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Shim Aliyyah • stars can't shine without darkness
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Shim Aliyyah • stars can't shine without darkness | Mer 27 Jan 2016 - 20:30 Citer EditerSupprimer Shim Aliyyah
illo
learning to trust is
one of life's most difficult tasks
one of life's most difficult tasks
#LOYALE | #PESSIMISTE | #JUSTE | #VIOLENTE | #SENSIBLE |
#HUMBLE | #ANXIEUSE | #NATURELLE | #INSTABLE | #LUCIDE |
NOM : Shim. PRÉNOM : Aliyyah. ÂGE : 23 décembre, 20 ans. ORIGINES : Syriano-coréenne. NATIONALITÉ : Syrienne. CLASSE SOCIALE : Elle survit avec sa bourse d'études et son boulot au salon de thé. ORIENTATION SEXUELLE : Pansexuelle. CURSUS UNIVERSITAIRE : Etudiante en science de la vie, troisième année. MÉTIER : Serveuse à l'Arizona. Code du règlement : olaf. TU VEUX T'INVESTIR? : Je bouge pas de chez les requins, ils peuvent pas se passer de moi les pauvres
“ Rumour has it : Elle aurait quitté clandestinement la Syrie. Il y a pas vraiment d'autres moyens de quitter un pays en guerre... + Elle serait musulmane et très croyante. Elle a baigné dans la culture musulmane toute sa vie mais au fond elle est athée comme personne. + Elle ne parlerait pas très bien le coréen. C'était le cas quand elle est arrivée en Corée mais maintenant elle s'exprime sans problème, sauf quand elle est nerveuse elle a tendance à faire un mixte de toutes les langues qu'elle connait. + Elle se serait faite larguer après presque un an de relation. Petit un, c'était pas son mec, c'était le frère qu'elle a jamais eu. Petit deux, clarification : il a disparu du jour au lendemain après lui avoir dit qu'elle pouvait se démerder seule. + Elle aurait failli quitter l'université après cette histoire. Elle y a jamais pensé. C'est une véritable de chance pour elle de pouvoir étudier alors même au bord de la dépression, elle continuerait d'exploiter cette chance. + Elle refuserait que quiconque dorme dans sa chambre. La seule présence qu'elle accepte pour le moment, c'est le chat du dortoir. Elle a juste besoin d'être seule pour un moment. + Elle ferait des cauchemars sur ses souvenirs de Syrie. Ses cauchemars ont repris récemment alors que ça faisait de longs mois qu'ils s'étaient arrêtés, et ce n'est pas toujours sur ce qu'elle a vécu en Syrie... + Elle ne ferait confiance à personne. Sa confiance est quelque chose de précieux et trop de personne l'ont trahi alors qu'elle leur avait donné cette partie d'elle-même.
“ Rumour has it : Elle aurait quitté clandestinement la Syrie. Il y a pas vraiment d'autres moyens de quitter un pays en guerre... + Elle serait musulmane et très croyante. Elle a baigné dans la culture musulmane toute sa vie mais au fond elle est athée comme personne. + Elle ne parlerait pas très bien le coréen. C'était le cas quand elle est arrivée en Corée mais maintenant elle s'exprime sans problème, sauf quand elle est nerveuse elle a tendance à faire un mixte de toutes les langues qu'elle connait. + Elle se serait faite larguer après presque un an de relation. Petit un, c'était pas son mec, c'était le frère qu'elle a jamais eu. Petit deux, clarification : il a disparu du jour au lendemain après lui avoir dit qu'elle pouvait se démerder seule. + Elle aurait failli quitter l'université après cette histoire. Elle y a jamais pensé. C'est une véritable de chance pour elle de pouvoir étudier alors même au bord de la dépression, elle continuerait d'exploiter cette chance. + Elle refuserait que quiconque dorme dans sa chambre. La seule présence qu'elle accepte pour le moment, c'est le chat du dortoir. Elle a juste besoin d'être seule pour un moment. + Elle ferait des cauchemars sur ses souvenirs de Syrie. Ses cauchemars ont repris récemment alors que ça faisait de longs mois qu'ils s'étaient arrêtés, et ce n'est pas toujours sur ce qu'elle a vécu en Syrie... + Elle ne ferait confiance à personne. Sa confiance est quelque chose de précieux et trop de personne l'ont trahi alors qu'elle leur avait donné cette partie d'elle-même.
