i don't belong here (armani family)
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i don't belong here (armani family) | Ven 12 Juin - 19:45 Citer EditerSupprimer
i don't belong hererenzo & nina & raï & reira & reeva (armani family)
You float like a feather in a beautiful world ✻✻✻ (music) C’était une vieille chanson qu’elles écoutaient, toutes les deux, en Italie. Creep. Un truc pour déprimer, avait dit Rivael, une fois, en rigolant. Mais là bas, quand elles étaient jeunes, qu’elles n’avaient pas souffert, et qu’il faisait beau, ça ne semblait pas si triste que ça. Pas si triste qu’aujourd’hui. When you were here before, coundn’t look in the eye, dit la voix dans les enceintes dans la voiture, et Reeva se dit que c’est bel et bien vrai : lorsque Rivael était là, elles n’étaient pas capables de s’aimer comme des soeurs devaient le faire, pas capables de faire autre chose que s’en vouloir, pas capables de se regarder dans les yeux. A cause de ce qui s’était passé dans leur pays natal, surement. Chacune rejetant la faute sur l’autre. I want you to notice when I’m not around, oh oui, elle s’en rend compte, maintenant, quand sa soeur n’est plus là. A chaque minute, à chaque seconde. Toutes ces années où elles n’ont pas su profiter du fait d’être vivantes, tout simplement vivantes. Des idiotes. Voilà ce qu’elles ont été. Et l’ainée s’en veut à mort, tandis qu’elle se gare sur le parking du cimetière. What the hell am I doing here - I don’t belong here. Reeva n’a qu’une seule envie, repartir dans l’autre sens. Se barrer et ne plus jamais revenir. Tant pis, Rivael ne lui en voudra pas, plus maintenant. Elle est morte, ça ne sert plus à rien. Elle se fiche bien de savoir qui est venu lui faire un dernier adieu.
C’est alors que la blonde aperçoit Nina, un peu plus loin. Assise sur un banc, en train d’attendre. Les bras autour d’elle, un peu pour se protéger du froid, un peu pour se protéger du reste. L’italienne réalise, devant les grands yeux de sa cousine où passe soudainement une pointe de soulagement, que sa réaction a été égoïste. Cette journée sera affreuse pour tout le monde, et elle se doit d’être présente pour les autres. Assumer sa position de leader, désignée par la force des choses. D’un pas vif, sans rien laisser paraitre du chagrin qui la brise depuis des jours, elle s’approche de Nina et s’assoit à ses côtés avant de l’embrasser sur le front, comme une mère aurait pu le faire. Une mère qu’elles n’ont plus, toutes les deux. « Tu sais quand vont arriver les autres ? ». Raï, Reira, Noam, elle a besoin d’eux. Terriblement. Surtout Renzo. Besoin de ses bras, de son odeur, de lui tout entier, aussi froid soit-il. Il est l’amour de sa vie, même si elle ne l’a jamais dit. Whatever makes you happy, whatever you want, you’re so fucking special. Ils ne sont pas venus ensemble ; pourtant, peut-être que ça les aurait aidés, tous, d’affronter la vérité en famille. Mais ils ont préféré reculer le moment où ils allaient s’effondrer, elle le devine.✻✻✻ CODES © LITTLE WOLF.
