Après une journée fatigante, meublée par des gens tout aussi fatigants, il arrive enfin chez lui. Pendant des heures, il a subtilement regardé sa montre, espérant que le temps passe plus vite ; mais il n’en fut rien. La réunion du jour était tout sauf passionnante. Une routine qu’il aimerait ne pas suivre, qu’il n’est pas forcément obligé de suivre, mais qu’il s’impose tout de même. Non pas par plaisir, mais par manque de confiance. Il est connu pour vouloir tout contrôler, ne rien laisser passer, pas même une toute petite chose qu’on pourrait décrire comme insignifiante. Il est dur avec les autres, mais surtout avec lui-même. Parfois c’est la peur qui l’anime, celle de perdre tout ce qu’il possède, tout ce qu’il maintient entre ses bras comme si tout allait s'écrouler dès lors qu’il lâcherait un peu de leste. C’est un monde difficile, bien loin d’être aussi pailleté qu’on peut l’imaginer, aussi parfait qu’on le voudrait. Lui, fait partie de cette élite qui n’a pas le droit à l’erreur, qui doit toujours montrer qu’elle n’a aucun défaut, rien qui puisse permettre aux autres de profiter de leurs faiblesses pour les faire tomber.

Doryeong a le vertige, et il l’a toujours eu. Ce n’est pas la folie des grandeurs. Il arrive que parfois, du haut de la tour, il regarde Séoul avec amertume. De loin on peut apercevoir les buildings qui composent son empire, et les regarder le rend toujours un peu triste. Il ignore pourquoi, d’où ça vient et si ça s’arrêtera un jour. Être à la place des personnes ayant plus ou moins la même charge sur les épaules que lui, signifie qu’on doit constamment marcher au bord du vide. Peu de personnes peuvent l’imaginer et encore moins les comprendre, ces oiseaux au plumage d’or qu’on peut voir voler au-dessus de tous. Que l’on envie souvent.

[...]

Rapidement, il range ses chaussures et sa veste dans le placard, avant de desserrer sa cravate; quitter son armure pour simplement profiter de son temps libre. Très rapidement, il entend des petits pas, et c’est avec un sourire qu’il pivote sur lui-même pour voir le museau de Miss Chelly apparaître en haut de l’escalier. Celle-ci descend en trombe tout en miaulant pour le saluer, se déplace toujours aussi gracieusement, et ce même si elle est pressée. Elle vient l’accueillir à chaque fois qu’il revient, lui permet de ne jamais laisser la solitude prendre possession de son cœur. Comme à son habitude, elle vient se frotter à sa jambe pour réclamer des câlins, et il se baisse pour venir la prendre dans ses bras, la bercer comme si elle était un bébé.

Tous savent que son amour pour elle est inconditionnel, que rien ni personne ne pourrait se tenir à ses côtés. Et pourtant… Il y a bien une exception qui confirme la règle. Tous savent que Han Doryeong et Choi Yeleen ont un lien spécial que personne ne saurait décrire. Eux-même n’ont pas l’air de comprendre, et pourtant il n’en est rien. Tout est évidence quand rien ne l’est. On imagine, on spécule, et on essaye de deviner, mais si ça aurait probablement été une tâche facile concernant d’autres personnes, eux demeurent illisibles.

- Comment s’est passé ta journée Chelly ? J’espère qu’elle a été meilleure que la mienne en tous cas. Ils sont presque tous bêtes. Honnêtement, je ne sais pas comment faire pour en supporter la plupart.

Avec des yeux attendris il la regarde, attend qu’elle lui réponde. Et même si elle ne le fait pas spécialement oralement, qu’elle ne peut que lui rendre son regard d’ange, il n’a pas besoin qu’elle lui fasse une tirade pour savoir qu’elle rejoint son avis. C’est une évidence.

- Oui, tu as entièrement raison. Je devrais songer à faire des escaliers de HDY un cimetière.. Je le ferais si je le pouvais.”

