NOM : Jeong. Si tu retires le "je" du début et que tu remplaces par un "t", ça fait "Tong". Tong Jae Hwa. Bah oui, c'est con. PRÉNOM : Jae Hwa. Le Hwa de la fin, c'est le cri de la sage femme qui a aidé sa mère à accoucher et à qui elle a foutu une beigne dans la gueule à peine le cordon de coupé. ÂGE : 20 ans tout juste, c'est encore une petite chose qui a le monde a découvrir ! ORIGINES : Coréenne mais elle aurait apparement un ancêtre sosie officiel de Bruce Lee et de Rocky Balboa dans une branche obscur de son arbre généalogique...NATIONALITÉ : Coréenne mais là encore, la Chine a plusieurs fois demandé à la naturaliser suite à ses soupsons de filiation avec Jackie Champ et Bruce Lit CLASSE SOCIALE : Dans la moyenne, elle aurait pu devenir riche en faisant carrière dans un sport de combat mais après avoir manqué de tuer son prof de judo avec un coup de boule digne de Zidane, elle est devenue interdite de compétition. ORIENTATION SEXUELLE : Sunnysexuelle malgré elle, mais si il est toujours vivant aujourd'hui, c'est grâce à ça CURSUS UNIVERSITAIRE : Elle fait des études d'ethnologie et a l'intention de préparer une thèse sur les répercussions de la civilisation Amozone sur le monde moderne. Les guerrières amazones hein, celles qui se coupaient un nichon pour mieux tirer à l'arc. Pas le site sur lequel t'achète l'intégrale de la série Hannah Montana en cachette. MÉTIER : Elle est coursière et conduit horriblement mal. Quand elle ne manque pas de tuer les gens en les tabassant, c'est en leur roulant dessus qu'elle manque de les foutre 6 pieds sous terre. Code du règlement : Baymax TU VEUX T'INVESTIR? : J'ai des bleus à chouchouter et à aimer de toute la force de mon coeur

  “ Rumour has it : On raconte que quand elle était en petite section, elle aurait mis sa race à un CP (FAUX : il était en CM1, sans déconner ça va bien un temps la dévalorisation mais rendons à César ce qui est à César quoi !) + On la surnommerait Pitbull (VRAI : mais pas parce qu'elle est chauve, qu'elle porte toujours des lunettes de soleil et qu'elle chante "I know you want me" au milieu d'une avalanche de culs. Nan. On l'appelle Pitbull parce qu'elle peut te bouffer à tout moment. Comme un pitbull.) + Elle aurait cassé le nez de deux de ses entraîneurs de karaté en l'espace de 6 mois (VRAI : ces derniers n'ont jamais voulu s'expliquer sur la façon dont c'est arrivé, probablement parce que c'est la honte pour un karatéka suprême de se faire laminer par une gamine de 13 ans) + Qu'elle serait totalement insensible à la douleur (FAUX : un jour, elle a foncé dans le pare-choc d'un 4x4 alors qu'elle était sur un vélo dont les freins étaient à moitié bousillés. Ça lui a valu 6 points de suture au poignet et elle a dit "Ça picote", preuve qu'elle doit ressentir la douleur. De façon très limitée mais quand même.) + Que ses parents sont en réalité des ninjas espions surentraînés qui auraient élevé leur fille dans le but d'en faire une machine de guerre plus puissante qu'un pet d'usine nucléaire (FAUX : sa mère est une simple secrétaire médicale et son père est dentiste. Le dentiste qui s'est d'ailleurs occupé de soigner toutes les mâchoires fracturées et dents dégommées par sa progéniture chérie) + Qu'elle serait amoureuse de son meilleur ami (VRAI : c'est un peu le drame de sa vie, être amoureuse d'un type qu'elle met au tapis en 2 secondes chrono et qui en plus est assez gland pour ne pas se rendre compte de ce qu'elle éprouve pour lui depuis la primaire. Si en plus il se met à vendre des prospectus pour le développement durable dans la rue là ce sera le pompon...) + Qu'elle serait très studieuse (VRAI : quand elle décide de se mettre au boulot et qu'elle est dans un environnement propice aux révisions, elle peut devenir un vrai rat de bibliothèque. Mais si on la dérange... Disons qu'un élève a déjà terminé aux urgences parce qu'il faisait trop de bruit en mâchant son chewing-gum quoi... Notons qu'il ne risque plus de poser ce genre de problème puisqu'il a perdu toutes ses dents au passage.) + Qu'elle aurait déjà été championne de boxe thaïlandaise (VRAI ET FAUX : elle a gagné un concours clandestin quand elle était au lycée, à un moment où Kwan Sun sortait avec une autre fille et qu'elle avait besoin d'extérioriser sa rage pour ne pas risquer de le tuer lui. Les autres boxeurs qui ont fait les frais de ses pétages de plomb savent maintenant qu'il ne faut pas sous-estimer une petite brune en colère qui crève de jalousie)