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Re: i don't belong here (armani family) | Ven 12 Juin - 22:38 Citer EditerSupprimer
i don't belong hererenzo & nina & raï & reira & reeva (armani family)
You float like a feather in a beautiful world ✻✻✻ (music) Nina s’est enfuie, comme à chaque fois que le négatif dis bonjour à a vie. Nina s’est enfuie trois jours entiers. Sans téléphone, sans donner aucunes informations, à personne. Nina à disparu, s’est perdue, à pleurer, beaucoup. Elle s’est réfugiée dans la montagne, sur la plus haut des montagnes ou un peu en contrebas, la musique pulse pour réunir terre et air, pieds et poussière. Nina s’est enfuie et cale son rythme cardiaque sur les pulsations, se noie dans un délice violet, dans les méandres d’un monde ou l’a tristesse n’existe pas. Juste un petit peu, histoire d’oublier. De toute façon Nina ne sait faire que ça : fuir devant le danger, nier l’évidence, nier la réalité. Et elle imaginait la chevelure arc-en-ciel de sa cousine, son rire, sa façon si désinvolte de planer, de voler au dessus du monde. De le chevaucher, de l’aimer, de se faire aimée. Et en fermant les yeux elle l’imagine, et en bougeant elle s’imagine la tenant là tout près. Dans les moments qu’elles ont partagés, dans les instants de douceur du monde acidulé.
Puis, nina est rentrée et elle est passée en coup de vent à la maison. L’ambiance était intenable pour elle, insupportable. Alors elle à réussis à entrer dans sa bulle de coton, de douceur invisible. Elle à rit, dans les couloirs, elle à sourit à son oncle qu’elle à croisée, elle a fait comme de rien. Comme d’habitude. Sa force d’auto-persuasion la maintiens en vie, dans une vie fausse et pleine de non-dit. Puis elle à disparu à nouveau après une longue douche, une information capitale bien qu’horrible, elle s’est à nouveau enfuie parce que le mot enterrement est beaucoup trop dur à entendre, à comprendre. Le truc c’est que nina ne fait que penser à elle, à son arc-en-ciel. Elle souffre tellement dans son cœur, elle aimerait pouvoir faire impasse mais la douleur est trop forte. Comme le jour… ce jour de drame. Qu’elle à finis par réussir à supprimer de sa mémoire. Elle ne se souvient que de la douleur du cœur, quelques jours, avant d’oublier, avant de tout effacer. Nina s’est rendue au cimetière, s’est assise, et à simplement attendue. Dans sa tête, son corps, son cœur, les pulsations d’une musique. Ses yeux fermées imaginaient le bonheur, pas le malheur. Le temps passe, efface les pourquoi ci, les pourquoi ça, mais n’efface pas la douleur, pas encore, pas tout de suite. Le temps passe et finalement le bruit d’un moteur familier (nina reconnait tout les moteurs), nina rouvre les yeux pour croiser le regard de reeva. Reeva qui semble si forte. Nina elle, elle à l’air un peu dans les airs, un peu à côté de la plaque, pas trop en phase avec le chagrin qu’elle devrait avoir, trop partout. Elle sourit à sa cousine, ferme les yeux à demi à son baiser, et naturellement, viens poser sa tête contre l’épaule de la blonde. « je sais pas, je suis là depuis longtemps… » Incohérence, nina ferme les yeux. Elle n’est plus seule. Elles ne sont plus seules. Mais nina se force à déjà oublier, nina se force à ne pas y penser. « t’es pas venue avec Ren ? il est ou ? » La famille, un lien si soudé et pourtant, ils sont tous si éloignés les uns des autres. Est-ce la réalité ? Nina ne voit que le bonheur, est-il si factice ?✻✻✻ CODES © LITTLE WOLF.