“ Caractère : Elle avait été ce soleil dans la vie des gens. Elle avait été souriante, joyeuse et rayonnante. Et ce, malgré tous ses souvenirs noirs qu’elle avait rapporté de Syrie. Elle avait été dynamique, aimante et increvable. Elle avait ri et elle avait fait rire les gens. Par sa maladresse, par son sa manière de partir au quart de tour pour tout et pour rien. Elle avait été une épaule solide pour ceux en avaient besoin. Elle avait été un modèle de réussite pour ceux qui avaient la vie dure. Elle avait été violente envers ceux qui le méritaient, envers ceux qui allaient trop loin. Elle avait été combattante, elle n’avait jamais rien abandonné. Même si c’était dur, même si ça semblait impossible pour les autres. Elle, elle y voyait toujours un moyen d’y arriver. Son cœur était rempli d’espoir. Parce qu’après tout ce qu’elle avait vécu, elle se disait que rien de pire ne pouvait arriver. Elle pensait qu’elle était invincible. Qu’elle pourrait porter le monde sur ses épaules avec le sourire sans faiblir.
Pourtant, il lui avait tout pris. Celui qui lui avait appris à toujours voir du bon côté, à vivre tout à fond, était parti. Il était parti laissant sous-entendre qu’elle avait été un fardeau pour lui. Et le monde s’était écroulé sous ses pieds. Les larmes avaient bien vite remplacé les sourires. L’espoir était parti et il avait laissé place au désespoir. Elle n’avait pas trouvé la force d’arrêter le processus de détresse dans lequel elle était tombée et elle avait laissé le noir de la nuit prendre le dessus sur le soleil qui éclairait son cœur. Tristesse et peur avaient envahi son esprit. Et les traumatismes, dont elle avait réussi à se débarrasser après quelques mois en Corée, avaient refait surface. Elle était devenue plus froide, plus renfermée. Elle avait commencé à faire des crises de panique, parfois même des crises de folie. Elle avait d’elle-même pris conscience qu’elle avait besoin d’aide. Elle retournait chez son psychologue. C’était à son tour d’avoir besoin d’une épaule sur laquelle pleurer. C’était son tour d’avoir besoin d’un soleil dans sa vie. Et même si c’était dur pour elle de l’accepter, elle avait besoin des autres. Malgré son cœur fragilisé et sa confiance réduite à néant, elle sait qu’elle avait besoin des autres. Et le reste d’espoir qui lui restait espérait que les autres s’en rendent compte aussi.
Pourtant, il lui avait tout pris. Celui qui lui avait appris à toujours voir du bon côté, à vivre tout à fond, était parti. Il était parti laissant sous-entendre qu’elle avait été un fardeau pour lui. Et le monde s’était écroulé sous ses pieds. Les larmes avaient bien vite remplacé les sourires. L’espoir était parti et il avait laissé place au désespoir. Elle n’avait pas trouvé la force d’arrêter le processus de détresse dans lequel elle était tombée et elle avait laissé le noir de la nuit prendre le dessus sur le soleil qui éclairait son cœur. Tristesse et peur avaient envahi son esprit. Et les traumatismes, dont elle avait réussi à se débarrasser après quelques mois en Corée, avaient refait surface. Elle était devenue plus froide, plus renfermée. Elle avait commencé à faire des crises de panique, parfois même des crises de folie. Elle avait d’elle-même pris conscience qu’elle avait besoin d’aide. Elle retournait chez son psychologue. C’était à son tour d’avoir besoin d’une épaule sur laquelle pleurer. C’était son tour d’avoir besoin d’un soleil dans sa vie. Et même si c’était dur pour elle de l’accepter, elle avait besoin des autres. Malgré son cœur fragilisé et sa confiance réduite à néant, elle sait qu’elle avait besoin des autres. Et le reste d’espoir qui lui restait espérait que les autres s’en rendent compte aussi.