“ Caractère :
Le 25 août 2014, enquête réalisée par l'association sportive de Yonsei

SA MÈRE : Mon mari et moi avons toujours tenté de... vous savez, canaliser les excès de violence de notre fille. C'est quelqu'un d'adorable, elle est dévouée et se plie toujours en quatre pour sa famille, à la maison elle n'a jamais fait de colère ni rien mais ce sont certains éléments extérieurs qui... qui font ressortir ce côté d'elle. J'aimerai vraiment vous dire qu'elle sait se contenir mais malgré toute sa volonté, nous voyons bien, mon époux et moi qu'elle a énormément de mal. Du coup, nous avons voulu la pousser à se défouler en pratiquant des sports de combat mais c'est devenu encore pire : avant, elle tapait ceux qui l'embêtaient un peu au hasard mais maintenant qu'elle sait comment tuer quelqu'un avec un pouce j'ai toujours peur de la voir arriver une nuit pour me demander de l'aider à cacher un cadavre... (son mari lui murmure quelque chose à l'oreille) Oui non je ne sous-entends ABSULUMENT PAS que Jae Hwa serait réellement capable de tuer quelqu'un ! Ma fille n'est pas un monstre ! Elle est juste... Plus forte que la plupart des personnes de son âge... Et même du monde entier je pense. Mais c'est un amour quand on sait comment la prendre. Si vous vous attirez ses bonnes grâces, vous ne le regretterez pas.

SON PÈRE : L'avantage avec Jae Hwa, c'est que depuis qu'elle sait comment mettre une beigne, non seulement j'ai jamais eu autant de clients au cabinet de ma vie, mais en plus je sais que si jamais quelqu'un me cherche des noises, il ne survivra pas très longtemps (il se met à rire, sa femme lui donne un coup de sac dans le visage, il se reprend) Enfin ce que je veux dire c'est que Jae est une fille qui sait se défendre, je ne m'en fais pas pour elle. Ce qui m'inquiète un peu, c'est que sous son apparence de dure à cuire, elle reste sensible et ça les gens ont tendance à l'oublier. C'est pour ça que j'ai autant de client (il glousse, nouveau coup de la part de sa femme). Non d'accord pardon. Je pense que si vous acceptez ma fille dans l'équipe de judo de la fac, vous ne le regretterez pas. Car même si vous perdez une compétition, et bien que cela me semble assez improbable avec Jae dans vos rangs, vous aurez toujours la satisfaction de vous dire que les membres du club adverse seront tellement édentés qu'ils ne pourront même pas se vanter d'avoir gagné. C'est toujours ça de pris.

SON ANCIEN ENTRAINEUR DE JUDO : Ce n'est pas une fille. C'est un monstre. Je ne comprends toujours pas comment une petite chose comme elle peut être aussi forte, c'est tout simplement pas croyable. Ses parents m'avaient prévenu qu'elle était un peu spéciale comme gamine et surtout qu'elle a une sorte de maladie ou je sais pas trop quoi qui fait qu'elle ressent quasiment pas la douleur. Mais quand je l'ai vu mettre tous mes gars au tapis en deux tours de mains, j'avoue que même moi j'ai cru que j'allais me chier dessus. Un jour, elle est arrivée au club tellement en colère qu'elle a fait un carnage : j'crois bien qu'elle a cassé un bras et pété la chicot d'un de mes élèves ! J'ai voulu intervenir mais quand je me suis interposé entre elle et sa future victime, elle m'a foutu le coup de boule de ma vie et je suis tombé dans les pommes. J'ai perdu toute ma crédibilité devant mes élèves, j'avais tellement honte que j'ai déménagé. Elle a pourri ma carrière la garce. Et mon nez.

