PARTY IN EVERY SENSE

feat. LEE AIDAN & BANG WEN YI

DRESS xxJ’appliquais une dernière touche de gloss sur mes lèvres en regardant mon reflet dans le miroir. J’hésitais encore sur la tenue. Moi qui avait l’habitude d’arborer de petite robe et des tenues plus amples, me voilà avec une robe noir, moulante et carrément trop sexy pour l’image que les Pyobeom ont de moi d’ordinaire. Mais ce soir j’avais envie de me lâcher. D’être cette autre Wen Yi qu’ils avaient peu l’habitude de voir, sauf peut-être Aidan, qui depuis son arrivé, avait le droit de la voir bien plus souvent que prévu. Ce n’était qu’un jeu, des sourires, des regards, quelques caresses parfois inattendu. C’était un jeu discret, que seul nous pouvions voir mais qui me plaisait. J’aimais glisser ma main sur son ventre en le croisant dans le couloir et agir comme si de rien n’était, continuer mon chemin en roulant des hanches sans trop en faire. Marquer son esprit par touches, fugaces et insaisissables. Des sourires échangés lors de nos soirées vidéos avec les Pyo, mon corps que je frôle du sien, prétextant vouloir attraper un paquet de gâteau devant le placard où il se trouve. Parce que j’aimais le regard qu’il posait sur moi. J’aimais afficher un air innocent alors que mon pied se perd le long de sa jambe au cours d’un repas. Je jouais avec le feu constamment et marqué une distance avec lui chaque fois qu’il faisait un pas vers moi. Je gardais le contrôle ainsi, tout du moins c’est ce dont je me persuadais. Remontant mon bustier en le plaquant un peu mieux sur ma poitrine, je lissais une dernière fois mes cheveux. « T’es trop jolie Unnie. » me lança Lou-Ann de son accent craquant. Je lui offris un sourire dans le reflet du miroir et me tourna vers elle alors qu’elle était assise en tailleur dans le lit. Je la remerciais avec un sourire doux et prit le temps de la coucher parce qu’il se faisait déjà tard pour une enfant de son âge. Ce n’était pas commun d’avoir une enfant parmi nous mais ce n’était que passager, le temps que Jeremiah puisse avoir un boulot stable. C’était aussi ça l’esprit des Pyo, se soutenir les uns, les autres, tout simplement. Lissant ses mèches avec le bout de mes doigts j’attendis patiemment que la petite fille s’endorme. Jeremiah était déjà en bas à préparer la soirée. Soirée qui ne tarderait pas à commencer. On avait besoin de ces moments entre nous pour profiter. Enfilant mes escarpins je sortie de la chambre sans un bruit. Aspergeant mon cou de mon éternel parfum je descendais enfin les escaliers pour mener à la pièce plongé dans le noir si ce n’est quelques spots de couleur qui ambiançait la pièce. Jae In nous fait un mix particulièrement bon et les Pyo sont déjà là a boire, rire et discuter. Certains dansent et d’autres mangent. Moi j’entre dans la pièce en tirant légèrement sur ma robe qui me parait soudain courte. Mais qu’importe. On est tous super bien habillé et je dois avouer qu’on a carrément la classe. On aime être beau chez les Pyo, pourquoi s’en priver ? Un peu perdue sans trop savoir où aller je restais un instant sur le pas de la porte à chercher une tête en particulier.

