pianoter sur son clavier à une vitesse fulgurante aux gestes agiles dans une langue autre que celle d'origine, résoudre un tas d'équations en seulement quelques minutes puis s'ennuyer, s'amuser à travailler, man shik recherche toujours une activité cérébrale. d'ailleurs, à cause de cette ambition, il est impatient et veut dire ce qu'il souhaite dans l'immédiat ou tout avoir dans la minute qui suit. avec ce besoin de stimuler son cerveau intellectuellement en permanence, il est souvent incompris. pris pour un fou et souvent la cible des moqueries étant petit, man shik n'y a jamais vraiment fait attention, ou il aimait bien. passer pour un savant fou l'amusait et lui-même adorait la perspective qu'on puisse le comparer à ses idoles telles qu'einstein ou newton. il se prend presque pour eux, à sortir des citations par moment ou à expliquer leurs inventions et découvertes. garçon sur-humain, il fait parti des personnes qui sont aimées ou détestées. sans aucun juste milieux. soit il agace avec sa terrible logique, soit on l'admire pour ses prouesses.

autre que ce raisonnement digne de superman, man shik est réputé pour son franc-parler. on n'est pas apeuré par sa façon de s'exprimer mais on l'évite. ce n'est pas que sa locution surprend par sa finesse mais plutôt qu'il est tellement directe que cela intimide. et c'est seulement parce que le garçon dit ce qu'il lui passe par la tête sans nullement y réfléchir. en apparence seulement car derrière ses paroles peu réfléchies se cachent beaucoup de ses pensées les plus profondes. il est ainsi relayé dans la catégorie des personnes "bizarres", prononçant parfois des choses totalement incompréhensibles, hors-sujet ou terriblement pénétrantes.

petit monsieur je-sais-tout, la majorité des choses qu'il sait, il les a appris en autodidacte. comme le sexe. il y en a qui se forge avec l'expérience mais lui, c'est avec les films x. cultivé et curieux, il en sait un rayon mais surtout sur ce sujet qui le fascine. il laisse planer un mystère sur sa virginité, c'est une sorte de mythe dans le coin et de nombreux paris ont vu le jour. quand il s'exprime à propos de tout cela, il utilise un vocabulaire plutôt cru et laisse entrapercevoir sa future notoriété de masochiste. mais le problème, c'est qu'il a peur de ne pas y arriver. stressé et nerveux de nature, la première fois semble l'effrayer autant qu'une pucelle en fleur. oh, comme tout garçon qui se respecte, man shik a déjà touché son engin mais quelque chose l'inquiète : il est aussi rapide à cracher que flash à faire le tour du monde.

ce garçon a parfois des lubies étranges. outre le fait qu'il soit répertorié comme presque pervers sexuel dans le campus, il a également des habitudes qui surprennent ou amusent. il n'est pas rare de le voir parler seul, quand il lit un livre il commente ce qui se passe ou de l'entendre s'exprimer dans un ancien coréen. au début de sa scolarité d'étudiant, il avait d'ailleurs débuté des études sur l'ancien hangul mais a vite abandonné pour passer à son petit plaisir que sont les matières scientifiques. ce garçon est aussi un vrai distributeur de cigarette, ayant sur lui plusieurs paquets. le plus drôle dans tout cela, c'est qu'il ne fume même pas comme un pompier ! au cas où, comme il aime le dire. fervent supporter des sciences, man shik vit seulement pour cela. dans sa maison, il n'est pas trop dépaysé mais ailleurs, on le regarde avec de gros yeux. qu'importe, il ne s'en soucie guère.

