Wu Yan Kai &Lee Su Ah.

Un an était passé. Un an où il du lâcher ses habitudes, arrêter ses conneries, mettre en parenthèse la personne qu'il était pour rentrer dans le système, les règles, l'ambiance, suivre un encadrement strict et attendre patiemment que la liberté lui soit rendue. Il du vivre différemment, encaisser les coups et bien que ce fut difficile pour lui de se faire à cette nouvelle mais temporaire vie, sa gueule bien plus grande que ce qui n'était autorisé, il finit par apprendre et faire ce qu'il lui était demandé de faire sans broncher. Un petit chiot tout fraîchement rééduqué jusqu'à ce que la porte s'ouvre enfin, signant enfin la fin de son année passée dans un centre militaire, la fin de son service et surtout le début d'un nouveau chapitre de sa vie. Différent, mais fidèle à lui-même. Il était devenu une meilleure version de lui, ou du moins c'est ce qu'il se plaisait à dire, à se faire croire. Peut-être était-ce la vérité après tout. Il ne ressentait plus ce besoin permanent de faire souffrir les autres, de prendre leurs cœurs et jouer avec comme si ils n'étaient que de vulgaire jouet. Il n'en voyait plus l'utilité. Alors oui, au fond il avait changé. Mais son intérêt restait intact. Même s'il ne s'amusait plus avec les femmes, leurs faisant croire ce qu'il voulait, quand il voulait avant de les rejeter quand elles perdaient tout leur intérêt, Yan Kai gardait toujours cette aspect de l'amour comme un déchet. Il ne s'y intéressait pas, ne s'y attardait pas mais il était devenu honnête. Il ne leur faisait plus croire monts et merveilles, non, il leur disait ce à quoi elles devaient s'attendre et si elles n'étaient pas d'accord avec cette perspective, alors il ne leur donnait pas plus qu'un sourire et un au revoir. Su Ah serait sans doute heureuse de voir que faire ce service militaire a eut un effet positif sur lui. C'était cette claque qu'il avait besoin. Ben plus que les mots, l'action agissait rapidement sur l'âme et la conscience humaine.

Son sac à dos remonté sur son épaule, Yan Kai sortit son téléphone de sa poche pour scanner les divers messages qu'il reçu, et un en particulier. Celui de la seule femme qu'il avait jusqu'à présent respectée et qui n'était personne d'autres que sa cousine. La seule personne qu'il voulait d'ailleurs voir. la seule personne qu'il autorisait à entrer réellement dans sa vie. Et cette même personne se trouvait actuellement dans le hall de l'aéroport, à l'attendre, pendant qu'il attendait le reste de ses bagages sur le tapis roulant. Ceux-ci ne tardant d'ailleurs pas à arriver. Il les récupéra, renifla puis se dirigea calmement vers les portes coulissantes ouvrant au grand hall. Son regard rebondit sur chacune des personnes autour des portes et qui attendaient sans doute un membre de leur famille venant tout juste de finir leur service eux aussi. Il continua ainsi, cherchant du regard cette personne qu'il voulait voir jusqu'à croiser son regard. Un sourire s'empara de ses lèvres puis il se dirigea vers elle et une fois qu'elle fut suffisamment prêt de lui, il lâcha ses valises pour la prendre dans ses bras. ❝ Tu ne peux plus te passer de moi, hm? ❞ Il laissa un léger rire glisser entre ses lèvres tout en la libérant de son étreinte, ses mains trouvant aussitôt refuge dans ses poches. ❝ Avoue, sinon tu n'aurais pas fait tout le trajet jusqu'à l'aéroport. ❞ Et sur ce, il lui lança un clin d’œil, visiblement amusé par ses propres propos qu'il ne pensait pourtant pas. Bien au contraire. Elle était venue lui rendre service et elle était surtout la seule personne vers qui il pouvait se tourner. Au final, c'était elle qui lui manquait le plus, et non l'inverse.

Wu Yan Kai &Lee Su Ah.