Il soupire et roule des yeux.

- Plus difficile à dire qu'à faire. En attendant, je vais faire en sorte de supporter encore un peu ces ploucs. Si je pouvais te nommer CFO, je l’aurais fait. Évidemment.

Il se radoucit, calme la colère qui ne le quitte jamais vraiment.

- Tu imagines ? Tu aurais ton propre bureau que tu pourrais décorer comme tu le veux. Pourquoi pas avec un autre arbre magique ? Enfin mes réunions seront moins catastrophique. Yely contribue à les rendre plus légères.. Mais elle est aussi très occupée de son côté.

Lorsque Chelly lui indique qu’elle voudrait bien redescendre, alors il ne la retient pas et la dépose sur le carrelage. Il se redresse ensuite, s’étire avant de se diriger vers le salon. Il saisit le livre reposant sur la table basse, avant de s’installer confortablement dans le canapé. Vite rejoint par sa lady qui se met en boule à ses côtés, il ouvre ce dernier à la page où il s’était arrêté, puis un soupir lui échappe avant qu’il reprenne sa lecture.

- Miss, avant que tu t’endormes, j’ai une bonne nouvelle. Yely vient ce soir, ce qui veut dire que tu auras ta dose quotidienne de câlins qui sera doublée. Ceci-dit, je ne sais pas quand elle arrivera. De ce que j’ai compris, elle avait encore une réunion importante en fin de journée. En attendant, j'aimerais bien terminer ce chapitre…..

Il n’y croit pas et n’y croira d’ailleurs probablement jamais. Tout ce qui touche de près ou de loin aux étoiles ne relève que de la science. Ce n’est pas parce qu’on naît à une heure précise, qu’on est soi-disant sous la protection d’une planète. Jusqu’ici, son livre d’astrologie ne fait que donner des explications bateaux auxquelles tout le monde peut s’identifier. En les ayant lu, il s'est dit que tout le monde pourrait être tous les signes du zodiaque en même temps. Et s’il a parfois entendu des bêtises qui mériteraient des claques, puisque aucun retard n’est justifiable parce que Saturne est capricieuse, il y a bien une personne qu’il ne pourra sermonner sur le sujet. Il va même jusqu’à lire ces bêtises pour ne pas être largué dans leurs conversations, et c’est bien l’une des dernières choses en ce monde qu’on l’imaginerait faire.

[...]

Lorsque Doryeong entend la porte du Penthouse s’ouvrir, il se redresse, accompagné de Chelly qui court vers cette dernière pour accueillir Yeleen. Il n’est pas loin derrière lorsqu'il voit sa silhouette passer le pas avant de refermer derrière elle. La lady vient directement réclamer des câlins, et son père fait tout comme elle en lui attrapant la veste avant même qu’elle ait eu le temps de retirer ses chaussures.

- Yely ! I need explanations. I don’t understand every single thing I read in the last chapter of the book you handled me. How would all the world’s misfortunes be done by, I quote "mercury retrograde" ? What is that nonsense ?

Dans sa main le livre ouvert à la bonne page, qu’il pointe du doigt avec sa tête de scandalisé.

- I can’t and kinda don’t want to understand.

Puis rapidement il se pose, s’avance vers elle avant de la prendre dans ses bras.

- Apart from that, I hope you’re doing well. And I’m really happy to see you.

Sa voix est toujours sûre lorsqu'elle s'exprime, pleine et affirmée pour ne pas avoir à se répéter. Inlassablement. Il lui devient éreintant de devoir se justifier quand bien même sa posture laisse à penser que tout lui est inné, que sa nonchalance vient en illimité et que possiblement rien ne saurait l'effleurer. Ceci étant dit, les réunions académiques avaient de très loin son plus abject ressentiment. Pire que les travaux en groupe forcés, les réunions de famille ou celles dictées par la négoce et les affaires. Dans son rôle de présidente, la représentante de la confrérie la plus rutilante du campus s'était trop souvent trouvée en proie aux caprices ternes et insipides des administratifs, pires encore que les plus grands magnats et parfois plus despotiques que l'arbitraire en personne.