“ Once upon a time :
Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi après des mois de bonheur ? Pourquoi après que la vie m’est offert une deuxième chance ? Peut-être la dernière. J’ai enfin réussi à sourire de nouveau. J’avais enfin envie de m’ouvrir à nouveau. J’ai enfin la tête à sortir comme avant. Alors je ne comprends pas pourquoi après avoir été aussi longtemps à mes côtés pour m’épauler, m’accompagner, il m’a abandonné. Il est parti. Emmenant avec lui mon cœur. Mon espoir. Mon âme. Il savait pourtant combien ça a été dur pour moi d’accepter de m’attaquer à quelqu’un. De m’attaquer à lui. Combien ça a été dur de faire de nouveau confiance. De me confier. De donner une partie de moi aux autres. À lui. Pourtant, il est parti. Il m’a abandonné. Comme tous les autres avant lui. Tout le monde m’abandonne. Mon cœur se serre à cette idée. Je suffoque un peu plus.
Je ne contrôle plus rien. Mon corps ne m’obéît plus. Les objets volent dans ma chambre. Cette pièce a été le refuge pour mes jours de chagrin. Elle a été joyeuse. Rempli de rire. De chaleur. Ce cocoon qui me protégeait du monde, qui me rendait intouchable. Mais aujourd’hui, je ne m’y sens plus en sécurité. Elle est incroyablement froide. J’y suis incroyablement seule. J’envoie inconsciemment ma lampe de chevet contre le mur. D’un coup, le noir fait surface. Je ne vois plus rien. Je ne sens plus rien. J’ai peur. Je me fais peur. Toutes ces pensées noires m’effrayent. Je ne suis pas comme ça d’habitude. Je suis positive. J’aime sourire. Je ne suis pas dépressive. Je ne suis pas ça. Je ne veux pas que le désespoir prenne le dessus. Je ne veux pas que la crainte permanente revienne. Ce n’est pas moi. Je ne suis plus moi.
Je sais pourquoi je suis là. Parce que tout recommence. Parce que ma vie n’est qu’un cercle infernal. Parce que si la Syrie m’a écorchée et la Corée m’a soignée, il m’a détruite. L’homme en face de moi me sourit tristement. Ça lui fait de la peine de voir que je suis revenue au point de départ. Comme si rien n’avait changé. Il l’a tout de suite remarqué. Quand il a voulu me débarrasser de ma veste et qu’il m’a involontairement touché mon épaule, j’ai reculé violemment. Comme il y a un an. Dire qu’il y a six mois, il m’annonçait joyeusement qu’on pouvait arrêter les séances. Parce que j’allais parfaitement bien. Parce que mes cauchemars s’était arrêtés. Parce que mes criantes s’étaient envolées. Parce que mes cicatrices s’étaient refermées. Me voilà, aujourd’hui, le cœur saignant comme jamais, l’esprit torturée comme jamais. Tout recommence. Non, c’est pire. Je ne souris plus.
Je fuis. Je ne fuis jamais d’habitude, j’affronte. Mais je ne suis plus comme ça. J’ai changé. Et j’ai peur de l’avouer. J’ai peur qu’ils le voient. J’ai peur qu’ils me posent des questions. J’ai peur qu’ils cherchent à me réconforter, qu’ils cherchent à m’aider. J’ai peur de m’attacher. Et de tomber de haut. Encore, un fois. Pourtant, ils sont ma famille. Les seuls qu’ils me restent. J’aimerais leur faire confiance, mais je ne peux pas. Tout mon corps me hurle d’aller me refugier entre leurs bras, mais mon cœur s’y oppose. Il ne veut plus souffrir. Il veut se protéger. Et je ne peux pas lui en vouloir. Alors je traverse rapidement le salon du dortoir, la tête baissée. Je ne peux pas affronter leurs regards. Et je retourne m’enfermer dans ma chambre. Je retrouve ce noir qui me faisait si peur et qui aujourd’hui me semble si familier.