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Re: i don't belong here (armani family) | Dim 14 Juin - 21:34 Citer EditerSupprimer
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You float like a feather in a beautiful world ✻✻✻ (music) Raï s’était apprêté sans savoir réellement pourquoi. Il se demandait en cet instant pourquoi les gens s’habillaient de leurs beaux vêtements les plus sombres pour assister aux adieux des êtres qui leur ont été et leur seront toujours chers. Au fond, ses interrogations étaient peut-être un peu futiles, un peu idiotes, mais, en ce jour, la seule chose que le japonais aurait voulu n’était pas d’enfiler son costume noir et sa chemise blanche, il aurait voulu entrer dans la chambre de cette sœur liée par un simple nom de famille. Le sang n’avait rien avoir avec l’amour qu’il pouvait porter à cette fille pleine de bonté et de couleurs. Il aurait voulu s’affaler dans son lit, encore en jogging avec lequel il avait dormi pour se nicher dans l’odeur de ses cheveux arc-en-ciel, lui conter les rêves les plus enfouis, aussi sombres que ses prunelles, qu’il avait imaginés durant la nuit. Il aurait voulu amener ses bouquins et étudier tranquillement pendant que Rivael essayait de comprendre un mot qu’il lisait. Rivael avait été ce rayon de soleil qui illuminait le visage du plus dur. Rivael avait été une bouffée d’air, elle était cette sœur que les gènes ne lui avait pas donnée. Peut-être que, d’un sens, il regrettait que Reira n’ait pas été Rivael.
Les mains dans les poches, le regard dur, les traits tirés, cet air toujours aussi sévère, Raï avançait sans savoir réellement pourquoi. Il se demandait en cet instant pourquoi il devait être présent, pourquoi il devait dire au revoir à une personne qu’il estimait toujours présente, toujours vivante. Le brun s’avança vers sa cousine et son autre sœur, peut-être arrivées depuis longtemps. L’esprit lointain, il semblait pourtant toujours aussi serein. Comme à son habitude, il ne laissait rien paraître, aucune émotion, pas même dans ses yeux. Raï pouvait parfois être effrayant surtout dans ces moments. Il semblait indifférent, trop reculé par rapport à la situation. Pourtant, à l’intérieur, son cœur se brisait un peu plus à chaque pas, à chaque seconde. Encore un peu plus en voyant le visage meurtri de sa cousine ou cet air triste peint sur celui de Reeva. Il ne se sentait pas à sa place, il n’arrivait à se fondre dans le décor. Il était plus dur en ce jour de prendre sur lui et de faire semblant. Pour sa famille, son honneur, pour Rivael. Aucun pleur, aucune émotion. Raï se devait d’être fort et humble.
Sans un mot, il se planta alors devant Nina et Reeva, le regard rivé sur les tombes. Ce paysage qui lui ressemblait peut-être un peu trop, au fond.✻✻✻ CODES © LITTLE WOLF.
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Re: i don't belong here (armani family) | Mer 16 Sep - 20:47 Citer EditerSupprimer
i don't belong hererenzo & nina & raï & reira & noam (armani family)
In my dreams I can see you, I can tell you how I feel. In my dreams I can hold you, and it feels so real. I still feel the pain, I still feel your arms. And somehow I knew, you could never, never stay. And somehow I knew you would leave me. ✻✻✻ (the last goodbye) Ca n'avait plus d'importance, plus maintenant, plus rien. Reeva avait l'impression d'être transparente - qu'elle n'entrait pas en ligne de compte, non, plus maintenant, plus jamais. Il manquait quelque chose, la pièce maîtresse, le chef d'oeuvre, la couleur principale qui donnerait vie au tableau. Elle se raccrochait à des textes colorés, des écrits enchantés pour ne pas se rendre compte que depuis la mort de Rivael, elle ne voyait plus vraiment les couleurs. Plus maintenant, plus rien. (How I needed you, how I bleed now you're gone). L'air sur le visage de Nina la paralyse : elle n'a pas compris, pense Reeva, elle refuse encore de réaliser, de comprendre, comme après le massacre en Italie, comme après chaque coups durs, les précédents et ceux à venir... Mais comment lui dire, à Nina, comment lui cracher au visage que tout est terminé ? Et comment faire face à la culpabilité - comment Reeva pourrait-elle avouer, hurler à la face du monde qu'elle n'est qu'une idiote qui a précipité, orchestré la déchéance de sa famille ? Raï arrive à ce moment, presque détaché, voulant faire bonne figure à tout prix - figure grise et fermée dans ses habits noirs. Elle imagine assez bien que Renzo sera dans le même style - si seulement il