Aux vingt heures sonnantes sur la grande horloge du campus, Yeleen repris son souffle. Son temps précieux dilapidé de façon bien indigne mais elle repartait à tout le moins avec la satisfaction d'avoir une fois de plus obtenu raison.

[...]

— Je m'en veux que vous ayez attendu tout ce temps. Un silence s'étire à l'effet duquel elle prend place à l'arrière de la berline sombre, ses lèvres laissant filer un soupir de convenance. I'm meeting Han Doryeong tonight. Son regard entendu croise celui du chauffeur dans le miroir du rétroviseur central. At his place. Elle n'a pas besoin d'en dire plus pour que les implications se scellent autour d'un secret qu'elle n'a plus à lui réclamer.

Tant de précautions qui n'auraient pas de sens pour beaucoup. Choi Yeleen et Han Doryeong ne seraient-ils pas le tableau rêvé ? Bien sûr qu'ils l'étaient. Ils l'étaient même si fort, si intensément et si sincèrement que l'héritière avait envie de le garder rien que pour elle encore quelques instants. Chérir ces moment partagés, avec lui, rien qu'entre eux.

[...]

— Ne vous dérangez pas, avait-elle dit avant même que l'homme ne sorte pour ouvrir sa portière. Elle appréciait la simplicité et discrétion avec lesquelles les choses se faisaient avec lui. Yeleen lui offrit un rictus en guise de remerciements et rejoignit l'un des bâtiments dont la cime lui donnait presque l'impression d'embrasser les nuages.

[...]

Etaient-ce le bruissement de ses pas dans le couloir qui avait éveillé l'attention ? La mélodie du digicode ne l'aurait quoi qu'il en soit jamais laissée s'introduire sans se faire remarquer.

— Oh, I fear he'll never beat you at this little game, Cherry Queen. Les louanges murmurées s'accompagnent d'un sourire au premier miaulement qui surgit entre ses jambes. La suite n'est que tempête mais elle se complète d'un froncement si familier sur le visage du garçon que malgré ses éclats de voix et ses premiers questionnements, elle ne peut qu'être éperdument attendrie par l'incompréhension qui maquille ses traits. And yet, miscommunication trully is the bane of existence. Don't you agree? Elle craint que sa réponse ne lui plaise pas, elle est pourtant en parfaite adéquation avec la question posée.

Mercure rétrograde. Le livre qu'il tenait entre ses mains lui en disait déjà trop sur les raisons qui l'avaient poussé à s'émouvoir du sort réservé à l'alignement spécial des planètes.

Un éclat de rire file aussitôt entre ses lèvres étirées. — J'aurais jamais dû te filer ce bouquin. How come you even opened it! Weren't you supposed to used it as a... glass coaster or something like that? Elle s'exclame en prenant le temps cette fois-ci de quitter ses chaussures by stepping out of it l'une après l'autre.

— Apart from that, I'm happy to see you too. Plus encore depuis que ses bras ont trouvé leur place autour d'elle. So very happy to see you since I missed you all day long. La paume de ses mains caresse doucement le long de ses bras dans un léger mouvement de va-et-vient contre le textile de sa chemise. Did it make you mad? Elle lui offre une moue légère mais insuffisante à dompter l'amusement de sa voix. Luckily, my mercury never retrogrades whenever I'm with you. Elle dépose un baiser contre sa mâchoire avant de songer à se dérober à son étreinte, sa main glissant préalablement dans la sienne pour l'attirer avec elle jusqu'au salon.

— Have you ever wondered? Elle demande, l'ombre d'un sourire particulièrement énigmatique à ses lèvres qui ne lui en révèlent guère plus sur l'origine de sa question.