 

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tenue ▬ Je savais pas combien de temps j’étais parti, les mains dans les poches, la tête près du soleil. Je savais pas combien de temps j’étais parti, je savais pas si on avait remarqué mon absence mais je me retrouvais là, accoudé au comptoir de la cuisine du dortoir à rire et à parler de tout et surtout de rien. Parce que je voulais me vider la tête et l’air de rien, comme si tout était normal, je me retrouvais là, à discuter sans but et sans limite avec une charmante compagnie. J’étais seulement allé voir l’acolyte mais avec lui, moi, je savais plus quand j’allais repartir. Alors j’étais resté un peu trop longtemps, sans rien dire, sans rien manqué. Mais c’était moi. Encore trop solitaire, encore trop désinvolte, trop voyageur. J’avais le désir de naviguer dans l’âme, on me l’avait collé alors que je savais à peine marcher. Fallait que je bouge, que je me tire. Je pouvais pas rester au même endroit. Alors, souvent, je partais sans rien dire, au volant de mon tas de ferraille et je partais au loin, je traçais mon chemin. Et je me retrouvais au dortoir ce soir-là car je savais que les pyo organisaient une petite fête et, pour tenter de m’intégrer un peu plus, je m’étais posé au comptoir, un verre à la main, en attendant. Je savais pas trop ce que j’attendais mais je savais ce que j’avais cherché. Une tête familière qu’inconsciemment je voulais croiser. Parce que ça me faisait rire, ça me plaisait. Son côté innocent qui contrastait avec tous ses gestes secrets. Je ne savais pas si c’était moi ou si elle en faisait exprès mais elle cachait bien son jeu quand elle se trouvait en face de toute la fraternité. Presque prude, elle semblait être une toute autre personne. Et je l’avais cherchée du regard jusqu’à ce qu’on m’interpelle, jusqu’à ce que je fasse connaissance avec d’autres membres du dortoir. Les mêmes questions à la con qui revenaient toujours et encore mais qui servaient à cerner la personne qui nous faisait face. Alors je me prêtais au jeu et je riais comme un con, je profitais. C’était bon de changer d’air, de voir des nouvelles têtes, de rencontrer de nouvelles personnes. Je savais pourtant que je n’allais pas rester une éternité ici puisque j’en étais à ma dernière année alors justement, je profitais davantage, un verre à la main. Je parlais et j’écoutais jusqu’à ce que je tourne la tête pour balayer la salle du regard et mon attention se posa sur ma fameuse enchanteresse, vêtue d’une robe aussi sexy que ses formes. Je ne disais rien, je la regardais avant de reprendre ma discussion. Elle était là, et je souriais doucement à cette pensée. Parce que cette soirée allait être plus intéressant que je l’aurais imaginée.

 

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DRESS xx La musique couvrait le bruit de mes talons sur le parquet du salon. Tout le monde semblait déjà bien lancé dans la soirée. C’était étrange. Je voyais ces têtes tous les jours, j’arrivais à lier des liens avec eux pourtant, aucun ne semblait remarquer mon absence. Qui blâmer ? Moi qui disparaissais si souvent, sans rien dire, sans même prévenir de mon retour. J’étais là et l’instant d’après j’étais introuvable. Chacun respectez mes silences et mes absences mais ça mettaient une certaine distance entre eux et moi. Polie, un brin timide et prude, je préférais leur donner cette image de moi. Je ne jouais plus vraiment un jeu à force. J’étais devenue cette Wen Yi discrète et secrète. C’était le prix à payer pour avoir un peu de tranquillité, pour pouvoir allier ma vie privée et celle que j’exposais au Pyo. Je n’avais encore jamais trouvé le courage de leur avouer. J’avais bien trop peur que le faible bonheur éphémère que j’avais trouvé dans cette fraternité ne se dissipe. Il disparaitra bien assez tôt. Jeremiah arrive rapidement avec deux verres qu’il me tend. Je lui souris et entame une discussion qui me parait pourtant bien futile. Il me complimente, je le remercie, rougie et m’incline. C’est presque un numéro trop bien huilé. Il n’a pas l’air encore tout à fait à l’aise dans la fraternité et semble trouvé un certain réconfort à me côtoyer. Nous passion tellement de temps ensemble dans la chambre qu’on avait fini par devenir proche. Je passais ma langue à la commissure de mes lèvres alors que je fouillais la pièce du regard. Il me fallut plusieurs minutes pour le remarquer. Sa grande taille et sa veste blanche attirèrent mon regard avec un sourire que j’eu du mal à refreiner. J’avais le sentiment que la soirée pouvait enfin commencer. Bombant légèrement la poitrine pour me grandir un peu je discutais avec Jeremiah non sans cesser de jeter des coups d’œil en direction d’Aidan. La musique était bonne, à ne pas en douter quand c’était Jae In derrière les platines. Je bus mon verre d’une traite pour me trouver un prétexte. J’avais envie de m’approcher, sans aller le trouver. Juste l’attirer à moi. De loin. Discrètement. Je passais une main dans mes cheveux en fendant la foule en deux. « Excusez-moi. » Murmurais-je poliment en scindant en deux le petit groupe dans lequel se trouvait Aidan. Par politesse j’aurais pu faire le tour, trouver un autre chemin, mais la politesse n’est pas de mise quand mon regard se pose sur le jeune Pyobeom. Face à lui, passe, me faufilant entre lui et un autre Pyo. J’aurais pu en faire sorte de ne pas le toucher, mais c’était bien plus plaisant de coller mon corps au sien et de m’y frotter en passant, innocemment, m’extirpant simplement de ce passage étroit. Mon regard félin rencontra le sien alors que j’arborais un sourire conquis et laissant glisser ma main sur son bas ventre que je sais si bien dessiner. Je m’éloigne, laissant le tissu de ma robe trainer derrière moi. Est-ce qu’il aime ma robe ? J’osais espérer que oui. « Wow, elle est sexy Wen Yi ce soir ! C’est une première ! » Ricane un Pyo trop loin pour que je l’entende. Je porte mon verre à mes lèvres et me tenant obstinément de dos, paraitre si intouchable en étant à portée de main. C’était mon jeu préféré.
 