SON ANCIEN PROF DE YOGA : J'ai vraiment essayé de la canaliser. Vous savez, je suis un professionnel, j'enseigne le yoga à tous types de personnes : certaines ont beaucoup de colère en elles, d'autres sont juste inspirées par la beauté de cet art et il y a également ceux qui sont curieux. Je suis parvenu à  transformer tous les membres du club en de fervent adeptes du yoga. Mais je ne veux plus jamais avoir à faire à une furie comme Jae Hwa. Je me souviens encore du jour funeste où je lui ai demandé d'imaginer que le ruisseau tranquille passait entre ses jambes et que la brise légère lui chatouillait le visage. Elle m'a demandé si je me moquais d'elle, puis m'a donné un coup dans l'entre-jambe en disant qu'elle espérait que moi aussi je le sentais maintenant le ruisseau qui coule. J'ai mis des mois à m'en remettre psychologiquement et je ne vous parle même pas physiquement. Maintenant je ne peux plus faire la position du lotus. Cette grognasse à ruiné ma carrière.

KWAN SUN : J’en pense que sans elle je peux vivre mais je ne peux pas être, c’est genre le complément de moi tu vois ? C’est ma meilleure amie, ma pire ennemie, c’est un mélange absurde d’un tas de trucs mais je l’aime et ça s’explique pas. Jae Hwa elle fait peur, c’est pas une nana normale, des fois tu piges keudal elle te tape dessus parce que tu respectes pas les meufs ( j’oublie qu’elle a des boobs des fois mais, passe deux heures de ta vie avec elle mon gars, tu vas piger direct ce que je veux dire ! ) Alors je m’adresse à elle comme si c’était mon poto mais MAUVAISE IDÉE ! Après ( et ça je le garde bien pour moi ) ma bff, c’est la meuf la plus adorable au monde ( si c’était qu’une peste, takru ça serait ma bff ? T’es con toi ! Je suis pas maso, fin, juste ce qu’il faut ) je sais que je peux compter sur elle et elle sur moi, c’est mon amie à la vie à la mort, t’as pigé ? Ouais, Jae Hwa… C’est ça, même un peu beaucoup plus que ça.

“ Once upon a time :


C'est le premier jour d'école de sa vie et Jae Hwa boude. Elle est pas contente parce que sa mère l'a obligée a porter du rose bonbon super flashy et super moche alors qu'elle préfère le bleu ciel. Elle a que quatre ans, mais elle sait déjà qu'elle doit ressembler à rien, mis à part peut être au sosie d'un de ces abrutis de petits poneys qui chient des arc en ciel. Assise contre un arbre pendant la récréation, elle fait passer sa mauvaise humeur en construisant une petite cabane pour les fourmis pendant que les autres gamins courent partout en gueulant comme des possédés. Elle, elle est toute calme dans sa petite robe moche. Voir les petits insectes se réfugier dans la nouvelle maison qu'elle vient de leur fabriquer la rend toute contente et elle sourit quand soudain, l'ombre se fait au dessus d'elle. En relevant la tête, elle s’aperçoit que ce sont deux grands de la moyenne section qui la regardent un peu de travers.

« T'as cru que t'étais une poupée Barbie ? T'es moche comme ça, et tes nœuds dans tes cheveux, même qu'ils sont encore plus moches parce que t'es méga moche. »

Les gosses sont vraiment des raclures quand ils s'y mettent. En premier lieu, Jae Hwa est tentée de pleurer comme toutes les petites filles des son âge quand elles se font insultées gratuitement (ou pas parce que sa robe est quand même vraiment moche) par des mômes un peu plus grands mais... Mais au fond d'elle, elle sent une colère qui bouillonne, quelque chose qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. Ça monte tellement que ça finit par la prendre à la gorge et lui fait tourner la tête. Elle serre ses petits poings de gamine, se lève et, sans prévenir, se jette sur le plus grand des deux pour lui foutre la beigne de sa vie. L'autre morveux regarde le spectacle d'un air totalement ahuri pendant que son pote se fait limite massacrer. Peut être qu'au fond, il sait qu'après, c'est lui qui va y passer... En tout cas, Jae Hwa s'acharne bien comme il faut en hurlant entre deux coups de boule :