Le mensonge. Ce que je déteste le plus au monde. Ce que je rejette de toute mon âme. Cette forme de trahison. C'est un des premiers pas avant l’abandon. Je m'y toujours refusée, trouvant toujours un moyen d'échapper aux questions. Mais aujourd'hui, face à la réalité de leurs inquiétudes... J'ai menti. Et je n'ai même pas regretter de l'avoir fait. Parce que c'était le plus simple. Parce que la fuite n'était plus possible. Parce que je ne pouvais plus supporter le poids de leurs regards. Ils attendaient des réponses et je n'ai pas eu le courage de leur en donner. J'ai simplement menti. Je ne sais pas quand j'ai autant changé. Quand je suis devenue ce que j'ai toujours détesté chez les autres. Je déteste ce que je suis devenue. Je me déteste.
Le premier échange visuel depuis des semaines. Et c'était par pur obligation. Quand une de nos nouvelles recrues m'a demandé si elle pouvait s'installer dans ma chambre, j'ai paniqué. J'y vis seule pour le moment mais je ne suis pas encore prête à accepter une autre présence dans cette pièce. La seule présence que je supporte pour m'accompagner dans ce noir complet, c'est Phantom. C'est ironique quand on sait que c'est lui qui l'a ramené au dortoir. Pour me faire plaisir, il disait. Si je n’avais pas autant le cœur brisé, j'en rirai amèrement. Me combler, veiller sur moi pendant des mois comme le grand frère que je n'ai jamais eu. Et finalement, partir sans se retourner pour moi. C’est pour cette raison que j’ai lancé un appel à l’aide muet au reste de la fraternité. Et bien sûr, ils y ont répondu. Proposant une autre chambre libre. Chacun d’autres eux me regardent d’un air compatissant, presque triste mais c’est rassurant. Ils sont tout ce qu’il me reste. Je leur souris en retour avant de retourner m’enfermer dans ma chambre, le premier depuis des semaines. Ils ne m’abandonneront pas. Non, pas eux.
- la syrie:
- Treize mars deux milles onze ; J’ai entendu des amis parlés de quinze élèves arrêtés à Deraa. Je ne sais pas pourquoi. Personne ne veut m’en parler. Mon père s’isole et reste muet. Ma mère se mure dans un silence qui me fait presque peur. Je crois qu’elle veut me protéger du monde extérieur, de l’atrocité qui se met doucement en place. Mais je sais déjà. Je sais déjà que l’équilibre de mon pays ne tient qu’à un fil, qui se fragilise de jours en jours.
Vingt-trois mars deux milles onze ; Les manifestations s’enchainent depuis le début de la semaine. Au moins une centaine de morts, ils disant à la radio. Parce que oui, les forces de l’ordre tirent dans la foule. Nous ne vivons pas dans un pays où les droits de l’homme sont maitres. Non, loin de là. Ils s’en fichent pas mal de qui meurt. Femmes, enfants, hommes, vieillards… Il faut juste qu’ils servent d’exemple pour que la population se calme. Mais le peuple ne se calmera jamais, il veut sa liberté, il veut ses droits.
Premier aout deux milles onze ; Au lycée on a entendu parler de la création de l’armée syrien libre il y a quelques jours. Un groupe de militaires syriens fait défection et invite les membres de l'armée à les rejoindre. Ça aurait dû nous étonner, peut-être nous redonner espoir. Mais à Damas, on évite de se faire remarquer. On se réjouie discrètement. La mort nous guette de près.
Sept novembre deux milles onze ; Le régime a décidé de prendre la ville de Homs pour cible. Ça fait des jours qu’il pilonne la ville. J’ai envie de pleurer la mort de ces milliers de gens. Mais j’ai aussi envie de pleurer la disparation de Tasyr. Ça fait des semaines que je ne l’ai pas vu. Mais dans le chaos de Damas, personne ne se voit vraiment. J’espère juste qu’il va bien… J’espère juste que tout ira bien.
