Les pieds dans la boue. Quel enfant ne serait pas heureux de vivre avec des animaux partout autour de lui ? Née dans une province perdue en Corée du sud, je n'ai pas eu la chance de profiter d'une telle occasion. En effet, mes parents et leurs ancêtres possèdent des terres fertiles depuis des années désormais. Ils s'occupent de tous les légumes comestibles dans notre pays. Ainsi, j'ai passé ma vie à baigner dans des champs de légumes au lieu de m'amuser à traire la vache. Toutefois, j'eus quand même la possibilité de me découvrir des talents en faisant du rodéo sur le boeuf du voisin... Oui, franchement, c'était très dangereux mais le pauvre était à deux doigts de clamser. Du coup, seule ma cheville avait fini par céder. Enfin. La localisation de notre village possédait ses qualités comme ses défauts. Nous étions très peu comme gamins à l'école. Les villages voisins n'étaient pas suffisant pour combler une classe entière. Ainsi, il était impossible de ne pas se connaître. Les commérages rythmaient notre vie tout comme les histoires de famille. Heureusement, ce n'était pas notre problème. En effet, nous avions toujours été appréciés par les gens présents autour de nous. De plus, nous étions sûrement trop concerné par les véritables problèmes: météo désastreuse, problèmes d'argent. La vie à la campagne n'était pas de tout repos.

En effet, de nombreux efforts étaient à produire, et ce, quotidiennement. Ainsi, notre vie de famille était toujours corrélée à ce travail. On ne pouvait pas faire autrement. C'était leur gagne-pain, c'était notre moyen de manger. Gamine,  je ne pouvais pas le comprendre. D'ailleurs, j'ai toujours perçu le travail à la ferme comme une activité très amusante. Après tout, on devait juste arroser, récolter les fruits suffisamment mûrs. Un rien ne pouvait nous épanouir. Du coup,  les longues journées durant les vacances scolaires étaient enrichissantes pour tous. Puis, j'ai fini par grandir sans oublier mon envie de les aider. Le travail était pénible physiquement et mentalement. Heureusement pour moi, - et contrairement à eux – j'avais le droit d'avoir des pauses lors de mon retour à la vie scolaire. Mais, pour tout avouer, je n'étais pas la plus intelligente de la famille. Je n'en voyais pas l'intérêt car je connaissais déjà ma destinée. Ce village était une partie de moi. Je ne connaissais rien d'autre à part les matières enseignées. La seule chose que je pouvais faire, c'était les maths mais à quoi bon ? Je n'avais aucune envie de devenir professeur de maths. Ainsi, pendant de longues années, j'étais souvent collée à ma famille car j'avais tout appris chez eux. D'ailleurs, on m'a souvent dit que cet esprit de groupe dans la vie, dans ma propre évolution. Et bizarrement, j'étais tout simplement d'accord avec eux.

Alors que je continuais ma vie dans les champs sans aucune prise de tête, les crises relativement récentes ont poussé l'ensemble de la famille à réfléchir. En effet, la concurrence est devenue de plus en plus accrue et malheureusement pour nous, nous n'avions pas les moyens d'exploiter nos terres entièrement. Ainsi, on a fini par être confronté à un problème financier comme de nombreuses fermes à nos côtés. Bien sûr, certaines se débrouillaient mieux que d'autres mais l'arrivée de nouveaux producteurs a convaincu la plupart de nos clients. Il était alors obligatoire de tenter d'investir ou de trouver une nouvelle clientèle. Gouvernés par l'inquiétude, mes parents ont également décidé que cette vie n'était pas forcément la meilleure pour moi. Bien sûr, je pouvais tout à fait comprendre leur raisonnement mais me trouver en plein air n'était pas un fardeau. Tout de même réaliste, j'ai fini par accepter leur proposition: celle de prendre la route à destination de Séoul où se trouve quelques membres de ma famille. En effet, nous avions quelques contacts bien que je n'avais jamais eu l'occasion d'aller visiter la capitale sud-coréenne. Il faut dire que mes parents étaient quelque peu gênés à l'idée de se faire soit-disant '' entretenir ''. Cette idée me faisait penser que nous n'étions pas proches d'eux et pourtant....

Bref. Je suis donc partie à Séoul pour tenter de dénicher de nouveaux fonds ou une nouvelle clientèle pour notre petite ferme tant adorée. Toutefois, mes capacités en publicité étaient très limitées tout comme l'était ma rémunération. Pourtant, mes frais sont relativement moindres. En effet, mon oncle a eu la gentillesse de me laisser une chambre chez eux.. Par respect, je leur donne un peu d'argent mais la vie ici est relativement chère. Je peine toujours à trouver mes marques mais cela ne me fait pas perdre la tête non plus.  Alors que je pourrais accumuler plusieurs jobs en même temps – je n'ai plus peur de l'effort depuis une éternité maintenant -, j'ai décidé de m'orienter vers un domaine très à la mode en ce moment: la télévision. Et bon sang ! Je n'ai pas peur de jouer un rôle pour réussir tous mes castings ! Souvent, certaines personnes ont pitié de moi, d'autres me prennent pour une demeurée mais je m'en fiche car je vais bientôt toucher le pactole ! D'ailleurs, j'ai déjà gagné pas mal d'argent lors d'un jeu télévisé mais c'est loin d'être suffisant. En attendant, je tente toujours de m'adapter à cette ville bien trop agitée pour moi. Heureusement, je ne perds pas ma joie de vivre bien que j'assiste souvent à des choses déroutantes...