« C'EST TOI LE MOCHE SALE MOCHE T'ES ENCORE PLUS MOCHE QUE DES FESSES DE MAMIE EN PLUS TA BOUCHE ELLE SENT MAUVAIS COMME UN RAT QUI SERAIT MORT DEPUIS 2 MILLES ANS ! »

Finalement, le deuxième mioche reprend ses esprits et courre en chialant chercher la maîtresse qui découvre avec horreur le triste spectacle d'une petite fille de 4 ans en train d'émasculer psychologiquement et de défigurer un moyenne section. Elle les sépare tant bien que mal et convoque d'office les parents de Jae Hwa. Elle leur conseille d'apprendre à mieux tenir leur enfant et de ne plus la laisser avoir un tel comportement au sein de son école. Mais au fond d'elle, Jae Hwa sait qu'ils auront beau tout faire, de toute façon maintenant c'est trop tard : l'autre teubé de môme qui a voulu jouer au petit caïd vient de réveiller le dragon.




Jae Hwa vient de se faire virer du club de taekwondo. Elle a vraiment les boules, parce qu'elle aimait vraiment ça et qu'elle était super douée. Mais bon. Elle a pété la dent de trop et les parents des autres garçons de son groupe ont commencé à se plaindre : que leur môme commençaient à perdre totalement confiance en eux à force de se faire marave par une fille et patati et patata... Mais elle y peut rien elle si c'est que des tafioles ! En plus son père est super content quand il rentre du boulot et qu'il a dû s'occuper des gamins qu'elle a taclé. Ils ont même inventé un tchèk qui varie selon le nombre de dents qu'elle a pété en un coup (mais ils le font en cachette parce que la maman approuve moyen que sa fille chérie soit un machine à tuer). Quoiqu'il en soit, elle est vénère, mais surtout triste. Installée sur un banc du stade de sport elle réfléchit un peu à la façon dont elle va annoncer à ses parents qu'elle s'est faite dégagée comme une malpropre. Elle soupire puis relève la tête en direction du terrain de basket devant elle. Un petit groupe de mecs s'amuse à faire des paniers et parmi eux, elle reconnaît sans peine Kwan Sun, son meilleur ami. Lui aussi va bien se foutre de sa gueule en l'apprenant et ça, ça la fait encore plus chier. Parce que si il y a bien une personne au quotidien qu'elle se retient de tuer, c'est Suny. Pendant longtemps, elle s'est persuadée que si elle l'épargnait comme ça, c'était juste parce qu'elle vouait un culte à la grande sœur de ce demeuré et qu'elle ne voulait pas que Kyong Hee la voit comme une sorte de sauvage. Mais depuis quelques jours, elle a un gros doute.

C'est que pendant la semaine dernière, sa mère a essayé de la faire passer à la casserole en lui posant des questions sur sa vie privée. Jae Hwa est pas du genre à cacher des trucs à ses parents, c'est pourquoi elle a été plutôt surprise par la curiosité soudaine de sa mère mais finalement, quand cette dernière a posé la question fatidique, elle a compris :

« Dis donc ma foufoune tu aurais pas un garçon en vu ces derniers temps ?
- Quoi ? Non, pourquoi tu dis ça ? A chaque fois qu'un garçon est près de moi, soit je le tabasse, soit il s'en va en courant. Et puis de toute façon ça m'intéresse pas les garçons.
- QUOI ? Tu aimes les filles ?! Je veux dire... Si c'est ça je te jugerai pas ma chérie tu sais, avec ton père on a toujours prôné la tolérance et si c'est...
- WOOH ! WOHWOH NAN DU TOUT ! l'arrête Jae qui sent que la conversation commence à partir en couille sévère. Ce que je voulais dire c'est que pour le moment j'ai pas envie de me mettre avec un garçon, c'est tout !
- Ah ! D'accord... D'accord... Enfin, si je te posais la question, reprend sa mère, c'est parce que je te vois souvent aller chez les Ahn et sortir avec leur fils, Kwan Sun...
- Kwan Sun est un débile, je tomberai jamais amoureuse d'un machin pareil. »