Après un an d’absence, mon cousin allait reposer les pieds sur le sol de la capitale coréenne. J’étais excitée à l’idée de le revoir, me demandant si ce chenapan avait tenu le coup. D’ailleurs, pendant un certain laps de temps, j’avais ressenti une certaine inquiétude pour lui. On entendait un peu tout et n’importe quoi s’agissant du service militaire. Puis, les souvenirs étaient revenus à la surface. Je savais à quel point mon cousin était un homme fort ! Je comptais même sur ses instructeurs pour le remettre dans le droit chemin. Ah ah. En tout cas, beaucoup de choses avaient changé depuis son départ. Je n’étais pas certaine de vouloir tout lui raconter. En réalité, je voulais passer ma journée avec lui, à faire tout et n’importe quoi. Il ne s’agissait que de simples retrouvailles. En tout cas, si une seule chose n’avait pas changé depuis ce temps, c’était bien ma façon de conduire. Je devais le rejoindre à l’aéroport et je ne souhaitais pas faire la queue indéfiniment pour trouver un simple taxi. Un minimum de confort pour ce nouveau grand guerrier, n’est-ce pas ? J’esquissai un sourire à cette pensée et continuai à suivre la route la plus rapide. Parfois, je faisais quelques détours pour éviter les embouteillages. Allez savoir, une star pourrait se trouver à l’aéroport et je n’avais aucune envie de croiser une excitée dans le coin. Involontairement, je risquais de l’écraser. Cependant, et contrairement aux pensées de nombreuses personnes, je finis par arriver sans abîmer ma voiture. Bientôt, je pourrais emprunter la voiture de mon petit-ami. Ou pas. Jin Hyun était prêt à tout pour me faire plaisir mais certains éléments demeuraient indiscutables. De toute manière, je m’en fichais pas mal. Mon cabriolet rouge était des plus parfaits.

Après avoir garé mon véhicule, je me dirigeai vers le hall de l’aéroport et observai le panneau d’affichage. Je n’avais plus qu’à attendre son arrivée. Honnêtement, je méritais une bonne boisson fraîche. J’avais fait beaucoup d’efforts pour venir le chercher. Je croisai les bras en fronçant doucement les sourcils. J’avais hâte de voir la tronche de Yan Kai avec ses cheveux aux abonnés absents. De mon côté, je resplendissais avec ma chevelure blonde. Le pauvre garçon était tombé dans la mauvaise famille pour pouvoir hériter de la beauté. C’était notamment la seule chose qu’on ne pouvait critiquer s’agissant de ma mère. Elle était splendide mais dans le crâne, cela sonnait particulièrement vide. Heureusement, je ne me considérais pas comme sa fille dans ces cas-là. Me perdant dans mes pensées encore plusieurs minutes, j’aperçus finalement un jeune homme abandonner ses valises… Pour prendre dans ses bras sa cousine adorée. J’émis un léger rire quand je sentis ses bras autour de ma taille. L’imitant directement, celui-ci finit par mettre un terme à notre étreinte. « Ne l’interprète pas comme ça. On m’a encore forcé à faire le guide touristique. » Répliquai-je en faisant allusion à nos retrouvailles, il y a quelques années. Je lui adressai un sourire avant de jeter un coup d’œil vers ses valises. « Je suppose que je n’ai pas besoin de t’aider. T’es encore plus fort qu’avant, pas vrai ? » J’échappai un léger rire et décidai de nous créer un passage dans la foule. « Alors comment c’était ? » J’étais impatiente à l’idée d’avoir des informations sur cette période de sa vie.

Wu Yan Kai &Lee Su Ah.

