Ca te faisait bizarre de ne plus te réveiller au dortoir chaque matin. Une habitude que tu devais prendre et qui viendrait avec le temps, s'installant tranquillement. Tu te laissais le temps de t'habituer à ta nouvelle vie, ne souhaitant pas aller trop vite non plus. Comme si tu voulais encore un peu profiter de cette sensation de n'être qu'étudiante encore alors que non, tu étais bel et bien dans la vie active. Tu allais pouvoir aider – ton plus rêve depuis plusieurs années. Tu savais que ça allait être dur, que parfois tout allait être plus compliqué. Tu savais que tu allais avoir du mal – et avoir mal selon les personnes face à toi. Mais tu espérais faire de ton mieux. Non. Tu allais faire de ton mieux. Tu voulais aider chaque personne qui viendra te voir. Tu voulais l'aider à avancer, à oublier et s'oublier et juste grandir. Tu avais déjà bien trop de regrets pour en ajouter des nouveaux. En attendant de pouvoir aider, tu allais passer la soirée chez Saehee pour fêter ce renouveau. Cette nouvelle vie. Elle l'avait connue avant toi, peut-être aura-t-il quelques conseils à te donner. Même si rien n'était pressé, vraiment, tu te laissais le temps d'avancer. « Coucou c'est moi », que tu articulas une fois la porte ouverte, le sourire immédiatement posé sur ta bouche. « Je ne suis pas trop en avance j'espère ? Tu vas bien ? », demandas-tu, tendant ensuite un sachet et un bouquet de fleurs dans sa direction. « J'ai apporté quelques pâtisseries et des fleurs pour la plus jolie », tu lui offris un clin d’œil dans une frimousse malicieuse. « J'espère que tu les aimes bien », sinon tu pourras en rapporter d'autres plus tard. « Ca me fait plaisir de te voir, j'ai l'impression que ça fait trop longtemps... Enfin non ça fait trop longtemps », tu plissas le nez dans un air bougon, finissant par rire avec discrétion, tes bras venant l'encercler une fois la liberté retrouvée. Tu restas ainsi quelques secondes avant de reculer. « J'ai hâte de pouvoir me poser un peu et me détendre », confias-tu avec douceur. Même si tu savais que tu allais ton travail, c'était tout de même compliqué au début.

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Le temps passait vite, qu’on s’amuse ou non. Que la journée soit dure ou non. Le temps passait vite, parce qu’il passait tout simplement. Tu te perdais dans des dossiers, regardant le soleil se lever puis se coucher en ne levant que rarement le nez. Tu mangeais rapidement les yeux rivés sur des mots qui devenaient flous après quelques mois. La fatigue s’accumulait mais tu ne pouvais faire autrement. Ce monde d’adulte te faisait peur, il t’engloutissait malgré la tasse de café devant la fenêtre chaque matin. Parfois, cependant, tu aimais. Tu aimais prendre le temps, avoir cet appartement à toi, profiter du silence ou du bruit. Finalement tout n’était pas si noir. Encore moins quand Eun Ha venait te voir. ce matin n’avait pas été une matinée comme les autres, du moins pas tout à fait, tu avais rapidement enfilé ta plus vieille tenue, mis ta musique pour tout nettoyer avec bonne humeur. Pour finir par une douche bien méritée et finalement sa venue. “ Hellooo, pas du tout ne t’en fais pas. Ça va et toi ? “ Le sourire sur les lèvres s’agrandit en voyant les deux cadeaux ramenés, les lèvres venant faire la moue émue tandis que tu récupérais le tout. “ Aww fallait pas c’est trop mignon. Oh.. j’ai pas de vase. “ Tu n’avais pas de plantes donc le tout te semblait logique mais maintenant… “ Oh je sais ! “ Les pas petits mais rapides vers la cuisine tu remplissais un grand verre pour y mettre les fleurs. “ Elles sont superbes merci beaucoup ! “ Une fois le nez dedans, tu inspirais grandement dans un rire. Les pâtisseries mises au frigo, tu venais de nouveau piétiner vers elle pour la prendre dans tes bras. “ Ca fait vraiment trop longtemps. “ Une fois ta batterie recharger tu venais lui indiquer de s’installer sur le canapé. “ Tu passes des jours compliqués ? C’est la sortie d’école ? Tu veux boire quoi ? “ Telle une barmaid tu venais sortir chaque bouteille intéressante pour qu’elle puisse choisir. “ D’ailleurs comment ça se passe ? racontes moi. “ Remplissant deux verres tu venais t’asseoir à ses côtés par la suite toute ouïe. Quelques gorgées plus tard tu l’observais toujours les oreilles grandes ouvertes.

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