C'était simple, catégorique, direct. Et pourtant, là tout de suite, pendant qu'il joue au basket, Jae Hwa n'arrive pas à s'empêcher de le mater. C'est vrai qu'il est mignon quand même. Et puis ils rigolent bien ensemble quand ils essaient pas de s'étriper mutuellement... Elle a beau lui coller des pins, il revient toujours vers elle et même lorsqu'il la traite comme un mec, elle finit par lui pardonner. Du coup, Jae se met à rougir sans vraiment savoir pourquoi. Enfin si, justement, elle sait pourquoi et c'est bien ça le problème. Le problème, c'est que sa mère n'avait peut être pas totalement tord en fin de compte. Peut être qu'elle l'aime un peu plus qu'elle ne veut bien l'admettre... Elle enfonce son visage dans ses mains et gueule un grand coup :

« PUTAIN MAIS C'EST PAS VRAI, POURQUOI LUI ?? »

Elle prend une grande inspiration et tente de se calmer du mieux qu'elle le peut. Elle est sur le point d'y parvenir d'ailleurs quand un cri au loin attire son attention. Sur le terrain de basket, Kwan Sun s'excite un peu et hurle comme un demeuré :

« ENVOIE LA BALLE ! ENVOIE ENVOIE ENVOIE ! »

Jae Hwa sent d'ici le coup foireux mais elle n'a même pas le temps de dire ou même penser quoi que ce soit que Kwan Sun, le mec de qui elle vient quand même de réaliser qu'elle est amoureuse, se prend le ballon de basket en pleine gueule et est assommé sur le coup. Enfin elle suppose qu'il est tombé dans les pommes parce qu'il est étendu par terre comme une merde et il bouge plus. Jae est tellement désespérée qu'elle a même pas l'idée de se demander si il va bien ou si il est pas mort : elle enfonce de nouveau sa tête dans ses mains et maudit le mec là haut qui a décidé qu'elle, une fille avec une force de titan, tombe sous le charme d'une crevette sans muscle.



Jae Hwa a un mec. Il est plutôt mignon, sympa, sportif... Mais il n'est pas celui qu'elle voudrait. C'est pas Kwan Sun quoi. Mais comme ce débile a décidé de se maquer, elle pouvait pas rester éternellement célibataire à le regarder vivre comme une conne. Alors elle a accepté de sortir avec Joon, un des seuls mecs qui ne se laisse pas impressionner par sa force. Peut être parce que lui aussi est du genre musclé sans pour autant le montrer à toute la populace. En tout cas, Jae Hwa l'aime bien, ils passent du bon temps tous les deux. Et puis au moins maintenant la rumeur selon laquelle elle serait amoureuse de Kwan Sun a arrêté de tourner. Son honneur est sauf. Parce que si elle a enfin décidé d'arrêter de se voiler la face, elle a quand même sa fierté : et laisser les autres penser qu'elle puisse être amoureuse de l'autre crevette, c'est trop la honte. Enfin, maintenant qu'elle y pense, l'autre crevette a quand même réussi à se trouver une nana. Et puis la puberté, définitivement, ça l'a changé. Il était déjà mignon avant mais maintenant, elle le trouve carrément super canon. Ça la fait bien chier d'ailleurs. Mais ce qui la fait le plus chier, c'est la jalousie qui la bouffe quand elle le voit avec sa pétasse, l'autre laideron encore plus débile que lui (et c'est dire franchement).

Souvent, Jae Hwa se demande quand même ce qu'elle a de plus qu'elle. Est ce que c'est parce qu'elle est plus féminine ? Parce qu'elle a les cheveux longs ? Parce qu'elle a teint sa tignasse en blond ? Elle sait pas et elle se persuade qu'elle s'en tamponne le coquillard. Mais toutes ces questions de petite pucelle en chaleur, ça lui casse les noix et donc ça, l'énerve. C'est pourquoi elle a investi la salle de muscu de l'équipe de foot américain du lycée et tabasse le puching ball en imaginant que c'est la tête de Kwan Sun. C'est d'ailleurs ce qu'elle est en train de faire quand soudain, quelqu'un derrière elle gueule :

« BOUH ! »

Jae Hwa sursaute et fout un magistral crochet du droit en plein dans la tronche de son mec. Heureusement pour lui, c'est une montagne et il ne fait que légèrement tanguer sous la violence du coup. Apparemment pas spécialement traumatisé par cette attaque, il se penche vers sa copine et lui colle un bisous sur le coin des lèvres. Jae Hwa aime bien quand il fait ça alors elle se calme et lui sourit. Elle aime vraiment bien ce garçon. Pas comme lui voudrait qu'elle l'aime, mais beaucoup quand même, c'est déjà ça.