Beaucoup de choses avaient certainement changé, à commencer par lui, pour autant il ne se sentait pas plus différent qu'avant. Peut-être sa maturité qui avait finalement éclos, ou sans doute le fait qu'il ait pris le temps de tourner les pages de ce qui lui torturait l'esprit pour recommencer sur quelque chose de neuf. Sa vision du monde n'en était que positivement affectée et notamment sa vie en général. Certes, il n'avait encore aucune concrète idée de ce qu'il désirait mais il se sentait plus à même à affronter les choses au fur et à mesure qu'elles se présentaient face à lui, faire le tri et ne prendre que le meilleur. Là était maintenant l'occasion de montrer la nouvelle personne qu'il était, bien que toujours fidèle à lui-même. Juste une meilleure version de lui, comme il se plaisait à penser. Et il était aussi déterminé à reprendre sa vie là où il l'avait laissé pour un court instant, mais aussi découvrir tout ce qui s'est produit durant son enfance et pour ça, il comptait bien sur sa cousine. Un léger rire s'empressa de quitter sa gorge à cette idée. C'était comme si il revenait tout juste au bercail après des années d'absences alors que ça ne faisait qu'une petite année. Pourtant les choses bougent, les gens évoluent, se transforment parfois en mieux, parfois en pire. Tout dépend de la direction et des décisions que l'on choisit de prendre, tout dépend ce que l'on veut, les objectifs que l'on se fixe. Lui? Il était totalement paumé. Mais ça ne le dérangeait pas plus que ça parce que pendant ce temps il pouvait affiner sa manière de danser, la perfectionner aussi. Et puis il y avait les cours. Il avait encore deux ans pour comprendre qui il est et l'orientation qu'il désire opter pour son propre bonheur. ❝ Ça craint. ❞ Lança-t-il avec un léger rire, se rappelant de cette fois où leurs retrouvailles se passèrent en tant que guide et touriste après des années de séparation. ❝ Je me sens navré pour lui. ❞ Cette période de sa vie était sans doute une révélation pour lui. S'ils ne s'étaient pas rencontrés de nouveau et si Yan Kai n'avait aucune attache à Seoul, le laissant seul, livré à lui-même dans une ville où il n'avait pas décidé de vivre, il serait rentré à Taipei. Mais Su Ah avait rendu cette nouvelle vie en Corée bien plus attrayante pour lui, au point de se sentir plus à l'aise ici, à la capitale, que dans sa ville natale. Et aussi surprenant fut-il, Yan Kai ne se sent pas plus nostalgique que cela. Sa maison est ici, son bonheur ne peut être pleinement consumé que si sa cousine est dans les parages, comme maintenant. Voir un autre visage qu'elle n'était même pas envisageable. Après avoir repris ses valises en main, il leva son regard sur elle, un sourcil suffisamment arqué pour retranscrire son état d'esprit. ❝ Pffft, c'est quoi cette guide touristique en carton qu'on m'a envoyé? ❞ Il suivit alors Su Ah quand celle-ci tenta de créer un chemin au milieu de la foule, humectant sa lèvre inférieure par la même occasion et redressant sa casquette sur le sommet de sa tête à l'aide de sa main de libre. A sa question, il laissa un moment de silence s'installer afin de se donner le temps d'ordonner ses mots et surtout savoir comment décrire ce qu'il avait vécu de manière simple mais juste. Ses impressions étaient relativement partagés à ce sujet, allant d'un ras-le-bol général à un sentiment de reconnaissance à l'égard du chef qui était en charge du quartier où il se trouvait. Mais au final son expérience n'était pas si négative en soi. ❝ T'aurais jamais survécu. ❞ Dit-il simplement avant de laisser s'échapper un rire pour ponctuer sa phrase. Il n'avait pas tort, elle était pire que lui. Elle n'aurait jamais tenu. Ou son chef aurait sans doute posé sa démission avant, qui sait. ❝ C'était.... intéressant. Long, très chiant au début mais intéressant. Je n'y retournerai pas pour autant, si tu veux vraiment savoir parce qu'une chose est certaine, l'autorité n'est certainement pas faite pour moi et je pense qu'eux-mêmes l'ont compris. ❞ Oui il avait été un véritable emmerdeur au début, mais il avait appris à se calmer, ou du moins il espérait avoir donné cette impression auprès de son supérieur. ❝ Mais racontes-moi plutôt ce qui t'est arrivé? T'as pas encore déclenché une guerre civile? ❞

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J’étais contente de le revoir et de ce fait, je lui adressai un énième sourire. Malgré son absence, l’année était passée drôlement vite. Il faut dire que je ne m’étais pas ménagée de mon côté. J’avais beau avoir eu une petite pensée pour lui chaque jour – ou presque -, ce n’était pas une raison de déprimer. J’étais quelque peu habituée à ses départs plus ou moins précipités. Toutefois, c’était toujours un plaisir de le savoir près de moi. Nous passions toujours des bons moments, ensemble. Même si nos caractères étaient différents sur certains points, notre modèle de vie, quant à lui, réunissait quelques similarités. A commencer par notre famille. Mais soit, je devais d’abord supporter les reproches de mon cher cousin. Il critiquait mes capacités de guide touristique ? Personnellement, je me trouvais plutôt talentueuse et le jeune homme ne m’avait jamais reproché quoi que ce soit lorsque nous étions beaucoup plus jeunes. Je lui avais tout appris dans cette ville et j’avais contribué à sa réputation. Pendant un temps. Faut dire que c’était un sacré rebelle, le petit. Haussant les épaules, je pris un faux air désinvolte. « Ose dire que tu regrettes ton choix. » Franchement, le jeune homme rentrait d’une escapade bien physique. J’avais quand même le droit de voir le résultat ? Après tout, je tenais à avoir des hommes forts autour de moi ! Bref. Je devais affronter la foule pour pouvoir sortir du hall de l’aéroport. Puis, au moment où on recommençait à respirer normalement, je lui demandai comment s’était déroulé son service militaire. Et comme d’habitude, Yan Kai ne manqua pas de me taquiner. Une nouvelle fois. Gonflant grossièrement les joues, je donnai un coup de poing sur le bras de l’étudiant. Son vieux rire me faisait mal aux oreilles. « Je ne suis pas une petite nature. Je suis même certaine que je t’aurais battu sur les 3/4 des domaines. » Assurai-je. Ou le jeune homme faisait référence à mon caractère de cochon. C’est vrai que je n’appréciais pas vraiment l’autorité mais je savais également faire des concessions pour mon propre bien. Avoir son instructeur en colère contre vous était tout sauf un avantage. Mais soit, je n’avais pas la possibilité de partir au front. Personnellement, je comptais bien m’enfoncer dans un fauteuil bien confortable en donnant des directives pour gérer le gouvernement. Tiens tiens, qui revenait à la charge ? Ma soif de domination, mon ambition ?