 

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tenue ▬ Je discutais sans réel but, je passais le temps, je passais la soirée. Je voulais les connaître, ceux qui allaient partager mon quotidien pendant quelques mois. Je voulais les connaître parce que je n’étais pas de ceux qui restaient dans leur coin à regarder sans jamais approcher. Je n’avais pas vraiment de mal à me faire de nouveaux amis, à rencontrer de nouvelles personnes, à converser, à rire. Je voulais juste prendre du bon temps et surtout être moi-même, parce que j’en avais eu simplement marre de faire semblant pendant trop longtemps. Moi, j’étais pas celui qui se morfondait dans un canapé qui n’était pas le mien. J’étais pas celui qui attendait que le temps passe pour aller mieux, celui qui se retournait sans cesse des images qui ne s’effaceront jamais. J’avais eu si mal que je ne m’étais pas reconnu. Et avec le recul, je trouvais ça ridicule, un peu futile, un peu con. Je me trouvais totalement con. Parce que j’avais pas eu les couilles d’accepter, j’avais juste sombré. Jina avait eu raison ce jour-là, je le savais, je l’avais toujours su. Ça n’avait pas été la solution à mes problèmes qui n’étaient finalement pas les miens. Mais cette période m’a appris beaucoup de choses pour que je la regrette. Tomber pour mieux se relever qu’ils disaient. Et moi, je les ai crus. Et ça a marché. Parce que je me trouvais là, si léger, si moi, devant une foule de personnes, devant un pyobeom qui m’écoutait, qui me parlait, sans même savoir que quelques mois auparavant, j’étais au fond d’un gouffre qui se refermait. Parce que je m’étais enfermé dans un malheur qui me complaisait et je ne voulais plus me prendre la tête. Je voulais vivre comme avant, profiter, sortir, boire, discuter. Je voulais des femmes, en ramener quelques-unes discrètement sans que Jihoon soit dans la chambre. Je voulais finir mes études et ne pas savoir quoi foutre de ma vie. J’aurais pu finir dans un carton que je m’en contrecarrais, parce que c’était ma vie, ma vie à moi, celle que je ne regretterais pas.

