NOM : Kathaleeya. PRÉNOM : Malee. ÂGE : 23 ans, née le 12 décembre 1992. ORIGINES : thaïlandaises, un peu coréennes. NATIONALITÉ : la double nationalité thaïlandaise / coréenne. CLASSE SOCIALE : pauvre / moyenne, mais elle fait avec et se tire lentement vers le haut. ORIENTATION SEXUELLE : elle ne butine que chez les belles gow girls like girls like boys do. CURSUS UNIVERSITAIRE : gestion. MÉTIER : étudiante et toute nouvelle stagiaire (rémunérée) dans une agence. Code du règlement : baymax le bg . TU VEUX T'INVESTIR? : non merci :(

“ Rumour has it : hé Malee, tu vois qui c'est? t'sais la thaïlandaise, askip elle est gouine (V) + waaah tu crois? moi j'pense qu'elle a juste été contaminée par moeko (F) d'ailleurs ce serait pas à cause de ça que moe a quitté les wonsungis? genre elles seraient sorties ensemble et auraient rompu ? (F) + oh peut-être ! mais j'pense c'est qu'une passade en vrai (F) parce qu'elle a juste pas trouvé le bon gars c'est tout ( :( ) + n'empêche qu'elle cache trop bien son jeu cette fille, j'ai toujours cru que ses parents étaient des célébrités (F) mais on m'a raconté qu'elle s'était faite virée de chez elle (V/F) + et pendant trois ans elle a même caché le fait qu'elle avait un boulot ! (V) + en parlant de boulot, tu savais qu'elle a été embauchée dans une agence ? (V) + sérieux ? comme danseuse ? (F) + euh j'en sais rien... mais elle a rejoint un crew de breakdance (V) donc ce serait un peu bizarre non? + comment j'la vois trop pas faire de la breakdance... elle qui est si féminine, il paraît même qu'elle passe genre une heure à se préparer chaque matin (V) + non mais elle a grave changé, avant elle était super coincée (V) mais en ce moment elle se lâche plus (V)

“ Caractère : Elle a bien changé Malee, elle a évolué tel un chenipan passant au stade de chrysacier - eh oui elle ne peut pas encore prétendre être un papilusion. C'est en faisant des erreurs qu'on progresse, et elle en a fait tellement des erreurs, Malee.
Mais alors la nouvelle Malee, c'est qui ? C'est une fille un peu énergique, un peu joyeuse, un peu souriante. C'est une fille qui est tombée tout au fond du gouffre, et qui a réussi à se remettre sur pieds à la force de ses bras. Elle est forte Malee, elle donne l'impression de pouvoir tout endurer, tout supporter, comme si elle était capable de porter le monde sur ses épaules. Et c'est parce qu'elle a expérimenté cette solitude, des gens qui gardent tout pour eux, qui prennent tout le temps sur eux, qu'elle apprend petit à petit à lâcher du lest, à reposer sa colonne vertébrale et à se confier. Mais elle n'en reste pas moins cachotière sur certains sujets, ayant du mal à parler après tant d'années de mutisme. Aujourd'hui elle sourit moins qu'avant, Malee, mais ses sourires sont tous sincères, plus lumineux qu'avant, plus authentiques, plus naturels. Elle est persévérante Malee, elle se bat pour ses rêves, ses convictions, elle se bat pour ce en quoi elle croit, pour ses convictions, pour ses amis aussi. Pour ses amis surtout. Gentille et généreuse, elle aime profondément, de tout son coeur, elle accorde sa confiance et son amitié facilement, elle voit le bon chez chaque être, mais elle n'en est pas moins trop naïve. Elle est capable de tirer le meilleur de chaque situation, mais loin d'être trop optimiste, tout ce qu'elle a traversé ne l'a rendue que plus réaliste et positive. Elle est protectrice, toujours autant maternelle, elle a tendance à prendre un peu trop vite les gens sous son aile, à les traiter comme ses enfants. Parce qu'elle a trop d'amour en elle, elle a un instinct maternel un peu trop développé pour son bien être et celui de son entourage. Mais c'est ce même instinct maternel qui la rend parfois aveugle, irréfléchie. Malee, c'est une personne mature la plupart du temps, pourtant elle se laisse parfois aller à des élans d'impulsivité, agissant sans réfléchir quand ça concerne ses proches. Parfois quand elle sent que son coeur se gonfle trop, quand elle a trop l'impression d'étouffer, qu'elle va exploser, quand elle a besoin d'air, elle s'accorde des escapades, des fuites, parfois d'une heure, parfois d'une minute, mais elle s'en va, sans prévenir personne. Souvent elle appelle Hiroji pour ça. Et puis elle coupe tout, plaque ses responsabilités et puis elle s'aère. Mais malgré ça Malee, c'est une femme occupée, c'est une femme qui n'a pas de temps à perdre, qui vit un peu trop vite, et à cause de ça, elle a tendance à être un peu trop bordélique et désordonnée, oubliant bien souvent de ranger derrière elle. Elle est étourdie, elle a tendance à oublier beaucoup de choses, son cerveau étant rempli d'un peu trop de pensées.
Aujourd'hui, Malee, c'est une femme heureuse, qui s’épanouit de jours en jours.  