Son avis me fit sourire. Je ne pus d’ailleurs m’empêcher de rétorquer. « Je vois. Pourquoi j’ai posé la question au juste ? » J’échappai un léger rire avant de reprendre la parole aussitôt : « T’as quand même passé de bons moments ? Souvent, on me parle des permissions. Apparemment, c'est parfait pour faire les conneries du siècle ! Ne me dis pas que t’es resté sage comme une image, toi ? » On continua d’avancer vers la sortie de l’aéroport, surveillant toujours si le taiwanais avançait toujours à mes côtés.  Il faut dire qu’il revenait d’un entraînement intensif, cela ne me choquerait pas de voir mes grandes pattes lui mettre plusieurs mètres de distance. Esquissant un sourire à cette pensée, le jeune homme finit par me demander des nouvelles à sa façon. « Je ne sais pas quelle image tu as de moi mais crois-le ou non, je suis un amour depuis ton départ. » Et c’était bien vrai. J’étais un peu plus sereine depuis quelques mois. Et même si mes obligations entraînaient souvent quelques conflits, j’avais l’impression d’avoir le droit à une petite pause. Mais pour combien de temps ? A mon avis, je n’avais pas intérêt de me faire des faux espoirs. J’allais finir déçue très rapidement. « Je crois que t’as toujours eu une mauvaise influence sur moi, de toute façon. » Je lui administrai un léger coup d’épaule pour lui montrer à quel point je plaisantais. « Il s’est passé pas mal de choses. Je ne sais pas par où commencer. » Finis-je par dire avant d’agiter ma main pour lui montrer la direction à prendre. « D’abord, on va faire un carnage en ville. Depuis ce temps, personne n’a voulu m’aider à progresser en conduite. T’imagines ? » J’étais presque scandalisée ! Faisant biper ma voiture, j’ouvris le petit coffre de mon cabriolet rouge. « Allez papy, on n’a pas que ça à faire. »

Wu Yan Kai &Lee Su Ah.