J’étais pris dans ma discussion qui n’avait pourtant rien de très palpitant quand je vis la petite brune de mes songes venir à moi, venir à nous, pour simplement, sourire de ce rictus que j’avais déjà beaucoup vu dans ces couloirs. Elle me frôlait, elle me touchait à peine comme elle déjà fait de nombreuses fois entre ces murs, sans pudeur, juste avec discrétion. Il n’y avait que moi qui les voyais, qui les sentais. Ses petits doigts parcourir quelques parties de mon corps avec une moue innocente. Ou un pied venir me caresser sous la table, le regard un brin aguicheur mais surtout complice d’un geste loin d’être indifférent. Wen Yi était le diable et l’ange en même temps. Parce qu’elle était tout aussi adorable que dangereuse. Et je lui souriais au coin de mes lèvres, ayant bien compris son manège. Poliment, je m’excusais auprès de mon interlocuteur avant de la laisser en plein milieu de la foule de personnes pour prendre le même chemin que la jeune femme. Je passai derrière elle avant de lui dire au creux de l’oreille dans un air de Chine « Très jolie robe mademoiselle Bang. » Et je la laissai pour atterrir dans la cuisine afin de me resservir un verre presque vide. 

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DRESS xx

 


 

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tenue ▬ T’sais, j’ai posé les yeux sur elle sans vraiment avoir de but ou d’envie. J’ai juste posé les yeux sur elle une soirée baignée dans la beuverie. Moi, je l’ai regardée parce qu’elle était là, juste là, pas loin de moi. J’ai posé les yeux sur elle comme on pose les yeux sur n’importe quoi. Pourtant, elle, c’était pas n’importe qui. J’ai pas capté au début, tu sais. Elle était jolie, elle était même plutôt belle, elle avait rien d’exceptionnel. Elle était qu’une fille qui dansait dans sa robe qui lui allait pourtant si bien. J’ai posé les yeux sur elle comme j’ai posé les yeux sur un bon paquet de filles. Elle était là à me regarder aussi mais je pourrais pas t’expliquer pourquoi, ça s’est juste présenté comme une évidence, on en avait envie. Je voyais dans ses yeux qu’elle me dévorait, que je lui plaisais et j’ai cédé parce que j’avais simplement décidé de profiter, de ne plus me prendre la tête, d’aller de l’avant, de rester un enfant. J’ai longtemps fui, je voulais plus, mais je voulais pas m’enfermer dans un monde qui n’était pas le mien. Parce que tu sais, moi, je suis pas un réaliste, je suis un rêveur, un voyageur. Moi, je veux partir loin et ne jamais revenir sans que personne ne s’en inquiète. Parce que je me sens mal à rester trop longtemps au même endroit. Et puis, elle était là, à danser, à me regarder, à m’aguicher. Et j’ai cédé. Je te parle pas d’un coup de foudre parce que ce serait mentir, mais je savais, au fond, que ce serait pas qu’une nuit un peu trop arrosée. Je voulais pas trop m’avancer mais son regard m’en disait trop pour que ce soit anodin. Je le savais et pourtant, j’ai foncé tête baissée. Parce qu’au fond, je crois que la passion me manque, la complexité me colle à la peau, j’en ai besoin pour me sentir vivant, je veux qu’on me rende la vie difficile, qu’on me laisse pas tranquille alors que je rêve des paysages aux milliers de couleurs avec seul compagnon mon appareil photo et un duvet. Je suis pas en règle avec moi-même alors comment veux-tu que même en sachant que j’allais être dans la merde, je ne pouvais pas ne pas la ramener chez moi ?