“ Once upon a time : Y a tellement de choses que j'ai toujours voulu te dire, maman, tellement de choses que j'aurais voulu te raconter. Alors pour une fois, écoute-moi s'il te plaît, juste écoute-moi.
Tu te rappelles de Bangkok ? Tu te rappelles de ce quartier malfamé dans lequel on vivait ? La vie était pas facile là-bas, mais vous étiez là, mais on était là. Une petite famille, pas nombreuse, mais soudée. Et je vous aimais fort, si fort. Plus fort que ma propre vie. Je n’étais heureuse qu’après de vous, dès que je mettais un pied dehors, la vie me paraissait si… dénuée d’intérêt. Et pourtant elle en avait de l’intérêt. Beaucoup même. Énormément. Mais je ne m’en suis rendue compte que quand j’ai rencontré cette fille. Hyorin. Elle avait pas froid aux yeux Hyorin. Dès les premiers jours de cours elle s’était déjà attirée tous les ennuis possibles. Elle me fascinait tu sais. On a fini par devenir amies. On est très vite devenues proches, malgré nos caractères différents. Peut-être un peu trop proches même. Le jour où on s’est embrassées c’était comme… une évidence. Non, ne dis rien. Je sais que tu peux pas comprendre ça. Je sais que c’était écœurant pour toi, dégoûtant, inhumain. Mais je l’aimais maman. Je l’aimais tellement. Elle était ma bouffée d’oxygène, elle me permettait de respirer, elle me permettait de vivre. Et pourtant devoir cacher notre relation me bouffait un peu plus chaque jour. Mais j’avais peur, peur de ta réaction, peur de votre réaction. Sauf que vous avez fini par le découvrir. Bien sûr. Et ça a été la fin d’un rêve, et le début d’un cauchemar. J’ose espérer que tu ne t’es pas rendue compte du mal que vous me faisiez, que vous auriez tout arrêté si vous aviez su. Devoir quitter Bangkok, devoir quitter tous ces souvenirs, devoir abandonner mes amis – mais tu ne te rappelles probablement plus de Dara. Et devoir abandonner Hyorin. Ça m’a brisée de l’intérieur. Détruite. Au revoir Thaïlande, bonjour Corée. Au revoir liberté, bonjour enfermement et déprime. Pendant cette année que j’ai passé à la maison, à apprendre le coréen, à m’occuper des tâches ménagères, et surtout à suivre ces prétendues séances chez le psychologue censé me guérir de cette maladie mortelle qu’est l’homosexualité. Beaucoup de temps est passé depuis, pourtant je me rappelle encore du goût écœurant des médicaments qu’il me donnait. Médicaments qui n’ont jamais marché, peu importe à quel point j’essayais. Tu l’ignores mais j’essayais oui, j’essayais si fort de changer. Quand je me suis rendue compte que ça ne marchait pas, j’ai alors fait semblant. Tu m’as présentée le fils d’une de tes amies, on est sortis ensemble. Ça a duré deux ans. On ne s’approchait, on ne se touchait, que quand tu étais dans les parages. Sinon, ce type n’était qu’un étranger pour moi. Et il ne tenait pas plus à moi. Et j’aurais pu continuer comme ça tu sais. J’aurais pu continuer comme ça tout le reste de ma vie, pour pouvoir grappiller quelques gouttes d’un amour que tu ne ressentais envers moi que parce que tu me pensais de nouveau hétéro. Pourtant j’ai fini par péter un câble. Je ne me rappelle même plus pourquoi. Je crois qu’il n’y avait pas de raison particulière. Mais c’est ce jour-là où j’ai fait mes valises, où je vous ai quittés, pour intégrer Digital City et l’université Yonsei dans laquelle j’avais été acceptée grâce à mes notes excellentes. J’ai dû enchaîner les jobs minables pour pouvoir avoir une vie un minimum correcte. J’ai intégré la fraternité des Wonsungis, dans laquelle j’ai réussi à m’épanouir. A cause de tout ça, de tout ce qui s’était passée, j’ai appris à me renfermer sur moi-même, à maudire mes différences, à essayer d’être normale, d’être comme tout le monde. J'ai tellement souffert maman, j'ai tellement souffert si tu savais. J'ai bien cru que j'allais mourir. J'ai failli mourir d'ailleurs. Mais alors que tout s'effondrait autour de moi, alors que j'étais en train de tout perdre, c'est là que je me suis rendue compte de tout ce monde qui m'entourait. C'est là que j'ai découvert à quel point mon entourage était composé de gens formidables. Ils m'ont aidée à remonter la pente, tous. Ils m'ont sauvée. Et petit-à-petit j’ai changé. Je sais que tu trouves ça dégoûtant mais j’apprends à m’assumer, j’apprends à vivre sans me maudire chaque jour pour ne pas être quelqu’un d’autre. J’ai fait des rencontres tellement belles, tellement merveilleuses. Quand j’ai perdu Hyorin, j’ai cru que tout était fini, j’ai cru perdre une partie de mon cœur. Et pourtant je crois que je recommence à éprouver quelque chose, que je recommence à aimer.
Une nouvelle vie s’offre à moi à partir de demain. Après des mois de recherches et beaucoup d’aide, j’ai enfin réussi à dénicher un stage dans une agence artistique. Et peut-être qu’un jour, peut-être que bientôt, je pourrai enfin toucher au but, caresser mon rêve, et devenir manager.
Tu sais maman, même si tu me détestes, même si je te dégoûte, je ne renierai plus qui je suis. Ni pour toi, ni pour personne d’autre. Tu sais maman même si tu ne supportes pas ça, j’aime les filles.
Au revoir maman. Prends soin de toi. Et n’oublie pas que je t’aime. Malgré tout.