Il ne saurait que dire ou quoi répondre si ce n’est qu’un mensonge très mal exécuté. Il ne peut pas jouer la comédie. Toutes les choses qu’il fait ou pense prennent automatiquement vie dans ses expressions faciales. Il est bien loin d’être le livre fermé qu’il voudrait tant incarner. C’est d’ailleurs quelque chose qui surprend lorsqu’on le rencontre pour la première fois, voir à quel point il est facile de le lire. Cependant, ça ne fait pas de lui quelqu’un d’atteignable ou de moins impressionnant. Han Doryeong est connu pour intimider les autres de par l’aura qui l’entoure, opaque et terriblement oppressante. Sa position sociale et son statut imposent le respect, mais c’est surtout sa personne en elle-même qui force ce dernier. On dit qu’il est tellement rigide que personne n’oserait le contredire. C’est une légende sans vraiment l’être ; quiconque fera le pas de trop finira par disparaître dans les mains de l’oubli.

Peu sont ceux à le connaître sous un autre angle ; une personnalité plus nuancée que celle qu’on lui imagine. Bien que son essence reste la même, on le découvre un peu plus doux, et on se rend compte qu’il est un peu plus qu’un simple cœur de pierre. Sur les photos qu’on prend de lui lorsqu’il se déplace, on peine à imaginer qu’il a un bon fond, qu’il n’est pas un gosse le riche snob et hautain par excellence. Mais, il suffit que sa famille ou encore Choi Yeleen apparaissent dans son champ de vision pour voir son visage s’illuminer. Sans le savoir il brise certains clichés, en tous cas aux yeux des personnes qui l’admirent et voudraient pouvoir, d’une manière ou d’une autre, l’atteindre.

Lui ne ressent pas spécialement cette envie. Après tout, ce n'est pas lui qui a tendance à essayer de rattraper les autres. Fut un moment où c’était le cas. Où il était à la traîne parce qu’il ne progressait pas aussi vite que ses camarades. Si ce n’était pas un problème majeur au début, les choses se sont cependant très rapidement envenimées. Un héritier comme lui, dont la place est indiscutée, devient facilement la cible de ceux qui voudraient le voir tomber avant même qu’il n’ait l’occasion de s’élever. On ne s’est pas retenu pour lui faire vivre un enfer, alors aujourd’hui il n’y va pas de main morte. On aura beau retourner sa veste pour regagner ses faveurs, ce ne sera jamais le cas. Son sourire poli pourrait potentiellement induire en erreur, mais son regard dit tout. Mais pour le voir, encore faut-il avoir le courage de lever la tête.

Han Doryeong est rancunier. Il oublie les noms mais pas les visages.

Cependant, il a la chance d’être très bien entouré. Aucun de ses proches ne l'a abandonné ou essayé de lui faire mordre la poussière, et ce même dans ses moments de plus grande faiblesse. Il sait qu’il a la chance d’avoir une famille aimante et bienveillante dans ce monde où les combats sont rudes, et c’est d’ailleurs elle qui lui a donné le courage de se battre, de ne pas laisser les mauvaises langues l’emporter sur lui. Évidemment, il y a aussi d’autres personnes extérieures qui lui sont aujourd’hui chères, mais s’il y en a une qu’il retient plus que les autres ; Yeleen.

On pense facilement qu’ils parlent et s’entendent bien uniquement parce qu’ils viennent du même monde. Que leur relation est uniquement pour l’alliance qui propulsera la famille Choi et la famille Han à un tout autre niveau. Pourtant, il y a beaucoup de choses qui prouvent le contraire. Qu’ils sont beaucoup plus que deux personnes forcées de se côtoyer. Ceux qui les apprécient ne ratent aucun petit détail de leurs interactions publiques. Il y a des comptes instagram qui spéculent, des comptes de photos de fans, certains pour leur donner de l’amour et montrer à quel point on les soutient, puis d’autres au contenu beaucoup plus dérangeant dont on ne préférerait pas connaître l’existence. Il y a tout un lore autour d’eux, et bien que cela soit parfois très énervant, ça fait tout de même sourire le fils Han.