Et je crois bien que c’était pire quand des mots chinois à la mélodie de sa voix résonnaient à mes oreilles. J’arrivais pas à retenir mon sourire et je pris son verre pour le remplir au même liquide que le mien. Elle était indécente Wen, elle était délicieuse sans même que je pose mes lèvres sur son corps. Elle en était presque hypnotique. J’avais pas pour habitude de me laisser avoir par ce genre de nanas mais pour qui pour quoi, elle avait dans ses yeux cette différence qui arrivait à m’attirer toujours un peu plus vers elle. Il y avait cette lueur dans ses yeux qui contrastait avec chacun de ses mouvements, chacune de ses facettes. Je pouvais voir en elle qu’il y avait bien plus à offrir qu’une simple racoleuse qui me bouffait du regard un glaçon à la bouffe pour tenter de me rendre dingue. Et moi, comme un pauvre con, je rentrais dans son jeu, je voulais beaucoup plus qu’un simple regard de braise et un mouvement de hanches. « Meilleure maintenant. » lui avouai-je alors tout en lui laissant le plaisir de comprendre que c’était grâce à sa présence. J’entrais dans son jeu avec un sourire ravageur parce que je voulais voir plus qu’une moue adorable décorée de gestes inconvenants. « Je te remercie. » finis-je par lui répondre avant de me tourner vers elle de mon regard sombre. « Et toi, ta soirée ? » tentai-je à lui demander comme si je m’y intéressais réellement. Parce que tu sais, j’ai posé les yeux sur elle sans savoir dans quoi je m’embarquais et je continuais de poser les yeux sur elle comme si ça m’apportait toujours un peu plus au fond de moi.

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DRESS xx Ça s’est fait comme ça. Sans trop qu’on comprenne comment. C’était juste pour s’amuser à la base. On ne cherchait pas l’amour. On ne cherchait pas grand-chose à vrai dire. L’esprit libre et des envies de bouffer le monde, on avait simplement envie de sentir plus fort, plus vivant. Moi c’est ce que je voulais. Découvrir le monde. Découvrir son monde, celui que ses yeux posés sur moi me faisaient apercevoir. Je mentirais si je disais que je ne l’ai pas repéré dès le début. Son sourire, sa carrure, sa façon d’être … Il avait été hypnotisant, si sûre de lui, si décontracte … il n’était pas là pour se taper une fille, il était là pour profiter de sa soirée mais j’avais été là. J’avais été sur son chemin, à danser, à bouger pour lui plaire. Je l’avoue, j’avais tout fait pour qu’il me remarque, pour qu’il me voie. Et il m’a vu. Il m’a vu, il m’a fixé et moi j’ai senti tout mon corps s’électriser. Je n’avais envie que de lui, je n’avais besoin que de lui. Pour une nuit. Un instant fugace et puissant. L’amour nous ne connaissions pas mais le plaisir, la passion, la fureur de vivre ça nous a bousillé le cœur. Ses tatouages se sont imprimés sur mon corps. Je me souviens encore du goût de sa peau et de la façon dont ses mains prenaient possession de mon corps. Et je mentirais si je disais que je ne voulais pas retrouver cette fureur d’une nuit. D’ordinaire je l’aurais surement fuit. D’ordinaire j’aurais surement ignoré sa présence et repris le court de ma vie sans un mot. S’il avait été un autre j’aurais sûrement détourné les yeux et sourit, continué de jouer mon rôle de la petite chinoise à la perfection … mais la vérité c’est que j’étais incapable de rester de marbre face à lui. Tout me plaisait chez lui. Son sourire, ses soupirs, ses regards et la façon qu’il avait de sourire comme si ce jeu était le meilleur auquel il avait pu s‘adonner ces dernières années. Passant une main dans mes cheveux je me saisis du verre qu’il me temps avec un sourire  et en boit une longue gorgée en levant mon regard par-dessus le rebord. Une lueur taquine et enjôleuse répond à ce sourire qu’ils arborent si nonchalamment. « Les Pyo sont doués pour faire la fête. » Commentais-je avant de passer ma langue sur les bords de mes lèvres teinté d’un marron léger qui soulignait la noirceur de mes yeux. J’étais fière de rendre sa soirée un peu plus intéressante, au moins nous jouions au même jeu tous les deux. « Tout du moins de ce que j‘ai pu en voir l’année dernière. » Je souris en croisant mes jambes légèrement et ajouta sans jamais avoir pu lui demander «  Alors comme ça tu connaissais déjà les Pyos, avec un peu de chance tu les connais mieux que moi. » Je me décale légèrement quand une panthère veut récupérer un paquet de chips dans le placard derrière moi. Je fais signe à Aidan de me suivre et m’engouffre dans le salon où les pyo dansent et s’amusent. J’attrape trois verres en plastique et les pose sur la table. J’attrape une balle de Ping Pong dans le meuble à côté de nous et l’agite sous son nez avec une expression enfantine. « Tu vois où je veux en venir ? » J’arque un sourcil amusé et lui lance. « Si t’arrive à mettre la balle dans un des verres tu auras le choix entre boire ce verre ou me poser une question. » Je mordille ma lèvre. Parce que dans le fond je voulu juste m’amuser, apprendre à le connaitre avec trop de sérieux c’était prendre le risque de le trouver parfait … Vivons avec légèreté.