Vingt-neuf juillet deux milles douze ; J’avais raison. L’armée était trop puissance pour les rebelles. Les forces armées ont réussi à les repousser hors de la capitale. On entend les soldats se réjouirent dans les rues désertes de Damas. Nous, on pleure la défaite et on s’enferme un peu plus. Les morts sont encore nombreux. La plupart étaient des rebelles, près de six cents se vantent les soldats. Et près de cent-cinquante civils. Parmi eux, il y a des pères de familles, des mères de familles, des étudiants, et même des enfants. La guerre n’épargne personne. Et on a toujours plus peur, ils ont dit posséder des armes chimiques et ne pas hésiter à les utiliser. J’ai l’impression qu’on va tous mourir.
Dix octobre deux milles douze ; La vie a presque repris son cours. Je dis presque parce que les bombardements rythment toujours nos battements de cœur. On s’y est juste habitué. Comme si on avait réalisé la fatalité de la chose. Le conflit, la guerre ou peu importe comme les autres l’appelle, ce n’est pas près de s’arrêter. Je pars demain en excursion avec ma classe de bio. Certains disent que c’est du suicide, mais pour moi, ce n’est pas plus du suicide que de rester à Damas.
Vingt-trois décembre deux milles douze ; Joyeux Anniversaire Aliyyah.
Trente janvier deux milles treize ; Tout le monde parlent des dizaines de milliers de disparus du pays. Ça a commencé quand ils ont repêché une centaine de corps dans une rivière il y a deux jours. C’était des prisonniers et des disparus exécutés d’une balle dans la tête. Ce genre d’horreur ne nous choque même plus. On en entend tous les jours, on en voit tous les jours. Mais ça fait plus d’un an que je n’ai pas revu Tasyr… Pitié, dites-moi qu’il ne fait pas parti des « disparus ».
Vingt-deux février deux milles treize ; Ma mère est blessée. Elle perd du sang, beaucoup de sang. Je vois mon père s’activait autour d’elle et je ne sais pas quoi faire. Devant mes yeux, les souvenirs continuent juste de défiler. Je nous revois ma mère et moi entrain de marcher, puis l’explosion de la voiture. On a hurlé à plein poumon. Les attentats à la voiture piégée ont déjà tué plusieurs dizaines de personnes depuis ce matin. Je ne veux pas que ma mère meurt. Je ne veux pas qu’elle meurt.
Vingt-trois février deux milles treize ; Elle est morte. Elle ne souffre plus. Mais elle ne connaitra pas la renaissance de la Syrie. La guerre l’a tué avant. La guerre tue et n’épargne personne.
Vingt-un aout deux milles treize ; Les bombes ont explosé, toute la journée. Des gens sont morts sont mes yeux et j’étais impuissante. Incapable de sauver des vies déjà condamnées par le gouvernement. J’ai pourtant essayé d’aider, de venir en aide aux blessés. Mais que faire quand un enfant de trois ans se vide de son sang après d’un bâtiment lui soit tombé dessus ? J’ai essayé de le sortir de là, d’arrêter l’hémorragie. J’ai pleuré, je ne voulais pas qu’il meurt. Personne ne méritait de mourir. Et ce gosse, il avait fait quoi pour qu’on le condamne à mourir. Quand je regarde mes mains, je vois du sang encore et encore.
Vingt-deux aout deux milles treize ; Mon père a disparu depuis hier.
Vingt-trois aout deux milles treize ; Il n’est toujours pas rentré.
Vingt-quatre aout deux milles treize ; Je crois qu’il ne reviendra pas. Je crois qu’il est mort.
Vingt-cinq aout deux milles treize ; Je déteste mon pays.
Vingt-trois décembre deux milles treize ; J’ai dix-huit ans aujourd’hui et je suis orpheline.