était là ! L'attente commence à être longue pour l'italienne qui tente maladroitement de prendre son mal en patience, ronge son frein avec violence. Manquer d'être en retard pour faire ses adieux à leur soeur de toujours ! Son coeur s'emplit d'une haine surement trop excessive à l'égard des retardataires tandis qu'elle darde son regard vengeur sur l'heure affichée par son téléphone. Foutue aiguille qui tourne dans le mauvais sens - elle voudrait la forcer à revenir sur ses pas, pour effacer ses affreux derniers jours et tout recommencer. Ah, s'il y avait un possible retour, un moyen de tout recommencer, Reeva le prendrait - mais il n'y a que Reira, Renzo qui ne pointent pas le bout de leur nez. « T’es pas venue avec Ren ? Il est ou ? » demande alors Nina innocemment, sans savoir qu'elle rajoute de l'huile sur le feu, de sa voix douce et délicate. « Il va arriver. Ils vont arriver. » rassure alors la blonde, alors même qu'elle bouillonne intérieurement et pense le contraire : si ça continue comme ça, je vais les chercher moi-même. Un coup d'oeil en biais à Raï lui prouve qu'elle n'est pas la seule agacée à penser de cette manière. Elle voulait protéger Nina ; et elle veut tout autant protéger Raï, mais c'est pourtant à lui qu'elle demande, d'une voix qu'elle veut basse mais où ressort tout de même l'énervement froid : « Qu'est-ce que tu en penses ? On va les chercher ? Ou on tente d'abord de les appeler ? ». Et toujours, au fond de son cerveau, c'est The Last Goodbye qui passe en boucle, meurtrier.✻✻✻ CODES © LITTLE WOLF.
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Re: i don't belong here (armani family) | Mar 27 Oct - 9:54 Citer EditerSupprimer
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i wanna sleep next to you, but that's all i wanna do right now. i wanna come home to you, but home it's just a room full of my safest sounds ✻✻✻ (music) Le temps passe et petit à petit, Nina sourit à nouveau parce que petit à petit, la douleur s'échappe de son corps, se transforme en plume et s'éparpille dans l'espace, la quitte. Elle qui, si naïvement, se détruit à vouloir se protéger de tout le mal du monde. Elle qui, avec persévérance, arrive à se baigner d'illusions toujours plus fortes. Aujourd'hui au cimeterre, Nina oublie déjà petit à petit ce qu'elle y fait et qui elle enterre. Les adieux sont quelque chose qu'elle ne connait pas. L'arc-en-ciel des cheveux de sa cousine flotte dans son esprit, en harmonie avec son sourire, lui laisse une vague de chaleur agréable alors que dehors, le monde est froid, gris et triste. Nina regarde la silhouette de Raï arriver, exactement comme elle décrit le dehors : froid, gris et triste. Ses yeux ébènes cherchent à trouver le regard impénétrable de son cousin, avant de finalement les retourner vers l'océan de tristesse et de colère de ceux de Reeva. Pourquoi la colère ? Nina ne veut rien savoir, rien comprendre. (I wanna hold hands with you, but that's all I wanna do right now)
Nina, qui essais de se préserver de la noirceur de l'univers, prend avec douceur la main de Reeva dans la sienne, cherche son regard, lui sourit, sans imaginer une seconde pouvoir lui faire du mal à agir comme ça. La californienne finis par se lever et se diriger sans un mot vers Raï, homme fort et droit, et glisse ses deux mains le long de ses flancs, puis remonte dans son dos, pose sa tête sur son torse, quelque secondes. Sans un mot, sans un regard, elle partage simplement, sans rien attendre en retour. D'ailleurs, elle n'attend pas que son cousin sorte les mains de ses poches et esquisse un mouvement, elle n'en veut pas. Elle relève la tête pour plonger son regard dans celui du brun avant de se détacher de lui, faire quelques pas vers les tombes, laisser ses cheveux jouer avec le vent alors qu'elle cherche sans vraiment le savoir, les visages familiers de Reira, Renzo et Noam. « Peut-être qu'ils sont entrés de l'autre côté... si on allait voir là-bas ? » Nina se retourne pour regarder Reeva et Raï. Son téléphone sonne à ce moment là, et la californienne lis son message, ses épaules s'affaissant un peu. « C'est Noam, il dit qu'il est dans la voiture avec les autres... ils arrivent. » Les Armani seront bientôt tous réunis, pour le pire bien plus souvent que pour le meilleur, mais Nina n'en a pas conscience. Elle fait les quelques pas qu'elle à parcouru dans l'autre sens et s'approche à nouveau de Reeva, glisse ses doigts entre les siens en levant la tête vers elle et tente un sourire, doux et mélancolique.