 

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tenue ▬ Vivre au son de la solitude, du détachement, de la spontanéité. Vivre. Vivre à mourir, vivre à ne plus s’en souvenir. Je voulais simplement vivre comme avant, comme on me l’avait appris. Tu sais, ma mère a pas que des mauvais côtés, elle m’a enseigné pas mal de choses qui me servent encore aujourd’hui. Et moi, je voulais vivre à m’en couper le souffle. Je voulais rencontrer du monde, ne pas m’attacher, partir du jour au lendemain sans qu’on se pose de questions. Je voulais partir sans revenir, partir loin, aller partout. Je voulais connaître chaque coin du monde. Je voulais vivre ma vie sans avoir peur, sans avoir mal, juste avec moi-même, juste en ne pensant qu’à moi. Parce que c’était comme ça, comme ça que j’avais longtemps vécu. J’ai fait des conneries, je ne suis pas un saint mais si tu savais tout ce que j’ai vu, tout ce que j’ai vécu. Mais je crois que j’ai jamais autant ressenti de choses depuis que mes principes se sont chamboulés. Je pourrais t’en citer des noms qui m’ont prouvé que la vie valait pas la peine d’être vécu sans avoir pris le temps de trouver des attaches et des gens à aimer. Le plus important, c’est de s’aimer, de s’aider, d’être serein avec soi-même, je regrette qu’on ne nous l’apprenne pas assez. Mais sais-tu comme c’est bon d’aimer, de tomber, de se relever, de partir, de revenir, de grandir? Il y a tellement de choses à découvrir, à apprendre, à ressentir, que je veux combiner chaque expérience de ma vie pour en arriver là où j’en suis aujourd’hui. Je veux vivre d’amour et d’eau fraîche mais aussi de sexe et d’alcool. Je veux tout connaître, je veux vivre. Vivre ma vie sans me prendre la tête.

Puis elle était là devant moi avec sa baguette magique qui me prouvait encore une fois comme c’était bon de s’envoler sans rien dire, de partir loin, vers des nouveaux cieux et de revenir, de revenir pour mieux survivre. De s’accrocher, de s’acharner, de ne pas toujours rêver. De s’amuser, de se détruire, de recommencer. J’étais là, devant elle, avec un verre à la main dont le liquide coulait déjà dans mes veines. « C’est c’que j’ai cru comprendre ! On verra s’ils réussissent à concurrencer les sango. » lui dis-je d’un clin d’œil. Je venais de m’accouder au plan de travail et je la regardais, encore, je la détaillais sans gêne. Parce que ses yeux me disaient de continuer, de la dévorer sans la toucher, de la désirer, de la charmer. Et je souriais au coin de mes lèvres, apportant mon verre à ses dernières pour prendre une gorgée. « En effet, je venais souvent voir mon frère et encore avant quand Li Wei était encore là, et je me suis lié d’amitié avec Jihoon aussi. » Je les avais vus et reconnus les murs roses, je les avais parcourus ces couloirs et ces marches infernales. J’étais allé de chambre en chambre, parfois on me reconnaissait, parfois on se demandait si je n’étais pas moi-même pyo. Désormais, je me retrouvais à venir aux soirées, à y manger, à y loger. Mais sa remarque me fit tiquer. « Tu as dû avoir le temps de les connaître depuis le temps que tu es ici, non ? » Et sans m’attarder davantage sur le sujet, j’en vins à la suivre jusqu’au salon, là où la chaleur des corps envenimaient l’alcool coulant dans les veines de chaque personne. Je levai un sourcil en la voyant faire alors que mon sourire s’étirait sur mes lèvres. « Très bien. » et je pris la balle d’entre ses doigts tout en me collant à elle sans même m’inquiéter que quelqu’un d’autre puisse le remarquer. Je me penchai sur la table pour analyser l’angle avant de me redresser pour lancer la balle qui vint finir dans le verre du milieu. « Facile ! » lui lançais-je le sourire aux lèvres. Parce qu’il ne fallait pas me défier sur des terrains que je connaissais. Et pour commencer en douceur, je la regardai, réfléchissant quelques secondes avant de lui demander. « Dis-moi d’où tu viens exactement. »