Dix-huit avril deux milles quatorze ; Je sais où je vais. Je sais où je vais recommencer ma vie. Dans le pays d’origine de ma mère. Elle m’a jamais été très bavarde là-dessus, mes parents en parlaient rarement. Les seules fois où ils parlaient de le Corée à cœur ouvert c’était lors des repas avec la famille de Tasyr. Je me souviens bien de ces bons moments, où avec Tasyr on mangeait à s’en péter l’estomac, où on riait tous à gorge déployé. Mais mes parents sont morts et Tasyr a disparu de ma vie.
Six juin deux milles quatorze ; Des amis m’ont aidé à prendre contact avec un passeur. Même si je voue une grande haine à ces connards qui se servent de la détresse du peuple pour s’enrichir, je n’ai pas le choix si je veux quitter le pays. Bien sûr, impossible de prendre un vol direct pour la Corée. Je vais devoir quitter la Syrie sur un cargo pourri, pour un fois en Europe, prendre l’avion pour la Corée. Et pour l’instant, au vu de ce qu’on entend, je ne suis même pas sûre d’arriver sain et sauve en Europe.
Vingt-deux juin deux milles quatorze ; J’ai pris conscience qu’il ne fallait même pas espérer prendre l’avion en étant clandestine. Un des professeurs de la fac a accepté de m’aider à faire ma demande de séjour étudiant à l’étranger. D’après lui, mes racines coréennes devraient m’aider mais il ne me promet rien. Dans un pays en guerre, on ne peut rien promettre à personne.
Premier septembre deux milles quatorze ; J’ai reçu l’acceptation de séjour étudiant. Un miracle d’après beaucoup. Il faut que je rassemble l’argent pour sortir du pays. Un fois en Corée, j’aurais à priori une bourse étudiante, mais pour arriver jusque là-bas il faut que je me débrouille toute seule.
Trois septembre deux milles quatorze ; Ma mère avait planqué une grosse boîte en métal. Elle m’est presque tombé dessus quand j’ai commencé à ranger la presque ruine qui me sert de maison. Mais je n’ai pas le cœur à l’ouvrir. J’ai décidé de tout vendre, ne garder que le minimum, pour récupérer de l’argent. A quoi bon tout garder alors que je m’en vais. Heureusement, ma mère avait quelques trucs de valeur. Avec une petite somme comme ça, je devrais pouvoir traverser la méditerranée.
Neuf septembre deux milles quatorze ; Je me suis enfin décidé à ouvrir cette foutu boîte. Et surprise : les économies de toute une vie, celle de ma mère. A croire qu’elle veille sur moi de là où elle est. Grâce à elle, dans quelques mois, j’aurais les pieds sur le sol coréen. J’en pleure autant que j’en souris.
Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi après des mois de bonheur ? Pourquoi après que la vie m’est offert une deuxième chance ? Peut-être la dernière. J’ai enfin réussi à sourire de nouveau. J’avais enfin envie de m’ouvrir à nouveau. J’ai enfin la tête à sortir comme avant. Alors je ne comprends pas pourquoi après avoir été aussi longtemps à mes côtés pour m’épauler, m’accompagner, il m’a abandonné. Il est parti. Emmenant avec lui mon cœur. Mon espoir. Mon âme. Il savait pourtant combien ça a été dur pour moi d’accepter de m’attaquer à quelqu’un. De m’attaquer à lui. Combien ça a été dur de faire de nouveau confiance. De me confier. De donner une partie de moi aux autres. À lui. Pourtant, il est parti. Il m’a abandonné. Comme tous les autres avant lui. Tout le monde m’abandonne. Mon cœur se serre à cette idée. Je suffoque un peu plus.
Je ne contrôle plus rien. Mon corps ne m’obéît plus. Les objets volent dans ma chambre. Cette pièce a été le refuge pour mes jours de chagrin. Elle a été joyeuse. Rempli de rire. De chaleur. Ce cocoon qui me protégeait du monde, qui me rendait intouchable. Mais aujourd’hui, je ne m’y sens plus en sécurité. Elle est incroyablement froide. J’y suis incroyablement seule. J’envoie inconsciemment ma lampe de chevet contre le mur. D’un coup, le noir fait surface. Je ne vois plus rien. Je ne sens plus rien. J’ai peur. Je me fais peur. Toutes ces pensées noires m’effrayent. Je ne suis pas comme ça d’habitude. Je suis positive. J’aime sourire. Je ne suis pas dépressive. Je ne suis pas ça. Je ne veux pas que le désespoir prenne le dessus. Je ne veux pas que la crainte permanente revienne. Ce n’est pas moi. Je ne suis plus moi.
