Dojun n’avait pas de nouvelles de sa petite-amie depuis plusieurs jours. Ce n’était clairement pas dans ses habitudes et c’est pour ça que ça l’inquiétait énormément. Elle avait prétexté avoir du travail à finir, puis être malade. Mais il y avait quelque chose qui clochait. Ses excuses, le mannequin les trouvait totalement bidon. Depuis quand ça les empêchait de se voir ? Il y avait autre chose, oui, définitivement. Cependant, Soeun ne voulait rien lui dire. C’était silence radio, malgré ses messages et ses appels. Dojun ne comprenait pas et il avait beau chercher, il ne voyait pas. Avait-il fait quelque chose de mal ? Dit quelque chose de mal ? Il s’était retourné le cerveau, encore et encore, cherchant encore et encore. Mais rien. Il ne trouvait pas, ça le torturait littéralement. Et puis lui vint soudainement l’idée qu’elle puisse le quitter. Peut-être que c’était ça. Peut-être qu’elle l’ignorait, qu’elle le ghostait pour cette raison-là. Elle avait décidé de le quitter. Son cœur s’était serré et brisé à cette pensée. Mais pourquoi ferait-elle ça ? Ne filaient-ils pas le parfait amour ? Dojun décida finalement d’aller jusqu’à chez elle et d’avoir des explications. Il prit une grande inspiration et sonna. Une fois. Deux fois. Trois fois. Il toqua ou plutôt tambourina contre la porte. « Soeun, je sais que t’es là ! Ouvre moi ! » Lança-t-il, complètement désespéré. « S’il te plaît, Soeun, explique-moi ce qu’il se passe ! » Continua-t-il. « Tu… T’as… T’as décidé de me quitter ? » Demanda-t-il, sa voix s’étranglant, les larmes lui montant. « Me dis pas que c’est ça… S’il te plaît, je t’en supplie, me quitte pas… Soeun, me quitte pas… »

Soeun n'avait pas quitté son appartement de la journée. La brune était restée enfermée chez elle, quasiment dans le noir et passant sa journée dans le lit sans avoir la force d'en sortir. Tout allait trop bien, tout était trop parfait pour que ça dure. Soeun ne s'était pas attendue à ce que cet homme s'approche d'elle ainsi, profitant d'une séance photo pour capturer quelques minutes la mannequin près d'une cabine, la coinçant de manière à pouvoir être proche d'elle sans que ça apparaisse suspect. Mots prononcés à son oreille pour lui rappeler de ne pas penser qu'il en avait fini avec elle, qu'elle avait trop à perdre maintenant qu'elle s'était fait un nom dans le milieu et qu'il n'appréciait pas qu'elle oublie qu'il était dans les parages. Plusieurs jours étaient passés depuis mais elle n'arrivait pas à ses débarrasser de la sensation de sa main sur sa taille, les frissons de peur qui remontaient le long de son dos. Il la terrifiait. Et Soeun ne savait pas comment gérer le flot de panique qu'il avait refait naître chez elle, souvenirs traumatisants de cette soirée remontant à la surface. Alors elle avait fui, elle s'était cachée chez elle et refusait de voir qui que ce soit, de parler à ses proches, Dojun avait tenté de l'appeler, lui envoyait des messages mais elle n'avait pas eu la force de les ouvrir. Elle pleurait, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus. Quand elle entendit les coups à sa porte, elle releva la tête, se mordant la lèvre en entendant la voix de son compagnon, ses mots lui brisant le cœur. Il n'avait rien fait de mal, ce n'était pas contre lui mais son silence avait blessé le jeune homme. Se rapprochant de la porte, elle posa la main sur la poignée mais n'osa pas ouvrir, sentant un sanglot se coincer dans sa gorge. « Dojun... » Sa voix était rauque à force de pleurer. « N-non, je- » Soeun posa son front contre la porte mais ne bougeait toujours pas. « C'est... c'est pas ce que je veux, ça n'a jamais été ça. » Mais elle avait si peur.

