Après une semaine tout bonnement exécrable ou même les messages de Young Jae n’avaient rien pu changer, Maru avait eu la grande surprise de se réveiller en ne supportant pas son corps et en rêvant d’être une fille. Génial. Heureusement qu’on était samedi et qu’elle n’avait aucune obligation à aller à l’université pour travailler. Que Dieu bénisse le samedi. S’il pouvait également choisir entre fille ou garçon pour elle, ça l’arrangerait. Et de préférence pas la situation d’entre deux où ses nerfs et sentiments étaient tellement à fleur de peau que ne pas pleurer relever de l’exploit et sortir de son appartement un miracle. Mais non aujourd’hui elle se sentait femme. De ce genre de sentiments qui vous prenaient au dépourvu lorsque vous regardiez le miroir, parce que même si votre esprit était celui d’une femme, le corps que vous voyiez dans le miroir était celui d’un homme et c’était tout bonnement malheureux. Maru avait au final passé sa journée à se préparer pour ressembler le plus possible à une femme, envoyant de temps à autre des messages à Young Jae lui demandant de ne pas aller nager trop longtemps avec les dauphins ou il allait se noyer.
C’était le genre de matinée qui lui permettait de se rassurer intérieurement et surtout de s’accepter. Parce qu’être ‘Gender Fluid’ c’était également chaque matin apprendre à se supporter, c’était craindre chaque nuit un changement, c’était se demander de quoi serait fait demain. Mais l’avantage de Maru c’est que ça faisait plus de neuf ans qu’il vivait avec ce problème. Neuf ans qu’il avait commencé à prendre le coup. Si au début ça avait été difficile notamment avec sa mère qui voulait absolument le guérir, le soutien de son psychologue lui avait permis d’apprendre à s’affirmer dans les deux cas, qu’il soit une fille ou un garçon. Parce même si sa mère voulait qu’il fasse un choix, et de préférence rester un garçon, le cœur de Maru balançait et balancerait encore longtemps entre les deux genres. C’était difficile parfois. Etouffant même. C’est pourquoi elle avait eu besoin de temps pour elle, à se regarder dans le miroir, à accepter ces jambes un peu trop musclés, ces cuisses fermes, ou encore cette pomme d’Adam qu’on voyait facilement. Heureusement que fille comme garçon, Maru prenait soin de son corps. Heureusement oui. Ca rendait les gestes plus normaux, moins déconnectés de la réalité. C’était moins dur d’appliquer des crèmes et autres soins du visage quand on le faisait tous les jours, beaucoup plus facile de se raser les jambes assez souvent parce qu’on pensait fille comme garçon que c’était plus gracieux.
Mais la matinée avait passé et après avoir passé une partie de celle-ci dans sa chambre avec une tasse de thé et des macarons, il avait fallu se rendre à l’évidence, une fois dans la salle de bain, juste le bas de son ensemble sur le corps, qu’elle devrait sortir. En effet dans ses mains trônaient le reste d’un soutien-gorge dont l’attache venait tout bonnement de céder arrachant des larmes à Maru. Ca c’était le côté dérangeant d’être une fille. Sous sa personnalité féminine, elle était trois fois plus sensible qu’à l’accoutumée et avait envie de pleurer pour un rien. Casser son plus beau soutien-gorge lui donnait le droit de pleurer d’après elle. Jetant l’objet de ses larmes sur le lit, elle se retourna vers son dressing pour en attraper un autre et le passer. Heureusement que ce n’était pas dépareillé avec le petit shorty qu’elle portait. Soupirant elle passa des collants noirs avant d’enfiler un petit short par-dessus. Le reste de la tenue était dans le même genre de simplicité, un débardeur noir, une veste cintrée par-dessus, une tenue assez féminine rehaussée par la paire d’escarpins noirs brillant qui l’attendait dans l’entrée. Contrairement à certaines personnes dans son cas, Maru avait un dressing plutôt bien rempli que ce soit pour son côté masculin que son côté féminin, et de se fait pouvait se changer totalement dans des vêtements achetés dans des magasins pour femme et rassurer son cœur.