Je sais pourquoi je suis là. Parce que tout recommence. Parce que ma vie n’est qu’un cercle infernal. Parce que si la Syrie m’a écorchée et la Corée m’a soignée, il m’a détruite. L’homme en face de moi me sourit tristement. Ça lui fait de la peine de voir que je suis revenue au point de départ. Comme si rien n’avait changé. Il l’a tout de suite remarqué. Quand il a voulu me débarrasser de ma veste et qu’il m’a involontairement touché mon épaule, j’ai reculé violemment. Comme il y a un an. Dire qu’il y a six mois, il m’annonçait joyeusement qu’on pouvait arrêter les séances. Parce que j’allais parfaitement bien. Parce que mes cauchemars s’était arrêtés. Parce que mes criantes s’étaient envolées. Parce que mes cicatrices s’étaient refermées. Me voilà, aujourd’hui, le cœur saignant comme jamais, l’esprit torturée comme jamais. Tout recommence. Non, c’est pire. Je ne souris plus.
Je fuis. Je ne fuis jamais d’habitude, j’affronte. Mais je ne suis plus comme ça. J’ai changé. Et j’ai peur de l’avouer. J’ai peur qu’ils le voient. J’ai peur qu’ils me posent des questions. J’ai peur qu’ils cherchent à me réconforter, qu’ils cherchent à m’aider. J’ai peur de m’attacher. Et de tomber de haut. Encore, un fois. Pourtant, ils sont ma famille. Les seuls qu’ils me restent. J’aimerais leur faire confiance, mais je ne peux pas. Tout mon corps me hurle d’aller me refugier entre leurs bras, mais mon cœur s’y oppose. Il ne veut plus souffrir. Il veut se protéger. Et je ne peux pas lui en vouloir. Alors je traverse rapidement le salon du dortoir, la tête baissée. Je ne peux pas affronter leurs regards. Et je retourne m’enfermer dans ma chambre. Je retrouve ce noir qui me faisait si peur et qui aujourd’hui me semble si familier.
Le mensonge. Ce que je déteste le plus au monde. Ce que je rejette de toute mon âme. Cette forme de trahison. C'est un des premiers pas avant l’abandon. Je m'y toujours refusée, trouvant toujours un moyen d'échapper aux questions. Mais aujourd'hui, face à la réalité de leurs inquiétudes... J'ai menti. Et je n'ai même pas regretter de l'avoir fait. Parce que c'était le plus simple. Parce que la fuite n'était plus possible. Parce que je ne pouvais plus supporter le poids de leurs regards. Ils attendaient des réponses et je n'ai pas eu le courage de leur en donner. J'ai simplement menti. Je ne sais pas quand j'ai autant changé. Quand je suis devenue ce que j'ai toujours détesté chez les autres. Je déteste ce que je suis devenue. Je me déteste.
Le premier échange visuel depuis des semaines. Et c'était par pur obligation. Quand une de nos nouvelles recrues m'a demandé si elle pouvait s'installer dans ma chambre, j'ai paniqué. J'y vis seule pour le moment mais je ne suis pas encore prête à accepter une autre présence dans cette pièce. La seule présence que je supporte pour m'accompagner dans ce noir complet, c'est Phantom. C'est ironique quand on sait que c'est lui qui l'a ramené au dortoir. Pour me faire plaisir, il disait. Si je n’avais pas autant le cœur brisé, j'en rirai amèrement. Me combler, veiller sur moi pendant des mois comme le grand frère que je n'ai jamais eu. Et finalement, partir sans se retourner pour moi. C’est pour cette raison que j’ai lancé un appel à l’aide muet au reste de la fraternité. Et bien sûr, ils y ont répondu. Proposant une autre chambre libre. Chacun d’autres eux me regardent d’un air compatissant, presque triste mais c’est rassurant. Ils sont tout ce qu’il me reste. Je leur souris en retour avant de retourner m’enfermer dans ma chambre, le premier depuis des semaines. Ils ne m’abandonneront pas. Non, pas eux.
