DEBUT 2023 ((ootd)) Déménager en Corée du Sud a été comme prendre un nouveau départ pour l’ex-champion. Malgré sa proximité avec ses parents et l’aide précieuse qu’ils lui ont apporté pour remonter la pente, il ne supportait plus de rester dans son pays natal. Chaque coin de rue lui rappelait des souvenirs douloureux, sans parler des journalistes toujours à l’affût d’une miette de sa vie privée pour publier leurs torchons. Yuma ne s’est jamais exprimé publiquement sur les raisons de sa retraite prématurée et précipitée. La grand public en a conclut que sa blessure à la cheville ne lui avait pas laissé le choix. Il n’a jamais confirmé, ni démenti. La réalité est bien plus sombre… Si ses entorses à répétition ne sont pas étrangère à cette décision qu’il a été forcé de prendre, ce n’est pas la seule raison a l’effondrement de sa vie entière. S’il a envisagé de complètement raccroché ses patins, après quelques mois loin de la glace pour se concentrer sur sa santé mentale et physique, il n’a pu que constater qu’il en était incapable. La glace est une partie de son âme, Yuma ne pourra jamais s’y soustraire. Pour prendre ses distances avec ses démons, il a accepté ce poste qu’on lui a proposé via une connaissance. Après une rechute dans sa relation tumultueuse à l’alcool, il a fait ses bagages et il s’est installé à Séoul. Il y a quelques semaines, il a adopté un chiot, un petit samoyède nommé Masaru -« victoire » en japonais. Cette boule de poils l’aidera à garder la tête hors de l’eau et à vaincre sa dépendance.

Yuma prend encore ses marques à l’université. Il ne s’était jamais vu professeur en réalité… Chorégraphe, peut-être, ou coach, les reconversions classiques après une carrière d’athlète. Finalement, il préfère se tenir éloigné des compétitions, dans sa bulle. Il continue de les suivre de loin malgré tout. Il a besoin de se tenir au courant. L’avantage d’être professeur en STAPS option patinage artistique, c’est qu’il a un double des clés de la patinoire, il peut s’y rendre quand bon lui semble. Autant dire, souvent, c’est sa deuxième maison, car malgré toute la douleur que ce sport lui a apporté, une fois ses patins aux pieds, il a toujours cette impression de voler, de tout oublier… Yuma ne s’attendait pas à croiser quelques à une heure si matinale. Un de ses étudiants a peut-être décider de mettre les bouchées doubles à l’entraînement. Si Yuma peut parfois se montrer sévère et exigent, il n’en veille pas moins au bien être de ses élèves. Il s’assure qu’ils ne s’épuisent pas et qu’ils gardent une relation saine avec ce sport. Le visage qu’il découvre, il ne l’a pas oublié. En prenant sa retraite des compétitions et en essayant de se relever d’une dépression sévère, ainsi que d’un alcoolisme bien installé, il a coupé les ponts avec beaucoup de monde. Pas volontairement, mais parce que se battre pour survivre demande de l’énergie et du temps. Depuis quand n’a-t-il pas vu Senna ? Depuis bien trop longtemps…

- Senna ?

Les années ont passé, ils ont tous les deux grandi et changé, mais il l’aurait reconnu malgré tout. En déménageant en Corée du Sud, Yuma s’est promis de laisser son passé derrière lui, il aurait pu faire comme s’il n’avait pas reconnu la jeune femme. D’un autre côté, elle a tellement compté pour lui. Ils s’entendaient si bien… La revoir le rend coupable de ne pas avoir essayé de garder contact.