« Alors Bobby, tu l'as ? » Derrière un petit muret, accroupis, Man Shik et le dénommé Jack chuchotaient vivement. Après acquiescement de la part de Jackouille la fripouille, celui-ci sortit un petit sachet de sa poche. « Attention mec, c'est de la forte. » N'écoutant déjà plus, les yeux rivés sur le contenu du micro sac, Man Shik n'arrivait pas détacher ses pupilles brillantes et il pouvait déjà sentir un filet de bave couler de sa bouche entre-ouverte. Tout ceci le mettait en appétit. Brusquement, il l'attrapa et l'approcha un peu plus de ses yeux, comme s'il ne le voyait déjà pas assez bien. Après de faible remerciements à l'égard de Jack, il courut chez lui. S'enfermant dans sa chambre, le coeur cognant dans sa poitrine et menaçant de sortir à tout moment, il s'installa sur son lit. Il avait serré durant tout le voyage le sachet, effrayé à l'idée que celui-ci puisse s'échapper. Il l'observa durant de longue secondes. Il était accro à cette merde, il n'arrivait plus à s'en passer. Et malgré tout, en bon junkie qu'il était, il ne regrettait pas le moindre du monde cette addiction et dans l'état que pouvait le plonger cette dépendance, ce qui le rendait tout feu tout flamme. D'une main tremblante, il partit chercher ce qui le rendait ainsi. Il laissa tomber le sachet au sol après l'avoir vidé et tenait du bout des doigts son fantasme. Man Shik, sans attendre, apporta la culotte près de son nez et prit une grande inspiration. Plus fort que la cocaïne, il pouvait le parier, c'était une sorte de délivrance, un plaisir malsain - oh oui - auquel il succombait seul ou à plusieurs. Chez les petalous, il y a un club secret de geek qu'a monté Man Shik avec ses amis. le SCF (ou sans culotte fixe, pour les intimes) regroupait des cochons, des pecnos, puceaux - ils le sont quasi-tous, ne nous mentons pas -, des craignos, des fétichistes ou simplement les pervers. Autre que les sous-vêtements, c'est surtout un club pour se soutenir à travers leurs durs expériences de puceaux, les moqueries ou encore anecdotes croustillantes. Oh, bien sûr, le plus souvent l'on tombait rapidement dans le plaisir presque charnel de la culotte mais il restait quelques exceptions qui se battaient encore. Généralement, ce n'était pas seulement des petits joueurs ou simple pervers. Mais bien plus, poussant jusqu'au vice du fétichisme. Et c'était bien flippant. Même Man Shik l'avoue, cela le terrifie par moment. Lui, il se cherchait juste et ne ferait jamais de mal à des femmes. Il préfère... regarder de loin, observer la marchandise. Du reste, une question trottine dans sa tête et persiste. Elle revient encore plus forte et reste des jours entiers, surtout après une séance "reniflage" : et ils les obtenaient comment les culottes ?

Autre que les culottes, la vie de Man Shik est rythmée par les bouquins et tout ce qui peut lui apporter une haute activité cérébrale. Passionnant. Pour un être tout à fait normal, ce genre de chose serait mortellement ennuyant. Mais lui, c'est une tête. Une tronche au QI tel qu'il rendrait vert de jalousie les plus grands. Et heureusement pour lui, cette particularité fut découverte très rapidement pour être exploitée totalement. C'est à l'âge de 7 ans qu'eut lieu le plus grand évènement de sa vie : après avoir été repéré, on l'envoya dans la plus prestigieuse des écoles de surdoués de Corée. Fini la petite école du quartier. Jusque là, Man Shik s'était un peu ennuyé et ses camarades de classe l'embêtaient quelque peu avec leurs questions et leurs moqueries. Tandis que les élèves de primaire voulaient tous s'amuser et s'occuper du hamster "Jabba", animal de compagnie de cette petite classe, le garçon enfantin qu'il était à l'époque préférait largement questionner la maîtresse sur la fin de l'univers et partir dans un débat philosophique avec, même si l'institutrice avait un mal fou à suivre.

Ce fut les plus belles années de sa vie, une fois l'intégration de ce nouvel établissement. Les week-ends passaient par la case "maison" mais il ne pensait qu'à repartir vers ce coin de paradis pourtant éphémère. Il y resta jusqu'à ses 19 ans, décrochant son diplôme avec une excellente mention par la même occasion. Les rêves nourris depuis son plus tendre âge ont eu raison de lui et le conduisirent à la Yonsei Digital city.