Après tout, il a toujours regardé Choi Yeleen différemment.

[...]

Un rictus se dessine sur son visage alors qu’il roule ensuite des yeux. Elle a raison, mais cette fois-ci il refuse de réellement l’admettre. Lui qui voulait simplement avoir des réponses, se retrouve coincé dans la toile de celle qui pourrait aisément le plier en deux si elle le souhaitait. S’il s’estime heureux que la personne qui puisse lui faire mettre un genoux à terre soit elle, l’idée de pouvoir aussi facilement tomber l’effraie plus que tout. Assez douloureusement, ça lui rappelle qu’il reste humain.

- It is, obviously. A lot of people should know that already. But I guess not everyone is capable of thinking correctly.

Les mots piquent, mais les siens l’ont toujours été. Doryeong est un être fait principalement de rage, et la colère est le sentiment qui domine sur tous les autres.

- Je n’aurais pas pu l’exhiber. Il n’allait pas avec la décoration. Comme tu me l’as gentiment offert, je me suis dit que je le lirais, comme tous ceux que tu m’as confié par le passé.

C’est avec un sourire au coin qu’il lui jette un regard pendant qu’elle retire ses chaussures. Il attend de voir l’expression qui se dessinera sur son visage, aussi discrète soit-elle.

- Knowing my absence has this kind of impact on you makes me quite happy, I have to tell.

Puis il roule à nouveau des yeux aux paroles qui suivent, avant de reprendre directement ses esprits lorsqu’il sent les lèvres de sa belle sur sa mâchoire, comme l’envoutant par ses mots et son toucher unique.

Elle lui a forcément jeté un sort.  

- No. I don’t wonder about nonsense.

Son visage se décrispe lorsqu’elle prend sa main pour le guider dans ce penthouse qu’elle connaît maintenant tout aussi bien que lui. Son regard se perd sur sa chevelure qui tombe en cascade sur ses épaules et son dos, avant qu’elle ne s’arrête.

- As-tu faim ? Je pensais commander. Mais on peut aussi simplement aller au 7eleven.

Avec un sourire provocateur, il se baisse pour prendre Cherry Lady dans ses bras, dépose quelques baisers sur le bout de son museau avant de relever la tête.

- What should we do then ? I will follow your choices as I know they are always the best.

La communication est si importante pour les Gémeaux. Elle est la pierre angulaire de leur planète, tempétueuse Mercure capable de rétrograder par saisonnalité, offrant à Yeleen l'excuse parfaite à son insolence estivale. Hé bien, Mercure rétrograde et je suis Gémeaux. Est-ce ma faute ? Sot serait celui qui aurait l'audace de lui dire que les Etoiles n'avaient rien à voir là-dedans, qu'il était l'œuvre de son unique mauvaise foi et que blâmer le cosmos n'en ferait rien.

Mercure rétrograde est une instance si grave qu'elle n'hésiterait pas à se sentir insultée par quiconque minimiserait l'impact de son occurrence. Nonsense? Comme Doryeong avait de la chance d'être lui car malgré son ignorance et le mordant de ses réponses clairement visées, Yeleen lui offrit un sourire stellaire.

— You're so brilliant. Saying such outrageous things in the most delicious ways? I should get so mad and yet, you have a way with words that is so enticing. Il y a toutefois dans le fond de sa voix une pointe de mystère, quelque chose de sous-jacent et de non-dit qui laisserait présager qu'elle ne compte pas le laisser s'en tirer à si bon compte. Le devrait-elle ? Be careful, though, bien qu'elle ait retiré ses escarpins en franchissant le pallier et que sa silhouette s'en trouve largement dominée par la sienne, elle poursuit en réfléchissant son sourire provocateur are you calling nonsense the very same stars that are currently ruling our precious compatibility?

