NOM : baek. PRÉNOM : young ja. ÂGE : vingt-six ans. ORIGINES : coréennes et irlandaises du côté de son père. NATIONALITÉ : coréenne. CLASSE SOCIALE : légèrement au dessus de la norme grâce aux maigres économies qu'il a pu faire durant sa période d'idole. ORIENTATION SEXUELLE : hétérosexuel, mais soutenant l'homosexualité par principe que l'amour n'a pas de sexe. CURSUS UNIVERSITAIRE : en troisième année de doctorat en histoire. MÉTIER : nourrice dans une crèche les après-midi au risque de manquer des cours, bien que les autres soient plutôt souples sur ses absences. Code du règlement : ok. TU VEUX T'INVESTIR? : la famille gumiho !

“ Rumour has it : c'est une ancienne idole d'un groupe de k-pop, même qu'il était surnommé M-den et qu'il avait tendance à être la tâche du groupe, si tu vois. + Du coup, forcément, il est passé sur la table d'opération non ? + Il paraît qu'il aurait tout plaqué pour une femme, ou alors que c'est une femme qui aurait tout fait capoter ! + Si c'était vrai de toutes façons, il n'aurait eu aucun avenir : on sait tous qu'il va crever bientôt. Avec sa maladie au cœur, c'est déjà un exploit qu'il ai vécu aussi longtemps. + oh, tu sais quoi ? L'année dernière, quand j'étais encore au lycée, c'était mon prof remplaçant d'histoire ! Un vrai fainéant ce mec, il parlait plus de sa vie que du cours juste parce qu'il avait la flemme d'apprendre le programme. + Ouais j'ai entendu un truc comme ça aussi. C'est pas déjà arrivé qu'il se mette à jouer de la guitare en cours ? Une fille m'avait dit qu'il jouait comme un dieu, et qu'elle préférait largement ça qu'avoir à écouter encore et encore l'histoire du pays. + Il donne aussi pour les associations, et il va souvent rendre visite aux enfants malades pour leur chanter des chansons. Où alors c'est un ange, ce qui m'étonnerait, ou alors il a quelque chose de sérieux à ce reprocher le mec. + Non mais c'est juste qu'il nous avait raconté une fois que jusqu'à très tard, il était enfermé chez lui sans pouvoir sortir, alors forcément il se sent proche des personnes faibles.

“ Caractère :

Patient, doux, généreux
« Il se dirige vers le tabac-presse pour acheter un ticket de loto, et esquisse un sourire à demi-teinte face à l'enfant qui pleurniche. Les dernières confiseries tant convoitées viennent d'être terminées, et le gamin pleure à grosses larmes sa tristesse passagère. Il se moque peut-être ; un peu. Mais surtout il compatit, et lui offre du courage par un sourire chaleureux, respectable et doux. Il est du genre à payer ses articles avec possessivité, et pourtant partager au dernier moment. D'autant plus qu'il aime tellement les enfants. Il se penche vers le môme, et glisse dans sa main l'une des petites bananes qu'il venait d'acheter : il n'était pas insensible non plus, et devait bien à l'enfant une bonbon pour s'excuser d'avoir vidé l'immense pot. »

Déterminé, faible et influençable
« Il lève la tête de son cours pour relire les dernières phrases et s'assurer de leur clarté. Il aime l'histoire, mais avoue volontiers qu'en entendre parler pendant des heures n'est pas de tout repos. Son voisin lui donne un coup de coude, recevant alors un regard froid de l'ancien idole qui aurait préféré ne pas être dérangé. Ils chuchotent, craintifs de se faire prendre quand bien même ce serait des adultes. L'étudiant lui demande ses cours, promet de lui rendre le lendemain. Young Ja sait pertinemment qu'il n'en reverra jamais la couleur, mais il est bien trop faible pour dire non, et au fond, il a quand même un peu d'espoir. C'est ainsi, il ne sait pas décevoir les autres, et a peur des représailles. De toutes façons, il a tellement bûché ses cours, les a tant revu, qu'il pourrait les écrire à nouveau et le fera. Pour devenir historien, il ne recule devant rien. »


OUVERT, IDÉALISTE, NÉVROSÉ

« On l'accoste en pleine rue : Dieu qu'il déteste ça. Le rouge lui monte aux joues et il bégaye un moment, avant de se souvenir qu'il ne va pas en mourir. Il esquisse alors un sourire charmeur, subjugué par la beauté de cette fille presque femme, pourtant encore enfant. Elle demande un autographe : M-Den est encore populaire. Il se rendait justement à l'hôpital, pour rendre visite aux enfants et chanter pour les distraire. Il signe sans soucis et échange quelques banalités avec douceur : il rêve que les idoles ne soient que des gens normaux, et que rien ne les sépare vraiment. Finalement, bien qu'il n'ait parlé avec elle que quelques minutes, il l'apprécie plutôt bien, et lui glisse son numéro. Il est fou et le sait, mais est-ce une mauvaise chose que de rêver de s'intégrer à nouveau comme un simple homme ? »

ARTISTIQUE, RIEUR, SPONTANÉ

« Dans le dortoir gumiho, il y a ceux qui laissent traîner leurs chaussettes, ceux qui laissent traîner les poils d'Angus, et ceux qui laissent traîner leurs klinex sales. Young Ja est de ceux qui ramassent derrière les jeunes comme il aime les appeler, mais qui laisse traîner ses instruments n'importe où. Parce qu'au fond, ils sont tous pareils. Il se fait souvent mousser, mais il accepte bien volontiers d'être le centre de leurs attention. Parce qu'il les aime, et qu'avec eux, il se sent lui. Même si par sa couleur bleue il se sent aux yeux des autres, réduit à l'état de piètre imbécile, alors il s'en contente parfaitement. Il se montre vrai et spontané avec eux, et n'oublie jamais de brosser Angus dans le sens du poil pour éviter qu'il ne boulotte ses chaussons panda. »

“ Once upon a time :

Fait comme tout en chacun : plains-toi de ce qui n'est que futile, et donne ainsi l'illusion que tout va bien

Bien que son père soit irlandais, il ne connait aucune marque de bière, d'alcool au sens général. Sobriété. Bien que sa mère soit haut gradée, ils n'ont jamais vécu dans le luxe. Modestie.