« Pardon, je suis désolée, je voulais pas te frapper, elle s'excuse en frottant la marque qu'elle a laissé sur sa joue.
- Fallait bien que tu t'acharnes sur autre chose que ce pauvre puching ball au bout d'un moment, répond t-il en haussant les épaules, amusé. Disons que je me suis porté volontaire pour morfler un petit instant à sa place ! »

Jae Hwa lui donne un petit coup dans l'épaule en souriant, petit coup qui est à peu près l'équivalent d'une pichenette selon ses critères mais qui est, au sens du reste du commun des mortels, aussi puissant qu'un coup de boule de mammouth. Violent quoi. Joon a la gentillesse de ne rien laisser paraître alors qu'il pleure sa race intérieurement tellement il a mal. Il se contente juste de se masser un peu le bras pendant que Jae passe une mèche de cheveux derrière son oreille en regardant ses pieds, un peu gênée :

« Je suis un peu énervée aujourd'hui, tente t-elle de s'expliquer sans pouvoir le regarder dans les yeux.
- A cause de Kwan Sun ? devine Joon. »

Jae Hwa est trop honnête pour oser lui mentir. Elle hoche donc la tête pendant que Joon sourit d'une façon un peu triste. Ça brise le cœur de la petite brune de se dire que c'est à cause d'elle qu'il est comme ça. Au final, elle a l'impression de faire subir à Joon ce que Kwan Sun lui fait vivre en permanence. Sauf que lui, il ne s'en rend pas compte parce qu'il est débile. Alors qu'elle, elle sait très bien qu'elle n'est pas réellement amoureuse de Joon.

« Jae, je sais que Kwan Sun est... plus que ton meilleur ami. Je sais que tu ne veux pas l'avouer et je peux comprendre ça parce que... parce que c'est Kwan Sun quoi. »

Jae Hwa est bien obligée d’acquiescer parce qu'il a raison : c'est pas le truc qu'elle a le plus envie de crier sur tous les toits. Et même si elle a quand même envie de défendre le mec dont elle est amoureuse, elle est forcée d'admettre que si il n'a pas percuté depuis le temps qu'elle était amoureuse de lui, c'est vraiment que c'est pas une flèche le bonhomme.

« Je le sais mais je ne veux pas renoncer à toi pour autant, continue Joon en la surplombant de toute sa hauteur et de toute sa carrure de quaterback musclé comme un lutteur. Tu es ma petite amie et je ne veux pas que tu souffres à cause d'un mec qui n'en vaut pas la peine. »

Jae Hwa mordille sa lèvre. Elle sait bien au fond d'elle que ça va pas être aussi facile que ça de faire une croix sur Kwan Sun. C'est son meilleur ami, ils vivent quasiment l'un chez l'autre, elle le voit tout le temps... Bref, c'est chaud de se le retirer de la tête dans ces conditions. Mais elle a envie d'essayer parce qu'elle sait que Joon, c'est un bon mec. Et que lui au moins, il la voit autrement que comme une machine à tuer. Elle hoche la tête et lui sourit de nouveau.

« Ça marche, dit-elle. »

Tu parles.



« Alors Jae Hwa, comment te sens-tu une semaine après ta rentrée ? »

Je regarde le psy installé devant moi en haussant un sourcil. J'aime pas ce mec, je le trouve incompétent. Dès la première séance il a réussi à m'énerver en déclarant que j'avais beaucoup de colère à extérioriser. Sans blague ! Putain faut pas être Einstein pour deviner ça, d'autant plus que le médecin qui m'a transféré ici a bien précisé que j'avais une incapacité critique à gérer la colère MAIS QUEL BOUFFON PUTAIN ! D'un coup, je me lève et vais donner un grand coup dans le sac de sable que le psy a accroché dans un coin de son bureau. L'autre con gratte un truc dans son carnet Pucca ou je sais pas trop quoi mais avant qu'il ne tire des conclusions trop hâtives, je me tourne vers lui et précise :

« C'est vous qui m'énervez, pas la rentrée. Quoi que... la rentrée aussi. »

Et je donne un nouveau coup dans le sac. Les poings serrés, je continue de frapper en parlant :

