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    :: Défouloir :: 2015

when we were young. #junghwa

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when we were young. #junghwa | Jeu 19 Nov - 3:34
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우리 행복하자. 아프지 말고 아프지 말고
Jung Hwa & Joo Heon

outfit — Les gens se bousculaient, les visages se succédaient et je commençais à sentir mes mains se glacer dans mes poches. Je m'étais répété de ne plus sortir sans mes gants mais je les avais oublié par mégarde. Ca m'arrivait, rarement mais ça m'arrivait. Le début d'année s'annonce toujours particulièrement difficile; en plus du climat qui devenait insupportable pour la plupart des gens, les cours reprenaient et avec eux tout le stress et ses répercussions. Les mains dans les poches, j'étais assis sur un banc près d'une surface verte située juste en dessous du pont Yanghwa à Séoul. Le pont n'était pas bien loin de mon quartier et j'appréciais le calme et l'air frais, il m'arrivait donc souvent de m'aventurer par ici que ce soit tôt le matin ou tard le soir pour réfléchir ou pour admirer le paysage mais là, c'était pour une toute autre raison.

Il faisait bel et bien froid ce jour-là. Je me souviens de cet hiver comme si c'était hier, probablement parce qu'il représenterait un tournant dans ma vie par la suite. On m'avait constamment répété que je ne pourrais pas vivre mes rêves, que l'université relevait de l'illusion pour un jeune issu d'un milieu aussi modeste. Je me rendais évidemment bien compte de la dureté de la vie, j'étais jeune mais je restais conscient de ma condition sociale. Cependant, il y avait cette force positive dans ma vie et, aussi surprenant que ça puisse paraître, elle arrivait à me faire croire à un avenir plus prometteur. Cette force n'était autre que Jung Hwa. Aussi étrange que cela puisse paraître, Jung Hwa était devenu un incontournable dans ma vie. Je dis étrange car presque tout nous sépare. D'ordinaire je suis quelqu'un d'égoïste et de détaché par rapport aux autres sauf dans certains cas, lui c'est tout le contraire. C'est une sorte de bisounours affectueux et généreux qui donne tout ce qu'il a, ça lui joue souvent des tours et étant l'être sensible qu'il est, il a du mal à gérer toutes ces émotions. J'ai dit que presque tout nous séparait, une chose primordiale a fait que nous nous sommes rapprochés quand nous étions plus jeunes: nos pères.

Faute d'être présents dans nos vies, ils ont été la source de notre complicité. Etant donné ma personnalité complexe depuis tout jeune, je ne pense pas que j'aurais pu être aussi compréhensif et attentif à la situation de Jung Hwa lorsque nous étions jeunes.  Là vous vous demandez sûrement pourquoi je n'arrête pas de parler de cette histoire de pères, après tout le plus important c'est qu'aujourd'hui on soit passé au-delà, non? Certes pour moi c'est une histoire révolue mais pas pour mon petit frère de coeur.
Ce matin-là j'avais reçu un sms plutôt bizarre de la part de Jung Hwa : "J'ai besoin de te parler. C'est mon père." Rien de plus, rien de moins. Ce n'est pas le genre de messages que j'aime recevoir de mes amis proches. Non pas que ça me gêne d'être là pour eux, non —au contraire, si je me permets de les considérer comme des amis proches c'est que je les apprécie suffisamment pour être la pour eux. Je ne suis pas un monstre non plus, j'ai juste beaucoup de mal à passer du stade de simples connaissances à celui d'amis. Dans le cas de Jung Hwa ce fut facile. Ainsi, lorsqu'il m'envoie ce genre de messages, je ne peux qu'être emphatique face à la situation et m'imaginer sa douleur. Certes son message était vague mais je savais déjà que ça ne serait pas une discussion simple. J'avais répondu avec tout autant de simplicité : "Je serais à notre banc habituel près du pont."

Je l'attendais donc. Impatient, inquiet presque, me surprenant de l'intérêt que je portais à cet ami et me demandant si je serais capable de réellement lui être d'une aide quelconque.