Quelques minutes passent en silence avant que la belle voiture du Père Armani ne se gare derrière celle de Reeva, et commence alors le défilé d'émotions. haine, colère, tristesse se peignent sur le visage de la famille Armani alors que Noam rejoint sa soeur pour l'enlacer doucement, conscient qu'elle se préserve et s'enferme dans sa bulle d'inconscience. Tous se dirige alors vers la tombe de Rivael. (so if you don't mind, I'll walk that line, stuck on the bridge between us) Le prêtre (croit-elle), est là aussi, dont deux autres personnes, du cimeterre surement, car Nina ne les connait pas. Petit comité, noir et tristesse sont au rendez-vous, alors que Rivael, elle, n'était que couleurs. Nina réalise alors, après des minutes et des minutes de noirs, qu'ils ont tout faux. Nina réalise, ses yeux s'écarquillant un peu. Ses yeux ébènes se posent tour à tour sur chaque membre de la famille Armani, et dans sa vulgarité habituelle, mais pleine d'innocence, Nina coupe la parole dans les prières (peut-être si chères au père) pour réunir sa famille autour d'une même chose : la couleur. « On a tout faux putain de merde. Regardez nous. On est même pas colorés. Rivael aurait voulu qu'on danse, elle aurait voulu qu'on danse... » Sa voix se casse alors qu'elle baisse à nouveau la tête. Nina à peur parce qu'elle à faillis réaliser l'impossible : Rivael n'est plus là. La californienne se laisse doucement glisser vers le sol, attrape son téléphone, y cherche une musique. celle de Rivael. Celle qu'elle adorait le plus au monde, la lance, pose le téléphone à terre, s'éloigne de quelques pas en arrière et danse. Danser, dans la plus simple des manières. Danser comme si Rivael était là, avec eux.✻✻✻ CODES © LITTLE WOLF.
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Re: i don't belong here (armani family) | Sam 31 Oct - 12:21 Citer EditerSupprimer
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i wanna sleep next to you, but that's all i wanna do right now. i wanna come home to you, but home it's just a room full of my safest sounds ✻✻✻ (music) Les enterrements... pourquoi ? Pourquoi ça devait toujours se dérouler ainsi ? Tous vêtus de noir et muets dans une ambiance morbide. Non, les morts ne méritaient pas ça. Les morts se retourneraient dans leurs tombes s’ils savaient que c’était de cette manière qu’on leur souhaitait bon voyage vers l’au-delà. Le jour de mon enterrement, je voudrais qu’on le célèbre tel un anniversaire. L’anniversaire de ma disparition. Les gens devraient rire, danser, pleurer... je suis sûre que c’était ce que Rivael aurait voulu. Oh, Rivael... c’était si étrange de prononcer son nom, là, maintenant. C’était si étrange de penser à elle, d’essayer de visualiser sa silhouette dans mon esprit. Oui étrange mais aussi douloureux. C’était cruel de l’imaginer dans mes pensées sachant pertinemment que plus jamais cette pensée ne se matérialiserait en réalité. Je ne la verrai plus jamais devant moi, devant nous. J’entendais l’écho de son rire dans mon esprit, j’entendais ses pas, j’entendais sa voix... c’était trop dur. Est-ce que je serai capable d’y arriver ? J’ai toujours eu l’habitude d’afficher un certain détachement face aux réalités de la vie, mais là je ne pouvais être détaché. Je ne pouvais faire comme si ça ne m’affectait pas. Rivael n’était plus là, elle était partie à jamais et j’avais encore du mal à me faire à cette idée qui me déchirait le cœur. J’avais pleuré, seul, mais j’avais pleuré. Il n’y avait pas de honte à pleurer lorsque l’on était peiné.