Ce fut donc au final, une Maru pomponnée qui entra dans le supermarché non loin de chez-elle, sa perruque coiffée en deux queues de cheval avec un serre-tête pour parfaire le tout. L’avantage de ce supermarché, c’est qu’il était assez grand pour avoir un coin qui vendait des vêtements mais également des sous-vêtements, dont surtout des soutiens-gorges à sa taille. Car Maru ne se mentait pas. Même si elle en achetait des rembourrés histoire de parfaire l’illusion et surtout de se sentir plus femme, vu qu’elle avait un corps de garçon, forcément elle était plate comme une planche à pain. Trouvant finalement son bonheur, elle le déposa dans son panier avant de se diriger vers les caisses attrapant au passage la douche à la vanille qui lui avait fait de l’œil un peu plus tôt. Tandis qu’elle arrivait au niveau des caisses, elle remarqua que la plupart était bien encombrée et s’apprêta à attendre patiemment son tour quand une voix l’interpella. « Ah, venez, passez devant, je suis pas pressé. » Souriant, elle remercia le jeune homme d’un signe de tête, ne faisant pas plus attention à lui quand celui-ci l’interpella de nouveau la faisant se figer pour de bon. « Excusez-moi... est-ce qu'on ne se serait pas déjà vus quelque part ? »
« Je ne pense pas. » bredouilla Maru absolument gênée et c’était un mensonge. Sauf que Maru n’était pas douée pour le mensonge comme on pouvait le voir à la couleur rouge qui marquait sa peau dorée au niveau de ses joues. Si, ils s’étaient déjà vus quelque part. Pas plus tard que dans la semaine à la bibliothèque. Sauf que non Maru ne tenait absolument pas à ce qu’un de ses élèves la voit habillée ainsi. Non surtout pas. Elle passait déjà son temps à essayer d’attraper Kwang Ho pour lui faire promettre de ne rien dire, ce n’était pas pour qu’elle commence à supplier une nouvelle personne.
« Je … Vous avez du … vous … tromper. » termina-t-elle finalement lamentablement. Pour la discrétion on repasserait, et pour le mensonge également.
Attends, la madame, là, c'était pas un homme ? ft. Maru
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Attends, la madame, là, c'était pas un homme ? ft. Maru | Dim 8 Nov - 20:29 Citer EditerSupprimer
J'abandonnais Haewon après une longue heure et demi passée dans notre café habituel, à discuter de tout et de rien, évitant cependant d'aborder le sujet « Ilsu » à tout prix, pour ne pas nous enliser dans un truc pour lequel nous risquions de nous disputer au bout de quelques minutes. Je ne savais pas pourquoi il était comme ça avec tout le monde et à vrai dire, ce n'était pas toujours facile de gérer son sang chaud qui le faisait partir au quart de tour lorsqu'il était stressé ou qu'il avait quelque chose qui le préoccupait... mais même avec son côté impulsif et emmerdeur sur les bords, je l'aimais tout autant. Ce n'était pas une mauvaise personne, je crois, et dans tous les cas, il était beaucoup plus insécure que ce qu'il laissait voir aux gens. Ca ne se lisait pas forcément sur son visage, mais ça s'entendait à ses haussements de ton soudains, à sa façon de détourner la conversation lorsqu'on cherchait à lui poser des questions et à plein d'autres petits détails infimes que j'avais eu le temps d'observer au fil des mois. J'aimerais vraiment qu'il arrive un jour à régler les problèmes qui le tiraillaient de l'intérieur... pas pour moi ou pour le confort des gens qui l'entouraient, mais surtout pour lui. Ca devait être fatiguant de vivre dans sa tête, quand même.
M'enfin... je disais ça, alors que moi, je n'étais de loin pas mieux. Je n'aimais effectivement pas causer de ma personne, mais franchement, qu'on se le dise, si je restais aussi discrète au sujet de mes sentiments profonds, c'était pour une seule et bonne raison : qui aurait pu comprendre quoi que ce soit à ma situation, dans mon groupe d'amis ? Je n'aimais pas discuter de trucs pesants avec des gens qui ne pouvaient pas vraiment me soulager du poids du corps avec lequel j'étais née... et en plus, ça devait être difficile pour eux aussi de me voir dans un état de mal-être contre lequel ils ne pouvaient rien faire. Il n'y avait rien de plus culpabilisant pour quelqu'un que de se sentir impuissant face aux soucis d'un ami qu'on désirait pourtant aider, n'est-ce pas ?
Bon, allez, assez de blabla, j'avais des courses à faire avant de rentrer au dortoir. J'aurais vraiment voulu flâner dans les boutiques, mais le shopping, ça ne serait pas encore pour ce mois-ci, même si argh, je rêvais VRAIMENT de pouvoir enfin aller m'acheter de nouvelles tenues... ou juste de faire du lèche-vitrine... en sachant que ça m'amenait toujours à craquer et à regretter plus tard. Niaaaaargh, nan, Shinnie, nan... ne regarde pas les pantalons, encore moins les jupes et surtout pas les prix. Dans un soupir résigné, je m'enfonçais donc dans mon supermarché habituel, histoire d'acheter de quoi me nourrir pour les jours à venir et même si j'adorais cuisiner, ben là tout de suite, j'aurais préféré une nouvelle paire de chaussures. Ils étaient nuls mes potes, ils auraient pu m'offrir des bons d'achat dans un magasin ou deux, quand même...