Ce qu'il avait autrefois laissé derrière lui, il pouvait dorénavant les reprendre comme si le temps s'était subitement arrêté, lui laissant ainsi le loisir de vagabonder ou, dans ce cas précis, partir faire son service militaire. Rien n'avait réellement changé, pas entièrement du moins. Quelques boutiques en avaient remplacé d'autres. Mais au final la vie suivait tranquillement son cour sans se presser. Et Yan Kai comptait bien en faire de même. Ce n'était pas comme si il était prédestiné à quelque chose en particulier, non. La seule chose qui aurait pu l'attendre c'était bel et bien Su Ah. Et elle était là, le cherchant du regard jusqu'à croiser le sien. Puis échanger un sourire. Et un câlin. Ça faisait un an. un an qu'ils avaient été séparé. Ça pourrait sembler long. Ça l'était dans le cœur du Taïwanais. Mais en vérité ils avaient déjà connu bien pire comme séparation. Une enfance entière à connaître vaguement l'existence de l'autre jusqu'à ce que la famille Wu déménage en plein cœur de Seoul. Et depuis, une vie passée sans sa cousine ne faisait plus parti de ses projets. il ne savait pas où il allait, mais il comptait bien s'y rendre avec Su Ah à ses côtés. « Faire pleurer une fille ne fait pas parti de mes ambitions, Su Ah. Désolé de briser tes rêves. » Un rire s'échappa naturellement de sa bouche avant d'humidifier rapidement sa lèvre inférieure, tirant derrière lui les quelques valises qu'il avait emporté avec lui. « Genre faire la vaisselle, la lessive et le ménage? Dans ce contexte là, je pense que oui tu m'aurais facilement battu! » Son humour était outrageusement déplorable, il fallait le mentionner et il s'attendait vraiment à ce que sa cousine lui foute une droite dans son épaule. Malgré tout, il ne pu s'empêcher de sortir le bout de sa langue, comme s'il avait besoin de montrer une quelconque preuve de son ironie. Yan Kai ne doutait pas de la force mentale que possédait Su Ah et il savait très bien que cette dernière aurait pu survivre aisément non pas grâce à son physique qui pouvait lui faciliter la vie mais surtout parce que c'est une battante. Même si l'autorité n'a jamais été son truc, elle savait pertinemment quand elle devait baisser les armes et suivre des directives, quelque chose que Yan Kai ne savait que trop peu faire avant de se retrouver forcer d'exercer son service militaire. Mais tout ceci n'était bien entendu envisageable qu'en admettant que les femmes pouvaient, elles aussi, bénéficier de ce privilège discutable pour certains, honorable pour d'autres. Yan Kai? Lui, il s'en fichait. Ce n'était peut-être pas croyable en sachant qu'il n'en faisait qu'à sa tête les premiers jours, mais c'est pourtant la vérité. Il n'a jamais réellement émit de concrète opinion à ce sujet, simplement parce que ça lui passait au dessus. Il se fichait de pas mal de choses, aussi, et ça il fallait le préciser.

Yan Kai haussa simplement les épaules à la réflexion de Su Ah, lâchant par la même occasion un léger rire, suffisant à parler de lui-même. « Et si je te disais que j'ai réellement été doux et poli, tu me croirais? » rétorqua-t-il tout en se penchant vers sa cousine, un sourire qui en disait long tracé sur ses lèvres. « Après tout le stress et la fatigue qu'on accumulait jour après jour, les permissions étaient ce qui nous permettait de décompresser et de faire autre chose que de recevoir des gueulantes à longueur de journée. Certains abusaient plus que d'autres de leur liberté occasionnel mais ça t'as du t'y attendre et, étrangement, j'ai été sage. Enfin.... »  Il marqua une pause, penchant sa tête sur le côté pendant un court instant pour réévaluer ses soirées passées hors du camp, avant de hocher la tête. « Je ne suis jamais allé plus bas que la ceinture. » Affirma-t-il, se surprenant lui-même. A croire que le service militaire l'a adouci. Il faut croire que les miracles existent! Et en parlant de miracles, voilà qu'elle corrigea les soupçons que Yan Kai avait eu à son égard. Apparemment elle se serait plutôt bien comportée durant son absence, une chose qu'il avait vraiment du mal à imaginer mais peut-être que tout était possible. « Quoi maintenant c'est de ma faute si t'étais de la mauvaise graine? Pwah, j'aurai tout entendu! » Il secoua la tête comme pour se débarrasser de cette remarque qu'elle venait de lui balancer dans la figure. Comment pouvait-elle, quand elle était bien pire que lui à l'époque? Aurait-elle déjà des troubles de la mémoire? Faut croire! « Et tu veux me faire croire que t'agis de manière responsable alors que la première chose que tu me proposes, là, c'est de foutre le bordel dans les rues de Seoul? T'es sérieuse là? » Et après ça osait dire qu'il avait une mauvaise influence sur elle. Non mais sérieusement...... Là il était plus la victime qu'elle ne pourrait le sous entendre! A peine furent-ils sortis de l'aéroport que Su Ah bipa sa voiture, faisant aussitôt stopper Yan Kai dans sa marche et lâcher les quelques valises qu'il tenait en main, un air dépité clairement tapissé sur son visage. « Et ça veut que je monte dans sa voiture après avoir sous entendu un carnage, non mais je rêve..... Taxi! » Lâcha-t-il, faignant d'en appeler un en fermant ses doigts, gardant ainsi juste son pouce levé. « Hors de question que je t'aide à progresser, j'ai encore quelques années à vivre et je tiens à les conserver! »

Wu Yan Kai & Lee Su Ah.