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Re: when we were young. #junghwa | Lun 23 Nov - 22:06
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우리 행복하자. 아프지 말고 아프지 말고
Jung Hwa & Joo Heon

tenue + Les températures basses étaient nécessaires pour détruire les bactéries autour de nous. Cependant, le froid de cet hiver ne semblait pas avoir réussi à mettre un terme à toute chose nuisible dans ce monde. Je pourrais même dire que l’inverse s’était produit tout à l’heure. En effet, après avoir passé des années loin de mon père, celui-ci avait décidé de m’envoyer un message pour avoir de mes nouvelles. Dans un premier temps, je n’avais pas réussi à comprendre, ni à réaliser ce qui venait de m’arriver. Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi après tant d’années ? Cela aurait pu ressembler à une blague de très mauvais goût mais depuis le temps, je n’étais plus ce petit garçon persécuté. Alors, au bout de quelques secondes, mon instinct se réveilla. C’était bien mon géniteur qui tentait de reprendre contact avec moi et non pas une autre personne. Je devais croire ce que j'avais sous les yeux. Je n’avais pourtant rien à lui offrir tout comme lui. Et même dans le cas inverse, je ne voudrais rien recevoir de lui. Pas après tout ce temps. Fronçant doucement les sourcils, je n’arrivais pas à sortir cette histoire de mes pensées. J’étais à la fois inquiet, énervé et un brin heureux, sentiment qui me semblait bien plus étrange que le reste. L’adulte avait fait un effort en revenant vers moi. Il avait même récupéré mon téléphone par le biais d’une personne dont j’ignorais l’identité. Qui avait osé me faire ça ? Cette autre question ne cessait de résonner dans ma tête et je n’avais pas encore le courage de trouver les moyens d’y répondre. A vrai dire, je ne savais pas quoi faire… Je ne savais même pas si je devais lui envoyer un message à mon tour. J’étais complètement largué. Penchant la tête afin de regarder le ciel, ma main serra un peu plus fort l’intérieur de ma poche vide. Prendre l’air n’était pas suffisant pour me faire changer les idées. Je ne devrais pas autant prendre les choses à cœur mais malheureusement j’étais terriblement connu pour ma sensibilité. Je n’étais pas une personne trop pleurnicheuse. Loin de là. Je m’entraînais à gérer mes émotions depuis mes premiers cours de théâtre mais certaines étaient parfois trop fortes pour moi ! Et c’était décidément le cas pour un type qui n'était finalement qu’un inconnu. Les souvenirs n’étaient pas aussi nombreux qu’on ne pourrait le penser. Il faut dire que cette histoire de famille remontait à environ dix ans maintenant. J’avais clairement eu le temps de m’améliorer, de devenir plus solide. J’avais également rencontré une personne dont l’histoire était bien plus sombre que la mienne. Enfin, cela dépendait du point de vue. Est-ce qu’il valait mieux connaître son père pendant quelques années ou non ? Comment on pourrait pleurer l'absence d'une personne dont on ne connaissait pas l'existence ? Tiens, j’avais notamment déjà lu ça dans un célèbre manga : Naruto. Faut dire qu’ils n’avaient pas eu des vies faciles les pauvres Uzumaki et Uchiwa. Heureusement, Joo Heon et moi avions une amitié bien différente. D’ailleurs, je finis très vite par lui envoyer un message. J’étais persuadé qu’il pouvait m’aider dans cette affaire. Il savait tout ce que je pensais de cette dernière et il m’aidera à ne pas faire des conneries… Parce que j’avais beau être le plus âgé, le jeune homme me protégeait sur certains points. Cela ne faisait que renforcer notre amitié. Attendant cette réponse, Joo Heon me donna un point de rendez-vous, qui était très habituel pour nous. Je ne manquais pas de le prévenir : ‘’ je serais là-bas dans quelques minutes. ‘’ J’avais finalement bien fait d’aller dehors. Je serais au pont bien plus rapidement. J’espérais juste qu’il en soit de même pour lui.

Esquissant un faible sourire, je parcourus une bonne distance avant d’apercevoir mon camarade sur le banc. De manière instinctive, je levai mon bras et secouai ma main comme un excité. Les circonstances n’étaient pas les meilleures mais cela ne m’empêchait pas d’être content de le voir. C’était un bon ami. « Hey ! » l’interpellai-je tout en me dirigeant vers lui. Puis, une fois devant mon camarade, je m’inclinai légèrement et sortis ma main de la poche pour serrer la sienne. « J’espère que tu t’es pas transformé en glaçon pendant que m'attendais. » plaisantai-je avant de prendre place à ses côtés. « Ça va ? Tu n’as rien à faire, dis-moi ? Je t’ai envoyé le sms précipitamment. Désolé… » Confiai-je, pas forcément motivé à l’idée de parler de ça directement. Et pourtant, je devais me lancer.


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