Dojun ne comprenait pas ce qu’il se passait. Il n’avait aucune nouvelle de sa petite-amie et bien qu’il savait à peu près pourquoi, il trouvait ça bizarre. Il n’était pas certain qu’elle lui dise réellement la vérité et ça lui faisait extrêmement peur. Le mannequin était persuadé qu’elle allait le quitter et son cœur lui faisait mal. Il ne se sentait pas bien, rongé par cette idée qui ne le quittait plus. Elle allait le quitter et emporter son cœur avec elle. Jamais il ne se remettrait de cette rupture, il le savait, car Soeun était la femme de sa vie. Et, désespéré, il était allé jusqu’à chez elle. Devant sa porte, il se pinça les lèvres. Rien de bon n’allait ressortir de cette conversation, s’il avait la chance d’en avoir une. Il toqua à la porte, attendit un peu mais n’obtint pas de réponse alors il tambourina contre la porte. Dojun commença à s’exprimer, même si l’étudiante n’était pas derrière la porte en train de l’écouter. Il ne savait pas si elle était là mais il devait dire ce qu’il avait sur le cœur. L’émotion s’entendait dans sa voix, cette dernière se coinçant dans sa gorge, retenant un sanglot. Il n’avait jamais pleuré pour une femme mais Soeun… Elle était tellement différente. Imaginer sa vie sans elle… C’était inconcevable et une vraie torture. Finalement, la voix de sa petite-amie se fit entendre de l’autre côté de la porte et une lueur d’espoir éclaira son visage. « Soeun… » Souffla-t-il en retour, sa main venant se poser contre la porte. Il patienta, même si l’attente était immense. Il avait si peur… « Si c'est pas ça, qu'est-ce que c'est alors ? Ouvre moi s’il te plaît… » Demanda-t-il, posant son front contre la porte. « S’il te plaît… J’ai besoin de te voir… J’ai besoin de te tenir dans mes bras… S’il te plaît, ouvre-moi. » Demanda-t-il à nouveau.

Ignorer les appels et les messages de Dojun était la chose la plus dure à faire pour Soeun. Ça lui brisait le cœur de ne pas répondre alors qu'elle avait envie de se coller à lui et ne plus jamais quitter le confort ainsi que la sécurité de ses bras... mais Soeun ne pouvait pas. Pas quand elle avait encore l'impression de sentir les mains de l'autre sur elle, quand elle avait cette sensation d'être sale malgré les nombreuses douches et les jours passés. Pourtant elle n'avait rien fait de mal. Ce n'était pas elle qui menaçait de briser la vie de quelqu'un. Mais Soeun s'enfonçait dans un gouffre sans fond de pensées négatives qui la rendaient malade et elle était effrayée que Dojun la voit dans cet état, de le perdre. Soeun s'en voulait de le faire souffrir mais en cet instant précis elle était coincée dans un tourbillon de haine et dégoût envers elle-même et sa faiblesse. La brune aurait dû savoir qu'il chercherait à comprendre, l'entendre à sa porte n'était pas une surprise et le son de sa voix la fit pleurer une fois de plus. Dojun ne méritait pas ça. Pas quand elle savait ce qu'il avait vécu avant et combien il était vulnérable quand ça concernait ses sentiments, l'attitude de la demoiselle avait dû raviver des blessures... Soeun n'osait pas ouvrir mais elle fit connaître sa présence de l'autre côté de la porte, se mordant la joue à la réponse de son petit ami, c'était si dur de rester loin de lui... « J-j'ai peur Dojun... » Fermant les yeux, elle essuya ses larmes avec sa main libre avant de se mordre la joue, tournant finalement la poignée. Dans quel état elle était ? Dans quel état elle avait mis Dojun en le rejetant ainsi ? Le voir faillit la faire pleurer à nouveau, elle était si pathétique. « Dojun, » sa voix trembla, sanglots s'étranglant dans sa gorge alors qu'elle s'accrocha à lui, se lovant dans les bras de son conjoint. Il lui avait manqué, terriblement. « J-je suis désolée, je ne voulais pas te blesser. » Ce n'était pas contre lui. « Je sais pas quoi faire, je... » Comment lui dire qu'on la menaçait ? Ce qu'il s'était passé des années plus tôt ? « Je t'aime Dojun, pardon. » Elle l'aimait tellement, s'accrochant à lui et refusant de le lâcher maintenant, visage enfoui contre son torse. « Il... il s'est passé quelque chose et je sais pas quoi faire- »