Le couple a toujours attendu une fille et s'est voilé la face jusqu'à l'accouchement, venant alors attribuer au bambin un nom mixte aux consonances féminines ; pour autant, Young Ja n'a jamais été témoin d'un quelconque regret de la part de ses parents ou d'une éducation efféminée, se retrouvant fier lorsque ses géniteurs le présentaient comme leur fils chéri et leur plus beau trésors.
Bien sûr, l'ombre subsiste toujours au tableau et le tourne parfois en une dérision malsaine. Quelques fois mêmes, alors qu'elle semble si infime, elle représente la seule douleur à laquelle l'on se raccroche, car l'humain est ainsi fait et rien ne peut aller bien. Bien que couvert d'un amour paternel, maternel, maladif, ses parents n'étaient que rarement présents, le plaçant sous la tutelle d'une femme inconnue. Il s'y attacha vite, comme l'on affectionne une tante ou une grand-mère, mais l'absence était lourde à vivre pour un simple enfant. Pour autant, sans se méprendre, il n'a pas tant à se plaindre : il savait qu'il était aimé, choyé, et éduqué. C'était ce qui comptait.   



Young Ja fréquentait habituellement les médecins, et les hôpitaux. De faible constitution, il suivait un nombre de cures préventives incalculable aux effets de toute évidence infructueux. A ses sept ans, lors d'une visite de routine, le bilan est tombé. Le gamin est condamné à vivre dans la crainte de mourir, mourir jeune même sans doute. Sa vie ne sera pas aussi longue qu'il l'espérait : la coronaropathie, une maladie du cœur pouvant causer le décès fulgurant, le ronge et vient juste d'être diagnostiqué. Chaque être humain est confronté face à la mort à deux options : vivre à fond, imaginant que chaque jour se trouve être le dernier ; ou bien se cacher de la mort, enfermé dans une prison dorée. Ses parents ne sont à blâmer, ils espéraient simplement le meilleur pour lui : jusqu'à ses seize ans, Young Ja n'a pas quitté le domicile, recevant alors une instruction à la maison.
La guitare et le chant eurent été ses seules distractions, aussi à force d'années et de pratique, il s'éleva seul à un niveau particulièrement bon, quand bien même personne ne fut présent pour juger. Par ailleurs, ces domaines gagnèrent son cœur au fil des ans, et l'art audible fut une véritable passion le tirant des griffes de l'ennui.



Bon élève mais trop calme, bon enfant mais trop docile, sa vie sociale n'a jamais eu le loisir d'exister. Bien que ses parents choisirent de nommer ça « crise d'ado », ce fut un sentiment de douleur plus profond qui poussa Young Ja à quitter la maison. Mourir jeune certes, mais attendre la mort en lui mâchant le travail n'était pas, plus du moins, dans ses convictions.
Ce fut presque miraculeux, le jour où il fut accepté comme trainee dans une agence. Cette histoire partait tout d'abord d'un défi envers ses géniteurs, il n'avait pas espéré tant. Sa voix trop faible et sa danse trop mauvaise lui valurent cependant de longues années d'entraînement alors que tous ses amis de l'agence débutaient avant lui. Pourtant, lui aussi à son tour, monta sur scène. Ce fut peut-être les plus belles années de sa vie. Quand bien même il pouvait être le moins bon, le moins beau, le plus faible, sa maladie cachée sous silence par un contrat avec le PDG lui permettait d'apprécier pleinement cette euphorie et les cris des fans. M-Den, guitariste et chanteur secondaire d'un groupe de k-pop.  




Il exerça quelques années, jusqu'à ce qu'un scandale éclate. Lui et une femme, visiblement en couple ; les anti-fans, sa popularité en descente. Cette femme, manipulatrice paraît-il. S'il faut beaucoup d'efforts à un homme pour se projeter sur la scène, il en faut si peu pour l'en faire chuter. Officiellement, le groupe de Young Ja est en hiatus ; tout le monde sait qu'en ce milieu musical, un hiatus est une annonce doucereuse pour exprimer la fin de quelque chose, tout en conservant l'espoir des plus crédules. Il avait vingt-trois ans, ça n'est donc pas si ancien que ça.
Passionné d'histoire en dehors de la musique, le jeune homme s'est tout d'abord dirigé comme étudiant, pour rattraper ses lacunes. Acharné du travail, il s'est ensuite permis de donner des cours particuliers à des étudiants puis enfin, grâce à sa notoriété et malgré son jeune âge, il devint professeur remplaçant d'histoire dans un lycée. De M-den, passer à « Sam » n'est que peu différent : il suffit de savoir conquérir son public.



Aujourd'hui à vingt-six ans, l'ancien idole est en doctorat d'histoire, et travaille dans une crèche avec les enfants. Il aime sa vie, quand bien même il pourrait regretter la foule en délire. La seule ombre planant au dessus de sa tête tel Damoclès reste la crainte perpétuelle que, dans la minute, il pourrait perdre la vie.