Panier en main, je me mis donc à déambuler mécaniquement entre les rayons pour récupérer de la ripaille, puis partis faire la queue dans la file d'attente aux caisses. Passionnant. Vraiment... je ne savais même pas quoi taper pour vous décrire tout ça, tellement y'avait rien de particulier à noter au sujet de cette scène, alors voila, à la place, vous aurez eu droit à ces quelques lignes de remplissage et...
Oh, quelqu'un avec juste deux articles qui arrive vers nous.
« Ah, venez, passez devant, je suis pas pressé. »
Je souris doucement à la jeune femme et me décalais légèrement, après avoir capté son regard, histoire d'intervertir nos places, mais après quelques instants de réflexion, une étrange impression de déjà-vu m'envahit cependant. Penchement de tête sur le côté, froncement de sourcils.
« Excusez-moi... est-ce qu'on ne se serait pas déjà vus quelque part ? »
Je n'étais VRAIMENT pas du genre à aborder les inconnus comme ça parce que le regard des gens me faisaient peur de manière générale, mais pour le coup, la curiosité avait été plus forte que le reste.
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Re: Attends, la madame, là, c'était pas un homme ? ft. Maru | Dim 8 Nov - 22:38 Citer EditerSupprimer
do i really look like a girl ?
Cha Myung Shin & Ahn Maru
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Re: Attends, la madame, là, c'était pas un homme ? ft. Maru | Mar 29 Déc - 10:16 Citer EditerSupprimer
Elle 'ne pensait pas' qu'on se soit déjà vues, hein... ? C'est fou, ça, j'avais l'impression de me voir moi au bar où je bossais, ce jour où j'étais tombée sur Ilsu, Nora et Haewon qui avaient voulu me faire une surprise en passant me voir au boulot, sans même savoir ce que je faisais exactement là-bas ni « qui j'y étais ». Rien que d'y penser, c'était gênant... j'avais réagi comme un fugitif. M'enfin bon, n'en parlons pas, tout ça s'était finalement arrangé pour le mieux, après tout, alors c'était tout ce qui devait compter. Quand à cette dame à la voix un peu feutrée, je ne comptais pas insister malgré ma curiosité à son sujet. Pourquoi ? Parce que c'était mal élevé et que de toute façon, ça ne m'apporterait pas grand chose de savoir si oui ou non l'impression très forte qui était en train de se former en moi était bel et bien correcte.
Ouais... mais... j'sais pas, la pauvre, elle avait l'air tellement paniquée de me voir et surtout que je lui aie posé ma dernière question... comment est-ce que j'allais m'empêcher de chercher à en savoir plus, moi, hein ? Impossible. En plus, avec quelqu'un qui mentait aussi mal que ça, la tentation était beaucoup trop grande. Boooooon... « Ah... oui, sans doutes, désolé, j'ai du confondre. » Je lui offris un magnifique sourire, au moins aussi faux que la couleur de mes cheveux, découvrant ainsi ma rangée de dents blanches, puis la laissais s'occuper de ses courses tout en commençant à la passer au scanner des pieds à la tête, pendant que son attention était dirigée sur autre chose. Hm... épaules un peu larges, quand même... hanches droites et ce visage qui me disait quelque chose.
No way. C'était pas... ? C'était pas le bibliothécaire ?!
Sur le coup du choc, mes grands yeux s'ouvrirent comme des soucoupes et je m'empressais de faire passer mes courses, une fois à peu près remise du choc. Non non non, ne pars pas trop vite, je dois te parler et te poser des questions ! Ou... au moins te suivre, alors. Je sais, je sais, ça faisait gros pédophile qui traquait une petite fille, ce n'était absolument pas dans mes habitudes, mais c'était aussi la première fois de ma vie que je croisais quelqu'un « comme ça », qui se promenait l'air de rien dans cette ville avec des habits pareils...
Une fois mes achats emballés, je courus donc hors du magasin, puis cherchais la personne qui m'intéressait avant de bondir en avant pour m'en approcher et la suivre discrètement, comme un petit poussin qui resterait derrière sa maman. J'en revenais vraiment pas... c'était... comment dire... je me sentais tellement moins bizarre, d'un coup. Mon bizarre et surtout moins seule, même si cette fille-là, je ne la connaissais absolument pas. Si ça se trouve, elle avait un caractère que je ne supporterais pas, ou vice versa, mais pour le moment, c'était la fascination qui primait et je ne me posais pas ce genre de questions. Une fois qu'on arriva à hauteur d'un passage piéton qui venait de passer au rouge, je pris donc mon courage à deux mains et m'arrêtais à son niveau, sur sa gauche, levant doucement le regard sur son visage pour l'observer un peu. Allez. « C'est pas grave, vous savez ? Je... vais pas le répéter aux gens. » En me sentant rougir à mon tour, je reposais mon attention sur les voitures devant nous. « C'est courageux... hum, excusez-moi de vous avoir suivi. » Ouais, après tout, c'était pas très poli.
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