Je n’étais pas sûr de vouloir y aller et pourtant je le devais. C’était la dernière occasion que l’on aurait de lui dire au revoir, tous ensemble. J’avais mis du temps à me décider, mais nous y étions. J’étais avec Renzo et Reira... personne n’avait prononcé le moindre mot durant tout le trajet. J’envoyais un message avec Nina pour la rassurer de notre venue et pour qu’elle ne s’inquiète pas. Une fois arrivé, chacun fit ce qu’il avait à faire. Je m’empressai de rejoindre Nina et de la prendre dans mes bras, en silence. J’avais besoin d’elle, elle avait besoin de moi... tous les Armani avaient tous besoin des uns et des autres en ce moment de peine ultime. Nous avions nos caractères, nos différences, no défauts, mais aujourd’hui nous étions réunis par et pour Rivael, et rien d’autre ne devait entraver ce moment. La cérémonie allait commencer. Le blabla habituel dirons-nous. Avions-nous réellement besoin de tout cela ? De tout ce cérémoniel fastidieux ? Ce n’était pas nous... ce n’était pas Rivael. Nina vint me sortir de mes pensées par son discours. Enfin quelqu’un disait tout haut ce que l’on devait tous penser tout bas. Je ne pus m’empêcher d’afficher un léger rictus. Nina... elle ne cessera jamais de m’étonner. La voyant s’adonner à sa petite danse, je me devais de lui venir en aide. « Nina a raison... Ce n’est pas en restant comme ça que l’on honorera la mémoire de Rivael. On l’a tous connu, chacun à notre manière et on doit tous être d’accord pour dire que cette mascarade ne lui ressemble en rien. » J’avais pris ce ton grave et solennel, espérant que nous allions tous sortir de cette façade qui nous allait tout sauf bien.✻✻✻ CODES © LITTLE WOLF.
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Re: i don't belong here (armani family) | Ven 27 Nov - 18:58 Citer EditerSupprimer
i don't belong hererenzo & nina & raï & reira & reeva & noam (armani family)
i wanna sleep next to you, but that's all i wanna do right now. i wanna come home to you, but home it's just a room full of my safest sounds ✻✻✻ (music)Raï retenait un soupir, le regard perdu sur ces tombes qui le rendaient tous sauf mal à l’aise. Raï n’acceptait pas et ne voulait se rendre à l’évidence, Rivael n’était plus là et ne le sera plus jamais. Raï ne voulait pas y penser, il y a déjà trop pensé ces derniers jours. Ces trous dans le sol n’étaient que le reflet de son intérieur, sombre et triste. Il se sentait bien, bien mais triste. Rivael aurait certainement voulu qu’il ne le soit pas, que personne ne le soit mais il ne fallait pas se voiler la face, ils ne pouvaient qu’être abattus et moroses. Raï sentait cette amertume au bout de ses lèvres, il serrait les dents, ne voulait pas que ce visage lui revienne à l’esprit, c’était trop dur, ça faisait trop mal. Rivael aurait certainement voulu que personne ne soit triste mais tout le monde avait perdu leur raison d’être heureux. Le japonais avait perdu sa seule raison de ne pas être complètement inhumain, il avait perdu sa seule raison de continuer d’être un peu normal, un peu heureux au fond de lui, de ne pas être que ce vide, ce néant, sans émotion, sans couleur. En ce jour, Raï avait perdu tout ce qui le ramenait à l’humanité, au monde extérieur. Sa sœur d’adoption était cette passerelle, ce lien qui le reliait au monde, qui lui donnait le goût de vivre encore un peu. En ce jour, Raï avait perdu la vie, tout autant que Rivael.