Elle lui avait alors tiré le bouquin d'une main tout en l'invitant à poursuivre jusqu'au salon. Oh, comme elle sait qu'il est dangereux de titiller l'esprit rationnel de l'homme qui se tient fièrement devant elle.

— Peut-on commander ? Trancher est pour elle un choix aisé. J'ai très envie d'essayer ce nouveau restaurant italien dont tout le monde parle sur les réseaux ? I think I'm really craving pasta right now. Elle cherche sur son téléphone, levant un œil curieux sur le propriétaire des lieux alors même que les ronronnements légers de Miss Chelly emplissent le penthouse de la plus douce des mélodies. Je ne crois pas qu'ils livrent mais Monsieur Lee ne doit pas être loin puisqu'il vient de me déposer. Je lui demanderai d'aller récupérer la commande.

Parce qu'elle oriente le smartphone en sa direction pour qu'il se fasse une idée de ce qu'elle propose, Yeleen glisse ses doigts dans la fourrure écaille de tortue.

— 7Eleven... is this man for real? Ses yeux roulent dramatiquement au plafond, le sourire en coin faussement outré tandis que son regard amusé croise celui du garçon beaucoup trop rapidement.

Elle s'éloigne, lentement pour aller en direction du canapé. Elle lui laisse tout le loisir de garder son téléphone - elle n'en a que faire. Et lorsqu'elle s'éloigne, c'est Cherry Lady qui quitte les bras de son humain préféré pour suivre le sillage de sa nouvelle invitée jusqu'au canapé.

Tandis que le bouquin repose à plat sur ses cuisses, elle est capable de l'ouvrir à la page exacte à laquelle Doryeong l'avait laissé. Elle ne peut s'empêcher de trouver ça adorable.

— Vas-tu me laisser seule sur ce canapé ? Demande-t-elle à son intention en se redressant sur le cuir moderne et élégant, lui rappelant combien effectivement, sa décoration jurait avec les tons du livre qu'elle avait (volontairement) laissé traîner chez lui. Devrait-on ouvrir une bouteille de vin en attendant de dîner ? Ses longs cils papillonnent tandis qu'elle l'observe avec un regard innocent depuis son point d'assise. Raconte-moi comment s'est passée ta journée… pour qu'au Soleil à peine couché, tu n'aies plus foi du tout en notre Etoile. Avait-elle fini par taquiner, délibérément provoquer, tout en caressant une place libre à ses côtés.

Elle a cette éloquence qui en fait tomber plus d’un, et Han Doryeong ne fait certainement pas exception à la règle. Sa voix est mielleuse, envoûtante, et il est sans doute impossible de déroger à son charme naturel. Et si certains n’admettront jamais qu’ils ressentent ce petit quelque chose de spécial, ce n'est pas le cas du prince héritier de l’industrie florissante qu’est le divertissement. Il est connu pour être proche de Choi Yeleen, et le fait qu’ils se côtoient depuis leur jeunesse est loin d’être un secret. Tous pensent qu’ils forment une paire parfaite et qu’ils sont destinés à sceller leur relation avec deux bagues ornées des plus beaux diamants. Cependant rien n’est dit ou confirmé, et il est même impossible d’avoir de réels indices pour avancer quelconque affirmation. Le lore autour d’eux n’est alors que supposition, et c’est bien ce qui l’amuse

Tout comme son intérêt pour l’astrologie et autres qu’il considère comme un drôle de divertissement plutôt qu’un sujet sérieux. C’est un univers qu’il ne peut comprendre, et ce peu importe ce qu’il fera pour ce faire. Mais en réalité, tous deux savent très bien qu’il n’essaye même pas, et qu’il ne le fera probablement jamais. Cependant, il ne se lassera pas des réactions de la belle lorsqu’il dit des choses qui sont une offense aux constellations et étoiles qui les composent. Elle a ce sérieux qui la rend particulièrement attirante, un beau contraste avec le sujet qu’elle aborde.