A l’entente de son rire, je ne pus m’empêcher de l’imiter. Ses blagues à la noix avaient réussi à me manquer et c’était vraiment affreux de se l’avouer. J’avais l’impression d’être une femme complètement désespérée. Comment je pourrais rire de ses blagues désormais misogynes ? Levant tout de même les yeux au ciel, je continuai mon chemin afin de rejoindre mon beau véhicule. Toutefois, comme toute femme qui se respecte, je me devais de lui poser quelques questions, curieuse d’en savoir plus. Grâce à mon cousin, je pourrais commérer et m’inquiéter plus ou moins pour les autres hommes de ma vie. Yan Kai était le premier d’une longue liste, à être parti pour la fierté de son pays. Personnellement, je ne souhaitais pas être complice de l’emprisonnement d’autres personnes. Et très vite, le nouvel arrivé me répondit. J’arquai un sourcil alors qu’il me raconta son récit. Hum, je n’étais pas vraiment surprise par la tournure des événements. Parfois, il était plus facile de s’amuser à des kilomètres de chez soi. Peu de personnes pouvaient nous connaître et au fond, aucune règle n’invitait le groupe à rester en contact. Et puis, ça restait des garçons. A ce sujet, ils n’étaient pas forcément très malins. Cependant, mon cousin ne semblait pas faire partie de cette clique. Si je devais être fière ? Je n’avais pas mon mot à dire. Le jeune homme était suffisamment grand et il faisait ce qu’il voulait de sa vie. Pourtant, je n’aurais pas tenu un tel discours il y a quelques années de cela. En effet, Yan Kai ne se gênait pas pour montrer son amour pour les femmes bien qu’il était en couple. Au départ, sa façon de faire m’avait plutôt agacé, me retrouvant finalement un peu dans cette histoire. Mais au fil du temps, j’avais fini par comprendre le pourquoi du comment. Du coup, je n’avais pas forcément envie de remettre sa parole en doute, bien que ce fût un parfait élément pour le taquiner. Et finalement, une petite phrase sortit de ma délicate bouche : « Ça serait bien la première fois. » J’échappai un rire moqueur avant de lui donner un coup de coude pour lui faire comprendre que je le taquinais simplement et que je buvais ses paroles. Toutefois, je ne manquais pas de rappeler à quel point l’étudiant pouvait exercer une mauvaise influence sur moi. Et bizarrement, Yan Kai ressentait le besoin de démentir. Rigolant de nouveau, je tentai de reprendre mon sérieux à la suite de sa remarque. « C’est une façon de parler, oh ! Et au moins, j’ai la gentillesse de prévenir ! Ils ont juste à déguerpir, le temps qu’on arrive ! » Il n’en ratait pas une. Franchement, en tant qu’adulte devenu responsable, le jeune homme aurait pu proposer ses services mais NADA. Voilà qu’il s’amusait à héler un taxi. Croisant les bras d’un air boudeur, je finis par souffler : « Ne joue pas le petit ange avec moi, ça marchera pas ! » Il s’inquiétait pour son prochain ou quoi ? Une chose était certaine : mon cousin me menait la vie dure. Comme si ce n’était pas suffisant de douter de ma sincérité, voilà qu’il commençait à avoir peur pour sa propre vie. Comme si j’étais capable de mettre fin à sa misérable vie (il n'avait peut-être pas tout à fait tort). Ah elle est belle la famille ! « Et tu préfères quoi ? Prendre des risques en restant un simple piéton au lieu de venir m’aider ? » Sans aucun bouclier, ni abri, Yan Kai ne tiendrait pas longtemps face à mes –in- compétences de conductrice. Si je roulais trop près du fossé, il n’aura qu’à donner un petit coup de volant pour me corriger … Dans le cas contraire, ma voiture terminerait sa route sur le trottoir et adieu le Wu ! Affichant un sourire malicieux, j’ouvris la portière de mon cabriolet bien décidée à partir.  L’étudiant n’allait pas me tarder à me rejoindre de toute façon. Il n’avait pas clairement pas les couilles de partir sans moi. Parce que oui… Il m’aimait trop pour ça et surtout il serait rapidement perdu avec sa mémoire de poisson rouge. Ah ah ! « C’est quand même con. Je venais juste de changer les pneus… » Haussant les épaules, je montai à bord de mon véhicule avant d’ouvrir la vitre pour y passer ma tête. « On peut y aller, t’as fini tes conneries ? » Il était temps pour nous de partir à l’aventure. Mais évidemment, mon cousin avait décidé de nous ralentir. De toute manière, ce mec était la limace de la famille. Pauvre petit. C’était dur de rivaliser avec une gazelle comme moi.