another chance
Bon, voilà, comme beaucoup le savent déjà, je reboote ma petite Ali :04: Après la perte de beaucoup trop de liens, je me suis dite que c'était peut-être la seule façon de la faire survivre. Finalement, ça sera un reboot partiel qui est dans la continuité de ce qu'elle a vécu en Corée. Le changement majeur sera au niveau caractère Enfin, vous verrez
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Re: Shim Aliyyah • stars can't shine without darkness | Mer 27 Jan 2016 - 20:35 Citer EditerSupprimer
Bon courage pour ton reboot
J'espère qu'on pourra toujours avoir un lien après
J'espère qu'on pourra toujours avoir un lien après
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Re: Shim Aliyyah • stars can't shine without darkness | Mer 27 Jan 2016 - 20:53 Citer EditerSupprimer
Courage pour ton reboot, hâte de lire la nouvelle fiche de cette nouvelle Ali ♥
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Re: Shim Aliyyah • stars can't shine without darkness | Mer 27 Jan 2016 - 21:23 Citer EditerSupprimer
courage ali
je suis de tout coeur avec toi pour ce reboot j'espère que ça t'aidera en tout cas :$
reeeee :D
je suis de tout coeur avec toi pour ce reboot j'espère que ça t'aidera en tout cas :$
reeeee :D
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Re: Shim Aliyyah • stars can't shine without darkness | Mer 27 Jan 2016 - 21:33 Citer EditerSupprimer
chou, si tu fais un reboot, il serait possible que tu nous donnes les liens de tes postes a classe ?
bfighting pour celui ci :)
bfighting pour celui ci :)
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Re: Shim Aliyyah • stars can't shine without darkness | Mer 27 Jan 2016 - 21:34 Citer EditerSupprimer
Fighting pour ton reboot
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Re: Shim Aliyyah • stars can't shine without darkness | Mer 27 Jan 2016 - 21:51 Citer EditerSupprimer
Fighting Aliy
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Re: Shim Aliyyah • stars can't shine without darkness | Jeu 28 Jan 2016 - 8:07 Citer EditerSupprimer
Fighting pour le reboot
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Re: Shim Aliyyah • stars can't shine without darkness | Jeu 28 Jan 2016 - 11:21 Citer EditerSupprimer
Bon courage !
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Re: Shim Aliyyah • stars can't shine without darkness | Jeu 28 Jan 2016 - 15:24 Citer EditerSupprimer
Minguk ; Bien sûr qu'on pourra toujours avoir un lien apès Je dirais même qu'on aura peut-être juste besoin de modifier celui qu'on a déjà ~ Merci
Woori ; Merci ma belle
Eunhye ; J'espère aussi :c Merci
Linyao ; Je vous passerai tout ce qu'il faut archiver :04: Par contre, je verrais plus tard pour certains trucs genre les rps qui dépendront des changements dans les liens et tout Et merci ~
Jihoon ; Merci
Kyungsoo ; Faut que je réponde sur ton mp de mardi(?) parce que ça va plus là... En quoi ce que t'as énoncé c'est mes mauvais côtés ??
Jinki ; Merci merci
Keeyoung ; Merci chou
Woori ; Merci ma belle
Eunhye ; J'espère aussi :c Merci
Linyao ; Je vous passerai tout ce qu'il faut archiver :04: Par contre, je verrais plus tard pour certains trucs genre les rps qui dépendront des changements dans les liens et tout Et merci ~
Jihoon ; Merci
Kyungsoo ; Faut que je réponde sur ton mp de mardi(?) parce que ça va plus là... En quoi ce que t'as énoncé c'est mes mauvais côtés ??
Jinki ; Merci merci
Keeyoung ; Merci chou
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