(OOTD) Parce que les minutes sont longues, chaque seconde qui passe est plus dévastatrice que la précédente. Recroquevillée sur son lit, elle ne cesse de rallumer l’écran de son téléphone pour voir si suffisamment de temps s’était écoulée pour qu’il arrive – même si la lumière artificielle de l’écran lui agresse les rétines, lui infligeant ainsi un mal supplémentaire, elle n’arrive pas à s’en détacher. Si elle ne fait pas cela, des pensées noires la rongent et elle finit par se détester encore un peu plus – et le sommeil ne suffit plus à lui faire tolérer sa douleur.

Une sonnerie retentit, malgré sa joie, ses gestes sont lents et prudents. Cent fois dans son esprit, elle s’imagine déjà sur le pallier à l’accueillir, mais la douleur l’en empêche. Longeant les murs en y posant une main tandis que l’autre fait pression au niveau de son estomac, elle prend de profondes inspirations.  

Arrangeant ses cheveux qu’elle remonte en une queue de cheval haute et se mordillant légèrement ses lèvres pour en raviver les couleurs, elle n’ouvre la porte qu’après une petite préparation mentale (pour surtout, essayer de faire abstraction de la tenue qu’elle abordait). Un, deux. « Je t’attendais, entre » réussit-elle à articuler en esquissant un sourire furtif, rapidement déformé par sa souffrance, mais elle fait comme si de rien n’était, essayant de garder la maîtrise de ses émotions. Gardant son sang-froid, c’est sa dignité qui la fait tenir debout tandis qu’elle referme soigneusement la porte derrière son invité. « Tu veux peut-être quelque chose à boire ? », elle joue son rôle d’hôte alors que son regard, lui, est à la recherche de sa panacée.

(OOTD) Haneul sortait du studio d’enregistrement lorsqu’il a reçu un message de Myeong Wol. Il apprécie énormément la jeune femme, mais chaque fois que son téléphone sonne pour afficher son prénom en lettres blanches sur l’écran, une part de lui s’inquiète. Ils se sont rencontrés dans des conditions particulières… C’était l’idée de la chirurgienne qui l’a opéré pour sa greffe de rein et Haru a encouragé sa décision. Dans un premier temps, Haneul a refusé de ce rendre à ces séances de discussion. Il ne voulait plus parler de sa greffe, c’était derrière lui et il voulait reprendre une vie normale. Sans avoir à se rappelé sans arrêt de la fragilité de sa santé. Il regrette pas d’avoir cédé à l’insistance de la chirurgienne et de son frère cadet, à croire qu’ils s’étaient tous les deux ligués pour le faire céder. C’est lors de ces réunions entre greffés, malades d’une maladie chronique ayant besoin d’une greffe dans le futur, qu’il a rencontré Myeong Wol. Malgré leur différence d’âge, le courant est bien passé entre eux. Haneul l’a prise sous son aile et veille sur elle comme une petite-sœur. Il la soutient, la conseille et sera là pour la soutenir le jour où elle obtiendra sa greffe. Il sait mieux que personne que cette bonne nouvelle peut aussi être teintée de culpabilité…

Il pensait passer à l’université après cet enregistrement pour une série d’animation à venir, mais il a immédiatement changé ses plans, inquiet. Inquiétude d’autant plus renforcé lorsque Myeong Wol lui a demandé de passer par la pharmacie. Il fait au plus vite, s’arrêtant aussi à la boulangerie juste à côté pour acheter quelques douceurs. Cela remontera peut-être le moral de son amie, une fois la douleur estompée. Puis, il presse le pas en direction de l’appartement de l’étudiante. Il sonne, s’impatientant, il est prêt à ouvrir sans attendre. La porte s’ouvre enfin, Haneul s’efforce de sourire et garde son sang-froid, comme il sait si bien le faire, malgré ses préoccupations.

- Je suis passé à la pharmacie, j’ai pris ce que tu m’as demandé. Je suis aussi allé à la boulangerie, si jamais tu as un petit creux tout à l’heure, il dit avec un sourire bienveillant.

Il pose les sachets sur une table, son regard ne lâchant pas Myeong Wol. Il la connaît à force… Il sait qu’elle prend sur elle par fierté, alors qu’elle sait que devant lui, elle n’a rien à cacher. Haneul est passé par là avant de la rencontrer…

- Un verre d’eau ça ira, mais je peux me survenir, repose-toi. Comment tu te sens ? Tu as mal ? Tu n’es pas obligé de me le cacher, ce n’est pas moi qui vais te juger.

Il ne parle pas d’urgence pour le moment pour ne pas l’angoisser, mais il veille sur son état et les symptômes, au cas où.