Le grand brun fut alors sorti de ses songes lorsque Reeva lui adressa la parole et d’une voix calme et lourde, Raï tenta de lui répondre « Ne t’en fais pas Reeva, ils vont arriver. » Et un léger sourire caressa ses lèvres, car il était conscient qu’il devait la rassurer, qu’elle devait avoir peur, qu’elle devait être en colère et que c’était son rôle de la protéger. De les protéger. Et il fut doucement surpris lorsque Nina se leva, vint vers lui et se colla à son corps froid et statique. La douceur et l’innocence de la jeune femme le réchauffaient un peu. Il en oubliait la colère qu’il lui portait un instant et ferma les yeux quelques secondes, savourant ce court instant. Il n’avait pas bougé, il était resté debout les mains dans les poches avant de baisser son regard sur celui perdu de Nina. Il y voyait de la peine, de l’incompréhension mais aussi un certain détachement. Il savait que Nina ne se rendait pas compte comme eux. Il savait que Nina n’arrivait pas à comprendre pourquoi ils allaient tous se réunir, elle savait que Rivael les avait quittés, elle savait qu’ils étaient là pour lui dire au revoir, une dernière fois. Mais au fond, Nina n’en était pas consciente. Et bien que toutes les nuits qui avaient suivies sa mort aient été enveloppées d’une douceur sans nom entre eux, que Nina avait rejoint les draps du plus jeune pour y trouver réconfort sans un mot, sans un bruit, juste une caresse, un souffle, une présence. Ils n’y avaient pas eu de taquinerie, de coussins volant à travers la chambre, ils n’y avaient pas eu de cri dans toute la maison ou de course poursuite. Non, pas cette fois. Raï avait simplement cherché à ce que le vide qu’avait creusé sa perte ne le ronge pas trop vite, cherchant inconsciemment le déni de Nina. Rien que pour lui.
Et alors la famille se réunissait, le noir régnait et la tristesse peignait les visages creusés de certains qui n’avaient sûrement pas beaucoup dormi. Raï en faisait certainement partie. Il avait gardé la californienne contre lui pendant des heures à humer sa chevelure dans l’espoir d’y sentir égoïstement et vainement un peu de Rivael. Il n’avait pas encore eu le courage d’entrer dans sa chambre. Raï était effrayé. Mais humble et distingué, il écoutait les prières d’une oreille. Son regard était fixé sur ce cercueil rempli de fleurs. Ce bois orné d’un million de couleurs, de photos et de bougies. Raï avait les poings serrés, la colère montait doucement le long de ses veines mais la voix de Nina résonna et son regard se tourna vers elle. Il n’était pas étonné et même peut-être attendri. Pourtant, Raï baissa les yeux, écoutant les dires de Noam. Il les voyait s’amuser et faire honneur à leur soleil comme ils le pouvaient. Ils avaient raison. Ils avaient compris. Mais Raï n’y arrivait pas, Raï avait une boule dans la gorge qui le serrait, l’empêchait de respirer et de penser. Mal à l’aise, les yeux rougis, le brun se recula alors, ne voulant pas qu’on le remarque. Il marcha discrètement pour s’isoler et soupira honteusement alors que les larmes coulaient d’elles-mêmes le long de ses joues meurtries.
Raï le savait, ce n’était pas la tristesse ni la colère qui le rendait mal à l’aise. C’était le bonheur. Le bonheur sans elle.✻✻✻ CODES © LITTLE WOLF.
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