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tenue ▬ Fallait que je m’amuse, que je me sorte de cet ennui. Que je m’amuse, que je ne me prenne pas la tête, que je vive au gré de mon esprit. Que les basses de la musique se fondent avec les battements de mon cœur. Je ne voulais faire plus qu’un avec le monde, que je me fasse bouffer par tout ce qui pouvait exister. Je veux les cultures et les villes dans mes veines, l’amour et l’envie dans mon cœur, je veux juste vivre pour éviter de mourir. Je veux juste qu’on me foute la paix et même si je me mets dans la merde, que je le fasse en beauté. Je veux vivre putain, je veux vivre à en crever, et si je meurs demain, que je n’ai aucun regret. Je veux partir, revenir, parler, rire. Encore et encore. Toujours. Je veux que ma vie ressemble à tout et à rien, qu’on me connaisse et qu’on se demande qui je suis. Je veux pas forcément laisser de traces, je veux tout découvrir pour rendre l’âme en paix pour la donner remplie d’aventures et de plaies. Je veux avoir les pieds sur Terre et la tête en l’air. Je veux faire tout ce qui est interdit, passant par les lèvres de Wen Yi. Je veux m’y loger, les dévorer, lui transmettre tout ce que je n’ai pas. Et je me mis à sourire comme un con alors qu’elle me répondit de la plus simple des réponses. Elle était douée. Et elle me faisait sourire. Alors j’acquiesçais à ses dires, comprenant pourquoi son accent chinois avait des airs du sud. Je la regardais sans aucune pudeur parce qu’elle était belle Wen, elle était belle sans même que je m’en rende compte. « Tu inventes les règles au fur et à mesure ? » plaisantais-je alors pour la taquiner. Et je la laissais faire, se glisser devant moi sans même bouger d’un centimètre. Ça avait l’air de lui plaire alors je restais, je restais à la regarder jouer. Un sourire dessina mes lèvres alors qu’elle réussit à mettre la balle dans l’un des verres. Douée, c’est bien ce que je disais. Elle savait ce qu’elle faisait et cette pensée me fit davantage sourire. Son coup de bassin aussi. Et j’humidifiai mes lèvres avant de me concentrer sur sa question. « Trois questions, c’est ça ? » dis-je alors comme pour la provoquer alors que je lui laissais tout le plaisir de s’imaginer que j’allais refuser de lui répondre avant de dire « T’en connais beaucoup des australo-coréens ? » Et je souriais avant d’aller chercher la balle, sans rien ajouter. Puis, je vins me repositionner face aux verres, lançant un « Aley Moon Kyu. » et la balle dans celui de gauche moi aussi avant de lui faire face. « C’est son nom. » rajoutai-je alors avant de laisser un silence de quelques secondes pour lui demander « Pourquoi tu es partie de la Chine ? »