où leurs regards se croisent, que leurs sourires s'entrechoquent, Hina est happée par ses traits de poupée épuisés, les gouttelettes ruisselant de ses cheveux, sur sa peau si pâle, le long de ses vêtements et roulant contre son visage ajoutant au tableau de ses quelques frissons.

― Vous devriez rester assise. Elle manifeste, indiquant d'un coup d'œil timide le tabouret non loin de l'établi derrière elle. Puisque le bouquet est pour elle, elle l'en débarrasse en le cueillant de ses deux mains, par politesse. Celles de la vendeuse tremblent légèrement, poussant Hina à déposer les colchiques sur l'atelier tandis qu'elle cherche dans son sac en toile pour en tirer un paquet de mouchoirs. Elle en sort un, puis deux, les lui offrant tout en gardant le paquet à sa disposition. Pardon, sa voix murmure, vous ne vous sentez pas bien ?

((ootd))  On peut dire bien des choses sur yeri. Que sa vie est un carnage. Qu'elle-même est un désastre ambulant. Incapable de prendre soin d’elle. Un cas désepéré qui ne fait que s’enfoncer dans cette spirale destructrice de dettes, d’addiction et de chaos. Ne laissant que ruines dans son sillage. Pourtant, le contraste est saisissant dès lors que ses doigts effleurent la flore qui orne la boutique ou les quatre murs de son appartement. Elle n’a jamais été douée pour grand chose yeri. Et ce fut une révélation quand ce vieux sénile l’a presque prise sous son aile pour tout lui apprendre. Selon lui, cette gamine intenable avait un véritable don pour les plantes qu’il aurait été dommage de ne pas exploiter. Et si sa fierté est bien trop énorme pour l’avouer, elle lui doit bien plus que ce qu’il peut se l’imaginer. Alors c’est presque avec un naturel inné qu’elle compose le bouquet pour celle qui a littéralement sauver sa soirée. celle qui, sans le savoir, a comblé le gouffre qu’elle aurait été incapable de remplir si jamais la perte de son bijou avait été définitive. Et peut-être qu’elle y met plus de coeur que les autres. Peut-être qu’elle y met toute son âme en guise de remerciement. Transformant un simple bouquet de fleur en œuvre d’art. Elle est plutôt fière du résultat. Lui tendant le cadeau avec un sourire d’une douceur tranchant avec le carnage que doit être son propre reflet. Yeri ne comprend pas trop ce qui se déroule par à la suite. L'adrénaline qui retombe. Le contrecoup de l’angoisse pure qui l’a traversé quelques temps plus tôt. Le chaud froid de la boutique et du dehors. La pluie battante. Elle ne sait pas vraiment yeri. Elle ne sait plus. Mais elle se laisse presque faire quand le bouquet quitte ses mains et qu’elle finit assise sur le tabouret, un peu décontenancée, étourdie. Ses yeux glissent sur les mouchoirs tendus avant de les attraper de ses doigts tremblants. « merci. » qu’elle souffle du bout des lèvres. Elle ne sait pas trop quoi faire de ça, essuie un peu l’eau sur son visage. Le maquillage qui a sans doute coulé et qui doit lui donner un air bien triste. Mais l’eau qui dégouline de ses cheveux revient bien vite à la charge réduisant à néant les gestes précédents. À vrai dire yeri ne sait pas trop comment elle se sent. Encore sous le contre coup de ce qui aurait pu la faire sombrer dans la folie et l’euphorie des retrouvailles. « je.. Ça va. Merci. Vous avez juste sauvé ma soirée, je crois que je n’ai juste toujours pas réalisé. » sa soirée, et tout le reste. Car elle aurait pu passer la nuit dehors et les jours à venir à chercher, encore et encore. elle tente un sourire et un petit rire mais c’est un peu bancal. Elle sait que ça ira mieux dans pas longtemps. Normalement. Ses pupilles fixent ses doigts qui jouent avec les bijoux à son annulaire. Le temps semble un peu suspendu. Le silence plâne un moment avant qu’elle ne repose son regard sur sa sauveuse puis sur le bouquet posé sur l’établi. « il vous plait ? » qu’elle demande doucement. « si vous voulez autre chose avec ou quoique ce soit, je peux le modifier pour qu’il vous convienne totalement. » parce qu’elle ne se rend pas compte à quel point elle pourrait se plier en quatre pour elle. Que lui offrir la boutique en entière ne suffirait pas à rembourser cette dette de plus à son actif. Un sourire un peu triste sur les lèvres elle ose tout de même. « c’est.. Pour vous ou pour.. offrir ? » c’est un peu indiscret. Offrir peut revêtir bien des significations. Et le rendu peut être différent en fonction du destinataire. Même si une part d’elle se doute un peu de la réponse, à vrai dire.  
 
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