« Tout me rattrape : j'pensais que je pourrai partir sur de nouvelles bases, que j'aurai pu enfin tourner la page sur toutes ma vie d'avant MAIS NAN ! L'autre crevette, Kwan Sun, il a décidé de me suivre même à Yonsei ! Je sais même pas comment il a réussi pour entrer dans cette fac, ce mec est débile ! Des fois je me dis qu'il a dû tricher mais même là il serait incapable d'avoir une anti-sèche sans finir par se faire cramer parce qu'il voudrait trop montrer à tout le monde qu'il gruge comme un thug ! Du coup je pensais que c'était sa sœur, Kyong Hee qui lui avait réservé une place mais elle a trop d'éthique professionnel pour ça, c'est tout simplement impossible ! Donc je sais pas ET CA M'ENERVE PUTAIN ! »

Le psy hoche la tête, pire que Oui-oui sur un dos d'âne et ça me gonfle ça aussi. Puis il met son stylo dans sa bouche et en mordille le capuchon. Je peux pas m'empêcher de penser que si Yi Ming, le chinois qui est aussi dans mon dortoir, voyait ça, il ferait une syncope à cause de tous les microbes qui sont sur le plastique. Putain mais pourquoi je pense à ça moi ?

« Et votre filière vous plaît au moins ? Vous êtes dans une fraternité ?
- Oui, j'adore ce que je fais et j'ai rejoins les Gumis. Ils sont tous bizarres là dedans mais je m'y sens bien. Je suis juste triste que ma meilleure amie soit pas avec moi.
- Kwan Sun y est aussi ?
-Nan et croyez moi, c'est une bonne chose sinon je crois que je l'aurai déjà tué. »

Il doit probablement écrire « pulsion meurtrière » dans la marge de son cahier. Ou alors il en a rien à foutre et il fait un morpion contre lui même. Vu le machin, ça m'étonnerait même pas. Le psy regarde sa montre et pose ses lunettes sur son bureau avant de se lever et de venir près de moi. Il pose sa main sur mon épaule et me dit :

« La séance est terminée, mais vous savez mademoiselle Jeong, parfois pour tourner la page, il faut savoir étendre ses horizons, tenter de nouvelles expériences. Faites vous des amis, allez vers les autres, ne restez pas bloquée sur votre meilleur ami. Pourquoi ne pas retenter l'expérience avec un gentil garçon comme Joon ? Si vous continuez sur cette voie, on risque de vous prendre pour une pauvre fille... »

La colère me monte au nez d'un coup. MOI ? UNE PAUV'FILLE ? J'écarquille les yeux et tourne la tête vers le psy avant de prendre un peu de recul et de lui donner le plus beau coup de boule de ma vie. Il pousse un petit cri de douleur et tombe par terre. J'crois que je lui ai pété le nez parce que ça pisse le sang mais rien à foutre : je lui gueule dessus.

« C'EST VOUS LE PAUVRE MEC ESPECE DE SALE CON ! ESSAYEZ ENCORE UNE FOIS DE M'INSULTER ET JE VOUS MASSACRE, APRES JE CAILLASSE VOTRE BAGNOLE ET JE CRAME VOTRE BUREAU ! ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE AVEC VOS CONSEILS A LA CON, ESPECE DE PEAU D'ZOB ! »

Là dessus, je tourne les talons et sors du bureau en claquant la porte tellement fort que la petite vitre sur le battant se fissure. Je m'en tape. Une fois dehors, je sors mon portable de ma poche et appelle le premier numéro sur ma liste des favoris. Ça caille sa race, je frissonne et souffle sur ma main qui tient pas le portable pour me réchauffer pendant que ça sonne à mon oreille. Quand, enfin, ça décroche, je dis :

« Suny ? T'es où ? Rejoins moi tout de suite, j'ai besoin de taper quelqu'un. »

Je raccroche avant qu'il ne me réponde et renifle un coup en lui envoyant l'adresse du parc qui se trouve juste à côté du bureau de mon (ex) psy. J'ai les yeux qui piquent un peu parce que mine de rien, ça fait pas du bien de se faire traiter de pauvre fille mais Suny va venir et ça ira mieux. Ça va toujours mieux quand il est là, même si j'ai envie de le massacrer la plupart du temps. Quand j'ai besoin de lui, il me fait jamais faux bond. Il va venir c'est sur.

Et je vais l'accueillir avec un kick dans la gueule. Un kick d'amour.