⇝ Esquisse légère aux lèvres, tu patientais tranquillement, les pupilles contemplant les visages sans vraiment les observer. Tu en attendais un, en particulier, les traits de sa frimousse encore bien ancrée dans ta mémoire – c'était cette même personne que tu avais demandé à voir, moult recherches t'ayant amené ici. Tu espérais le retrouver, quelques questions pesaient un peu dans ton esprit. Même si ta mère t'avait demandé de ne rien faire, tu ne pouvais pas rester les bras croisés. L'illumination dans le regard à la vue de ce visage simplement aperçu sur une photo, tu te redressas un peu, un sourire mutin grandissant sur ta bouche alors que tu lui faisais signe. C'était toi qui avais demandé à le voir, à le déranger, à le faire venir jusqu'à toi. « Bonjour », que tu articulas, une douceur sans doute trop irréelle entre les lèvres alors que tu penchais presque innocemment le visage sur le côté. « Désolé de vous déranger. Vous êtes bien Nam Woosik ? Je suis Seon Jihun », tu disais ça comme il était supposé te connaître – ce qui était le cas, sans vraiment l'être. Tu gardas le silence quelques secondes, les pupilles étudiant son expression, ses mouvements – scrutant, jaugeant, enregistrant. « Ce n'est pas très gentil de s'en prendre à une mère de famille, vous savez », que tu vins alors articuler, le sourire toujours aux lèvres, toujours trop doux pour ne pas paraître agacé. Tu vins alors tendre une feuille, la copie de la discussion avec ta mère, le regardant sans rien dire, attendant, toujours souriant. « J'ose espérer que vous avez de bonnes explications », si ce n'était pas le cas, eh bien... peut-être qu'il en aura pour la police ! Tu gardais le sourire, calme, la tête basculée sur le côté dans une innocence bien gardée, le regard pétillant. Tu n'aimais pas te mettre en colère, crier à tout va – et quelques fois, on t'avait fait remarquer qu'être calme était justement plus effrayant encore. Et tu souris grandit un peu plus à cette pensée. « Je suis plutôt protecteur envers ma mère », sans doute l'avait-il deviné depuis.

⇝ La surprise était grande, suspicieux tu avais senti l’angoisse montée, là devant ton téléphone pendant près de dix minutes dans ton restaurant pourtant éteint. Plus rien ne t’attendait et c’était sûrement la raison de ce vide dans ton regard. Si on demandait à te voir, parlait-on à ce toi fils de ? Le chef ? Woo Sik, tout simplement ? Ou bien celui qui empruntait ton visage sans concession ? La vie continuant tu avais accepté, te retrouvant donc devant un homme. C’était bon signe, il n’avait l’air aucunement menaçant non plus, ce qui te rassurait doucement. “ Ah oui ! C’est bien moi. Enchanté Jihun-ssi. “ La politesse t’échappait parfois alors quand le stress te frappait, tu en venais à beaucoup trop réfléchir. Certes cet homme t’était inconnu, mais tu avais répondu à sa demande. Pour l’heure, ton regard était encore un peu perdu, l’angoisse au cœur de la poitrine. Et pour cause. Sa dernière phrase te fit froncer les sourcils la tête se penchant. “ S’en.. s’en prendre ? Mère de famille ? Hm ? “ On t’en avait sorti des vertes et des pas mûres mais là ça semblait bien trop. Les doigts légèrement tremblant tu venais prendre les feuilles tendues, les yeux glissant sur l’encre. À chaque seconde tes yeux s'écarquillaient un peu plus, le sang bouillonnant d’une colère pourtant rarement exprimée. “ C’est votre mère ? Je suis vraiment désolé pour ça. “ Les doigts serrant le papier plus que de raison, tu lui montrais honteusement, avant que ton dos ne vienne s’incliner. Bons nombres de victimes t’avaient retrouvées, mais jamais tu n’avais entendu parlé de mères.. Bien que personne ne méritait ça. Heureusement aujourd’hui tu portais tes preuves sur toi. “ Si je vous dis que ce n’est pas moi, je pense que vous ne me croirait pas. Et c’est normal. Je vais donc vous montrer. “ Les doigts pianotant puis glissant sur ton écran tu retournais l’objet pour lui montrer ta déposition de plainte. “ Depuis quelques mois je subis une usurpation d’identité. Principalement pour draguer jusqu’à lors. “ Les pommettes légères rougies tu te sentais coupable d’avoir laisser les choses telles quelles. Bien que tu ne puisses pas grand chose. Ou alors, ta fierté, ta conscience ont voulu éluder la seule solution. Tu espérais qu’il te croirait, lui qui semblait si calme mais si énervé.


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