- Is there a moment where I wasn't brilliant when it comes to you ?

Il la regarde du coin de l’œil alors qu’elle se pose dans son canapé avec son élégance naturelle, Miss Chelly grimpant sur ses genoux à peine quelques secondes après qu’elle soit installée. Grand amoureux des chats, il n’a jamais eu de doutes sur le fait que, comme tous les autres animaux, ils savent si le fond d’un humain est bon ou non. Il y a peu de personnes que Cherry Lady apprécie, et ça lui permet de se faire une idée de qui il a en face de lui. Cependant les cibles sont rares, peu sont ceux qui ont eu la chance de franchir les portes de son penthouse.

- The stars are telling me to try those pastas. They sound exquisite. Plus the picture is appealing.

Il ne cessera jamais de plaisanter à sa manière, et il n’est d’ailleurs probablement pas conscient du fait qu’il n’est pas mauvais pour faire de l’humour.

- Bien sûr, dis-moi ce que tu souhaites, et ce que tu désires sera tien. Il lui offre un sourire avant de se tourner vers sa toute petite cave à vin, magnifiquement logée dans un meuble près de la télévision. Il l’alimente régulièrement avec ses plus belles bouteilles, celles-ci gardées en nombre à une autre location. Un grand grand cru classé, français. Bordelais comme tu t’en doutes. 1961, l’une des plus belles années.

Il sort la bouteille et attrape l’outil qui permettra de l’ouvrir, chose qu’il fait avec une certaine dextérité juste après. Il n’est pas spécialement un grand expert du vin, mais il a le goût des bonnes choses, alors il les connaît forcément. Il choisit ensuite deux verres magnifiquement posés sur le compartiment au-dessus, ceux-ci exclusifs à eux, qui ont adopté cette place lorsqu’ils ont commencé à savourer ces bijoux ensemble.

- 7eleven restera toujours une valeur sûre. Il faudrait qu’on y retourne. J’avoue que nos sorties encouragées par nos envies soudaines de nouilles instantanées à deux heures du matin me manquent un peu.

Il esquisse un sourire angélique en lui tendant son verre, vient ensuite s’installer dans le fauteuil à côté d’elle, emplacement parfait pour discuter en la regardant dans les yeux, bien plus pratique que celui sur le canapé.

- Ahhh, it was so boring. I couldn’t help myself but look at my watch every five minutes. Meetings were unclear, unprepared and it was only annoying. Giving time to people that don’t even know their subject is a total waste.

Il ne peut s’empêcher de rouler des yeux comme il le fait si bien. Cependant son expression s’apaise rapidement.

- However I went to the HDY headquarters, and it was nice seeing people working hard to deliver the best content to fans. All our trainees and idols have a bright future ahead.

Doryeong est particulièrement fier du mastodonte en pleine expansion qu’est leur société. Leur travail est apprécié des fans, notamment parce qu’ils traitent bien leurs artistes et sont attentifs à leurs besoins. Dans ce milieu, c’est malheureusement presque innovant.

- De manière générale, ce fut intéressant. Sauf la partie où on m’a vraiment pris pour un troubadour.

Un soupir s’échappe avant qu’il se tourne vers Yeleen, son expression devenant immédiatement tendresse pour elle. Il jure qu’il fondrait en une seconde s’il le pouvait.

- I always believed in our stars angel. Never stopped. And again, they’re curious about your day as well. So am I. Il marque une petite pause. - Oh, and they tell me to add that we should go for a small trip in New-york. We also have businesses to take care of, there. Plus, we should get a bit of rest.

Il sait très bien que les étoiles ne lui soufflent rien du tout, et elle aussi. Cependant, n’est-il pas plus poétique de les utiliser pour rendre le tout plus féérique ? À l’image de l’arbre magique de Cherry Lady.